II. Pour approfondir • Les quatre causes (Aristote) • Alors que Platon affirme que «Tout ce qui naît naît nécessairement par l’action d’une cause» (Timée), Aristote, dans sa Physique, dénombre quatre sortes, ou aspects, de causes : la cause matérielle, la cause formelle, la cause efficiente et la cause finale. • La cause matérielle est ce dont est faite une chose; par exemple, le cuivre ou le marbre sont la cause matérielle d’une statue. • La cause formelle est la forme, le modèle selon lequel est faite une chose; ainsi le style d’architecture est-il la cause formelle d’une maison. • La cause efficiente est le pouvoir immédiat agissant pour produire une œuvre (le sculpteur). • La cause finale est la fin ou le motif en vue duquel l’œuvre est produite, c’est-à-dire, par exemple, le plaisir de son propriétaire. • C’est cette dernière cause qui fonde le principe d’Aristote sur la finalité des choses ; selon lui, tout obéit à un " dessein " (un projet) qui nous dépasse. À tout être dans la nature correspond une " cause finale ", un principe directeur qui est en même temps un but naturel. Cette idée aura une grande influence sur les théologiens chrétiens du Moyen-Age. !" La Science moderne !"L'opposition entre cause et fin marque toute la différence entre la science des Anciens et la science des Modernes, telle qu'elle commence à se développer au 17e avec Galilée et Descartes. (Rupture avec l'aristotélisme et son finalisme). • Le modèle mécaniste réduit la manifestation des phénomènes naturels à un ordre de succession temporelle, en éliminant la causalité comme fin. La loi naturelle n’exprime que la constance d’un processus. • Pour les Anciens, connaître une chose c'est connaître son but, sa cause finale, sa destination. Tandis que la science moderne évacue les causes finales : on ne peut pas vraiment connaître la fin (le but) des choses mais on peut en connaître les causes : le mécanisme qui produit les choses...L'action de la cause n'est pas l'attraction d'une fin à atteindre comme dans le finalisme. Seuls les rapports de causalité mécaniques peuvent rendre compte du développement des êtres vivants. • Ainsi, la philosophie mécaniste et le renouveau de l'atomisme conduisent à privilégier la recherche des causes mécaniques ou «efficientes» des phénomènes plutôt que leurs causes finales ou formelles. Le mécanisme moderne se présente alors comme l'opposé du finalisme. !" L’empirisme et le principe de causalité • On veut voir dans la causalité une connexion nécessaire entre la cause et l'effet : la cause étant donnée, l'effet doit s'ensuivre nécessairement. • L’objectif de Hume est de fonder une science de l’Homme sur l’observation et l’expérience, en rejetant l’idée fondamentale de causalité. • Selon Hume, la causalité n’est pas une relation réelle mais une fiction de l’esprit, due à la confusion entre l’habituel et le nécessaire. Elle est une impression de notre esprit, et non une loi objective. La causalité n'est donc rien d'autre qu'une association coutumière d'idées et traduit avant tout notre subjectivité. C'est en effet à partir de l'habitude et de la répétition de l'expérience qu'est acquise l'idée de causalité, et c'est dans l'esprit et non dans la réalité qu'elle se manifeste. Editeur : MemoPage.com SA ©/2006/Auteur : Mathilde Crépineaud/Expert : Julie Poulain • La fin, c'est ce pour quoi on agit et on vit (par opposition à moyen) ; en vue de quoi la chose se produit, son but, ce qu'elle vise. Fin signifie donc d'abord, au sens propre, ce vers quoi tend un être pensant qui a en vue une idée à réaliser. • Finalité : Chez Aristote, principe en fonction duquel est expliqué l’ensemble des phénomènes naturels car « la nature ne fait rien en vain ». • Le finalisme : Le finalisme est un paradigme dans lequel la causalité est complexe et enveloppe l'idée que la Nature est orientée par des fins. !" Fin I. Principe de causalité : C'est le principe selon lequel tout phénomène déterminé a une cause déterminée, et à une même cause correspond nécessairement le même effet. • La cause est, d'une façon générale, ce qui répond à la question pourquoi ? Cette question est cependant ambiguë: elle peut avoir plusieurs sens, et donc peut recevoir plusieurs types de réponse. • On appelle cause ce qui produit un effet et se prolonge en lui: cause désigne donc au moins une succession et au plus un engendrement. Du latin, causa : cause, mais aussi procès. !" Cause I. Définitions Cause/Fin