Table ronde des experts en économie : Perspectives de 2013 1 : Le groupe d’experts économiques BMO SERGE Bienvenue à la table ronde BMO Gestion mondiale d’actifs de 2013 sur l’économie et sur les marchés financiers. Je m’appelle Serge Pépin, vice-président, Stratégies d’investissement, et j’ai le plaisir d’être votre animateur aujourd’hui. En juillet dernier, lors de notre table ronde du premier semestre sur l’économie et sur les marchés financiers, les problèmes de la zone euro étaient sur toutes les lèvres. Alors que la situation demeure perturbée en Europe, les investisseurs ont été confrontés à des problèmes supplémentaires depuis l’accalmie estivale. Les marchés financiers ont accordé leur pleine attention au fameux précipice budgétaire américain qui provoquera des hausses d’impôts et des compressions de dépenses systématiques de 600 milliards de dollars au 1er janvier 2013. Au Canada, les données économiques allant de l’emploi à la croissance indiquent désormais un ralentissement. On peut penser que l’économie chinoise atteint son creux, mais la lenteur de sa reprise pourrait continuer d’avoir un effet sur la santé de l’économie canadienne. Essayer de trouver un sens à ces événements constitue un défi de taille. Étant donné le succès de notre première table ronde, nous avons invité de nouveau nos conférenciers, qui vont sans doute nous aider à découvrir de solides occasions de placement pour vos clients. Quatre professionnels du milieu du placement et de l’économie se joignent à moi aujourd’hui. Nos conférenciers sont Sal Guatieri, vice-président et économiste principal chez BMO Marché des capitaux. SAL Content d’être ici, Serge. SERGE Paul Taylor, chef des placements, actions canadiennes chez BMO Gestion d’actifs inc. PAUL Content d’être ici. SERGE Mark McMahon, premier vice-président, titres à revenu fixe canadiens chez BMO Gestion d’actifs inc. MARK Heureux d’être de retour SERGE Et Steve Shepherd, vice-président et stratège en placement, BMO Gestion d’actifs inc. STEVE Bonjour Serge. Merci de m’avoir invité. SERGE Messieurs, nous vous remercions d’avoir pris le temps de participer à cette table ronde. 2 : Les perspectives macroéconomiques pour 2013 SERGE Sal, je viens de mentionner que l’Europe nage encore en pleine incertitude. Même si son importance n’a pas changé au cours des derniers mois, ce n’est que maintenant que le précipice budgétaire américain et ses retombées sont devenus la préoccupation numéro un des investisseurs. Qu’en pensez-vous? SAL Nous savons que les ménages aux États-Unis ont assaini leurs finances de manière remarquable. Par conséquent, ils ont commencé à dépenser davantage. De plus, le marché de l’habitation se redresse. Par contre, nous savons également que les entreprises qui sont les locomotives de l’expansion économique aux États-Unis ont réduit leurs dépenses et gelé l’embauche vu l’incertitude entourant la politique budgétaire américaine. Nous croyons que l’effet du précipice sur l’économie américaine sera marginal, suffisant pour ralentir l’activité économique sans provoquer une récession. En fait, on devrait observer un retour à la normale au deuxième semestre de 2013, soit de solides taux de croissance supérieurs à 3 %, une fois que les entreprises seront rassurées par les perspectives économiques et qu’elles augmenteront leurs dépenses et leur embauche. SERGE Que réserve 2013 pour l’économie canadienne? SAL L’économie canadienne est vraiment à la merci des législateurs aux États-Unis : il faut que les Américains achètent davantage de nos produits, même si la valeur de leur devise est relativement faible par rapport à la nôtre. On ne peut pas espérer que le consommateur canadien demeure la locomotive de la croissance. En 2013, il cherchera surtout à réduire ses dettes. Le marché de l’habitation continuera de ralentir par suite du durcissement des règles des prêts hypothécaires. L’investissement des entreprises a été le moteur de l’expansion économique au Canada, une tendance qui se poursuivra probablement en 2013, mais son importance au sein de l’économie est trop faible pour la faire progresser de façon appréciable. Vu que les gouvernements s’emploient à réduire leur déficit en comprimant les dépenses, nous avons grand besoin que le consommateur américain recommence à acheter nos produits pour donner un coup de pouce à nos exportations, qui ont vraiment battu de l’aile en 2012. Du coup, notre économie ne semble pas avoir réussi à atteindre un taux de croissance de 2 %, comparativement à 2,5 % l’année précédente. Pour retrouver une croissance de 2,5 %, ce qui permettrait d’abaisser le taux de chômage, nous avons besoin d’un redressement de l’économie américaine comme celui que nous prévoyons au deuxième semestre de 2013. 3 : Les perspectives boursières pour 2013 SERGE Paul, je me rappelle une conversation que nous avons eue en juillet. Vous m’aviez parlé de certains catalyseurs qui pourraient remédier à la faible performance des actions canadiennes. Au mieux, l’indice S&P/TSX clôturera l’année au même point qu’il l’était au début. Croyez-vous que la remontée des économies chinoise et américaine demeurera le moteur du marché boursier canadien? PAUL Qu’est-ce que la Sainte Trinité, vraiment? Nous sommes pris avec les trois. La situation dans la zone euro a nettement pesé sur le marché boursier canadien, mais aussi sur le marché américain. Si la zone continue de fonctionner tant bien que mal en 2013, ce sera un boulet de moins pour l’économie et le marché boursier au Canada. Jusqu’à un certain point, nous dépendons aussi de la demande chez notre voisin du sud. Le dernier facteur, mais non le moindre vu que notre économie est si étroitement liée au prix des produits de base, est le rôle primordial que joue la Chine. Il est donc important que son économie effectue un atterrissage en douceur. Bien sûr, la Chine dispose encore d’importants outils de relance pour enregistrer une croissance économique qui se chiffrerait à, espérons-le, 7,5, 8 et 8,5 %, tandis qu’une croissance inférieure à 7 % serait très problématique pour le Canada à titre de producteur de cuivre, de zinc, de nickel et de pétrole. À l’heure actuelle, parmi ces trois facteurs, je crois que c’est le précipice budgétaire aux États-Unis qui constituera le plus grand obstacle pour l’économie et le marché boursier au pays. SERGE Je suis certain que les membres de notre auditoire seraient intéressés de connaître les secteurs que votre équipe de professionnels en placement préfèrent en ce moment. PAUL Il faut vraiment privilégier les titres de qualité. Investir dans des titres sensibles au cycle économique en ce moment est probablement un peu téméraire. Il faut par conséquent éviter de faire le plein de titres des secteurs de l’énergie, des matériaux, des biens de consommation discrétionnaire et des technologies de l’information. Il convient donc de continuer de miser sur les biens de consommation de base, les services aux collectivités et les soins de santé. En fin de compte, dans cette conjoncture, nous croyons que le rendement et la qualité vont demeurer les critères les plus importants pour l’avenir prévisible. C’est pourquoi nous privilégions toujours les titres de qualité. 4 : Les perspectives pour les titres à revenu fixe en 2013 SERGE Mark, passons aux titres à revenu fixe. Nous avions dit par le passé que la période haussière des obligations avait pris fin après 30 ans, et c’était il y a quelques années. Cependant, les perturbations des marchés boursiers ont mis les titres à revenu fixe sous le feu des projecteurs. Croyez-vous qu’après toutes ces années, les obligations vont pouvoir continuer sur leur lancée en 2013? MARK Il serait téméraire de croire qu’elles vont continuer ainsi, Serge. Les titres à revenu fixe peuvent très certainement rapporter un revenu équivalent au taux de leur coupon. Par contre, le pire doit se produire aux États-Unis pour que l’on assiste à un rétrécissement des écarts ou à nouveau une baisse des taux. Et comme l’ont déjà dit Sal et Paul, nous ne croyons pas que ce sera le cas. Les taux pourraient remonter légèrement sans que le portefeuille obligataire de quiconque soit vraiment touché. Si les gouvernements n’arrivent pas à s’entendre ou si l’Europe s’effondre, alors les taux d’intérêt peuvent encore baisser, ce qui prolongerait la période haussière d’une année ou deux. SERGE Pensez-vous toujours qu’une augmentation possible des taux d’intérêt par la Banque du Canada ou la Réserve fédérale soit reportée jusqu’à la fin de 2013, peut-être jusqu’en 2014 ou même en 2015 dans le meilleur des cas? MARK Avec le ralentissement de l’économie canadienne au troisième et au quatrième trimestre, on peut affirmer que toute hausse des taux d’intérêt aura probablement lieu vers la fin de 2013. Même si le taux de croissance remontait à plus ou moins 2 %, il ne serait pas assez élevé pour commencer à réduire la détente monétaire. Ce n’est que si l’on observe une croissance robuste que la Banque du Canada envisagera sérieusement de relever les taux d’intérêt. L’horizon de la Réserve fédérale est encore plus lointain. Une intervention de sa part ne se produira probablement pas avant 2014, peut-être vers la fin de l’année. SERGE Paul a mentionné que les investisseurs sont toujours en quête de rendement. Où se trouvent les meilleures occasions du côté des titres à revenu fixe? MARK Les obligations à rendement élevé ont en effet été populaires. Je crois par contre que cette popularité tire à sa fin. Dans ce secteur, les écarts se sont contractés à 400, peutêtre 500, points de base, ce qui représente la valeur intégrale d’une obligation à rendement élevé. On observe un mouvement vers les marchés émergents. Leurs bilans sont solides, leurs économies sont en expansion et les taux d’intérêt de leurs obligations sont supérieurs de 500 ou 600 points de base à ceux des obligations d’État. L’Amérique du Sud serait le premier endroit où je jetterais un coup d’oeil. On entend des échos intéressants venant de l’Extrême-Orient, hors de la Chine. Je pense que ce qui s’y passe sera un des faits marquants de 2013. 5 : Gestion active ou gestion passive? SERGE Steve, bienvenue à notre table ronde. STEVE Merci SERGE Fait très intéressant, vous avez récemment lancé, à titre de membre de l’équipe des FNB de BMO Gestion d’actifs inc., quatre nouveaux FNB innovateurs. La gamme compte maintenant quarante-huit fonds, qui ont recueilli plus de 8 milliards de dollars depuis le lancement du premier FNB en 2009. Étant donné la conjoncture économique et l’environnement de placement, les investisseurs ont-ils avantage à recourir à la fois à des placements à gestion passive et à gestion active? STEVE Bien sûr! Nous ne concevons pas la gestion passive et la gestion active comme des stratégies ou des forces qui s’opposent. Nous les voyons plutôt comme des stratégies de placement complémentaires qui accomplissent deux choses importantes : élargir l’univers de placement et offrir aux investisseurs d’importantes occasions de diversification. La véritable force des FNB, c’est qu’ils permettent un accès peu coûteux à beaucoup de marchés, de catégories d’actif et de sous-industries qui seraient hors de portée pour un seul investisseur, soit pour des raisons de liquidité ou de taille. En plus d’un accès aux régions et aux marchés, les FNB sont aussi une occasion d’appliquer différentes stratégies ou thèmes de placement, tels que les actions à rendement élevé en dividende ou encore nos FNB d’options d’achat couvertes. Tout cela contribue à augmenter la robustesse d’un portefeuille. Les FNB sont très liquides et peu coûteux, ce qui constitue un autre avantage. Ils peuvent très efficacement rééquilibrer un portefeuille, ce qui s’avère particulièrement utile lorsqu’on tombe dans des périodes de volatilité élevée sur les marchés. Je crois que certaines personnes sont très conscientes de cette qualité des FNB, étant donné certaines des forces du marché qui sont présentement à l’œuvre. SERGE Merci beaucoup. Messieurs, je vous remercie de nous avoir présenté vos perspectives. PARTICIPANTS Merci SERGE Les marchés financiers vont probablement être nerveux d’ici à ce que l’issue du précipice budgétaire américain et celle d’autres événements tout aussi importants soit plus claire. Cela dit, selon notre table ronde d’experts, il y a des occasions dont les investisseurs peuvent tirer profit. Nous espérons que vous avez apprécié la discussion. Merci beaucoup. Les commentaires des participants sont fournis à titre informatif seulement. L’information que l’on y trouve ne constitue pas une source de conseils en placement et ne doit pas être considérée comme telle. Les placements doivent être évalués en fonction des objectifs de placement de chaque investisseur. Il est préférable, en toute circonstance, d’obtenir l’avis de professionnels. BMO Gestion mondiale d’actifs est composé de BMO Gestion d’actifs inc., de BMO Investissements Inc., de BMO Asset Management U.S. et des sociétés de gestion de placements spécialisés de BMO. Les fonds d’investissement BMO et les fonds BMO Guardian sont offerts par BMO Investissements Inc., un cabinet de services financiers et une entité juridique distincte de la Banque de Montréal. MD Marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.