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pratique
Bypass gastrique :
prise en charge des complications
et désagréments alimentaires
Rev Med Suisse 2008 ; 4 : 836-42
V. Di Vetta
A. Kraytem
V. Giusti
Véronique Di Vetta et Dr Vittorio Giusti
Service d’endocrinologie,
diabétologie et métabolisme
CHUV, 1011 Lausanne
[email protected]
[email protected]
Dr Amira Kraytem
FMH Endocrinologie/diabétologie
Ch. du Midi 8, 1260 Nyon
[email protected]
Gastric bypass : management of complications and food tolerance
Bariatric surgery is the only treatment inducing effective weight loss on the long term. The
success of such an intervention is possible by
carefully selecting and educating the candidates. Good understanding of the bariatric
surgery implications allows the patients to
modify their eating habits and thus decrease
complications and food intolerance.
Therefore patient education requires a multidisciplinary approach which implies the follow-up of a dietician on the long term.
Mastication, speed of food ingestion, avoidance of carbonated beverages as well as the
obligation to drink at frequent and regular
intervals are the most difficult aspects to be
taught to the patients.
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La chirurgie bariatrique est le seul traitement qui permette une
perte pondérale significative sur le long terme mais le succès
d’une telle intervention repose avant tout dans une sélection
et une préparation attentive du patient.
Une bonne connaissance des implications de l’opération permet
de favoriser un changement de comportement alimentaire et
par là aussi de diminuer les complications et les désagréments
alimentaires.
L’éducation du patient n’a de sens que si elle s’inscrit dans
une prise en charge pluridisciplinaire, comprenant également
un suivi diététique, planifié sur le long terme.
La mastication, la vitesse d’ingestion des aliments, le fait de renoncer aux boissons gazeuses et de devoir boire régulièrement
entre les repas, sont les éléments les plus difficiles à mettre
en place pour le patient.
INTRODUCTION
Le bypass gastrique est actuellement considéré comme le gold
standard des interventions bariatriques. Il s’agit d’une opération de type mixte, qui combine la restriction alimentaire,
provoquée par la réduction du volume gastrique (15 ml) et la
malabsorption liée au court-circuit de 100-150 cm de l’intestin
grêle proximal.1,2
L’intolérance alimentaire suite au montage opératoire est une
complication que nous observons toujours plus souvent, en
raison de l’augmentation du nombre d’interventions effectuées
quelques fois trop rapidement, sans formation préalable du
patient.3
La sélection, l’éducation et le suivi des patients candidats à la gastroplastie,
nécessitent une approche et une équipe multidisciplinaire (endocrinologues,
diététiciennes, psychologues, chirurgiens) dans le but de diminuer non seulement
le risque préopératoire et les complications métaboliques, mais aussi d’améliorer
la tolérance alimentaire et la qualité de vie postopératoire.4
L’objectif de cet article est d’analyser les inconvénients observés plus fréquemment après le bypass gastrique et de suggérer des conseils diététiques et
comportementaux afin de les amoindrir, voire de les éviter.
COMPLICATIONS ET DÉSAGRÉMENTS ALIMENTAIRES
APRÈS BYPASS GASTRIQUE
L’intervention entraîne une modification importante de la physiologie digestive (réservoir gastrique supprimé, asynergie entre le bol alimentaire et les sécrétions biliopancréatiques, phénomènes de malabsorption) dont les conséquences
peuvent perturber le quotidien des patients opérés. De plus, un comportement
alimentaire non adapté peut être à l’origine d’autres complications non fonctionnelles (tableau 1). Les carences et complications nutritionnelles ont déjà été
traitées dans un article précédent.5
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Tableau 1. Complications et désagréments alimentaires après bypass gastrique
Complications
Inconvénients suite au bypass
Causes
Propositions de traitements
• Reflux gastro-œsophagien
non acide
– Rythme alimentaire
– Positionnement lors du repas
– Repas tardif
– Conseils diététiques spécifiques
– Posture après le repas
– Revoir les horaires des repas
• Dumping syndrome
– Rythme alimentaire
– Qualité alimentaire
– Conseils diététiques spécifiques
– Acarbose
• Diarrhées
– Malabsorption
– Exclusion du duodénum et jéjunum proximal
– Asynergie entre bol alimentaire et sécrétions
biliopancréatiques
– Intolérance aux produits laitiers (alactasie)
– Conseils diététiques spécifiques
– Identification de l’origine des diarrhées
– Alimentation sans lactose
• Dénutrition protéique
• Carences nutritionnelles
– Par manque d’apports
– Exclusion du duodénum et jéjunum proximal
–
–
–
–
–
–
–
–
Suivi diététique et médical
Bilan sanguin
Identification des apports
Conseils diététiques spécifiques
Compliance médicamenteuse
Supplémentations
Liquides nutritifs hyperprotéinés
Alimentation entérale
• Déshydratation
– Boissons insuffisantes
– Oubli
– Diarrhées importantes
–
–
–
–
Enseignement
Planification des boissons
Conseils diététiques spécifiques
Perfusions
• Vomissements
• Intolérance alimentaire
–
–
–
–
–
–
–
–
–
Mastication insuffisante
Bouchées trop grandes
Vitesse trop rapide
Temps entre les bouchées insuffisant
Boissons pendant les repas
Hydratation insuffisante, nausées
Sténose
Stress, énervement
Blocages psychologiques dus à la restriction
alimentaire permanente
– Mauvais état dentaire
– Habitudes alimentaires à réévaluer
– Enseignement à la mastication, aux petites bouchées,
à la durée des repas
– Explication du fonctionnement du bypass et du
volume de la petite poche
– Exercices d’auto-observations
– Identification des aliments sources de difficultés
– Conseils diététiques spécifiques
– Dilatation(s)
– Prise en charge psychologique et/ou médicamenteuse
– Dentiste
• Reprise pondérale
– Alimentation de type liquide (yaourts, glaces,
fromages, soupe…)
– Pas de présence de repas
– Absence de rythme alimentaire
– Grignotages, compulsions
– Suivi médical
– Dépister et traiter les troubles du comportement
alimentaire
– Conseils diététiques et comportementaux spécifiques
– Suivi psychologique
Déshydratation
La déshydratation peut être la conséquence de pertes
hydriques importantes (diarrhées, vomissements) mais est
bien souvent la conséquence d’une hydratation insuffisante.
Les patients opérés doivent boire un minimum de deux
litres par jour entre les repas afin de compenser la quantité
hydrique normalement contenue dans les aliments.
En effet, le risque de déshydratation est grand, d’une part
parce qu’il n’est pas aisé de boire aussi souvent et d’autre
part, parce que certains patients oublient tout simplement
de s’hydrater. Au vu de la taille de la néopoche gastrique,
de grandes gorgées sont impossibles.
Nous leur conseillons de planifier et de quantifier le
liquide bu ou de faire appel à leur entourage pour y penser.
Vomissement – intolérances alimentaires
Dans la majorité des cas, le vomissement est la conséquence d’une mastication insuffisante, de bouchées trop
grandes, d’un apport alimentaire trop important ou d’une
prise alimentaire trop rapide. Il est clair qu’une source de
stress ou un état dépressif ne va pas favoriser des com-
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portements adéquats. Certains aliments sont plus difficiles
à mastiquer, comme les aliments fibreux (asperges, poireau)
ou les aliments filandreux (viande avec fibres musculaires
coriaces). Les aliments déjà mous naturellement (pâtes,
pain, riz) ont tendance à être trop vite avalés ou en bouchées trop grandes. Les vomissements peuvent aussi être
le signe d’une sténose pouvant apparaître jusqu’à trois
mois après l’intervention. Le vomissement ne doit jamais
être considéré comme une fatalité mais bien comme un
symptôme de non-compliance ou d’une complication.6
Reflux gastro-œsophagien
Cet inconvénient peut être amélioré par la position
postprandiale du patient. Le patient devrait éviter de se
coucher juste après le repas ou avancer l’heure du repas
du soir par exemple. Avec la perte de poids engendrée par
le bypass, la pression intra-abdominale diminuera et le
reflux également.
Transit perturbé
Les diarrhées dues à la maldigestion sont inévitables et
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s’atténuent dans le mois qui suit l’intervention. Comme l’intestin grêle proximal, où sont localisées les cellules produisant la lactase a été court-circuité, une alimentation exempte de lactose peut parfois être nécessaire (exclusion du
lait et de ses dérivés, sauf le fromage à pâte dure).
Les apports en protéines et calcium en seront affectés ;
un suivi diététique individualisé est alors recommandé.
Un apport hydrique insuffisant et la diminution drastique des quantités absorbées accompagnés d’une quasi
absence de fibres alimentaires ralentissent le transit, pouvant provoquer une constipation.
Cours d’information préopératoire
Présence de troubles du
comportement alimentaire
Cours
comportement
préopératoire
Absence de troubles du
comportement alimentaire
Thérapie
cognitivo-comportementale
Evaluation psychologique
Dumping syndrome
L’altération de la digestion et de l’absorption des
hydrates de carbone peut contribuer au dumping syndrome dont les manifestations précoces disparaissent généralement après dix-huit mois.7 Des conseils diététiques
comme suivre une alimentation pauvre en sucres simples
(saccharose, fructose: boissons sucrées, jus de fruits, sorbet)
et utiliser un édulcorant peuvent diminuer les symptômes.
Investigations :
Gastroscopie, échographie, oxymétrie, ergométrie…
p 12 mois
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Cours d’alimentation préopératoire
Chirurgien
Préhospitalisation
Reprise pondérale
Le comportement alimentaire du patient peut compromettre les résultats à long terme du bypass gastrique. En
effet, consommer tout au long de la journée des aliments
liquides par manque de connaissances, par commodité ou
par grignotages réguliers, augmente l’apport énergétique
de manière non négligeable, souvent à l’insu du patient
(1 litre de jus de fruits ~ 460 kcal, 100g de fromage à tartiner
~ 560 kcal, 250 g de pâte de chocolat ~ 1400 kcal, 1 litre de
glace ~ 1700 kcal). Par l’absence de repas et de structure
temporelle, la sensation de faim reste persistante et la
sensation de satiété inexistante.
Le dépistage des troubles du comportement alimentaire
(grignotages compulsifs, hyperphagie boulimique) est donc
un préalable indispensable afin de les traiter si possible
et de redéfinir des objectifs pondéraux plus réalistes.8
Dans tous les cas, les patients doivent être informés de
l’influence de leur comportement sur la réussite opératoire.
Nous leur apprenons à s’auto-observer et à demander de
l’aide lors d’une reprise pondérale.
PRÉPARATION DIÉTÉTIQUE PRÉOPÉRATOIRE
L’information et l’éducation des patients candidats à
l’opération sont fondamentales afin de prévenir ou réduire
les désagréments alimentaires imposés par le montage
gastrique du bypass (figure 1).
Déjà lors du cours d’information préopératoire, le patient
est amené à comprendre les changements qu’il devra
effectuer dans son quotidien. Il s’agit d’une sensibilisation
aux volumes et quantités alimentaires, à la prise de boissons, à la rapidité de la prise des aliments et à la mastication. (figure 2). Des démonstrations pratiques sont organisées à l’aide d’un entonnoir, un sablier, des verres gradués,
des gobelets, des bouteilles, des aliments factices, des
assiettes de différentes grandeurs, des couverts.
Il est à relever que 10% des patients renoncent à l’intervention car ils ne se sentent pas prêts ou capables de
modifier leurs habitudes alimentaires.9
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Bypass gastrique
Figure 1. Période préopératoire pour un patient
candidat à la chirurgie de l’obésité
La préparation du patient prévoit l’évaluation et la prise en charge des
troubles du comportement alimentaire ainsi que trois cours spécifiques
comprenant sensibilisation, information et formation.
Pour le patient confirmant son intérêt pour le bypass,
deux autres cours sont proposés dont l’objectif est de le
préparer activement et pratiquement sur le plan alimentaire et aussi sur le plan comportemental (distinction entre
l’envie et la faim) (tableau 2). En effet, l’opération ne se
réduit pas à un geste opératoire, il s’agit d’une démarche
impliquant des modifications importantes sur les habitudes
alimentaires, la quantité et la qualité des aliments ; cela à
vie (tableau 3).
Durant quatre semaines après l’opération, l’alimentation
doit être mixée (lisse, sans morceau) afin de minimiser les
dommages digestifs (lâchage des sutures). Après un mois,
la réintroduction des aliments solides peut être envisagée
selon la tolérance du patient.
Il n’y a pas de régime ni de plan alimentaire prescrit. Ce
sont la compliance du patient et sa participation active qui
vont être déterminantes pour la tolérance alimentaire.
Boissons
Il est fortement conseillé de ne pas boire et manger en
même temps. Les boissons seront prises à distance des
repas (environ 20-30 minutes avant ou après). La quantité
de liquide devrait s’élever à un minimum de deux litres
par jour, tout au long de la journée, dont un maximum de
0,5 litre/jour de boissons caloriques (lait, sirops, vin, jus de
fruits).
Les boissons gazeuses sont fortement déconseillées par
le sentiment de réplétion qu’elles procurent, le reflux gastro-œsophagien et leur apport calorique non négligeables.
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Table des matières
COURS
«Information préopératoire»
1. Avantages/inconvénients
2. Volume/quantité
3. Boissons/liquides
4. Exemple de repas avant et après l’opération
5. Vitesse
6. Mastication
7. Réflexions
8. Hospitalisation
9. Alimentation à l’hôpital
10. Alimentation mixée
11. Et ensuite ?
Brochure 2
Implications
alimentaires
p. 4
p. 5
p. 7
p. 9
p. 11
p. 12
p. 13
p. 14
p. 15
p. 16
p. 17
Policlinique Médicale Universitaire
Rue du Bugnon 44, 1011 LAUSANNE
WWW.polimed.ch
Centre Hospitalier Universitaire Vaudois
Rue du Bugnon 46, 1011 LAUSANNE
WWW.hospvd.ch
Consultation d’obésité et
des troubles du comportement alimentaire
Giusti V., Di Vetta V., version 2, 17/01/2003
Giusti V., Di Vetta V., version 2, 17/01/2003
Figure 2. Implications pratiques de la restriction alimentaire imposée par le bypass gastrique
Elles sont discutées avec le patient et son entourage lors de la deuxième séance du cours «Information préopératoire». Les potentiels désagréments
alimentaires et des propositions pour y faire face sont évoqués.
Quantité
La contenance de la poche gastrique est d’environ deux
cuillères à soupe. Les bouchées seront l’équivalent d’un
quart de cuillère à café. Le patient est déstabilisé par les
toutes petites quantités absorbées les premiers mois sans
ressentir la faim. Il sera encore perturbé par l’augmentation
régulière des quantités : de quelques cuillères à une assiette type «plat du jour» (sans entrée, ni boisson ni dessert),
cela sur douze mois. Des repères visuels lui seront donnés
par les diététiciennes à l’aide d’assiettes d’aliments factices.
Les repas de fête sont pris avec plus de facilité, car ils
sont consommés généralement dans une atmosphère détendue et sur une durée plus longue.
Rythme alimentaire
Habituellement, il est recommandé de consommer deuxtrois repas par jour, le dessert étant reporté en collation.
Ces prises alimentaires devront être présentes même en
l’absence de sensation de faim et d’appétit pour éviter un
apport alimentaire inadéquat. Cependant, le patient veil-
Tableau 2. Objectifs et thèmes des cours diététiques préopératoires
L’information, l’éducation et la préparation diététique et comportementale sont abordées à plusieurs reprises avant l’opération. L’accent est mis sur les
expérimentations et le quotidien du patient.
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Cours
«Alimentation préopératoire»
Séance 2 du cours
«Information préopératoire»
Cours
«Comportement alimentaire préopératoire»
• 2 heures
p 10-12 mois avant l’intervention
• 4 séances de 2 heures
p 6-10 mois avant l’intervention
• 3 séances de 2 heures
p 2 mois avant l’intervention
Objectifs
• Se sensibiliser aux implications
alimentaires
• Comprendre les implications
pratiques
• Echanger des expériences avec
des personnes également
concernées
Objectifs
• Appréhender les implications pratiques (famille,
travail, restaurant)
• Découvrir les mécanismes de la prise alimentaire
• Développer une prise de conscience face au
grignotage, gestion de la restriction alimentaire
• Se sensibiliser aux aspects psychologiques liés
à la perte pondérale
• Echanger des expériences avec des personnes
également concernées
Objectifs
• Prévenir les désagréments possibles
• Appréhender les situations difficiles au quotidien
• Evaluer les éléments déjà mis en pratique
• Intégrer de nouvelles habitudes alimentaires
• Se préparer à l’hospitalisation
• Recevoir des conseils concernant l’alimentation
postopératoire mixée
• Echanger des expériences avec des personnes
également concernées
Thèmes discutés
• Volume
• Boissons
• Quantités
• Vitesse
• Mastication
Thèmes discutés
• Influence du comportement alimentaire
• Faim/envie/satiété
• Repas/collation/grignotage
• Rythmes alimentaires : boissons, repas
• Organisation au quotidien
Thèmes discutés
• Evaluation des acquis
• Planification des changements au quotidien
• Exercices de mastication
• Dégustations
• Durée des repas
• Hospitalisation, médicaments
• Alimentation mixée (conseils, aliments, recettes)
• Apport en protéines
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Tableau 3. Modifications comportementales après
bypass
• Ne pas boire et manger en même temps
• Boire en dehors des repas (minimum deux litres par jour)
régulièrement
• Privilégier les boissons non/peu caloriques
• Ne pas boire de boissons gazeuses
• Prendre 2-3 repas par jour
• Consommer le dessert du repas au moment de la collation
• Diminuer fortement la quantité et le volume alimentaire
• Mastiquer efficacement
• Ingérer de toutes petites bouchées/gorgées
• Augmenter le temps des repas à environ 30 minutes
• Arrêter de manger aux premières sensations de rassasiement
• Sélectionner des aliments de valeur nutritionnelle élevée
• Repérer les aliments difficiles à l’ingestion
• Etre attentif à son comportement alimentaire
• Etre compliant (suivi et compléments nutritionnels)
Le patient doit s’adapter sa vie durant aux nouvelles situations induites
par la néopoche gastrique. Il est demandé à ces patients des modifications
profondes de leurs conceptions, comportements et attitudes, que seul un
suivi ciblé et adapté peut favoriser.
lera à ne pas s’alimenter toutes les heures, comportement
imitant le grignotage.
Comportement à table : mastication et vitesse
Nous insistons beaucoup pour que les conditions du
repas soient réunies : manger à table, avec assiette et couverts dans un endroit prévu à cet effet, sans effectuer une
autre activité. Il est recommandé au patient de mastiquer
le nombre de fois nécessaire pour rendre l’aliment quasiment liquide. Pour ce faire une dentition en bon état et de
petites bouchées sont recommandées. Ainsi, la durée du
repas va nettement s’allonger (environ trente minutes).
Qualité et variété
Plus le patient diversifie ses apports alimentaires moins il
se sentira frustré et plus son comportement alimentaire tendra à être régulier. Le patient est formé à sélectionner des
aliments de valeur nutritionnelle élevée (riche en protéines).
En fonction des situations, des conseils spécifiques sont dispensés. Les aliments «plaisir» sont intégrés et l’assaisonnement (épices) suivra les tolérances et goûts de chacun.
Une période de six mois à douze mois peut être nécessaire à l’adaptation du patient, période pendant laquelle la
variété et la qualité alimentaire augmenteront.
SUIVI DIÉTÉTIQUE POSTOPÉRATOIRE
Lors de l’hospitalisation, deux entretiens diététiques
sont prévus et un entretien téléphonique est organisé dix
jours après le retour à domicile.
Un cours postopératoire est proposé deux-trois mois
après l’intervention. Les thèmes sont identiques aux cours
préopératoires mais développés avec le vécu et les expériences nouvelles du patient fraîchement opéré (figure 3).
L’objectif est surtout d’aider le patient à identifier les aliments difficiles à l’ingestion, à trouver des stratégies pour
les consommer ou les remplacer (figure 4). Les thématiques
de l’organisation au travail ainsi qu’au restaurant intéressent particulièrement les patients.
Le médecin spécialiste de l’obésité et/ou le chirurgien
évalue la nécessité d’un suivi diététique individuel pour les
situations problématiques.
CONCLUSION
Le bypass gastrique implique des changements importants sur le plan alimentaire auxquels les patients ne sont
pas forcément prêts ou n’envisagent même pas. La prépa-
COURS
«Postopératoire»
Table des matières
1. Bilan actuel
2. Tolérance alimentaire
3. Volume/quantité
4. Boissons/liquides
5. Vitesse
6. Mastication
7. Satiété
8. Vomissements
9. Transit
10. Faim/envie
11. Restaurant
12. Entourage
13. Situations problématiques
Brochure 4
Vécu sur les implications
pratiques de l’opération
p. 4
p. 5
p. 6
p. 7
p. 8
p. 8
p. 9
p. 10
p. 12
p. 13
p. 14
p. 15
p. 16
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Consultation d’obésité et
des troubles du comportement alimentaire
Giusti V., Di Vetta V., version 2, 17/01/2003
Giusti V., Di Vetta V., version 2, 17/01/2003
Figure 3. Suivi diététique postopératoire
Il permet au patient de s’adapter plus facilement et plus rapidement. Les situations difficiles sont repérées.
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8.Vomissements
13. Situations problématiques
9.Transit
Constipation
Causes
Propositions de solutions
Réflexions sur les derniers 15 jours…
Fréquence ?
A quelle(s) occasion(s) ?
Diarrhées
Causes
Propositions de solutions
Cause(s) ?
Giusti V., Di Vetta V.,
version 2, 17/01/2003
Giusti V., Di Vetta V.,
version 2, 17/01/2003
Giusti V., Di Vetta V.,
version 2, 17/01/2003
Figure 4. Exemples de documents utilisés pour le patient
Les complications et les désagréments les plus fréquents sont discutés déjà deux à trois mois après l’intervention. Des solutions pratiques et adaptées sont
proposées.
ration diététique préopératoire constitue donc une étape
fondamentale du parcours qui conduit à l’intervention. En
effet, l’objectif de la chirurgie bariatrique n’est pas seulement d’obtenir une perte pondérale significative, mais également d’offrir une bonne qualité de vie au patient. Nous
pouvons considérer l’opération comme une réussite, lorsque le patient trouve l’équilibre entre poids, prise alimentaire et état psychologique.
L’anticipation des situations à risque et des complications potentielles ainsi que l’identification des solutions
possibles sont indispensables pour obtenir un résultat
positif sur le long terme et faire en sorte que la chirurgie
bariatrique soit un succès.
Implications pratiques
> Les patients opérés d’un bypass gastrique vivent souvent des
complications et des désagréments alimentaires
> Afin de diminuer les inconvénients liés au bypass gastrique
des modifications importantes des habitudes alimentaires
s’imposent la vie durant
> La préparation diététique préopératoire et le suivi après l’intervention sont indispensables pour le succès de l’opération
> Les troubles du comportement alimentaire du patient ne
sont pas traités par l’acte chirurgical.Une sensibilisation et un
traitement adéquat sont prioritaires
Bibliographie
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2 Schneider BE, Mun EC. Surgical management of
morbid obesity. Diabetes Care 2005;28:475-80.
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5 Gasteyger C, Giusti V. Le suivi nutritionnel après
bypass gastrique. Rev Med Suisse 2006;2:844-7.
6 Fujioka K. Follow-up of nutritional and metabolic
problems after bariatric surgery. Diabetes Care 2005;
28:481-4.
7 Mallory GN, Macgregor AM, Rand CS.The influence
of dumping on weight loss after gastric restrictive surgery for morbid obesity. Obes Surg 1996;6:474-8.
8 Giusti V. Le parcours thérapeutique du patient obèse.
Rev Med Suisse 2006;2:860-3.
9 Giusti V, De Lucia A, Di Vetta V. Impact of preoperative teaching on surgical option of patients qualifying for
bariatric surgery. Obes Surg 2004;14:1241-6.
* à lire
** à lire absolument
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