162 PARTIE 4 RÉGIMES VARIABLES 163 Chapitre II GB ÉNERGIE POTENTIELLE MAGNÉTIQUE -APPROXIMATION DES RÉGIMES QUASI STATIONNAIRES1/ Introduction Electrostatique : Rassemblement de charges ⇒ mise en jeu d’un travail emmagasiné sous forme d’énergie potentielle électrostatique Magnétostatique : Établissement de courants stationnaires ⇒ mise en jeu d’un travail emmagasiné sous forme d’énergie potentielle magnétostatique !! lors de la phase d’établissement du courant ⇒ prise en compte des phénomènes d’induction Si évolution suffisamment lente des sources, les champs suivent leur évolution sans retard ⇒ Approximation des régimes quasi stationnaires •/• GB 164 2/ Expression de l’énergie en fonction des courants Ensemble de circuits élémentaires [volumes élémentaires : charge niqdτi se déplaçant avec v i ] placés dans D délimité par Σ Énergie à fournir aux charges mobiles pour passer de la situation j = 0 ( et donc B = 0 ) partout à la situation ( j , B ) Cette énergie correspond à l’énergie potentielle magnétique Phase transitoire : Charge nqdτ animée d'une vitesse v ⇒ dans E, B subit la force de Lorentz F = nq dτ E + v ∧ B ( ( ) ) ⇒ Force extérieure : − F Durant dt, l'extérieur (source de courant) va fournir un travail dWm = −F • v dt (déplacement dl = v dt ) ⇒ dWm = −nq E • v dτ dt = − j • E dτ dt Or E = − gradV − ∂A ∂A ⇒ dWm = j • grad V + j • dτ dt ∂t ∂t •/• 165 Phase transitoire lente d’établissement du régime stationnaire ⇒ magnétostatique ( ) ( ) Répartition des charges constante ⇒V r, t = V r GB dS ( ) Densités de courant évoluent de j = 0 partout à j r ⇒ Intermédiaire de λ ( t ) variant entre 0 et 1 entre les instants 0 et T ( ) ( ) ( ) ( ) A r proportionnel à j r ⇒ ∀ t ∈ [0 , T] : j r, t = λ( t ) j r j ( ) Σ ( ) et A r, t = λ( t )A r ⇒ Energie totale fournie au domaine D : T T d λ (t ) Wm = ∫ ∫∫∫ j r • grad V r dτ λ(t ) dt + ∫ ∫∫∫ j r • A r dτ λ (t ) dt dt 0 0 D D T 1 ⇒ Wm = G (T) ∫∫∫ j r • grad V r dτ + ∫∫∫ j r • A r dτ avec G (T) = λ dt 2 D D () () () () () ( ) () () () ∫ 0 div Φ W = Φ divW + W • grad Φ ∫∫∫ div(V j )dτ − ∫∫∫ V div j D ∫∫∫ div(V j D D )dτ = ∫∫ V j Σ • dτ Etat final : stationnaire ⇒ div j = 0 dS = 0 (Les charges ne franchissent pas Σ) ⇒ Wm = 1 j • A dτ ∫∫∫ 2 D Energie magnétique associée à l'établissement des courants •/• GB 166 3/ Expression de l’énergie en fonction des champs Puisque rotB = µo j (régime permanent établi) ⇒ Wm = ( 1 2µ o ∫∫∫ A • rot B dτ D ) Identité vectorielle : div W1 ∧ W 2 = W 2 • rot W1 − W1 • rot W 2 1 Wm = 2µ o ( ) 1 div B ∧ A d τ + ∫∫∫ 2µ o D ∫∫∫ B • rot A dτ = ( ) 1 1 B ∧ A • dS + 2µ o S∫∫ 2µ o ∞ D ∫∫∫ 2 B dτ D∞ dS ~ r 2 B ~ 1 r2 A ~ 1 r ⇒ produit ~ 1 r Intégrale sur une surface fermée d’extension infinie (rayon moyen infini) ⇒ B A dS → 0 (puisque les champs s’annulent à l’infini) 2 1 ⇒ Wm = ∫∫∫ B dτ 2µ o D ∞ •/• GB 167 4/ Localisation de l’énergie. Densité d’énergie magnétique Localisée où les champs sont définis 1 2 u = B ( Jm-3 ) En chaque point de l’espace : densité d’énergie magnétique m 2µ o ∫∫∫ u m dτ ⇒ Wm = D∞ 5/ Expression en fonction du flux induit (cas du circuit fermé) dWm = ( )( 1 1 j • A dτ = j • A dS • dl 2 2 ) Tubes de courant : dl // j ⇒ dWm = ( )( 1 A • dl j • dS 2 ) dl j dS 1 Intégrale sur la section Σ du circuit et sur toute sa longueur C : Wm = ∫ ∫∫ j • dS A • dl 2C Σ 1 Or I = ∫∫ j • dS (constante sur le circuit) ⇒ Wm = I ∫ A • dl 2 C Σ ( ) () De plus ∫ A • dl = ∫∫ rot A • dS = ∫∫ B • dS = Φ S B C S S 1 2 () En définitive Wm = I Φ S B Flux, à travers S de l’induction B induite par le courant I qui S parcours C C I B •/• GB 168 6/ Puissance du champ électromagnétique - Théorème de Poynting a – Loi locale Domaine de l’espace avec charges en mouvement εo 2 u = E ⇒ Densité d’énergie électrique : e 2 2 1 B densité d’énergie magnétique : u m = 2µ o Densité d’énergie électromagnétique : u = u e + u m Densité de puissance électromagnétique du ∂E 1 ∂B = εo E • + B• dt ∂ t µo ∂t (puissance fournie par le générateur pour établir le champ électromagnétique) ⇒ Puissance emmagasinée dans le circuit 1 ∂E ∂B rot B = j + ε Puisque rot E = − et o µ ∂t ∂t o ⇒ Identité : div W1 ∧ W 2 = W 2 • rot W1 − W1 • rot W 2 ⇒ ( S= ) du E B = • rot B − • rot E − j • E d t µo µo ( ) du 1 =− div E ∧ B − j • E dt µo 1 E ∧ B : vecteur de Poynting (John Henry Poynting 1852-1914) µo ⇒Équation locale du théorème de Poynting j • E + div S = − du dt •/• GB 169 b – Loi intégrale Equation étendue au domaine D dans lequel se trouvent les charges en mouvement (délimité par une surface Σ) − ∫∫∫ D du d dW dτ = − ∫∫∫ u dτ = − = S • ds + ∫∫∫ j • E dτ dt dt D d t ∫∫ Σ D c – Interprétation Intégrale sur j .E : Puissance dissipée par effet Joule sous forme de chaleur Pour conservation de l’énergie : ∫∫ S • ds ⇒ puissance électromagnétique qui sort du domaine D délimité par Σ Σ ⇒ Puissance rayonnée à travers Σ ⇒ S= 1 E ∧ B caractérise la propagation de la puissance qui sort de Σ µo Σ S ds •/• 170 GB Chapitre III AUTO INDUCTION 1/ Définitions a – Inductance propre (ou auto-inductance ou self inductance) Circuit C parcouru par I ⇒ création d’une induction magnétique B en tout point de l’espace ∀M B (M ) = µo dl ∧ u I : loi de Biot et Savart 2 4π r ∫ C ∃ un flux Φ de B à travers toute surface Σ qui s’appuie sur C Puisque B(M ) proportionnel à I ⇒ Φ proportionnel à I B étant à flux conservatif ( divB = 0 ), Φ est indépendant de Σ On écrit Φ = L I Σ • C B(M ) r Φ est un flux auto-induit u Idl I L : coefficient d’auto-induction ou inductance du circuit (ne dépend que des caractéristiques géométriques du circuit C) Unité de L : le Henry (abréviation H) : 1H =1T×1m2/1A 1 2 1 2 ⇒ Énergie potentielle magnétique du circuit C parcouru par un courant I : Wm = Φ I = L I 2 •/• GB 171 2/ Exemples a – Auto-inductance d’un solénoïde infini Solénoïde : n spires par unité de longueur, parcouru par I ⇒ B int = µo n I u z uz ⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗⊗ l Pour une longueur l de solénoïde : flux auto-induit Φ = Bint S n (S : surface d’une spire) ⇒ Φ = µ o n 2l S I = L I ⇒ Coefficient d’auto-inductance du solénoïde (ou self) : L = µ o n 2l S (H) Remarque : L ne dépend effectivement que de la géométrie de l’enroulement •/• 172 b – Auto-inductance d’un tore de section carrée int N boucles parcourues par I : B R +a Flux auto-induit : Φ = N ∫ I 2πρ µo N 2I a int B (ρ ) 2a dρ = π R -a ⇒Φ= (ρ) = µo NI u θ (R−a < ρ < R+a) GB z R +a ∫ R -a µo N I a ln R + a π R −a 2 dρ ρ I µ o N 2a ln R + a Coefficient d’auto inductance du tore : L = π R −a + ρ I + ⊗ 2a R−a R+a z' Ne dépend encore que de la géométrie de l’enroulement •/• GB 173 3/ Unité de la perméabilité magnétique µo Auto inductance L est à rapprocher de la capacité C du condensateur Condensateur plan C = ε oS (S surface en regard - e distance entre les armatures) e Unité de la permittivité électrique εo : Farad/mètre (F/m) Ici L = µ o n 2l S (solénoïde) ⇒ Unité de µo : Henry/mètre (H/m) REMARQUE : Unité du produit εoµo [ Q]2 Force de Coulomb ⇒ [ε o ] = [F][L]2 ⇒ ε oµ o = 1 c 2 [ F] [ Q]2 [ T ]2 Force de Laplace ⇒ [µ o ] = ⇒ [ε oµ o ] = 2 2 = 2 2 [I] [I] [L] [L] Application numérique : c ≈ 3 108 m / s Vitesse de la lumière •/• GB 174 4/ Force électromotrice d’auto-induction Circuit parcouru par i ⇒ flux d’auto-induction Φ = L i (L : auto-inductance du circuit) Si Φ varie ⇒ fem d’auto-induction e = − dΦ dt ⇒ courant induit en sens inverse du courant inducteur i (loi de Lenz) Cas important : circuit indéformable (L = constante) parcouru par i variable ⇒ e = − L FIN DU COURS di dt