Physiothérapie : Pourquoi faire ? JY. SALLE Service de médecine physique et de réadaptation CHRU Limoges Electrophysiothérapie Définition : Applications des courants électriques proprement dits et les applications des agents physiques produits par l’électricité : ondes mécaniques et ondes électromagnétiques. PREALABLES Courant continu Galvanique Risque * Brûlures chimique acide (Anode) et basique (cathode), (Anode : 4Cl + 2H2O -> 4 HCl + o2) (Cathode : 2 Na + 2 H2O -> 2 NaOH + H2) Impulsions Bidirectionnelles Propriétés * Dépolarisé, * A moyenne nulle : Pas de propriété électrolytique, Le neurone = cellule nerveuse Propriétés : 1- Excitabilité : propriété de modifier brusquement son potentiel de repos transmembranaire => Potentiel d’action (PA). Stimulation artificiel = Electricité Propriétés : Loi du tout ou rien Le neurone = cellule nerveuse Propriétés : 1- Excitabilité : Electrostimulation : Déclenchement d’un PA au moyen d’une impulsion dont l’intensité liminaire (I) augment quand sa durée (t) diminue suivant la relation : I = q/t +io Io : intensité minimale pour stimuler avec une impulsion à début brusque et de durée prolongée = Rhéobase. Chronaxie = Durée minimale pour stimuler avec une impulsion d’ intensité de 2 Rh. Caractéristiques d’un courant variable : Durée d’impulsion ms ou µs, Intensité en mA, Fréquence en Hertz (Hz). Paramètres des impulsions optimales Début brusque : Efficacité, Durée = compromis entre Efficacité et Tolérance, Moyenne nulle = Innocuité, Neurostimulation Transcutanée et médecine Physique. Neurostimulation antalgique Neurostimulation antalgique : TENS (Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) * Par priorisation des voies rapides :mode conventionnel seuil sensitif (paresthésies), 50 à 100 Hz, durée : < 100µs, * Par libération d ’endorphines : mode endorphinique seuil moteur (3 fois le seuil sensitif), durée : 0,2 à 1ms), 2 à 6 Hz, électrodes de grandes surfaces (100 cm2). TENS Contre-indications * Grossesse, * Stimulateurs cardiaques, * Stimulation dans la région antérolatérale du cou. TENS Conditions de Stimulation *TENS conventionnelle : Essai de masquage de la douleur en produisant un sensation de paresthésie dans la zone douloureuse. *TENS endorphinique : Le myotome des groupes musculaires stimulés doit être en correspondance segmentaire avec la zone douloureuse. TENS Conditions de Stimulation En position corrigée *TENS c : Durée 30 minutes sans limitation Notion de Durée post stimulation d ’analgésie. *TENS e : Durée des séances 30 à 40 minutes, à répéter 2 à 3 fois/jour. TENS Indications : * Douleurs chroniques : Douleurs de déafférentation +++, 40 à 85% d ’efficacité. * Douleurs aiguës : indications rares, postopératoires +, * Douleurs rhumatismales : PR, arthrose… TENS Conditions d’Application *Détermination des lieux, paramètres, fréquence et durée des séances. * Auto administration ++, * Consultations de contrôle, TENS Facteurs pronostiques * Facteurs topographiques : Douleurs localisés, * Facteurs psychologiques : Compréhension et acceptation de la technique; TENS Prescription : *Inscription au LPPR : 14/09/2000, Traitements des douleurs rebelles, prescription par un centre ou consultation de la douleurs chroniques. TOPOGRAPHIE DES ELECTRODES: EXEMPLES TOPOGRAPHIE DES ELECTRODES: EXEMPLES EFFICACITE ? EFFICACITE Depuis Shealy (1967) : 124 études, Mais grande disparité : – Etiologiques : Ostéoarticulaires (genoux – rachis lombaire), neuropathiques, douleurs diffuses chroniques…, – Techniques : nombreuses avec variétés fondées sur le risque d’accoutumance, EFFICACITE Depuis Shealy (1967) : 124 études, Mais grande disparité : – Traitements médicamenteux associés nombreux, – Double aveugle complexe à mettre en jeu de même que la stimulation placebo, – Durée de stimulation variable (d’une heure à 81 heures par semaine), – Durée de suivi variable, EFFICACITE Pas de recommandations, Sur les 24 études retenues : Mode conventionnel : étude positive 8/12, Mode endorphinique : étude positive 4/8 ?, Mode conventionnel versus endorphinique : étude positive 2/8, Association mode conventionnel et endorphinique synergique avec la prise d’opioïdes orale EFFICACITE Auteurs Etiologies Kumar 1997 Neuropathie diabétique Nash 1990 Neuropathie chronique Tulgar 1991 Neuropathie chronique Nb inclus Modalités Résultats 31 TENS – 4 S 30 mn/J 4 modalités d’ administration TENSc et endo et Burst Modulation ++ 83% 200 27 47% 92% CONCLUSION Technique antalgique facile d’utilisation pour le patient Mais nécessitant une bonne connaissance des techniques employées par le soignant chargé d’éduquer le patient, au risque d’avoir un taux important d’échecs Innocuité Utilité +++ en traitement complémentaire dans les douleurs avec composante neuropathique et syndromes myofasciaux VIBRATIONS MECANIQUES 1- Les sons Le Vibralgique * effets antalgiques par priorisation des voies rapides, * Assistance proprioceptive, ELECTROMYOSTIMULATION Impulsions électriques Rapport Intensité – Durée : Plus on diminue la durée d’une impulsion, plus il faut augmenter son intensité pour obtenir une stimulation équivalente. Pente ou durée d’établissement : Si on augmente la durée d’établissement sans augmenter l’intensité, la réponse disparaît quand on atteint une pente limite. Le seuil d’excitation apparaît plus élevé lorsque le courant s’établit progressivement. Intérêt : ??, plus désagréable. Nerf Muscle Courant Intermittent Le temps de repos doit toujours être égal ou supérieur au temps de travail. Electrostimulation du Muscle Sommation temporelle : Fréquence de stimulation, Electrostimulation du Muscle Sommation temporelle : Fréquence de stimulation, Electrostimulation du Muscle Sommation Spatiale : Intensité de stimulation Différences entre contractions électro-induites et contractions volontaires Volontaires Recrutement spatiale Recrutement temporel Electro induites Loi des Tailles Fibres nerveuses les plus myélinées Asynchrone Synchrone Programmes d’électromyostimulation sur muscles SAINS Amyotrophie : Alternance de phases de contractions tétanisantes (50 Hz) et non tétanisantes (8Hz), Durée : 60 minutes, Renforcement musculaire : Courants tétanisants (50 Hz), TT = TR, Durée = 20 minutes, Stimulation électrique fonctionnelle : Rééducation périnéale : prise de conscience, Epaule: recentrage de tête. Subluxation Inférieur Gléno-humérale : Position pré Stimulation Électrique Fonctionnelle Subluxation Inférieur Gléno-humérale : Position per Stimulation Électrique Fonctionnelle SEF de l’épaule de l’hémiplègique A visée antalgique et trophique : TENS : pas de preuve scientifique d’efficacité, SEF : Extrapolation des travaux chez l’hémiplégique – Leandri et col. : 100 Hz / seuil moteur, – Chantraine et col. : série de 120 patients, amélioration de la douleur de l’épaule : 80,7% contre 55,1% Protocole de stimulation électrique : – – – – Paramètres : Courant rectangulaire, 350 µs, ratio on/off de 1/5, Phase 1 : 90 minutes à 8 Hz, Phase 2 : 30 minutes à 40 Hz, Phase 3 : 10 minutes à 1 Hz. Electrostimulation du muscle dénervé Lapicque définit la rhéobase et la chronaxie (1909), Décrié, Objectifs : – Prévenir la fibrose, – Ne pas retarder la réinnervation. Electrostimulation du muscle dénervé « Etat de l’art » Beaucoup de questions et de détracteurs, EMS et repousse axonale = aucun effet , Voir effets négatifs Effet mécanique avec rupture des néo-jonction neuromusculaires, Effet d’inhibition de facteurs neurotrophiques, Electrostimulation du muscle dénervé EFFICACITE ? Electrostimulation du muscle dénervé OUI Muscles quadriceps dénervé depuis plus de 4 mois => Résultats (après une année de stimulation) Diamètre moy des myofibrilles : 7,9 µm => 48,2 µm, Section de cuisse au scanner : - 40% => gain de +29,76 Electrical stimulation of denervated muscles : first results of a clinical study – Kern H. artitif Organs 29(3):203-206. Electrostimulation du muscle dénervé Paramètres de stimulation : – Impulsions isolées de longue durée (10 à 300ms), appliquée en petite quantité (fréquence <1 Hz), 2 à 5 stimulations par muscle et par jour, application longitudinal. – Pas de courants tétanisants initialement, – Associées aux mouvements imaginés et aux étirements passifs = techniques prophylactiques dans l’attente de la réinnervation. – Stimulant pour le patient ? Electrostimulation du muscle dénervé Pente d’établissement ? Si l’on abaisse la pente d’établissement d’une impulsion d’intensité rhéobasique sans augmenter son intensité, la contraction disparaît. Le seuil de la climalyse est la durée minimale d’établissement de cette impulsion rhéobasique qui fait disparaître la contraction. Electrostimulation du muscle dénervé INTERET ?????? – Trophique démontrée mais quid de la réinnervation ? – Quelle est le décours temporel de la réinnervation ? ⇒IRM signaux caractéristiques : - En période aigu et subaigue : Hyper signal en STIR ou T2 et normosignal en T1, - En période chronique : hypersignal T1 (graisse) et atrophie musculaire. Electrostimulation du muscle dénervé Electrostimulation du muscle dénervé L’électrodiagnostic de stimulation : – Distinction entre les fibres musculaires innervées et dénervées. – Impulsion rectangulaire de longue durée : réponse par une contraction de type secousse lente et vermiculaire. Electrostimulation du muscle dénervé CONCLUSION : Efficace sur la trophicité musculaire mais trop tôt pour connaître l’intérêt pratique dans le cadre des soins en phase de réinnervation.