Le 30 septembre 2013
DOSSIER PEDAGOGIQUE
Philippe Cuomo
Professeur missionné par la Délégation Académique
aux Arts et à la Culture
La Comédie de Béthune
C.D.N. Nord Pas-de-Calais
Dossier pédagogique Constellations
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Constellations / Nick Payne Arnaud Anckaert
(Théâtre du Prisme / http://www.theatreduprisme.com/index.html)
Arnaud Anckaert se présente sur le site de la compagnie :
http://www.theatreduprisme.com/arnaud.html
© La Voix du Nord
Dans ce texte Arnaud Anckaert
évoque son parcours depuis le lycée,
en passant par le théâtre du
mouvement en Belgique et la
découverte des écoles russes. Son
travail s’est intéressé au rapport entre
les différentes disciplines artistiques
avec notamment la danse (Ma/Ma) et
le cirque (Appris par corps). Depuis
quelques temps, il se recentre autour
d’un travail de grande précision en ce
qui concerne la direction d’acteurs. Un
corps, un texte, un espace, tels sont ses axes de réflexion. Il s’attache à faire
découvrir des textes anglais inédits en France. C’est le cas de Constellations.
AVANT LA REPRESENTATION
I/ La pièce et son auteur
1. Nick Payne : un jeune auteur anglais
Photographe : David Levene ©the Guardian
Site en anglais pour découvrir quelques éléments biographiques :
http ://en.wikipedia.org/wiki/Nick_Payne
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Extrait du dossier dramaturgique du spectacle
en 1984, Nick Payne a suivi des études de dramaturgie à l’Université de
York puis à la Central School of Speech and Drama avant de suivre le
programme des jeunes auteurs au théâtre du Royal Court à Londres.
Il remporte en 2009 le Prix George Devine consacré aux premières œuvres
pour la pièce If There Is I Havent’ Found It Yet, créée au Bush Theatre dans
une mise en scène de Josie Rourke.
Nick Payne fait ensuite ses premiers pas au Royal Court en 2010 avec la
comédie Wanderlust. En 2011, la compagnie Paines Plough lui passe
commande de la pièce One Day When We Were Young, créée à Londres avant
de tourner en région.
En janvier 2012, Constellations est créée au Royal Court dans une mise en
scène de Michael Longhurst avec Rafe Spall et Sally Hawkins. En novembre
2012, elle est couronnée meilleure pièce de l’année par le London Evening
Standard. Le spectacle, encensé par la critique, est repris pendant plusieurs
mois dans le West End. La pièce a été créée à New York et sera prochainement
créée en Allemagne, au Danemark et en Australie. Une adaptation au cinéma a
par ailleurs été proposée au dramaturge, mais ce dernier a finalement décliné
le projet.
Le Donmar Warehouse et le Royal Court viennent par ailleurs de commander
chacun à Nick Payne une nouvelle pièce. Il est actuellement en train d’écrire, à
la demande du Manhattan Theatre Club (New York) et de la Fondation Alfred P.
Sloan, une pièce sur le physicien et mathématicien Paul Dirac, prix Nobel de
physique en 1933.
2. La pièce
La fable
Roland est apiculteur.
Marianne est spécialiste de
physique quantique. Ils se
rencontrent lors d’un barbecue,
s’aiment, se quittent, se
retrouvent, se marient, à moins
que cela ne se passe pas tout à
fait ainsi.
Marianne est atteinte d’un
cancer. Elle lutte contre la
maladie ou se laisse mourir.
Autant de choix, autant de
possibilités qui sont suggérés
par l’écriture singulière de Nick
Payne.
© DR
Interview des comédiens anglais présentant la pièce (V.O.)
http://www.telegraph.co.uk/culture/theatre/theatre-
reviews/9027655/Constellations-at-the-Royal-Court-review.html
Création de la pièce en janvier 2012 (the Royal Court) :
Mise en scène: Michael Longhurst
Distribution: Sally Hawkins (Marianne), Rafe Spall (Roland)
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Activités :
1. Quelles sont vos attentes quant à l’écriture de cette pièce ?
Comment peut-on, selon vous, suggérer plusieurs possibilités,
plusieurs choix, plusieurs vies ?
2. Analyse de cette première mise en scène : d’après les images ci-
dessous, que pouvez-vous dire de la relation entre les
personnages, des éléments de costume ou de scénographie ?
© DR pour les deux photos
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3. Préalable : la physique quantique et la théorie des cordes
La physique quantique s’oppose à la physique newtonienne. La première
s’intéresse à l’infiniment petit et la seconde au monde macroscopique. Les
physiciens ont montré que les règles n’étaient pas les mes dans les deux
cas.
La physique traditionnelle s’appuie sur un déterminisme, c’est-à-dire sur ce qui
est prévisible. La physique quantique, quant à elle, s’appuie sur la notion de
probabilité. Les particules de l’infiniment petit sont souvent imprévisibles, non
seulement en raison du vide qui les entoure mais également parce qu’elles ne
sont pas solides et se comportent comme les ondes. De ce fait, les particules
sont difficilement localisables et plusieurs « réalités » sont possibles.
La théorie des cordes s’attache à relier ces physiques différentes.
Avec la physique quantique nous entrons dans le monde de
l’imprévisible, des réalités virtuelles, dans un espace-temps qui nous dépasse.
Activités possibles pour faire percevoir cette dimension présente dans
l’écriture :
1. Mettre en relation ces quelques lignes explicatives ci-dessus et
l’extrait du texte
1
qui évoque le travail de Marianne. Qu’en concluez-
vous sur la relation entre les personnages ?
Marianne.
La mécanique quantique s’intéresse au domaine quantique. Atomes, molécules.
Roland.
D’accord.
Marianne.
À l’échelle nucléaire et atomique, la gravitation est à peu près négligeable.
Mais en termes de Relativité Générale, elle est vitale.
Roland.
OK.
Marianne.
Donc tu as ces deux théories qui sont diamétralement opposées. La relativité
concerne le soleil, la lune, les étoiles alors que la mécanique quantique
s’occupe des molécules, des quarks, des atomes ce genre de chose. Nous
avons de fait posé la même question deux fois et abouti à deux réponses
complètement différentes.
Roland.
C’est très sexy soit dit en passant.
Marianne.
Tout ça pour dire que
Roland.
J’ai passé un moment absolument incroyable ce soir et j’aimerais beaucoup
passer la nuit ici.
Marianne.
Mais
Marianne.
Avec toi. J’aimerais beaucoup passer la nuit –
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Le texte est traduit par Séverine Magois pour ce projet de création.
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