INTRODUCTION GENERALE A L’ECONOMIE Angela Greulich Chapitre 3 Introduction à la microéconomie (ppt de Nicolas Canry) 2. Les comportements de l’entreprise 2.1. Les comportements de l’entreprise : présentation générale • En théorie économique, on suppose que chaque entreprise cherche, par son comportement, à maximiser son profit (c’est l’objectif de la firme). • Par définition : Profit = Chiffre d’affaires (pQ) – Coûts de production • Le profit de chaque entreprise correspond en fait au surplus du producteur (cf. chapitre 2). Les coûts de production • Généralement, on suppose que pour un stock de capital donné et constant (à court terme), le coût de production augmente plus que proportionnellement avec les quantités produites : le coût de production unitaire est croissant. • Une façon alternative d’exprimer cette idée est de dire que la productivité marginale du facteur travail décroît avec les quantités produites : chaque unité de travail supplémentaire permet d’augmenter les quantités produites, mais ce supplément de production est décroissant à chaque unité de travail additionnelle. • Cette supposition est directement liée au fait qu’on suppose constant le stock du facteur capital quand on raisonne sur les variations du facteur travail. Coût unitaire de production croissant Coût de production 700 300 100 100 200 300 Quantités produites Productivité marginale décroissante du facteur travail Quantités produites Q F L, K L K 1 dQ FL' L, K L 1 K 1 0 dL d 2Q '' 2 1 F L , K ( 1 ) L K 0 L 2 dL Volume d’emploi A court terme, on suppose généralement que les entreprises supportent un coût fixe (coût indépendant es quantités produites) et des coûts variables (essentiellement en travail) unitaires croissants. Coûts de production 1700 1300 1100 Quantités produites Coût fixe = 1000 100 200 300 • Quand l’entreprise augmente son volume production : – Le coût fixe est réparti sur une quantité de biens plus importante : CF →le coût fixe moyen CFM décroît avec Q. Q CV – Par hypothèse, le coût variable moyen CVM Q augmente avec les quantités produites. • Généralement, on suppose que le premier effet l’emporte dans un premier temps. Au-delà d’un certain volume de production néanmoins, la hausse du coût variable moyen devient plus importante et le second effet l’emporte. → Le coût total (fixe + variable) moyen décroît puis croît avec les quantités produites. Coûts moyens Coût Fixe Moyen Coût Variable Moyen Coût Total Moyen Quantités produites Coût marginal • On appelle coût marginal le supplément de coût consécutif à l’augmentation d’une unité supplémentaire de bien. → le coût (total) marginal correspond à la dérivée du coût total par rapport à la production Q : dCT Cm dQ • Tant que le Cm est inférieur au coût moyen (CM), le coût moyen est décroissant ; le CM devient croissant dès que Cm > CM. → la courbe de Cm coupe toujours la courbe de CM en son minimum. Coûts moyens Coût Fixe Moyen Coût Variable Moyen Coût Total Moyen Coût Marginal (Cm) Quantités produites 2.2. Raisonnement marginaliste : le cas de la concurrence parfaite • Pour réaliser son objectif de maximisation de profit, chaque entreprise doit déterminer, pour un niveau de prix donné, quelle quantité optimale elle doit produire. • Pour chaque unité produite, l’entreprise doit comparer le gain généré et le coût induit par ce supplément de production. • En CPP, le gain marginal est constant et toujours égal a prix p. En effet, les recettes de l’entreprises valent pQ, donc : pQ p Recette moyenne = Q d pQ p Recette marginale = dQ → Recette moyenne = Recette marginale = p • En revanche, le coût marginal est variable et croît au fur et à mesure que les quantités produites augmentent. • Tant que le gain marginal excède le coût marginal (c’està-dire tant que la production d’une unité de bien supplémentaire génère un gain supérieur à son coût), l’entreprise aura intérêt à produire l’unité de bien considérée. • L’entreprise décidera de ne pas produire une unité supplémentaire de bien si le coût marginal lié à la production de cette unité excède le gain généré. • En CPP, l’équilibre est donc atteint au point où : p = Cm Résolution graphique Cm Point où p = Cm Coût Total Moyen CTM Coût Marginal (Cm) Prix prix Profit Q* Quantités produites Quel lien entre coût marginal et offre de l’entreprise ? La courbe de Cm correspond exactement à la courbe d’offre de l’entreprise : elle donne en effet pour chaque prix la quantité que l’entreprise peut produire. Toutefois, si le prix est inférieur au coût total moyen (CTM) de l’entreprise, l’offre devient nulle (et n’est donc plus confondue avec la courbe de Cm). C’est le cas si le prix < CTM minimum. Offre p2 p1 p = CTMmin Cm q1 q2 Que se passe-t-il en concurrence parfaite ? • Tant que le prix d’équilibre (=Cm) est supérieur au coût total moyen du producteur, celui-ci réalise un profit positif. • Ce profit stimule l’entrée de nouvelles firmes sur le marché : l’offre agrégées déplace vers la droite ce qui fait baisser le prix d’équilibre (à demande inchangée, les nouveaux producteurs accentuent la concurrence entre offreurs). • Ce phénomène perdure tant que le profit des entreprises présentent sur le marché perdure, c’est-à-dire jusqu’à ce que le prix d’équilibre soit égal au coût total moyen de l’entreprise. • Finalement, à l’équilibre de concurrence pure et parfaite on a : p Cm p CTM Cm CTM Cm Coût Total Moyen p = Cm = CTM Coût Marginal (Cm) Prix CTM prix Quantités produites A l’équilibre de concurrence parfaite, le « profit » est nul. A noter que l’équilibre se situe au point où le coût moyen est minimum. A court terme : Offre Cm Demande CTM pCT Quantités produites A long terme : Offre (CT) Cm Demande CTM pLT Offre de LT Tant que les firmes ont un profit positif (à CT), de nouveaux offreurs entrent. L’offre se stabilise au point où p = CTM : l’offre de long terme est horizontale. Que signifie « profit nul » ? • À l’équilibre de concurrence parfaite, le prix est exactement égal au coût moyen de l’entreprise : le « profit » est nul. Néanmoins , ce coût intègre la rémunération minimum exigée par l’offreur pour son activité. • Il est donc plus judicieux de dire que le surplus des offreurs est nul. • Le surplus macroéconomique des offreurs sera lui-même nul, si tous les offreurs sont « identiques », c’est-à-dire ont la même fonction de production et/ou la même exigence minimum en terme de rémunération. • Sans cette dernière hypothèse, certaines entreprises continueront de faire un profit positif (surplus macroéconomique positif) quand bien même la concurrence est parfaite. • Si le surplus des offreurs est nulle au niveau macroéconomique, cela signifie que l’offre agrégée est horizontale et égale au coût moyen (total) des offreurs. 2.3. Le monopole • Une entreprise est dite en situation de monopole si elle est la seule à vendre son produit sur le marché et si ce produit n’a pas de substituts proches. • Alors que l’entreprise en situation concurrentielle n’a aucun pouvoir d’action sur le prix de marché, le monopole va pouvoir décider de son prix → price-maker. • En effet, les consommateurs ne peuvent se tourner vers d’autres producteurs s’ils jugent le prix trop cher, du fait de l’absence (par définition) de concurrents sur le marché. • Si les consommateurs jugent le prix trop coûteux, ils peuvent décider ou être contraints de « sortir » du marché : ne pas acheter le bien. C’est cette contrainte qui va guider le monopole dans la fixation de son prix. • Sur un marché concurrentiel, la demande à laquelle chaque offreur est confronté n’est pas confondue avec la demande globale du marché : la demande adressée à chaque offreur est horizontale, c’est-à-dire infiniment élastique. • Au contraire, la demande adressée au monopole, seul offreur du marché, est confondue avec la demande globale. Prix Prix Demande Demande Quantités Demande infiniment élastique au prix Quantités Demande globale du marché • Le monopole a le même objectif que n’importe quelle entreprise, mais avec « un degré de liberté » supplémentaire : il peut fixer son prix. • Le monopole sait par ailleurs qu’il doit fixer son prix et la quantité qu’il doit vendre de façon à se situer sur la courbe de demande globale : – S’il fixe un prix élevé, il sait que la demande des consommateurs sera faible, car peu de consommateurs seront disposés ou en mesure de payer un tel prix pour le bien. – Le monopole peut augmenter la quantité de biens vendus, mais il doit pour cela accepter de baisser son prix, ce qui fait baisser ses recettes moyenne ou marginale : ce que le monopole gagne sur les quantités, il le perd en prix (qui baisse pour toutes les unités vendues). Maximisation du profit • Le programme de maximisation de profit du monopole va lui indiquer où se positionner sur la courbe de demande globale : l’entreprise va accroître son offre tant que l’effet volume (supplément des quantité offerte) l’emporte sur l’effet prix (baisse du prix de l’ensemble des unités vendues). • On montre sans difficulté (non démontré cette année) que le monopole maximise son profit lorsque sa recette marginale est égale à son coût marginal (comme en concurrence parfaite, sauf que pour le monopole, la recette marginale n’est pas égale au prix, elle est inférieure au prix). • Le point d’équilibre Rm = Cm permet au monopole de déterminer la quantité qu’il offre q*. • Une fois cette quantité d’équilibre q* déterminée, le monopole fixe son prix p* (qui est le prix d’équilibre du marché) en se reportant à la courbe de demande globale du marché. Finalement : Cm < p*. Coût marginal p* Recette marginale q* Demande Globale = Recette moyenne Réduction du surplus global par rapport à la situation de concurrence parfaite = perte sèche en terme de bien-être global Coût marginal p* Rente de monopole pc Profit normal Recette marginale Recette moyenne q* Surplus du monopole pc = prix fixé en concurrence parfaite si la quantité produit vaut q* Surplus des consommateurs p* = prix fixé par le monopole Pourquoi existe-t-il des monopoles ? • A l’équilibre, le monopole dégage un profit positif et s’accapare une part importante du surplus global du marché. • En théorie, cette situation devrait constituer une incitation à l’entrée de nouvelles entreprises (offreurs) faisant progressivement perdre au monopole sa situation privilégiée (baisse du prix). Néanmoins : – Existence de barrières réglementaires limitant l’entrée de concurrents. – Les pouvoirs publics peuvent conférer une position de monopole à des entreprises pour des missions de service public. – L’entreprise peut tirer sa position de monopole de l’exclusivité qu’elle détient sur un des facteurs de production du bien vendu. – Le monopole peut découler d’un dépôt de brevet (industrie pharmaceutique, etc.), qui constitue souvent une incitation importante à la recherche de nouveaux produits ou à l’innovation des entreprises. – Monopole naturel : en cas de coûts fixes très élevés (on parle aussi de rendements d’échelle), l’entrée de concurrents élève le coût moyen global de production et donc le prix : aucune entreprise n’a intérêt à entrer. Monopole naturel : un exemple appliqué (1) • Soit une économie composée de 100 individus. • Supposons qu’une entreprise pharmaceutique en situation de monopole décide de lancer sur le marché un nouveau vaccin. Le coût de production est le suivant : – Les coûts en recherche et développement, considérés comme des coûts fixes (notamment les salaires versés aux chercheurs, très qualifiés, et aux médecins devant trouver la « molécule » du vaccin) s’élèvent à 200 €. – Une fois la molécule trouvée, le coût de production par vaccin (le coût marginal) est de 20 centimes d’€. • Ce vaccin est pris en charge par la sécurité sociale dès lors que son coût social (pour vacciner les 100 individus de la population, qui ne pourrait par ailleurs pas se payer elle-même un tel vaccin) est de 250 €, soit 2,50 € par unité de vaccin. • Si le monopole produit 100 vaccins, le coût total sera pour lui de 200 (coût fixe) + 100*0,2 (coût variable) = 220 €. Il est donc possible pour le monopole de « vendre » son vaccin à la sécurité sociale tout en faisant un profit positif (par exemple si le prix unitaire du vaccin est fixé à 2,40 €). Monopole naturel : un exemple appliqué (2) • Supposez maintenant qu’il n’y a pas une mais deux entreprises pharmaceutiques. Dans la réalité, la première qui trouve dépose un brevet et capte tout le marché ; mais supposons pour simplifier qu’il soit impossible de déposer un brevet dans cette économie et que les deux entreprises savent qu’elles vont découvrir le vaccin à peu près en même temps et devoir alors se partager le marché. • Chacune devra payer le coût fixe initial de 200 €, mais chacune par la suite ne pourra vendre que 50 unités de vaccin, si bien que le coût total de production sera pour chacun d’elle : 200 (coût fixe) + 50*0,2 = 210 €, soit un coût unitaire par vaccin de 210 / 50 = 4,2 € par vaccin, ce qui excède largement le seuil exigé par la sécurité sociale pour rembourser celui-ci. • Si les deux entreprises entrent, aucune des deux ne pourra plus écouler sa production car le prix de vente sera trop élevé et la demande non solvable. Ceci s’explique par le fait que les coûts fixes très importants ne sont plus répartis sur un nombre suffisant de vaccins. Seule la présence d’une seule entreprise sur le marché permet d’écouler le produit : on est donc en situation de monopole naturel. 2.4. Les marchés d’oligopoles • Un marché est oligopolistique si l’offre est assurée par un petit groupe de vendeurs. • Si le nombre d’offreurs se réduit à deux, on parlera de duopole. C’est cette configuration (plus facile à étudier, mais qui présente bien le fonctionnement des marchés d’oligopole) que l’on va étudier ici. • Tout comme les monopoles, les entreprises en situation de duopole sont price-makers. Elles savent également que le prix de marché est déterminé sur la courbe de demande globale, en fonction de la quantité produite par les deux entreprises. • Si les deux offreurs sont identiques (Même bien produit, même fonction de production), on montre sans difficulté que le profit global (somme des profits des 2 entreprises) est maximal lorsque la quantité globale produite (par ces deux offreurs) est égal à celle que déciderait de produire une entreprise en situation de monopole. La collusion • Ainsi, les deux entreprises auraient intérêt à se mettre d’accord afin de se partager la production et le profit que capterait une entreprise en situation de monopole : on parle alors d’entente, de collusion ou de cartel. • Si un marché est en situation de cartel, la situation des consommateurs est identique à ce qui se passerait en situation de monopole (même prix et même quantité vendue que sur un marché de monopole). • Néanmoins, cette solution n’est pas stable car les deux entreprises cherchent à maximiser leur profit propre et non leur profit joint. • En effet, si les deux entreprises s’accordent pour constituer un cartel, on montre que chacune d’entre elles peut alors augmenter son propre profit en ne respectant pas l’entente : chaque entreprise a intérêt à accroître sa propre production si l’entreprise concurrente accepte l’accord. • Finalement, aucune des deux entreprises ne respectera l’accord et l’équilibre du marché (du point de vue des consommateurs) ne sera pas confondu avec la situation de monopole. Un exemple Quantité Prix Rm Cm Profit total 0 12 - 0 0 1 11 11 0 11 2 10 9 0 20 3 9 7 0 27 4 8 5 0 32 5 7 3 0 35 6 6 1 0 36 7 5 -1 0 35 8 4 -3 0 32 9 3 -5 0 27 10 2 -7 0 20 Source : Mankiw, p. 438 • Le profit joint est maximum si q = 6. Dans ce cas le prix de vente est de 6. En cas d’entente entre les entreprises A et B, chaque entreprise va vendre q/2 = 3 unités et faire un profit de 3x6 = 18. • L’entreprise A peut néanmoins tenir le raisonnement suivant : « supposons que B respecte l’accord et produise 3 unités de biens. Quelle est alors la production qui maximise mon propre profit ? » – Si qA = 1 – Si qA = 2 – Si qA = 3 – Si qA = 4 – Si qA = 5 – Si qA = 6 Etc. →q=4 →q=5 →q=6 →q=7 →q=8 →q=9 →p=8 →p=7 →p=6 →p=5 →p=4 →p=3 Profit de A = p x qA = 8 x 1 = 8 Profit de A = p x qA = 7 x 2 = 14 Profit de A = p x qA = 6 x 3 = 18 Profit de A = p x qA = 5 x 4 = 20 Profit de A = p x qA = 4 x 5 = 20 Profit de A = p x qA = 3 x 6 = 18 • En passant sa production de 3 à 4 unités, l’entreprise A augmente son profit propre de 18 à 20. • Bien sûr, l’entreprise B va tenir le même raisonnement (et A sait que B va faire ce raisonnement) → B va aussi produire non pas 3 mais 4 unités. • Si B produit 4 unités, combien A doit-elle produire ? Même raisonnement que précédemment pour A mais avec qB = 4 : – Si qA = 3 → q = 7 → p = 5 – Si qA = 4 → q = 8 → p = 4 – Si qA = 5 → q = 9 → p = 3 Profit de A = p x qA = 5 x 3 = 15 Profit de A = p x qA = 4 x 4 = 16 Profit de A = p x qA = 3 x 5 = 15 • Dans ces conditions, on voit que A n’a plus intérêt à accroître sa production, qui reste à 4. Symétriquement, si A offre 4, B a intérêt à produire également 4. • Comme plus personne n’a intérêt à modifier son comportement, il s’agit d’une situation d’équilibre : l’offre globale est de 8, le prix de 4, le profit global de 32 et le profit de chaque firme de 16, soit un profit inférieur à ce qu’ils auraient gagné en préservant l’entente. Fonctions de réaction • Cette équilibre est obtenu en comparant les fonctions de réactions des 2 entreprises du marché. • La fonction de réaction de A, donne, pour chaque quantité produite par B, la production de A qui maximise son profit. • De même, la fonction de réaction de B, donne, pour chaque quantité produite par A, la production de B qui maximise son profit. • L’équilibre du duopole va être donné par l’intersection des deux fonctions de réaction : c’est l’unique point pour lequel, en considérant l’offre du concurrent donnée, aucune des deux entreprise n’a plus intérêt à modifier de façon unilatérale son comportement (c’est-à-dire son offre). • Un équilibre caractérisé par ce type de comportement est appelé équilibre de Nash. • Dans le cas du duopole, on voit que bien qu’étant un équilibre, le résultat n’est pas totalement satisfaisant pour les offreurs. Les fonctions de réaction qA Fonction de réaction de B qA* Fonction de réaction de A qB* qB Respecte l’entente Ne respecte pas l’entente Respecte l’entente (qA = 3 ; qB = 3) p=6 (PA = 18 ; PB = 18) (qA = 3 ; qB = 4) p=5 (PA = 15 ; PB = 20) Ne respecte pas l’entente (qA = 4 ; qB = 3) p=5 (PA = 20 ; PB = 15) (qA = 4 ; qB = 4) p=4 (PA = 16 ; PB = 16) Comportement de B : Comportement de A : PA et PB sont les profits de A et B. Le dilemme du prisonnier Comportement de B Ne dénonce pas A Dénonce A Ne dénonce pas B (A = 3 ans ; B = 3 ans) (A = 10 ans ; B = 1 an) Dénonce B (A = 1 an ; B = 10 ans) (A = 8 ans ; B = 8 ans) Comportement de A Conclusions • Position de A : quoique fasse B, j’ai toujours intérêt à lé dénoncer car : – 1 an < 3 ans (si B me dénonce) – 8 ans < 10 ans (s B ne me dénonce pas) • Position de B : symétrique (B a intérêt à dénoncer A dans tous les cas). • L’optimum des 2 joueurs n’est pas un équilibre stable (les flèches s’en éloignent). • Les flèches convergent vers l’équilibre de Nash du jeu (lieu où plus personne n’a intérêt à modifier son comportement de façon unilatérale). • Cet équilibre n’est pas optimal en terme de bien-être (on dit que l’équilibre n’est pas pareto-optimal puisque le bien-être des deux joueurs pourrait être augmenté simultanément). • Si le jeu est répété, il est plus facile d’atteindre l’équilibre. Le duopole : un cas intermédiaire • Finalement, la production d’équilibre est supérieure à la production en situation de monopole (q* = qA + qB = 8, contre 6 en cas de monopole ou d’entente). Le prix est par ailleurs plus faible (p* = 4, contre 6). • Toutefois, les 2 entreprises conservent un profit positif, quoiqu’inférieur à ce qu’il serait en cas d’entente (partage du profit de monopole). • Par conséquent, le duopole et, plus généralement, les marchés d’oligopoles) constituent des cas intermédiaire entre situation de monopole et situation de concurrence parfaite (où le profit serait nul) : Quantité globale Q : Prix de marché : QMonopole < QDuopole < QCPP pMonopole > pDuopole > pCPP • Le simple fait de passer de une à deux entreprises sur le marché suffit à introduire de la concurrence sur le marché. Toutefois, les entreprises conservent un pouvoir de marché (d’où leur profit positif), contrairement à ce qui se passerait en cas de concurrence parfaite.