HANDICAP

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Année scolaire 2006-2007
HANDICAP
Quelques définitions
Historiquement le handicap se définissait par opposition à la maladie: tant que la personne était
soignée, elle était malade, « l’infirme » était devenu incurable.
Le mot, handicap, a permis de ne plus employer des termes jugés trop bruteaux comme « invalide,
taré, infirme, paralysé ».
Depuis la nouvelle loi du 11 février 2005, notre regard sur le handicap doit évoluer:
Le handicap est défini comme « toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en
société subie dans son environnement par une personne, en raison d’une altération substantielle,
durable ou définitive, d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou
psychique, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant».
Un trouble de la santé ou une maladie, soit asymptomatique, soit compensé n’est pas considéré
comme un handicap: par exemple: hypertension, séropositivité, diabète.
Tout enfant a le droit d’être scolarisé.
A la notion d’intégration se substitue la notion de droit à la compensation des conséquences du
handicap.
L’objectif d’un projet de vie se substitue à la logique de l’octroi d’une aide.
Toute personne handicapée est un citoyen à part entière, il a donc les mêmes droits que tout autre
citoyen. La solidarité nationale intervient pour permettre à la personne handicapée de s’accomplir
en tant que citoyen.
Une équipe pluridisciplinaire est chargée d’étudier le cas de chaque personne handicapée et
d’élaborer ses besoins en fonction de son projet de vie plutôt qu’à travers un taux ou une grille
d’évaluation comme cela se pratiquait jusqu’ alors.
De ce fait deux personnes ayant le même handicap mais vivant dans un environnement différent
n’auront pas forcément la même compensation de handicap.
C’est une révolution culturelle.
Un taux de handicap peut être toutefois déterminé. C’est l’équipe disciplinaire de la CDA qui
statue à la demande des parents, lorsqu'il s'agit d'un enfant.
Le taux de handicap permet de recevoir une aide financière (AEEH) pour des soins non remboursés
(ergothérapie, taxi) il faut un taux minimum de 50%.
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Classification des handicaps:
 Handicaps physiques:
-
handicaps sensoriels : surdité, amblyopie, cécité.
handicaps moteurs: myopathie, paralysies, infirmité motrice cérébrale (I.M.C)…
Maladies chroniques: cardiopathie, mucoviscidoses, épilepsies…
 Handicaps mentaux:
-
déficiences intellectuelles (associées ou non à d'autres anomalies: trisomie....)
il existe des déficiences profondes, moyennes, légères.
troubles envahissants du développement (autisme).
Handicaps neuropsychiques: troubles spécifiques des apprentissages: dyslexie, dyspraxie,
dysphasie.
Le handicap neuropsychique peut se transformer en handicap social (illettrisme).
Il peut exister des polyhandicaps.
Les troubles mentaux et toutes les maladies sont répertoriés dans le DSM IV « diagnostics and
statistics mentals disorders » et dans la CIM 10 « classification internationale des maladies ».
Infirmité motrice cérébrale (IMC)
Troubles moteurs de l’enfant liés à des lésions cérébrales acquises, avant ou pendant, voir après
la naissance. On observe des difficultés à commander le mouvement, à l’organiser, à le
contrôler. Il existe une faiblesse musculaire, des raideurs. Il peut exister des difficultés
d’élocution. En principe il n’y a pas de déficience intellectuelle.
La maladie de Little (ou diplégie spastique) fait partie des IMC.
L’atteinte prédomine aux membres inférieurs. Une dyspraxie visuo-spatiale est souvent
associée, ainsi qu’une épilepsie.
Prévalence des IMC au sens strict : 0,6/1000
Le tableau clinique est souvent complexe et varie d’un enfant à l’autre.
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Psychose ou état psychotique
Les troubles graves du développement psychique de l’enfant concerne soit :
 le domaine des capacités intellectuelles, leur atteinte réalise un déficit
intellectuel.
 le domaine de la communication et de la capacité à établir des relations affectives
normales avec le monde extérieur, leur atteinte réalise les états psychotiques.
Les deux types d’atteinte sont souvent intriqués.
On observe dans les psychoses de l’enfant :
 un trouble grave du contact.
 un trouble du fonctionnement intellectuel
 un trouble de la vie émotionnelle.
 un trouble du comportement
Il existe également des troubles alimentaires, des troubles du sommeil, des peurs ou
fascinations massives, précoces inhabituelles.
Un comportement bizarre, des colères, une intolérance aux changements.
 Troubles envahissants du développement (TED):
Nouvelle terminologie (dans le DSM IV et la CIM10) pour désigner les troubles autistiques de
l'enfant.
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 L’autisme infantile (Cim 10 F84.0)
C’est la forme la plus typique des psychoses infantiles:
- début avant 3 ans
- troubles majeurs de l’établissement de relations interpersonnelles et sociales.
- Absence de langage, déficit et altération de la communication non verbale.
- Comportement répétitif et stéréotypé, avec stéréotypies gestuelles.
- Recherche de l’immuabilité (constance de l’environnement).
- Troubles cognitifs.
Il existe diverses formes d’autismes, ainsi que des autismes atypiques et des formes dites « de
haut niveau ».
4 ou 5 enfants pour 10000 naissances, 4 garçons pour 1 fille.
Il faut différencier l’autisme d’autres pathologies qui lui sont d’ailleurs parfois associées:
surdité, cécité, carences affectives, dépressions infantiles, retard mental, dysphasie.
Le diagnostic peut être très difficile à faire.
 Le Syndrome d’Asperger (Cim 10 F84.5)
L’altération qualitative des interactions sociales réciproques est semblable à celle observée dans
l’autisme. Il existe un répertoire d’intérêts et d’activités restreint stéréotypé et répétitif. Il se
différencie de l’autisme essentiellement par le fait qu’il ne s’accompagne pas d’un déficit ou
trouble du langage, ou du développement cognitif. Les sujets présentant ce trouble sont
habituellement très malhabiles. Les anomalies persistent souvent à l’adolescence et à l’âge
adulte. Le trouble s’accompagne parfois d’épisodes psychotiques au début de l’âge adulte. 
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 Troubles spécifiques des apprentissages:
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Touchent 4 à 6 % des enfants. Ils sont répertoriés dans le DSM IV et le CIM 10, ce sont des
difficultés d’apprentissage liées à l’altération spécifique durant le développement d’une ou d’un
nombre limité de fonctions cognitives alors que les capacités intellectuelles et les fonctions
sensorielles sont normales (ce sont tous les troubles en « dys »).
 Les fonctions cognitives sont les fonctions cérébrales nécessaires à la perception,
l'intégration et le traitement des informations qui nous permettent de communiquer avec ce qui nous
entoure. Plusieurs fonctions composent la dimension cognitive du fonctionnement cérébral :
-
fonction attentionnelle
fonctions mnésiques
Langage oral – écrit
Fonctions visuo-spatiales et praxies
Capacité de raisonner et résoudre des problèmes.
Par exemple : lorsque nous menons une conversation il nous faut en même temps extraire de notre
mémoire les éléments que nous voulons utiliser, les organiser en phrases.
Pour cela nous devons mobiliser notre attention pour maintenir nos objectifs dans la conversation et
être flexible pour adapter nos arguments en fonction des réactions de notre interlocuteur que nous
percevons et interprétons en temps réel.
 Les troubles spécifiques des apprentissages sont source de difficultés de communication,
d’intégration scolaire et professionnelle.
Dans les cas sévères ils peuvent être un véritable handicap reconnu par la CDA (commission des
droits et de l’autonomie).
Le diagnostic est multi disciplinaire il peut être posé après les constatations :
- des enseignants
- du psychologue
- du médecin (éventuellement après avis des spécialistes)
- et si besoin du neuropsychologue.
- Le bilan peut être réalisé dans les centres du langage et des apprentissages scolaires
(Grenoble et Chambéry)
 Mais tous les troubles des apprentissages ne sont pas des troubles spécifiques des
apprentissages. Il faut se méfier des abus de langage.
Les enfants atteints de troubles spécifiques des apprentissages peuvent demander un
aménagement aux examens, pour cela il n’est pas nécessaire que le handicap ait été « chiffré ». Un
dossier très complet est constitué et le médecin de la CDA donne son avis.
Ils peuvent également bénéficier d’un ordinateur (mais le projet doit être très construit avec les
enseignants) et même d’une AVS (auxiliaire de vie scolaire).
Il existe pour les enfants atteints de troubles graves des classes spécialisées (clis dysphasie, clis
dyslexie, UPI) et des services d’accompagnement éducatif et thérapeutique (Sessad dysphasie,
troubles du comportement…)
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 Dyslexie developpementale : c’est un déficit durable du langage écrit qui ne peut
s’expliquer par une cause évidente (définition retenue par l’ANAES : agence nationale
d’accréditation et d’évaluation en santé).
- Chez un enfant normalement intelligent
- Sans anomalie sensorielle.
- Sans trouble de la personnalité
- Normalement scolarisé
- Vivant dans un milieu normalement stimulant.
La lecture de s’automatise pas (d’où la lenteur).
Les troubles de l’attention et de la mémoire (immédiate et de travail) sont toujours présents.
Il est convenu de retenir un retard en lecture d’au moins 18 mois en fonction de l’âge du sujet.
(épreuve étalonnée, lecture à voix haute, vitesse de lecture)
Plusieurs type de dyslexie : phonologique (les plus fréquentes), lexicale, mixte.
Prévalence 8 à 10 % dont 5 % sont en graves difficultés dont 1 % ont un handicap sévère
(illettré)
(M Roux du centre « les lavandes »).
On considère qu’il y a 1 enfant dyslexique en difficulté par classe.
Prépondérance du sexe masculin.
Caractère génétique du ou des troubles.
Coexistence fréquente de dyslexie avec d’autres syndromes tel que:
Dysorthographie, dysgraphie, dyscalculie, dyspraxie.
Dysorthographie: trouble durable de la production écrite sur le plan de l’orthographe. Ce
trouble accompagne toujours les difficultés de lecture. C'est souvent ce qu'il reste lorsque la
dyslexie est moyenne et qu'elle a été bien rééduquée.
Dyscalculie: troubles spécifiques affectant les activités logico-mathématiques (raisonnement
logique, construction et utilisation du nombre)
Dysgraphie: trouble de la réalisation du geste graphique affectant la forme de l’écriture.
Attention: tout enfant dysgraphique n’est pas dyspraxique.
Dysphasie développementale: trouble structurel (durable et sévère) du langage oral. Le
diagnostic se fait après 6 ans.
- chez un enfant qui a des capacités non verbales normales.
- sans anomalie sensorielle
- sans trouble de la personnalité
- normalement scolarisé
- vivant dans un milieu normalement stimulant
Prévalence : 0,5 à 1% de la population scolaire.
5% des enfants ont un trouble du langage à trois ans; dans un tiers des cas ce trouble est sévère.
On retrouve un trouble durable après 7 ans dans la moitié des enfants qui ont un trouble sévère à
trois ans.
Risque évolutif :
- difficulté majeure pour acquérir une maîtrise de l’écrit (risque d’être illettré)
- Pronostic d’oralisation réservé
- Grosse difficulté dans le domaine mathématique
- Difficultés sociales et comportementales.
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Il existe plusieurs syndromes dysphasiques:
- versant expressif: phonologique: on peut s'appuyer sur l'écrit.
phonologique syntaxique: la plus fréquente. L'enfant est limité dans son
expression, il recherche en permanence ses mots et la structure de ses phrases.
-
versant réceptif: l'enfant a de grosses difficultés au niveau de la compréhension et de
l'utilisation du langage. On peut parfois parler de « surdité verbale »
Il existe très souvent des troubles associés: trouble de l'abstraction, de la généralisation, de la
catégorisation, trouble de la perception du temps, de l'attention, de la mémoire de travail, troubles
psychomoteurs et comportementaux ( hyper-activité, agitation, instabilité).
Pour certains il existe des liens très forts entre *dysphasie réceptive et autisme.
* épilepsie et troubles importants du langage.
*dysphasie et QI limite avec importants troubles du
langage
Il faut se méfier des abus de langage, le diagnostic est souvent difficile à faire.
Dyspraxie: trouble du geste finalisé qui peut toucher:
- la motricité globale
- la préhension
- le regard
- l’habillage.
C’est un trouble de l’organisation motrice et non une carence d’apprentissage. Il existe plusieurs
formes selon que le trouble touche surtout le geste, la perception visuospatiale ou la construction de
l’espace.
L’enfant dyspraxique à des capacités intellectuelles normales dans le domaine verbal.
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Quelques conseils
Les enseignants qui accueillent un enfant handicapé doivent se faire accompagner.
Ils ne doivent pas hésiter à demander soutien et conseils (surtout si l’enfant présente des
troubles du comportement). Si l’élève est intégré dans le cadre d’un PPS cela permet une
rencontre des différents intervenants. (le personnel soignant est présent.)
Les élèves handicapés ont besoin d’adaptations pédagogiques mais pas nécessairement d’une
pédagogie différente.
Chaque enfant est un cas particulier.
Ces adaptations doivent être proposées et discutées lors du PPS. Dans le cas de troubles des
apprentissages, selon le degré de déficience, si un PPS n’est pas envisagé, il faut demander un
PAI « aménagements pédagogiques »
Tous les intervenants qui participent au projet éducatif doivent être animés d’une volonté de
travailler ensemble, d’échanger et de rendre complémentaire leur intervention.
Ce partenariat éducatif ne peut s’effectuer sans la participation des parents (ils sont souvent en
souffrance et culpabilisés).
Quelques exemples :
- pour les troubles autistiques et les troubles graves du comportement: c’est la prise en charge
éducative qui est l’élément fondamental du traitement, l’enseignant participe à cette prise en
charge. Si les troubles du comportement sont trop importants, si l'enfant devient trop
difficile à gérer dans la classe il y a toujours possibilité d’adapter la scolarité. Ne pas hésiter
à faire appel au médecin ou au psychologue.
- Pour un enfant sourd: lui parler en face (il lit sur les lèvres) ne pas disparaître de son champ
visuel.
- Pour un enfant malvoyant: choisir des documents contrastés, agrandir les caractères…..
- Pour un enfant dysphasique: simplifier la consigne, utiliser des schémas, passer le plus
possible par l’écrit.
- Pour les troubles des apprentissages: éviter les distracteurs, les placer le plus près possible
de l’enseignant, accepter une certaine lenteur, réduire le nombre des exercices, utiliser un
« timer » (au mur), se servir le plus possible de l’outil informatique.
- Prendre en compte la fatigabilité de l’enfant, évaluer le travail de l’élève à sa juste valeur.
Le travail fourni par l’enfant (et ses parents) n’est pas toujours à la hauteur des résultats.
Pour certains élèves on peut parler de véritable souffrance.
L’intégration réussie se joue dans le regard porté sur l’élève.
Le handicap peut effrayer, déranger, on risque alors de se focaliser sur lui, de définir l’élève par
ses seuls manques, de ne plus l’appréhender comme une personne à part entière.
Autre regard: celui qui banalise, qui veut gommer la différence et risque de mettre l’élève en
situation d’échec.
L’équilibre n’est pas facile à trouver entre la reconnaissance d’une différence et le refus d’y
aliéner l’enfant.
Pour les élèves, la présence d’un camarade handicapé dans leur classe, les amène à poser un
autre regard sur la différence. Il trouve là l’occasion d’exercer leur esprit de tolérance,
d’apprendre la solidarité et le respect de l’autre.
Pour en savoir plus:
www.arta-as.com (pour télécharger un cd sur les troubles des apprentissages et la conduite à
tenir pour les différents professionnels ; étude de la situation de 13 enfants)
www.grenoble.iufm.fr recherch/cogniscience
www.apedys.com
www.ceccia.com
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