sciences sociales - ENSGSI-Promo-2013

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SCIENCES SOCIALES
Chapitre III : Eléments de microéconomie
Introduction - Définition d’un marché
Modèle développé par les néoclassiques au XIX° s (fondateurs de la microéconomie).
Ce sont des modèles toujours utilisé pour comprendre le marché
Les notions d’offre et de demande sont anciennes
Définition du marché :
En économie le marché est le lieu de rencontre entre l’offre et la demande d’un produit
On s’intéresse à la manière dont les produits s’échangent.
I - Les principales structures de marché
On va décrire 3 structures de marché :
- Le monopole
- L’oligopole
- La C.P.P : Concurrence Pure et Parfaite
A. Le monopole
On dit qu’un marché est en situation de monopole lorsqu’il y a un seul offreur face à une multitude
de demandeurs.
Ex :
La SNCF détient le monopole du transport de voyageurs
La SEITA a conservé pendant longtemps en France le monopole de fabrication de tabac
EDF détient le monopole de la production et de la commercialisation d’électricité
On dit qu’un marché est en situation de monopsone lorsqu’il y a un seul acheteur face à une
multitude d’offreurs.
Ex :
Le domaine des composants industriels : une usine spécialisée (voitures...) aura un pouvoir
de monopsone face à beaucoup d'offreurs de composants industriels.
Les situations de monopole et monopsone sont relativement courantes dans la vie économique
Ces situations sont variées car il y a 3 facteurs économiques qui favorisent l’apparition de
monopole :
♣ Le cas du monopole naturel
Il s'agit en général d'activités dont les coûts d'investissement sont si élevés que les
entreprises concurrentes ne sont jamais rentables.
Ex : le tunnel sous la Manche
♣ Le cas du monopole légal
Le monopole est imposé par la loi
Ex : la SEITA (prix unique sur les cigarettes)
♣ Le cas du monopole stratégique
 Cas particulier du monopole l égal
Un état décide de nationaliser une entreprise
Ex : cas de l’Energie en France
B. L’oligopole
On dit qu’un marché est en situation d’oligopole lorsqu’un petit nombre d’offreurs (<10) sont
confrontés à une multitude de demandeurs.
Ex :
Les opérateurs téléphoniques pour les mobiles
Les pharmacies
Le domaine de la construction automobile (en France seulement car au niveau mondiale il y
a un très grand nombre de marques de voitures)
On dit qu’un marché est en situation d’oligopsone lorsqu’un petit nombre d’acheteurs (<10) sont
confrontés à une multitude d’offreurs.
Ex :
Carrefour + Auchan + Leclerc
Les situations d’oligopole et d’oligopsone sont relativement courante dans la vie économique, elles
sont en générale la conséquence du poids des investissements : les entreprises les plus innovantes
sont restées seules sur le marché.
C. La C.P.P
La C.P.P est un modèle théorique proposé par des économistes pour comprendre les mécanismes
d’échange entre offre et demande et pour décrire les conditions de l’équilibre
Les conditions de la C.P.P sont, suivants les auteurs, au nombre de 4 ou 5 :
♣ L’homogénéité
On considère que tous les offreurs échangent le même produit sur le marché.
Ex : l’accès à internet
♣ L’atomicité
Dans un marché considéré en concurrence, il y a un très grand nombre d’offreurs de
même taille confrontés à une multitude de demandeurs.
Ex : les boulangeries
♣ La fluidité
Libre entrée, libre sortie
On peut librement être offreur ou demandeur sur le marché càd sans subir de coût.
 Condition irréaliste
♣ La transparence
A tout moment, les acteurs du marché (offreurs ou demandeurs) sont parfaitement
informés de la situation du marché.
Par exemple si qqn souhaite acheter quelque chose, il doit savoir tous les prix disponibles
chez les ≠ offreurs.
RQ : cette condition est en train de se réaliser de plus en plus grâce à Internet
 Le modèle de C.P.P va être utile (bien que théorique) pour essayer de comprendre comment se
forme l’équilibre entre offre et demande car sur de nombreux marchés les entreprises sont en
situation de concurrence forte.
On dira qu’elles sont en situation de « Price Taker »
II - Principaux résultats
Hypothèses :
- La demande est une fonction décroissante du prix
- Les entreprises cherchent à maximiser leur profit
- Une entreprise est tentée de produire et de vendre si les prix sont hauts
A. Entreprises « Price Maker »
Dans le cas du monopole, l’entreprise est le seul offreur sur le marché et a donc la possibilité de
choisir son prix de vente
= entreprise « Price Maker »
Elle doit toutefois considérer la demande qui lui est adressée pour fixer son prix
L’entreprise « Price Maker » est donc confrontée à un choix.
La décision de vendre + ou - cher dépendra de la fonction du coût marginal
Le prix que va fixer le monopole sera tel que la recette marginale (= vente d’une unité
supplémentaire) du monopole soit égale au coût marginal (= coût de production d'une unité
supplémentaire).
Pmo / Rm= Cm
Pmo prix fixé
Rm recette marginale
Cm coût marginal
C’est la condition de maximisation du profit
B. L’entreprise « Price Taker »
Dans le cas de C.P.P, l’entreprise n’a pas la possibilité de choisir son prix de vente librement.
Si elle souhaite écouler son produit sur le marché, elle doit accepter le prix d’équilibre
= entreprise « Price Taker »
L’entreprise « Price Taker » est confrontée à la demande et à la concurrence.
Le marché doit converger vers un prix d’équilibre ou toutes les
quantités offertes sont égales aux quantités demandées.
Ce prix d’équilibre est un optimum économique car il maximise à
la fois les bénéfices du consommateur et les bénéfices du
producteur.
Ce prix est stable sur le marché si l’offre et la demande sont
constantes.
Ex : Dans un cinéma, il y a 1000 personne pour voir le film alors
qu’il n’y a que 500 places. On augmente le prix de la place jusqu'à
ce que 500 personnes se désistent.
Conclusion : On montre avec ces modèles que l’entreprise en situation de monopole produit - et
vend + cher que l’entreprise en situation de concurrence.
Le souci des pouvoirs politiques est alors d’interdire ou de limiter les situations de
monopole
C. Les comportements d’entente : cas des cartels et des alliances
La théorie économique montre que la C.P.P tend à long terme à annuler les profits dans un secteur.
Un cas intéressant serait alors que les entreprises concurrentes sur des marchés décident de
s’entendre (cas d’un cartel ou d’une alliance) pour fixer des prix plus hauts, améliorer le profit…
♣ Cas du cartel
Un moyen de réduire la concurrence est de s’organiser en cartel (regroupement
d’entreprises concurrentes) pour faire augmenter les prix (en diminuant le total des
quantités produites ou en fixant des limitations).
 Le cartel peut réussir mais n’est pas durable à long terme car à long terme, une des
entreprise du cartel va vouloir produire plus et donc ne plus respecter les quotas.
Ex : c’est une méthode qu’ont adoptée les pays producteurs de l’OPEP (Organisation des
pays exportateurs de pétrole)
♣ Cas des alliances
Les alliances sont très populaires dans le domaine de l’automobile, du transport aérien.
L’alliance peut viser à diminuer les quantités offerte (partage des trajets entre 2
compagnies aériennes), on rationne l’offre.
RQ : pour créer une alliance, il faut l’autorisation des autorités de l’aviation civile
Il existe des alliances croisées
Ex : Peugeot fait ses moteurs avec Renault
III - La notion de marché en gestion des entreprises
En situation de concurrence, on va rarement analyser le marché d’un produit homogène. En effet
les entreprises ne fabriquent pas toujours exactement le même produit (Mercedes ≠ Citroën).
On analyse le marché d’une catégorie de produit
A. Le marché d’une catégorie de produit
En analysant une catégorie de produit, on va pouvoir élaborer des statistiques pour quantifier les
marchés de 2 façons : en volume et en valeur
Ces 2 notions peuvent être complètement déconnectées
Ex : en volume, le marché du vin se porte mal mais en valeur il se porte bien
Les entreprises calculent leur part de marché (PM), % des ventes qu’elles réalisent en volume ou
en valeur .
Si PM < 10%  le marché est dit atomisé (en concurrence)
Si PM > 10%  le marché est dit oligopolistique
Ex :
Entreprise
10t
15t
Marché
100t
200t
Ex : la sidérurgie
PM diminue mais production augmente
PM
10%
7.7%
B. Autre manière d’analyser le marché
De plus en plus d’entreprises analysent le marché comme un système ouvert : l’entreprise est
tantôt en positon d’offreur et de concurrence sur son secteur et tantôt en position de demandeur.
Les marchés sont toujours en interaction et en concurrence.
fournisseur
Modèle de Porter ()
nouveaux entrants
(entreprise qui peuvent
venir contester le marché)
Ex : les chinois
dépendance
vis-à-vis des
fournisseurs
catégorie de produits
Ex : un avion
barrière technologique
client
produit de substitution
Ex : le train
dépendance
vis-à-vis des
clients
C. Notion de marché potentiel
Chaque entreprise est en situation de monopole sur son produit mais on raisonne sur le marché de
la catégorie de produit
Marché potentiel = marché actuel + ventes que l’on pourrait réaliser sous certaines conditions
IV - La notion d’élasticité prix et revenu
Les notions d’élasticité prix et revenu permettent d’évaluer l’impact de la variation d’un prix sur
les quantités demandées.
Elasticité prix =
rapport qui permet d’évaluer la sensibilité de la demande aux prix.
Pour la calculer, on fait le rapport de 2 variations relatives
Q
ep 
Qdépart
P
Pdépart
Q, quantité
P, prix
ΔQ = Qarrivée-Qdépart
ΔP = Parrivé-Pdépart
Ex : Malboro
1 000 000 vendues  90 000 vendues
5 € le paquet
 6 € le paquet
ep = (-0,1)/(1/5)= -O,5
La variation des prix a eu un impact
modéré sur la vente de Malboro
RQ : le plus souvent ep ≤ 0 car quand P augmente, Q diminue
Elasticité revenu = rapport qui permet d’évaluer la sensibilité de la demande aux prix.
Pour la calculer, on fait le rapport de 2 variations relatives
Q
er 
Qdépart
R
Rdépart
Q, quantité
R, revenu
ΔQ = Qarrivée-Qdépart
ΔR = Rarrivé-Rdépart
RQ: le plus souvent er ≥ 0 car quand R augmente, Q augmente
Elasticité prix croisé = rapport qui évalue à quel point deux produits sont en concurrence
epx , y
Qx
Qxdépart

Py
Pydépart
x,y 2 produits
Ex : concurrence entre la Clio et la
206 , si le prix de la Clio diminue alors
la quantité de 206 vendues va diminuer
Si |epx| ~ 1 , la demande est élastique, elle réagit proportionnellement à ΔP
Si |epx| ~ 0 , la demande est rigide, insensible à ΔP
Si epcroisé > 0 , produits en concurrence, ce sont des substituts étroits
Si epcroisé < 0 , produits complémentaires (si Pessence diminue, Qvoiture aussi)
Si epcroisé = 0 , produits indépendants (augmentation de Ppétrole ≠ Qéducation)
Quelques comportements inhabituels :
Giffen () a observé que certains biens (biens Giffen) réagissaient tels que ep > 0, er < 0
Biens que l’on consomme plus même si le prix augmente et que l’on a moins d’argent.
Ex : les patates en période de famine
Veblen () a observé que certains biens (biens Veblen) réagissaient tels que ep > 0, er > 0
Biens que l’on consomme plus quand on a plus d’argent et plus ils sont chers.
Ex : les produits de luxe
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