Les logiciels libres d`analyse qualitative

PanAfrican Research Agenda on the Pedagogical Integration of ICTs
interest in the technology right from home. Teacher
Les logiciels libres d’analyse
training should equip teachers with knowledge and
qualitative : une alternative
skills around gender issues in the use of ICT and how
gagnante
to plan activities which encourage girls and boys to
develop ICT skills equally.
The four year project involves collaborations with
University of Montreal, Canada; Educational Research
Network for West and Central Africa (ERNWACA)
and University Institutions from twelve African
countries including Uganda. Partner institutions in
Uganda include; Department of Adult and Community
Education, School of Computing and Informatics
Thierry Karsenti
Simon Collin
Technology both of Makerere University, National [email protected] [email protected]
Curriculum and Development Centre and Ministry of
Canada
Canada
ICT and Ministry of Education and Sports.
The study was carried out to understand how the
epuis une vingtaine d’années, l’analyse
pedagogical integration of ICT can enhance the quality
qualitative
en
sciences
humaines
of teaching and learning in Africa. The study due to
s’est beaucoup développée grâce aux
end in August and has been extended to December
technologies de l’information et de la communication
2011 to allow for the publication and dissemination
(TIC). Jusque-là principalement utilisées pour les
of findings.
analyses statistiques, les TIC ont impulsé un nouvel
élan à la recherche qualitative. Les logiciels d’analyse
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qualitative restent toutefois chers, car hautement
www.observatoiretic.orgg and www.panaf-edu.or
www.panaf-edu.orgg
spécialisés. Tout porte à croire que les logiciels
libres d’analyse qualitative ont un rôle à jouer afin
de démocratiser l’usage des TIC en recherche
qualitative.
D
Qu’est-ce que l’analyse qualitative ?
L’analyse qualitative constitue une méthode de
recherche très variée, qu’on oppose généralement à la
recherche quantitative. Contrairement à cette dernière,
l’analyse qualitative repose sur des données non
chiffrées qui peuvent être de plusieurs ordres : d’ordre
textuel (à l’exemple des documents écrits), d’ordre
graphique (comme les photographies), d’ordre audio
(par exemple les discours oraux) ou, enfin, d’ordre vidéo
(comme les observations de classe vidéographiées).
Parce que ces données se prêtent difficilement à la
mesure et à la quantification, elles font généralement
intervenir des méthodes d’analyse plus subjectives et
interprétatives. Mais, par là même, elles se montrent
plus compréhensives et plus à même de prendre en
compte la complexité de l’humain. À ce titre, l’analyse
qualitative s’utilise souvent dans une perspective
exploratoire. Celle-ci consiste à mieux comprendre
un objet d’étude pour lequel les connaissances
scientifiques n’ont pas encore été formalisées. Parmi
les nombreuses méthodes d’analyse qualitative,
l’analyse de contenu est fréquemment convoquée en
sciences de l’éducation, notamment pour analyser les
propos des participants sur une thématique donnée.
Elle consiste en « une méthode de classification ou de
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The papers presented in this newsle�er are mainly based on data available in the PanAf online
Observatory(www.observatoiretic.org)
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Agenda panafricain de recherche sur l’intégration pédagogique des TIC
codification des divers éléments du matériel analysé,
permettant à l’utilisateur d’en mieux connaître les
caractéristiques et la signification » (L’Écuyer, 1990,
p. 9). Plus précisément, elle permet de « faire ressortir
les diff
différentes idé
id es maîtresses
î
îtresses
contenues dans le
matériel
riel recueilli, les diff
différents éléments constitutifs
du phénomène étudié, etc. » (L’Écuyer, 1990, p. 16),
ce que (Van der Maren, 1996) appelle aussi analyse
thématique. L’analyse de contenu est un des aspects
des sciences de l’éducation qui a beaucoup évolué
sous l’effet des TIC.
pour un ordinateur à hauteur de 650 $US (www.
qsrinternational.com/products_nvivo_pricing_
pricelist.aspx). Les étudiants ont droit à un tarif
préfé
f rentiel de 199 $ US, mais la licence n’est alors
fé
valable qu’un an, ce qui oblige à l’acheter chaque
année. QDAMiner propose plus ou moins les mêmes
tarifs (575 $ US pour une licence complète et 195 $
pour une licence d’un an, www.provalisresearch.
com/buyIt/ListPriceA.php). L’usage de ces logiciels
d’analyse qualitative est donc directement fonction
de considérations financières qui n’ont rien
d’anodin, notamment pour les étudiants. C’est dans
Apport des TIC à l’analyse qualitative
cette perspective que les logiciels libres d’analyse
Les TIC ont considérablement renouvelé le qualitative semblent particulièrement pertinents.
processus et les possibilités d’analyse des données
qualitatives. Elles offrent en effet de nouvelles
Qu’est-ce qu’un logiciel libre ?
fonctionnalités telles que le recodage automatique
Un logiciel libre est un logiciel « qui est fourni
de larges quantités de données ou encore le codage avec son code source et dont l’utilisation, l’étude, la
direct de données audio ou vidéo. Les TIC permettent modification et la diffusion des versions modifiées
également une plus grande rigueur dans l’analyse sont autorisées. Un logiciel libre n’est pas forcément
(notamment au moyen de fonctions sophistiquées de gratuit, même si c’est souvent le cas. » (site Web
contre-codage), une gestion plus facile des grandes de l’Association de promotion et de défense des
quantités des données analysées et une analyse logiciels libres, APRIL : www.april.org). Ainsi défini,
collaborative des données. Les logiciels d’analyse le logiciel libre s’oppose aux logiciels propriétaires
qualitative permettent notamment de coder, de (tels que NVivo et QDAMiner) et est porteur de
chercher et d’extraire des codes et leurs segments valeurs libertaires et militantes. Pour illustrer la
codés, de constituer des mémos, d’analyser les codes « philosophie » sous-jacente du logiciel libre, nous
par des fonctions simples de fréquence, etc.
reprenons la métaphore culinaire proposée par
Les logiciels les plus couramment utilisés pour l’APRIL. Si vous allez dans un restaurant et que vous
l’analyse de contenu sont ATLAS.TI, NVIVO, goûtez un plat délicieux, le seul moyen de l’apprécier
QDAMINER et MAXQDA. L’approche suivie consiste régulièrement est de retourner au restaurant et de
pour le chercheur à appliquer un codage sur des payer la note à chaque fois, ce qui correspond à la
segments de texte, puis à effectuer un traitement logique des logiciels propriétaires tels que NVivo
qualitatif et quantitatif des codes. Certains logiciels ou QDAMiner. Dans la logique des logiciels libres,
tels que NVIVO, ATLAS.TI et HYPERRESEARCH en revanche, si vous goûtez un plat délicieux, vous
permettent également le codage sur des données pouvez demander la recette au cuisinier, ce qui vous
non textuelles (images, sons et vidéos). Parce qu’ils permet par la suite de cuisiner ce plat chez vous, de
permettent d’outiller et de faciliter les diff
différentes l’améliorer éventuellement, de donner la recette à
étapes de l’analyse qualitative, les logiciels d’analyse vos voisins, etc., tout en retournant au restaurant
qualitative deviennent de plus en plus indispensables quand bon vous semble. Appliqués au cas de
au chercheur, au même titre que les logiciels d’analyse l’analyse qualitative, les logiciels libres présentent
statistique. S’ils sont nécessaires, donc, ils ne sont pas donc un avantage considérable en ceci qu’ils sont
forcément accessibles.
financièrement accessibles à tout chercheur.
Limites des logiciels d’analyse qualitative
Comme nous l’avons mentionné, les TIC constituent
des outils précieux pour soutenir l’analyse de
contenu. Elles ne remplacent en rien l’interprétation
du chercheur, mais permettent de la guider et de la
structurer davantage. D’un apport indéniable, ces
logiciels demeurent encore toutefois peu abordables
car ils sont hautement spécialisés. Ainsi, le logiciel
NVivo propose une licence complète valable
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Les logiciels libres d’analyse qualitative
Ainsi, les logiciels libres d’analyse qualitative
proposent de guider le chercheur dans son analyse de
contenu, à l’instar de NVivo et de QDAMiner mais
gratuitement. Pour en donner un exemple concret,
nous présentons sommairement Weft QDA
(www.pressure.to/qda) et les principales étapes de
codage et d’analyse qu’il permet.
Comme pour tout logiciel d’analyse qualitative,
Les contribu�ons présentées sont majoritairement basées sur les données disponibles sur
l’Observatoire du projet PanAf (www.observatoiretic.org)
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Weft QDA demande en premier lieu de créer un projet à partir des données à analyser, qui sont ici de nature
textuelle (voir fenêtre « Documents » de la figure 1). Sous la fenêtre « Documents » se trouve la fenêtre
« Catégories », dans laquelle le chercheur peut créer la liste de codes à partir desquels il va classifier ses
données. Il est important de garder en tête que la liste initiale de codes est amenée à évoluer tout au long du
codage pour capturer autant que possible la richesse et la subtilité du sens contenu dans les données à l’égard
de l’objectif de la recherche.
Une fois que le chercheur a réuni dans son projet les données à coder (fenêtre « Documents » de la figure 1)
Figure 1
et les codes (fenêtre « Categories » de la figure 1), il procède au codage en attribuant un code à un segment de
texte, comme le montre la figure 2.
Figure 2
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Observatory(www.observatoiretic.org)
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Le segment de texte codé devient alors bleu afin que le chercheur puisse facilement distinguer les passages
codés de ceux qu’il lui reste à traiter. Le chercheur peut ainsi poursuivre son codage et traiter le sens des
données recueillies. Lorsque l’ensemble du corpus est codé, Weft QDA propose quelques fonctions d’analyse.
Il est tout d’abord possible de réunir tous les segments de textes qui appartiennent à un même code (voir
figure 3) afin de vérifier qu’ils sont semblables les uns aux autres et qu’ils répondent adéquatement au code
qui leur a été attribué.
Figure 3
Il est également possible de connaître la fréquence des codes et de les croiser les uns avec les autres, afin par
exemple de savoir combien de fois deux codes apparaissent ensemble dans les documents de données (voir
figure 4).
Figure 4
Une dernière fonction que nous relevons ici concerne est la recherche par mots-clés (voir figure 5), qui
s’applique au lexique contenu dans les documents et non plus aux codes qui leur
eur ont été attribués.
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Les contribu�ons présentées sont majoritairement basées sur les données disponibles sur
l’Observatoire du projet PanAf (www.observatoiretic.org)
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Figure 5
La présentation sommaire de ces quelques fonctions de codage et d’analyse permet de montrer que des
logiciels libres d’analyse qualitative tels que Weft QDA constituent des outils simples et efficaces qui
permettent d’assurer les principales étapes de l’analyse de contenu avec rigueur.
Conclusion
En conclusion, les TIC ont donné lieu à la création de logiciels d’analyse qualitative de plus en plus
sophistiqués qui permettent d’épauler le chercheur à travers les diff
différentes étapes de son analyse. Face au
prix élevé des logiciels propriétaires tels que NVivo et QDAMiner, les logiciels libres d’analyse qualitative
sont non seulement pertinents, mais nécessaires pour démocratiser l’accès à l’ensemble de la communauté
scientifique. Il serait pourtant faux de prétendre que les logiciels libres d’analyse qualitative sont aussi élaborés
que des logiciels propriétaires équivalents comme NVivo ou QDAMiner. Ces derniers disposent en effet
de fonctions plus avancées. Il n’en reste pas moins que les logiciels libres d’analyse qualitative présentent
des fonctions largement suffisantes pour assurer l’analyse de contenu de bout en bout et donner lieu à des
recherches qualitatives rigoureuses. Rappelons pour finir que la qualité d’une analyse de contenu dépendra
avant tout du chercheur et de la manière dont il utilise ses outils, plutôt que des outils en eux-mêmes.
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