INFORMATION : PHRC NATIONAL APECED 2009-2011 Evaluation génotypique, phénotypique et pronostique du syndrome APECED: étude multicentrique nationale" » INVESTIGATEURS-COORDONNATEURS E PROUST-LEMOINE, JL WEMEAU (CHU Lille) COLLABORATEURS SCIENTIFIQUES D LEFRANC, S DUBUCQUOI, L PRIN (EA 2686, Laboratoire d’Immunologie, CHU de Lille), JC CAREL (Service de Pédiatrie, Hôpital Robert Debré, Paris), H LEFEBVRE (Service d’Endocrinologie, CHU Rouen), P SAUGIER-VEBER (INSERM U614, Laboratoire de Génétique Moléculaire, Rouen), R MALLONE (INSERM U561, Hôpital St Vincent de Paul, Paris), N FABIEN (Laboratoire d’Immunologie, CHU Lyon) ATTACHES DE RECHERCHE CLINIQUE ARC promoteur : C PIATEK, ARC investigateur : M BOIS (CHU Lille) Le syndrome APECED (Auto-immune Poly-endocrinopathie Candidiasis Ectodermal Dystrophy) ou poly-endocrinopathie auto-immune de type 1 (PEA1) est une pathologie rare, de transmission autosomique récessive, liée aux mutations du gène AIRE. Initialement décrite par Whitaker, cette pathologie associe des manifestations auto-immunes spécifiques d’organe, endocriniennes et non endocriniennes, une candidose cutanéo-muqueuse chronique et une dystrophie ectodermique. Le mécanisme physiopathologique de cette pathologie s’avère exemplaire. En effet, le gène AIRE, exprimé dans le thymus, les ganglions et la rate, y joue un rôle primordial dans l’établissement de la tolérance immune, permettant la délétion clonale de populations lymphocytaires T autoréactives vis à vis d’antigènes du soi. Dans cette pathologie, mieux comprise grâce au modèle murin Aire -/-, cette sélection négative n’a pas lieu, les clones lymphocytaires T auto-réactifs non délétés sont à l’origine de pathologies auto-immunes tissu-spécifiques. Alors que le mécanisme des candidoses demeurait méconnu; deux équipes ont récemment mis en évidence la présence d’anticorps neutralisants dirigés contre des cytokines de type Th17, impliquées dans la défense contre les infections fungiques, chez ces patients. Ainsi, les réponses cytokiniques de type IL-17F et IL-22 au Candida sont diminuées, ce qui pourrait être en lien avec la survenue de candidoses chez ces patients. La PEA1 débute en général dans l’enfance, associant une candidose cutanéo-muqueuse chronique, une poly-endocrinopathie auto-immune (hypoparathyroïdie, insuffisance surrénalienne,…), des pathologies auto-immunes non endocriniennes (digestives, cutanées, …) et des anomalies ectodermiques (hypoplasie de l’émail dentaire, kératoconjonctivite, dystrophie unguéale,…). Toutefois, la présentation clinique demeure variable d’un patient à l’autre. Certains patients développent des formes atypiques, ou paucisymptomatiques, dont le diagnostic peut être méconnu. D’autres présentent des atteintes graves, menaçant le pronostic vital (carcinome des muqueuses orales ou œsophagiennes, sepsis sévère, hépatite fulminante, atteintes rénale ou bronchique). Dans les atteintes autoimmunes sévères, un recours aux immunosuppresseurs, voire à la transplantation hépatique ou rénale, peut s’avérer nécessaire. Du fait de son origine monogénique, l’étude de cette pathologie a beaucoup contribué à la compréhension des phénomènes de tolérance immune centrale, à la définition des sites antigéniques potentiels des tissus périphériques, et à la caractérisation de nouveaux autoanticorps. La gravité de la maladie justifie sa meilleure reconnaissance, la meilleure définition de ses caractéristiques phénotypiques, génotypiques et de son évolutivité dans le cadre d'évaluations multicentriques. Dans ce contexte, une étude nationale, faisant suite à une étude Inter-régionale réalisée dans le Nord-Ouest de la France, a été acceptée dans le cadre d’un PHRC national. Nous en attendons une description précise épidémiologique, clinique, immunologique et génétique du syndrome APECED, à partir d’un recensement national. Les éventuelles spécificités régionales du syndrome seront analysées, notamment en comparaison des informations obtenues dans les grandes séries mondiales. Nous souhaitons favoriser sa connaissance et son diagnostic par les praticiens, notamment dans ses formes atypiques et paucisymptomatiques. Cette analyse clinique et biologique devrait permettre de dégager des facteurs pronostiques, et d’intensifier la prise en charge des formes engageant le pronostic vital. Sur la base des informations obtenues, pourront être définies les situations justifiant l’évaluation prospective randomisée de médications immunomodulatrices récemment envisagées dans cette pathologie. Références bibliographiques Aaltonen J, et al, An autosomal locus causing autoimmune disease: autoimmune polyglandular disease type I assigned to chromosome 21. 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Wémeau (jl-wé[email protected])