Enseignement de Formation Continue Séance du vendredi 18 octobre 2013 Traitements percutanés des maladies cardiaques et vasculaires Professeur Victor Legrand Chef de service associé de cardiologie Directeur du Centre Interdisciplinaire d’Interventions Transcatheters Les traitements percutanés via des cathéters ont pris une place considérable dans l’arsenal thérapeutique des maladies cardiaques et vasculaires au cours des trentes dernières années. Apparue à la fin des années septantes, l’angioplastie coronaire a connu un développement exponentiel avec l’amélioration des moyens techniques d’une part et celui des connaissances physiopathologiques d’autre part. Actuellement, l’angioplastie coronaire est devenue le traitement prioritaire des syndromes coronaires instable, en particulier de l’infarctus aigu du myocarde. Il s’agit actuellement d’une technique arrivée à maturité recourant le plus souvent à l’usage de stents enrobés de médicaments. L’emploi de matériaux biorésorbables pourrait être envisagé dans un futur proche. L’angioplastie des vaisseaux périphériques s’est également imposée comme une technique alternative à la chirurgie pour le traitement des lésions ilio-fémorales ou aortiques. La valeur des approches percutanées pour le traitement des sténoses rénales, carotidiennes ou des vaisseaux distaux (sous le genou, pénien,..) est plus discutable et ces traitements sont réservés à des situations particulières. Récemment, il est apparu que le traitement percutané par dénervation des artères rénales constituait une approche thérapeutique intéressante de l’hypertension artérielle réfractaire. Cette technique doit cependant être validée avant d’être considérée comme une thérapeutique utile. Les développements les plus récents du cathétérisme interventionnel ont portés sur les traitements des maladies structurelles cardiaques. Chez l’adulte, la fermeture de la communication interatriale par prothèse en diabolo est utilisée depuis 20 ans lorsque la situation anatomique le permet. Des prothèses analogues peuvent être utilisées pour fermer des ductus, des communications interventriculaires (rupture cardiaque lors d’infarctus), des déhiscences de prothèse, ou encore pour fermer un foramen ovale perméable lorsque celui-ci est la seule étiologie reconnue d’un AVC. Les progrès les plus récents ont portés sur la mise au point de prothèses valvulaires susceptibles d’être implantées via des cathéters. Actuellement, il est possible de « remplacer » une valve aortique ou une prothèse aortique dégénérée par une approche percutanée. Les résultats de ces interventions à moyen terme sont très encourageants et cette technique est utilisée de manière croissante dans certains pays comme en Allemagne où 40% des interventions de remplacement valvulaire aortique sont effectué via des cathéters. Des techniques percutanées sont aussi proposées pour traiter des sténoses mitrales et plus récemment des insuffisances valvulaires mitrales (mitraClip°). L’intérêt des techniques percutanées par cathéter est lié à son caractère peu invasif et à l’efficacité généralement démontrée de ces interventions. Les résultats obtenus par les approches percutanées doivent cependant être comparés à ceux obtenus par les traitements médicamenteux et chirurgicaux, ce qui nécessite, plus que jamais une mise au point thérapeutique collégiale et multidisciplinaire pour proposer au patient le traitement le plus approprié.