symposium de la Société Suisse de Médecine Intensive

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Service médias
Francesca Heiniger
CH 3010 Berne
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Communiqué aux médias
Berne, le 17 avril 2008
Patients âgés et soins intensifs – pas de solutions
forfaitaires
Dans de nombreux services des soins intensifs de Suisse, la proportion
de patients âgés et très âgés a nettement augmenté ces dernières
années. Cette tendance étant amenée à se poursuivre, les soins intensifs
veulent se préparer à cette nouvelle tâche. Tel est le résumé du
symposium de la Société Suisse de Médecine Intensive (SSMI).
Le symposium SSMI organisé le 9 avril à l'Hôpital de l'Ile (hôpital universitaire
de Berne) était consacré au thème « Patients âgés et soins intensifs – un enjeu
de Société ».
Quelle médecine pour le patient âgé avec des soins intensifs déjà coûteux ? Il
n'y a pas de réponse uniforme à cette difficile question. On évalue au cas par
cas le potentiel d'amélioration offert par un traitement ou une intervention.
Seuls 5 % des patients ont signé une disposition de fin de vie
« Le souhait du patient doit par ailleurs être pris en compte », a souligné
Margrit Kessler, Présidente de l'OSP Protection des patients. Elle reçoit de
nombreux échos de patients se plaignant d'un excès de soins, alors que
pratiquement aucun ne déplore un manque de soins. Ceci étant, seuls 5%
environ des patients ont signé une disposition de fin de vie. Etant donné qu'en
situation aiguë, les patients ne sont souvent plus capables de décider euxmêmes, chacun de nous devrait réfléchir, tant que sa santé lui permet de le
faire « tranquillement » et « normalement », au traitement qu'il souhaiterait en
cas d'accident ou de maladie grave.
L'allongement de l’espérance de vie – qui augmentera encore de trois à cinq
ans d'ici 30 ans – et le recours à la médecine moderne font que les gens sont
malades plus tard. La proportion des patients de plus de 70 ans à la Clinique
de Médecine Intensive de l'Hôpital de l'Ile est passée d'environ 20 % en 1980 à
plus de 35 % en 2007, et celle des personnes âgées entre 80 et 90 ans a
augmenté de 5 à 12 % entre 1997 et 2007.
Les coûts de la santé augmentent avec l'âge. « Les coûts des soins médicaux
en fin de vie sont toutefois beaucoup plus élevés pour les personnes d'âge
moyen que pour les personnes âgées, parce que les jeunes patients sont
souvent prêts à faire beaucoup plus pour reporter le moment de leur décès que
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ne le sont les patients plus âgés », a expliqué le Dr Reto Guetg, médecinconseil chez Santésuisse.
Le Professeur Jean-Claude Chevrolet, médecin-chef des soins intensifs aux
Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), a expliqué que les personnes de
moins de 80 ans ont un pronostic comparable à celui des patients plus jeunes
qui sont hospitalisés pour des maladies similaires. Ce n'est qu'au-delà de 85
ans que, quelle que soit leur maladie, les patients ont un pronostic moins bon
du fait de leur âge.
Mais selon le Professeur Stephan Marsch, médecin-chef de la Clinique de
Médecine Intensive de l'Hôpital Universitaire de Bâle, l'âge n'est pas un critère
satisfaisant pour toutes les décisions importantes qui sont prises dans le
service des soins intensifs. « Les gens ne meurent pas parce qu'ils sont âgés,
mais parce qu'ils sont malades ».
Les spécialistes sont unanimes : la pression des coûts s'est renforcée dans le
système de santé. « Mais les patients âgés n'ont pas à être les victimes de
rationnements », a souligné le Professeur Alberto Bondolfi, éthicien de
Lausanne.
Le fossé entre ce qui est souhaitable et réalisable
Selon le Dr Peter Indra, Vice-Président de l'Office fédéral de la santé publique
(OFSP), en 2030, on pourrait économiser 2 milliards de francs par an en
Suisse si les patients âgés commençaient à nécessiter des soins un an plus
tard. Aussi, il est important qu'une médecine moderne contribue à offrir
également aux personnes âgées une grande qualité de vie et une certaine
autonomie plus longtemps. Cependant, il y a toujours un fossé entre ce qui est
souhaitable et réalisable dans le système de santé. Une réévaluation régulière
à la lumière de l'évolution médicale, technique, économique, épidémiologique
et démographique est nécessaire.
Le Dr Guetg a souligné que c'est au payeur de faire pression et d'exiger une
amélioration de l'efficience avec les moyens existants. Il a parlé de la « rançon
du succès », dans le sens où certaines maladies peuvent aujourd'hui être
repoussées grâce à des traitements et des interventions modernes, mais qui
fait que peut-être plus tard, le patient vieillissant souffrira d'une toute autre
maladie - ce qui engendre des coûts supplémentaires là aussi. Santésuisse
s'engage pour qu'une amélioration de la rationalisation permette d'éviter le
problème du rationnement non éthique, ou du moins, de le repousser.
Le professeur en gériatrie Andreas Stuck a ajouté que les mesures visant à
préserver et améliorer la qualité étaient importantes. Ainsi, un grand nombre
d'hôpitaux manquent par exemple d'offres adéquates pour la réadaptation
gériatrique telle que requise par les patients après un traitement aux soins
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intensifs. De telles offres permettraient de réduire d'environ un tiers les
placements en home. Une formation gériatrique conséquente des médecins et
du personnel soignant, ainsi que des systèmes d'incitation financière pour les
hôpitaux qui consistent à mesurer non seulement les coûts, mais aussi la
qualité du traitement, font également partie de la qualité.
Autres renseignements pour les journalistes :
- PD Dr med. Hans-Ulrich Rothen, médecin en chef de la Clinique de
Médecine Intensive à l'Hôpital de l'Ile, Président SGI-SSMI, tél. 031 632
11 76
- Dr med. Philippe Eckert, Directeur des soins médicaux, Centre
hospitalier du centre du Valais, Past-Président SGI-SSMI 1951 Sion, tél.
027 603 44 80
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