Pangui Bernadette, Khamsithideth Cécile Le 18/10/2010 Pharmacologie, pharmacologie du système dopaminergique, Mme Bentué-Ferrer. Les classifications de molécules ne sont pas à apprendre, le diaporama du cours est disponible sur l’ordinateur de la corpo. Pharmacologie du système dopaminergique. I- Le système dopaminergique A-Métabolisme de la dopamine Métabolisme : La voie de synthèse de la dopamine (DA) possède pour point de départ, la Tyrosine. Celle-ci est d’abord transformée en DOPA sous l’action de la tyrosine hydroxylase. La DOPA va suivre ensuite 2 voies métaboliques, soit elle est transformée en Dopamine par la Dopa-décarboxylase (la principale) soit elle est transformée en 3-O-méthyldopa (3-OMD) par la catéchol-O-méthyl-transférase (COMT). Catabolisme : La dégradation de la dopamine passe par l’intervention successive de la COMT puis de la MAO ou inversement pour aboutir à l’acide homovanillique et ceci par deux enchainements de réactions différentes : -soit une transformation par l'intermédiaire du COMT en 3-méthoxytyramine (3-MT), elle-même oxydée par la monoamine oxydase (MAO), ensuite transformée en HVA par l'aldéhyde déshydrogénase (AD). - soit une oxydation par la MAO suivie d'une transformation par l'AD donnant l'acide 3,4dihydroxyphénylacétique (DOPAC). Cet acide est ensuite transformé en HVA par l'intermédiaire du COMT. Page 1 sur 23 B-Organisation de la synapse dopaminergique. Voir schéma poly page2 Au sein de la synapse dopaminergique, la dopamine est synthétisée à partir de la tyrosine comme vu précédemment puis est stockée de manière active dans des vésicules membranaires. Ces vésicules libèreront la dopamine dans la fente synaptique lors de l’arrivée d’un potentiel d’action. Celle-ci sera ensuite recapturée par un transporteur situé au niveau de la synapse dopaminergique ou bien métabolisée par la COMT ou encore la MAO qui transformera la dopamine en DOPA. Remarque : Il existe différents pools de stockage de la dopamine au sein de la synapse Dopaminergique. Le stock peut se faire dans des vésicules membranaires mais il peut être également cytosolique lorsque la dopamine est nouvellement synthétisée ou récemment recapturée. CLes dopaminergiques. récepteurs et transporteurs 1-Les récepteurs dopaminergiques. Il existe au total 5 récepteurs dopaminergiques que l’on va diviser en 2 groupes : Les D1-like : Ces récepteurs sont dit couplés positivement à l’adénylate cyclase (second messager) car ils augmentent leur activité. Ils regroupent : -Les récepteurs D1 ayant une affinité µmolaire pour la dopamine. -Les récepteurs D5 ayant une affinité sub-µmolaire pour la dopamine. Les D2-like : Ces récepteurs sont dit couplés négativement à l’adénylate cyclase car leur activité est diminuée. Ils regroupent quand à eux : -Les récepteurs D2 court et D2 long qui ont une affinité µmolaire pour la dopamine. -Les récepteurs D3 ayant une affinité nmolaire pour la DA -Les récepteurs D4 ayant une affinité sub-µmolaire pour la DA. Tous ces récepteurs possèdent 7 domaines transmembranaires. Page 2 sur 23 2-Localisation des récepteurs dopaminergiques. Localisés au niveau du cerveau, ces récepteurs sont répartis de façon différente selon les régions cérébrales. On retrouve par exemple : -majoritairement des récepteurs D1 et D2 au niveau du striatum -majoritairement des récepteurs D3-D4 au niveau de la voie limbique. -uniquement des récepteurs D2 au niveau de l’hypophyse. 3-Le transporteur de la dopamine. Le transporteur de la dopamine est un organite situé sur la membrane post synaptique du récepteur dopaminergique et qui permet sa recapture. Structure : Il appartient à la famille des protéines Na+/Cl- dépendantes. Il possède 620 acides aminés et 12 hélices transmembranaires. Ce transporteur, uniquement présent sur les neurones synthétisants la dopamine, est la cible : -des inhibiteurs de la recapture de la dopamine tels que les psychostimulants (Amphétamines, cocaïne, méthylphénidate) ou le bupropion, connu commercialement sous le nom de ZybanR (sevrage tabagique). - ce transporteur est aussi la porte d'entrée des neurotoxines (MPP+, 6-OHDA). D- Les voies dopaminergiques. Le cerveau contient 4 voies dopaminergiques : - la voie nigrostriée : elle est chargée du contrôle moteur (volontaire ou non). - la voie méso limbique : elle est responsable du comportement et de l'émotion. - la voie méso corticale : elle se charge des fonctions exécutives et du traitement cognitif de l'information. - la voie tubéro infundibulaire : elle gère le taux de prolactine. Page 3 sur 23 E- Les principaux rôles physiopathologiques. 1-Au niveau central a-la voie nigrostriée : Les corps cellulaires des neurones de cette voie prennent naissance dans la substance noire (pars compacta-aire A9) et se projettent dans le noyau caudé et le putamen du striatum. Impliqués dans le contrôle moteur, son atteinte est donc essentiellement d’ordre neurologique et se caractérise par des mouvements anormaux : -Parkinson -maladie de Huntington -tics -syndrome de Gilles de la Tourette -dystonies Ces pathologies sont résorbées par la prise : - d'agonistes dopaminergiques directs ou indirects pour la maladie de Parkinson et les dystonies, - d'antagonistes dopaminergiques pour la maladie de Huntington, les tics et le syndrome de Gilles de la Tourette. b-La voie méso limbique : Les corps cellulaires des neurones sont localisés dans les aires dorsale (A8) et ventrale (A10) de la formation réticulaire mésencéphalique. Les terminaisons, quant à elles, se situent dans les structures méso limbiques à savoir le noyau accumbens, le septum, les amygdales ou encore le tubercule olfactif. Rattachée à l'humeur et aux affects, les pathologies sont de l'ordre du psychiatrique. Elle peut être touchée par: - les psychoses telles que la schizophrénie. Cette pathologie peut être résorbée par la prise d'antipsychotiques. Cette voie gérant également les notions de récompense, de plaisir et d'addiction, on peut noter des effets aigus dans la prise de drogues addictives telles que : - la cocaïne et les amphétamines - les opiats - la nicotine - la THC - l'éthanol Page 4 sur 23 c-la voie méso corticale : Les corps cellulaires sont situés dans la même zone que ceux de la voie méso limbique. Les terminaisons sont localisées dans les aires frontales cingulée et entorhinale du cortex. Les physiopathologies sont rattachées à des troubles du traitement cognitif de l'information. 2-Au niveau périphérique : A ce niveau, la synthèse de dopamine s’effectue par les neurones sympathiques et les glandes surrénales. On va donc retrouver des pathologies d’ordre : -Cardiovasculaire -Hormonal : Avec une activité inhibitrice sur les processus de libération des hormones hypothalamohypophysaires, notamment au niveau des récepteurs D2, ceci dans le cadre de la synthèse de prolactine une galactorrhée, montée laiteuse du post-partum. On utilise contre cela des agonistes dopaminergiques tels que la bromocriptine. -Vomissements : au niveau de l’estomac, il existe des récepteurs dopaminergiques impliqués dans les nausées et vomissements. On retrouve également des afférences DA au niveau de la chemoreceptor trigger zone (zone gâchette) provoquant aussi des vomissements. On utilise donc des antagonistes de la DA comme antiémétiques. II-Stimuler le système dopaminergique. A- Pharmacologie de la maladie de Parkinson. 1-Historique 1817 : James Parkinson, médecin généraliste, décrit à partir de 6 cas de malades « la paralysie agitante » Première moitié du XXème siècle, mise en évidence de la substance noire et des corps de Lewy d’une part et découverte de la dopamine d’autre part. Début des années 1970, premier traitement mis en place : la L-DOPA qui reste le meilleur traitement à ce jour. Page 5 sur 23 2-la maladie de parkinson Définition : Neurodégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire, d’étiologie mal connue. La voie nigrostriée dégénère dans la maladie de parkinson. L’une des seules causes connues provoquant la maladie de parkinson sont les pesticides. La forme familiale et héréditaire est rare, on la retrouve surtout sous forme sporadique. Cette dégénérescence peut être mise en évidence par imagerie TEP grâce à l’injection de fluorodopa 16F. On observera chez une personne saine, une fixation importante de ce composé au niveau du striatum qui rendra cette zone très blanche alors que chez un malade, on observera une diminution du marquage de la zone. Le striatum parait moins coloré du à la diminution de neurones dopaminergiques. 3-les antiparkinsoniens La diminution des neurones dopaminergiques entraine une hypoactivité dopaminergique de la voie nigrostriée qui va alors se répercuter sur les systèmes : -cholinergique -GABAergique -glutamaergique Ces systèmes vont alors participer à l’apparition et à l’augmentation de l’intensité des symptômes. Cette hypoactivité entraine également une inhibition excessive des neurones thalamocorticaux et donc une suppression du contrôle moteur cortical ce qui provoque : -une akinésie -une rigidité -un tremblement de repos Le traitement va donc se baser sur une thérapeutique symptomatique de substitution. On va compenser la perte de dopamine par l’administration d’une molécule de substitution : La L-DOPA. Page 6 sur 23 a-La L-DOPA Fonctionnement : Dans le traitement de la maladie de Parkinson, on ne peut pas donner de la dopamine directement au patient car celle-ci ne franchit pas du tout la Barrière Hémato-Encéphalique (BHE) du cerveau d’où l’utilisation de la L-DOPA. La L-DOPA est un précurseur de la synthèse de la dopamine qui peut, quant à elle, passer la BHE. Elle est administrée par voie orale et son niveau d’action se situe au niveau du SNC. Cependant, elle doit toujours être associée à un inhibiteur périphérique de la décarboxylase lors de la prise du traitement afin : - d’éviter la formation de dopamine en périphérie qui empêcherait de franchir la barrière. On va également diminuer les effets indésirables liés à la formation de dopamine. - d’augmenter la biodisponibilité cérébrale de L-DOPA. On peut aussi associer la L-DOPA à des inhibiteurs enzymatiques qui ralentissent la dégradation de la DA au niveau central. Il s’agit des inhibiteurs IMAO-B et ICOMT. On peut également utiliser des agonistes dopaminergiques qui agissent directement sur les récepteurs dopaminergiques qui ont été conservés. Cependant, le traitement par la L-DOPA reste le meilleur à ce jour, on parle de « lune de miel » ou encore de « gold standard » Selon le type d’inhibiteurs utilisé, on peut prescrire : Modopar® L-DOPA +bensérazide Sinémet® L-DOPA +carbidopa Stalevo® L-DOPA +carbidopa+ entacapone (inhibiteur de la COMT) Problèmes : Ce traitement n’est que symptomatique (il ne freine pas l'évolution de la maladie et ne fait que compenser la diminution de DA). De plus, la L-dopa a une demi-vie d'élimination plasmatique très courte : 1,5 à 2,5h. On n'atteint donc jamais l'état d'équilibre, ce qui nécessite des réadministrations fréquentes avec des effets pulsatiles, non physiologiques, qui deviennent critiques avec l'évolution de la maladie. Le traitement n'est efficace que dans les stades précoces de la maladie durant lesquels les capacités de stockage neuronal suffisent à amortir la cinétique plasmatique (courte) de la L-dopa pendant les premières années (environ 5 ans). Ensuite la réponse motrice va suivre les variations plasmatiques de la L-DOPA, oscillant entre dyskinésie et akinésie. Page 7 sur 23 La cinétique plasmatique de la L-dopa est faite de pics rapprochés et prononcés. Au début de la maladie, la réponse motrice (courbe au centre avec des variations moindres) ne suit que très peu les variations plasmatiques de la L-dopa. Mais plus la maladie évolue, plus les neurones vont disparaitre et plus la réponse motrice va alors commencer à suivre les variations plasmatiques de la L-dopa, oscillant entre akinésie et dyskinésie. Lorsque la concentration de L-DOPA est au plus fort (pic de la courbe), on observera chez le patient une dyskinésie puis lorsque cette concentration sera au plus faible, on observera une akinésie. On observe également au cours du traitement que la posologie efficace est stable dans le temps alors que le sujet devient de plus en plus sensible aux dyskinésies. b-Les épargneurs de la L-DOPA Ils permettent d’optimiser l’utilisation de la L-DOPA et sont de plusieurs types : Les inhibiteurs enzymatiques : Ils peuvent être utilisés au niveau périphérique mais aussi au niveau central. Au niveau périphérique, la L-DOPA est toujours associée à un inhibiteur de la décarboxylase (bensérazide, carbidopa) lors de la prise du traitement pour éviter sa transformation en dopamine. Elle peut être associée en plus ou non, à un inhibiteur de la COMT (ICOMT qui empêche sa transformation en 3-OMD). Au niveau central, les inhibiteurs enzymatiques pouvant être utilisés sont : -IMAO-B : ségéline ( Déprényl® ou Otrasel®) rasagiline : Azilect® Page 8 sur 23 Ils peuvent être prescrits en monothérapie en début de traitement quand les symptômes sont peu évolués. -ICOMT : Adjuvent, toujours en association et divisé en deux groupes. Ceux qui agissent au niveau périphérique ET centrale car l’inhibiteur est capable de franchir la BHE, il s’agit de : Tolcapone (Tasmar®) qui fut pendant un moment retiré du marché de part ses effets indésirables trop importants. Ceux qui n’agissent qu’en périphérie car ils ne franchissent pas la BHE. Entacapone (Comtan®) Les agonistes dopaminergiques : Ils agissent tous sur les récepteurs D2 post synaptiques (pas très spécifiques) qui sont conservés lors de la maladie. Ils peuvent aussi agir sur d'autres récepteurs. Administrés en monothérapie seulement en début de traitement quand les symptômes sont modérés car ce sont des médicaments qui restent relativement peu efficace, de plus, leur utilisation en quantité importante augmente considérablement les effets indésirables. Dérivés de l'ergot de seigle -Bromocriptine Parlodel® (aussi utilisée dans l'hyperprolactinémie en post partum lorsque les femmes ne souhaitent pas allaiter) -lisuride Dopergine® -pergolide Celance® -cabergoline Dostinex® (couteuse, elle est juste utilisée contre l'hyperprolactinémie) Non dérivés de l'ergot de seigle : -Apomorphine Apokinon® (très efficace! Sous-cutané avec un stylo ou pompes, vie courte) -piribedil Trivastal® (per os, peu efficace.) -ropinirole Requip® Les plus récents et utilisés -pramipexole Sifrol® -rotigotine Neupro® (patch, non utilisé en France) Dans les stades avancés de la maladie, l’administration des médicaments devient particulière et il est préférable d‘administrer un traitement en continue. Pour éviter l'injection par intraveineuse et donc une hospitalisation, on a inventé des dispositifs permettant une injection continue, telle que la pompe à apomorphine. Ce système permet une administration en sous-cutané car l'apomorphine souffre d'un effet de premier passage hépatique important. L'administration continue intestinale de L-dopa (DuoDopa®) nécessite une chirurgie pour poser une sonde intestinale et évite les fluctuations. Page 9 sur 23 c-Rééquilibrage de l’hyperactivité cholinergique et glutamatergique Ils sont peu actifs et peu utilisés de nos jours. Les anticholinergiques : en début de traitement, peu utilisés (belladone et atropine historiquement) -trihexyphenidyle Artane® -biperidene Akineton® -tropatenine Lepticur® Les anti-glutamatergiques : peu utilisés -amantadine Mantadix® d-les traitements non médicamenteux Il s'agit de l'implantation d'électrodes intracérébrales qui déchargent des stimulations électriques de haute fréquence dans les différents noyaux (sous thalamique, globus pallidus) pour compenser l'activité dopaminergique. C’est une méthode courante. Il existe également la thérapie cellulaire, consistant a faire une greffe de cellules embryonnaires dans le striatum (traitement toujours au stade de recherche). e-les principaux effets indésirables. Liés à la stimulation dopaminergique : -au niveau central on peut observer des fluctuations motrices du à la L-dopa avec des : akinésies de fin de dose dyskinésies (concentration forte) effets on-off (changement rapide d’état) Symptômes psychiatriques tels que les hallucinations, délire, confusion ou encore un jeu pathologique (du à une hyperstimulation) Sédation, somnolence Accès de sommeil (accident de la circulation) Hypersexualité -au niveau périphérique on peut voir : Nausées et vomissements (causés par agonistes DA qui se fixe sur les récepteurs de l’estomac, surtout en début de traitement) Hypotension orthostatique par stimulation des récepteurs dopaminergiques cette fois ci situés sur les vaisseaux (vasodilatation) et rénaux (natriurèse) Page 10 sur 23 Non liés à la stimulation dopaminergiques (mais molécules dépendantes) : - Fibroses avec des dérivés de l'ergot de seigle - Valvulopathies cardiaques avec le pergolide - Oedèmes des membres inferieurs pour les dérivés de l'ergot de seigle - Hépatite fulminante, rhabdomyolyse avec Tolcapone (retiré en Europe du à ses effets indésirables mais recommercialisé depuis 2005 car il possède un grand intérêt thérapeutique) - Réactions allergiques - Effets type atropinique classique pour les anti cholinergiques f-les principales interactions médicamenteuses - Neuroleptiques +++ (Attention aux neuroleptiques cachés) : antagonismes directs de l'effet. - Majoration des effets des hypotenseurs. - Risques de syndromes confusionnels avec les psychotropes. 4-les symptômes non dopaminergiques Il n’y a pas qu’une maladie de Parkinson mais plusieurs maladies. Même si le point de départ est une neurodégénérescence des neurones dopaminergiques, les lésions peuvent s’étendre selon les malades. On peut donc observer : -troubles axiaux (dysarthrie, trouble de la déglutition, de la marche, de l’équilibre) -troubles cognitifs (démence) -dysautonomie (atteinte su système nerveux autonome, hypotension...) Remarque : il existe bien évidemment d’autres pathologies neurologiques relevant d’un traitement par les agonistes dopaminergiques telles que : -le syndrome des jambes sans repos -certaines dystonies Page 11 sur 23 B-Le trouble de l'Hyperactivité avec Déficit de l’Attention (THADA) Ce sont des troubles qui existent surtout chez l'enfant mais également chez l'adulte. Les symptômes évoluent entraînant une diminution de l'hyperactivité mais il persiste des troubles de l'attention. 1) L'approche pharmacologique Le THADA peut être résorbé par 3 types de molécules : - Un psychostimulant (surtout) : nom commercial : le méthylphénidate Ritaline®, Ritaline LP® ( à libération prolongée) Concerta LP® C'est un analogue de l'amphétamine et a pour principaux effets indésirables la nervosité, l'insomnie, la diminution de l'appétit et un retard de croissance passager (THADA surtout observé chez les enfants). - Un inibiteur séléctif de la recapture de la noradrénaline : l' atomoxétine commercialisé sous le nom de Straterra®. Cest une molécule récente. Un agoniste α2 noradrénergique donné en seconde attention si on n'observe pas de réponse avec les autres traitements. Il ne possède pas d'AMM dans l'indication. Il s'agit de la Clonidine dont le nom de spécialité est Catapressan®. 2)Les psychostimulants,le méthylphénidate: Mécanisme d'action primaire voir schéma frappe page 15 La dopamine est stockée dans les vésicules mais a aussi un pool cytoplasmique qui échange avec les vésicules, le cytoplasme et les milieux extra-cellulaires. Le méthylphénidate ou la cocaïne permettent de bloquer la recapture de la dopamine en agissant sur le transporteur de la dopamine. Les amphétamines agissent aussi sur la transporteur et permettent d'augmenter la libération cytosolique de la dopamine. Page 12 sur 23 3) Mécanisme d'action des amphétamines Les amphétamines se lient au transporteur de la dopamine et de la noradrénaline, ce qui augmente l'efflux de la DA et de la NA cytosolique ( fonctionnement inverse du transporteur). Il y a donc augmentation de la DA et de la NA dans la synapse. Le méthylphénidate se lie aux transporteurs de la NA et DA, sur un site allostérique, mais avec une affinité 10 fois moindre que les précédents, tout en étant plus spécifique du transporteur de la DA. Ils bloquent la recapture de la DA et de la NA, d'où une augmentation de DA (et NA) dans la synapse. On ne sait pas pourquoi ce stimulant est efficace dans le THADA. Ceci serait probablement lié à une amélioration des « filtres » défaillants et à l'origine des déficits de l'attention. Leur potentiel d'action est quasiment nul. La cocaïne se lie également au transporteur de la DA en bloquant sa recapture. Il y a alors augmentation de la DA dans la synapse. Page 13 sur 23 III) Bloquer le système dopaminergique : Pharmacologie des antipsychotiques A) Introduction 1.Un peu d'histoire La synthèse du 4560 RP a été faite par P. Charpentier, le 11 décembre 1950, à la recherche d'un antihistaminique puissant, dans une perspective d'anesthésiologie. Puis très rapidement, des études pharmacologiques expérimentales ont été menées par Mme Courvoisier. Son utilisation par Mr. Laborit, chirurgien dans la marine, pour des cures de sommeil ou des hibernations artificielles, démontra un état d'indifférence, de lobotomie pharmacologique qui le rangea ddans la classe des neuroplégiques. En psychiatrie, P. Deniker décrit les effets de la chlorpromazine à Sainte Anne. C'est en 1952 qu'est alors défini le premier psychotrope : c'est le début de la psychopharmacologie.On voit l'apparition du terme neuroleptique en 1955 alors que ces critères de définition ne sont décrits qu'en 1957. En 1958, Janssen synthétise l'halopéridol ( qui appartientà la classe des butyrophénones). S'en suit alors la synthèse de tous les autres neuroleptiques de première génération, puis une période sans aucune découverte jusqu'aux antipsychotiques atypiques autour de 1990. Attention, en dehors de la psychiatrie les antipsychotiques ne sont pas des anxiosédatifs. 2. antipsychotiques Définition : c'est un neuroleptique antagoniste des récepteurs D2. On parle d'antipsychotiques quand ils passent la BHE. Indications : Dans le traitement des psychoses, en particulier dans la schizophrénie. Pour leurs propriétés fortement sédatives : Dans les états d'agitation ( maladie d'alzheimer par ex) Dans les urgences psychiatriques Dans les maladies en fin de vie. Comme anxio-sédatifs en psychiatrie ( mais ne sont pas des anxiolytiques) Comme anti-émétiques quand ils ne passent pas la BHE. Effets indésirables : potentiellement fréquents et graves. Les molécules de 2eme génération présentent une extension des indications ( ex : AMM pour l'olanzapine pour les trouble bipolaires). Page 14 sur 23 B) Schizophrénie : hypothèses étiopathogéniques Il existe 2 types de symptomatologie : positive : (=productive) avec délires, hallucinations, agitation. négative : (=déficitaire) anhédonie (perte de la capacité à ressentir des émotions positives), indifférence, catalepsie (rigidité des muscles d'un membre, du visage.. qui restent figés dans leur position d'origine). Implication du système dopaminergique ( 1963 Carlsson) On pense que le système dopaminergique est impliqué dans la schizophrénie puisque : Les effets thérapeutiques s'observent avec des substances antipsychotiques qui ont toutes une activité antagoniste D2. Les agonistes directs ou indirects dopaminergiques ont un effet aggravant net. Les pharmacopsychoses amphétaminiques, cocaïne provoquent des états délirants aigus. Il y a une confirmation par l'imagerie chez l'homme. Les symptômes positifs seraient dus à un hyperfonctionnement dopaminergique mésolimbique. Implication du système sérotoninergique : Le système sérotoninergique pourrait aussi être impliqué car : Le LSD (se fixe sur les récepteurs de la sérotonine) provoque des hallucinations De nombreux antipsychotiques antagonistes des récepteurs 5-HT2 semblent actifs sur la symptomatologie négative. Physiologiquement, la sérotonine exerce un tonus inhibiteur sur la transmission dopaminergique (hétéro récepteur). Les antagonistes 5-HT2 favorisent donc la transmission dopaminergique. On ne sait pas s’ils ont une action directe sur le système sérotoninergique, mais ils ont bien une action indirecte sur le système dopaminergique. Les symptômes négatifs seraient dus à une hypodopaminergie frontale. Ces deux implications sont très schématiques et réductrices car il existe une implication d'autres systèmes comme le système glutamatergique. Page 15 sur 23 Remarques : Mécanisme sérotoninergique des antipsychotiques SCHEMA frappe page 3 (2ème partie du poly) La voie dopaminergique mésocorticale intervient dans le déficit des fonctions cognitives et l'apparition de symptômes négatifs de la schizophrénie, sous forme d'un déficit relatif en dopamine, d'origime primaire ou secondaire à des causes variées, dont un excès de sérotonine. Dans tous les cas le blocage des récepteurs 5HT2A par un neuroleptique atypique devrait conduire à une libération de dopamine qui compenserait le déficit et améliorerait les symptômes négatifs et cognitifs. Schizophrénie : hypothèses étiopathogéniques (suites) Une perte neuronale qui débuterait pendant le développemnt foetal, de la voie mésocorticale provoque une hypoactivite dopaminergique au niveau du cortex frontal et est responsable de symptômes négatifs précoces. L'augmentation compensatrice de la voie mésolimbique cause une hyperactivité dopaminergique au niveau du système limbique, ce qui engendre des symptômes positifs. Schéma frappe page 4 (2ème partie du poly) C Les molécules antipsychotiques 1. Classification chimique et pharmacologique a. Classification chimique La classification chimique est divisée en 9 familles : - Phénothyazines - Butyrophénones - Benzamides - Thioxanthènes - Dibenzo-diazépines - Dibenzo-oxazépine - Diphénylpiperidines - Benzisoxaloles - Dérivés quinolinone Chacune de ces familles regroupe différentes molécules (détails dans le diaporama mais pas à apprendre) Page 16 sur 23 b. Pharmacologie α.Structure Toute molécule constituant un antipsychotique est constituée : d'un noyau benzénique d'un segment diatomique d'un segment di carboné d'un azote di substitué β. Relation structure-activité. Il faut noter que toutes les molécules ayant cette structure primaire ne sont pas forcément des neuroleptiques. Comme on peut le voir dans le cas des phénothiazines, il existe différentes classes de médicaments : c'est la nature du radical qui détermine l'activité pharmacologique de la molécule. En effet, la nature du substituant R2, de la molécule peut jouer sur : l'intensité de l'effet neuroleptique ou sur les propriétés neuroleptiques quasi-inexistantes (ex : antihistaminiques comme la prométhiazine) 2. Mécanisme d'action Les neuroleptiques sont tous des antagonistes dopaminergiques D2. S'ils traversent la BHE, on parlera d'antipsychotiques. En revanche, la cible dopaminergique est non univoque : - d'autres récepteurs DA peuvent être la cible d'un neuroleptique. Il existe différentes structures dopaminergiques avec différents sous types de récepteurs. selon la posologie, on constate des effets pré ou post. les neuroleptiques sont des antagonistes, excepté pour la molécule la plus récente qui est un agoniste partiel. Ils peuvent également avoir une influence sur d'autres récepteurs. Voici leurs effets : Types de récepteurs α1 (-) Ach (-) effets Sédation Hypotension orthostatique Moins d'effets extrapyramidaux Plus de confusions Inhibition du péristaltisme intestinal Diminution de la production de sueur et de salive Page 17 sur 23 H1(-) 5-HT(-) Sédation Action sur les symptômes négatifs C'est d'ailleurs l'ensemble des différentes cibles qui va donner le profil du médicament. Il existe ainsi des profils pharmacologiques différents, véritable bénéfice thérapeutique, mais qui comporte néanmoins des effets indésirables. a. L'activité intrinsèque sur les D2 La capacité d'un produit à stimuler les récepteurs dépend de sa structure propre : L'agoniste total (full agonist en anglais ) va stimuler les récepteurs D2, de sorte à obtenir une activité totale de ce récepteur. Ex : la dopamine L'antagoniste (antagonist en anglais) va, quant à lui, inhiber toute activité de la part du récepteur. Ex : l'halopéridol, l'olanzapine L'agoniste partiel (partial agonist en anglais) va permettre au récepteur de n'exercer qu'une partie de son activité, et va donc avoir une activité plus faible que celle de l'agoniste total. Ex : l'aripiprazole. b. Description des différentes actions de l'agoniste partiel Un agoniste partiel peut avoir un comportement différent selon son environnement : il peut être agoniste ou antagoniste. Dans un environnement hyperdopaminergique : la transmission dopaminergique est augmentée. Un agoniste partiel peut alors prendre la place du ligand et va donc avoir une action antagoniste. Les symptômes positifs vont être ainsi améliorés et la transmission dopaminergique réduite. Dans un environnement hypodopaminergique : la transmission dopaminergique est faible. Un agoniste partiel va alors avoir une action agoniste . Ce sont ici les symptômes négatifs qui vont être améliorés et la transmission dopaminergique sera, elle, légèrement augmentée. c. Mécanismes d'action selon le type de neuroleptiques. Comme indiquée précédemment, tous les neuroleptiques ont une action antagoniste sur les récepteurs de type D2. Ils peuvent également avoir une action latérale sur d'autres types de récepteurs tels que les récepteurs muscariniques (M1), histaminiques (H1), ou de type α. Page 18 sur 23 Certains neuroleptiques ont des propriétés qui leurs sont propres tels que : l'halopéridol : antagoniste des récepteurs D2 et de type α1 l'ASd : antagoniste des récepteurs de type D2 et sérotoninergiques Il s'agit d'un neuroleptique atypique. En effet, il existe des cas spécifiques tels que les antipsychotiques de 2eme génération ( c'est-à-dire atypiques). Ces molécules antagonistes D2, ont également une activité sur les récepteurs de type 5HT-2A. Il faut noter que plus une molécule a d'actions possibles, moins elle est atypique. Les 3 molécules les plus utilisées an France : - clozapine rispéridone clanzapine voir schéma frappe p 8 Actuellement en France, seuls les antipsychotiques de 2eme génération sont disponibles. Page 19 sur 23 d. Les antipsychotiques conventionnels ou atypiques α. Les neuroleptiques conventionnels ou de première génération. Il s'agit des neuroleptiques les plus anciens et se ressemblent beaucoup entre eux. Ils interviennent dans une liaison striatum/système limbique équivalente. Ces neuroleptiques sont surtout actifs sur les symptômes productifs. Cependant, ils ont de nombreux effets indésirables et 20-30% des patients ne répondent pas à ces molécules. β. Les neuroleptiques atypiques de 2eme génération Comme indiqué ci-dessus, ils sont représentés en France par 3 molécules : la clozapine le rispéridone l'olanzapine Il existe notamment beaucoup d'autres neuroleptiques atypiques, mais en attente de commercialisation en France. Ex : - aripiprazole . Le développement de ce type de neuroleptiques est plus récent que les précédents Les neuroleptiques atypiques comportent de nombreux avantages : ils ne sont pas cataleptigènes en pré-clinique. Ils donnent moins d’effets extra-pyramidaux en clinique Plus actifs dans les schizophrénies résistantes, ils sont également actifs sur les symptômes déficitaires. e. Les neuroleptiques sans effet antipsychotiques Autrement appelés « neuroleptiques cachés », ces neuroleptiques nécessitent une vigilance particulière car comportent de nombreux effets indésirables, notamment dans le cadre d'associations avec d'autres molécules pour les sédatifs ou hypnotiques. α. Les sédatifs ou hypnotiques Les molécules principales sont les suivantes acépromazine (D2-) +acépromatozine (H1-) +clorazépate (BZD): Noctran® halopéridol (D2-) +buzépide métiodure (H1-) : Vésadol® Page 20 sur 23 β. Les anti-émétiques alizapride : Plitican® métoclopramide : Primpéran® métopimazine : Vogalène® dompéridone : Motilium® Ces neuroleptiques ne passent pas ou peu la barrière hémato encéphalique. 3. Effets indésirables a) Effets liés aux propriétés pharmacologique en rapport avec l'effet thérapeutique souhaité α. Effets neurologiques centraux : Les traitements neuroleptiques conventionnels peuvent générerer des effets indésirables extrapyramidaux. Effets extra pyramidaux délai d'apparition dystonie aiguë - quelques jours aspects cliniques - spasmes musculaires involontaires, responsables de mouvement des yeux - protusion de la langue - mouvements involontaires du tronc et des membres. Parkinsonisme - de quelques jours à quelques semaines akathisie permanente - de quelques heures à à quelques jours Dyskinésies tardives - Plusieurs années -trémor - rigidité -ralentissement moteur - sentiment d'agitation - inconfort - balancements, piétinements -mouvements involontaires lents à type de : - claquement de langue - mâchonnement -mouvements reptiformes du tronc et des membres Page 21 sur 23 β. Effets neurologiques périphériques hypotension orthostatique ( α -) effets anticholinergiques : (sécheresse des muqueuses, troubles mictionnels, constipation, mydriase.) γ. Effets psychiques : indifférence psychomotrice, effet dépressogène somnolence ( α-,M-), confusion ( ACH-) δ. effets endocriniens : Ces effet, liés à un blocage des récepteurs D2 dans l'hypophyse, sont ; augmentation de la prolactine gynécomastie, galactorrhée, aménorrhée, anovulation gynécomastie, impuissance ε. Rares mais très graves : Syndrome malin des neuroleptiques ( hyperthermie+rigidité+rhadomyolyse) Ce syndrome peut devenir grave si le traitement n'est pas stoppé : hyperthermie, dérégulation des systèmes dopaminergiques thermorégulateurs. b. Effets sans rapport dopaminergique avec l'antagonisme Ces effets sont divers et peuvent entraîner des complications lourdes s’ils ne sont pas traités : Ces effets sont : agranulocytose à la clozapine Il faut dans ce cas faire un hémogramme environ tous les 4 mois. La clozapine ne peut pas être prescrite en première intention. D'ailleurs cette molécule a dû être retirée du marché. Des patients ne pouvant répondre qu'à cette molécule, elle a été remise sur le marché. Pigmentations cutanées anormales-photosensibilisation effets occulaires (dépôts cristallins, cornéens, rétiniens) hépatotoxicité : il s'agit d'un mécanisme immunoallergique. Perturbations métaboliques : se caractérisant par : un gain de poids, une hyperglycémie (pouvant évoluer en diabète ou en maladie vasculaire), une hyperlipidémie (essentiellement due aux antipsychotiques atypiques) Page 22 sur 23 allongement du QTC, provoquant des risques de torsades de pointes et de mort subite. Abaissement du seuil épileptogène (comme beaucoup de psychotropes) Conclusion : Dans le cadre de la prescription d'antipsychotiques, certaines précautions d'emploi sont à prendre en considération. Elles sont résumées dans le tableau suivant : Risque encouru/éventuel Induire une neutopénie et une agranulocytose, l'apparition de fièvre ou de signes d'infection Précautions d'emploi Faire contrôler l'hémogramme Induire un syndrome malin des neuroleptiques Toute fièvre inexpliquée fait suspendre le traitement. Allongement du QTC et des risques d'arythmies S'assurer de l'absence de facteurs de risques supplémentaires Recommandations : réalisation d'un ECG dans le bilan initial Abaissement du seuil épileptogène Renforcer la surveillance des sujets à risque Induire des perturbations métaboliques Envisager des mesures hygiénodiététique et une prise de poids. Page 23 sur 23