Megalakaki mardi 24 janvier 2006

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L2S4 Psychologie semaine 15
F4.3 Fonctions cognitives (CM)
PLAN DE COURS
I.
II.
III.
IV.
V.
Intro : qu’est ce que la mémoire ?
Définition
Vue d’ensemble de la mémoire
Les types de mémoire
Les arguments de la position dualiste de la mémoire
a. Les taches à deux composantes (effets de primauté et de récence)
b. Les lois fonctionnelles de la MCT et de la MLT
c. Codage acoustique et codage sémantique
d. L’apport de la neuropsychologie
I.
Introduction : qu’est ce que la mémoire ?
La mémoire est une fonction bien mystérieuse se laquelle repose une nombre considérable de nos activités mais aussi
notre identité personnelle et culturelle. La mémoire est très variée et multiple, composée d’ensemble de mécanismes spécialisés
et repose sur le fonctionnement du cerveau.
L’étude de la mémoire n’est pas nouveau : on la trouve déjà chez Platon et Aristote : ils parlent de mémoire, de
reconnaissance et de réminiscence. Dans l’antiquité la mémoire est considérée comme la chose la plus précieuse que possède
un être humain. Puis avec l’influence du behaviorisme, la mémoire a été réduite à un ensemble d’apprentissages associatifs.
Avec l’arrivée de la cognition, la mémoire est maintenant vue comme un ensemble de systèmes.
II.
Définitions
La mémoire humaine est définie habituellement comme la capacité cognitive à réactiver, partiellement ou totalement,
les événements du passé. Selon cette définition la mémoire est une forme particulière de connaissance (c’est la connaissance
des événements du passé).
Selon Tiberghien cette définition est exacte mais partielle : la fonction de la mémoire n’est pas seulement de réactiver
le passé mais aussi de détecter la nouveauté et de permettre de nouvelles acquisitions. C’est donc la capacité à acquérir, à
conserver et à restituer des informations.
Les données issues de la psychologie expérimentale, cognitive et de la psychopathologie humaine ont conduit à
suggérer l’existence de plusieurs types de mémoires ou d’activités mnésiques.
III.
Vue d’ensemble de la mémoire
Les différentes classifications proposées dépendent des conceptions et des types d’informations abordés. Dans
l’ensemble ont peut distinguer trois façons de distinguer les types de mémoires.
En fonction du temps qui sépare la présentation et son évocation :
1 la mémoire sensorielle qui conserve les caractéristiques physiques du stimulus (<10 sec)
2 la mémoire a court terme (<20 sec / Capacité limitée 7±2 items)
3 la mémoire a long terme
En fonction de l’information mémorisée :
1 la mémoire épisodique qui contient des informations qui portent sur des événements localisés dans l’espace et le temps, à
caractère personnel et possédant une grande valeur affective
2 la mémoire sémantique qui inclut des informations plus abstraites donc indépendantes du contexte, relatives à des faits, des
règles acquises au cours de la vie.
Cette dissociation n’exclue pas l’hypothèse d’interaction entre les deux types de mémoire : par exemple l’accès à la mémoire
sémantique est nécessaire pour apprécier la signification et l’importance des événements en cours qui opèrent dans la mémoire
épisodique.
En fonction de la nature des activités mnésiques
1 mémoire déclarative qui est le savoir quoi et qui inclut les mémoires épisodique et sémantique
2 mémoire procédurale qui est le savoir comment – les informations sont en rapport avec le mode d’utilisation des objets
L’étude de la mémoire implique plusieurs notions, différents stocks mnésiques, mais toutes ces notions ne doivent pas
masquer la nature dynamique et interactive de la mémoire, qui en réalité est liée à l’activité psychique dans son ensemble
(quantité d’effort, activité cognitive/affective). Cette liaison est un facteur à prendre en compte lors de procédures
expérimentales : ces différentes activités influent sur les tâches proposées (rappel/etc.).
IV.
Les types de mémoire
Y a t’il une ou plusieurs mémoires ? C’est une question qui a fait l’objet de longs débats, particulièrement entre behavioristes et
cognitivistes (qui développaient l’idée que la cognition est un système de traitement de l’information)
La position moniste
Position soutenue par le behaviorisme et qui défend le fait que les mêmes mécanismes sont responsables des
résultats de la MCT et de la MLT. Les différences observées s’expliquent par des différences de degré d’apprentissage.
La position moniste est une approche fonctionnelle : en ce sens la mémoire est un système unitaire.
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F4.3 Fonctions cognitives (CM)
La position dualiste
Retrouvé la première fois dans les écrits de W James (1890) où il fait la distinction entre mémoire primaire
(événements conscients) et mémoire secondaire (souvenirs – c'est-à-dire des événements qui étaient conscients mais qui ne le
sont plus). Ce postulat reposait à l’époque sur l’introspection mais, maintenant les arguments de la psychologie expérimentale
et de la neuropsychologie tendent à valider cette distinction.
La position dualiste est une approche structurale : en ce sens la mémoire est composée de sous systèmes spécialisés.
V.
Les arguments de la position dualiste
La science a travers le temps a montré plusieurs phénomènes qui tendent a faire pencher le débat vers la position
psycho cognitive.
L’existence des tâches a deux composantes (effets de primauté/récence).
Les lois fonctionnelles de la MCT et de la MLT sont différentes le plus souvent (capacité de stockage, temps d’acquisition et de
récupération).
Les codages sont différents : acoustique pour la MCT et sémantique pour la MLT.
L’apport de la neuropsychologie.
a.
Tâches à deux composantes
Le premier argument vient de la démonstration que certaines tâches semblent avoir deux composantes séparables
Le paradigme de Brown Peterson
Brown et Peterson on mis au point des procédures expérimentale qui montraient l’oubli extrêmement rapide de petites
quantités d’informations, dès que les individus étaient distraits.
On présente un trigramme (3 lettres, un mot de trois lettre, 3 mots)
Juste après le sujet doit commencer à compter à rebours de 3 en 3 à une cadence rapide (tâche inférente)
On donne le signal de rappeler le trigramme appris
On fait varier le temps durant lequel la tâche inférente est exécutée.
Sch 1
Les résultats montrent que la performance est parfaite quand le rappel est immédiat, mais qu’elle décroît très rapidement pour
arriver à une performance nulle vers les 18 secondes.
L’épreuve de rappel libre (Postman & Philips (65) et Glanzer et Cunitz (66))
Pour montrer l’existence de deux systèmes mnésiques c’est l’expérience la plus utilisée. On a montré plusieurs phénomènes
avec cette expérience.
On donne une liste de mots puis on demande au sujet un rappel libre.
On fait varier le moment du rappel (immédiat ou différé).
Rappel immédiat : les derniers items présentés ont tendance à être bien rappelés : c’est l’effet de récence
Rappel différé : l’effet de récence disparaît alors que l’effet de primauté n’est pas affecté (le fait de bien rappeler
Sch 2
Une interprétation simple de ces résultas est que les derniers items sont stockés dans la mémoire à court terme alors que les
premiers, étant donné qu’ils sont d’avantage auto répété sont stockés dans la mémoire à long terme.
Le paradigme du rappel libre (Murdock (62))
Murdock a utilisé le paradigme du rappel libre avec des listes de mots de différentes longueurs
Il a montré que la probabilité de rappel d’un item dépend de sa position dans la liste : il a montré l’effet de positon sérielle
Sch 3
Il a montré que si on laisse plus de temps lors de la présentation de chaque mot, la partie de la courbe représentant le MCT ne
change pas, mais on note une amélioration au niveau de la MLT.
Ceci peut s’expliquer parce que le temps de présentation supplémentaire permet au sujet d’accorder plus de temps à une
autorépétition de maintien et de travailler d’avantage sur le matériel, favorisant ainsi le stockage de plus d’informations en MLT,
sans affecter la MCT.
Ces expériences de taches à deux composantes (primauté/récence) montrent bien qu’il y a deux systèmes de stockage de
l’information (une à long terme et l’une à court terme)
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F4.3 Fonctions cognitives (CM)
b.
Les lois fonctionnelles de la MCT et de la MLT
Le deuxième argument vient des lois fonctionnelles des mémoires.
La MCT possède une capacité de stockage limitée mais un temps d’acquisition et de récupération relativement rapide. L’oubli
est ici considéré comme le déclin de la trace mnésique
La MLT possède par contre une capacité de stockage énorme mais un temps d’acquisition et de récupération lents. L’oubli est
ici considéré comme une interférence.
La capacité limitée de la MCT a été prouvée avec des tâches qui mesurent l’empan mnésique. Elle est de 7±2 chunks. Il suffit de
présenter progressivement une suite de mot et de demander au sujet de l’apprendre et de les rapporter dans l’ordre pour voir
qu’il peut difficilement faire cette tâche avec plus de 7 mots.
La rapidité d’acquisition des informations dans la mémoire à CT
Cette loi a été montrée par Murdock (65) qui a étudié l’effet de combinaison d’une tâche de rangement de carte avec ne
épreuve de rappel libre.
Les sujets devaient ranger des cartes en une ou plusieurs piles en même temps qu’une épreuve de rappel libre (après avoir
écouté les mots à rappeler)
Sch
La demande attentionnelle causée par le rangement augmente avec le nombre de piles de cartes et cause une baisse de
performance systématique pour les items du début (influe sur effet de primauté et donc la mémoire à long terme).
En revanche l’effet de récence n’est pas affecté par la demande attentionnelle, ce qui suggère qu’un enregistrement des
informations dans la mémoire à court terme demande moins d’attention que l’apprentissage à long terme
La rapidité de la récupération des items en mémoire
Waugh (1970)
Les derniers items de la liste sont évoqués systématiquement plus rapidement que les items touchés par l’effet de primauté
Interprétation : la récupération est donc plus rapide dans la MCT que dans la MLT.
Craik (1970)
La tâche est ici de mémoriser plusieurs listes successivement, pour chaque liste le sujet doit faire un rappel initial puis il doit
faire un rappel final.
Le sujet mémorise une première liste puis la rappelle librement
Le sujet mémorise une deuxième liste puis la rappelle librement
Le sujet mémorise une troisième liste puis la rappelle librement
Le sujet doit enfin rappeler toutes les listes librement
Sch 5
Le rappel final montre une disparition de l’effet de récence alors que les premiers items ne sont pas modifiés. On parle d’effet
de récence négatif.
Lors du rappel libre initial les derniers items se trouvent dans la MCT et peuvent donc être rappelés facilement. Par contre, lors
du rappel final, les items rappelés sont ceux qui ont pu passer en MLT
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