UE 3 – Dr. Do Van Lanh Pharmacologie des systèmes : système nerveux central I. Définition des neurotransmetteurs Un neurotransmetteur est une substance chimique qui assure la transmission de l’influx nerveux au niveau de la synapse. Modèle synaptique : Synthèse du neurotransmetteur Stockage Libération dans la fente synaptique Fixation à un récepteur Effets (cascades de réactions) L’inactivation se fait par recapture ou par dégradation. Il existe différents types de neurotransmetteur selon leur structure : - Structure simple Monoamines (acétylcholine, noradrénaline, dopamine, sérotonine) Acides aminés (GABA, acide glutamique, glycine) - Structure plus complexe (non abordé dans ce cours) : Lipides (prostaglandines) Purines (ATP) Neuropeptides (endorphines, enképhalines) Hormones peptidiques (angiotensine, bradykinine) Enzymes (thrombine) 1 II. Neuromédiateurs centraux 1. Substances neurotransmettrices au niveau du système nerveux central Ici on a un schéma avec les neurotransmetteurs qu’on retrouve au niveau central. On a deux groupes : - Ceux qui vont effectuer une transmission directe, rapide, effet de type tout ou rien (à gauche). On aura une ouverture et fermeture des canaux ioniques. - Ceux qui vont provoquer des effets modulateurs un peu plus lents (à droite), avec une action indirecte : ils vont réguler la transmission par l’intermédiaire de seconds messagers. Ce sont par exemples de neuropeptides et des monoamines. Acides aminés à connaître : Le glutamate est le principal neurotransmetteur excitateur au niveau de système nerveux central. Il agit en dépolarisant les neurones et en augmentant la conductance membranaire en Na+. Le GABA est le principal neurotransmetteur inhibiteur. Il agit en hyperpolarisant les neurones et en augmentant la conductance membranaire en Cl-. La glycine est aussi un neurotransmetteur inhibiteur. Elle est principalement dans la moelle épinière. Les neuropeptides interviennent plus au niveau de la douleur, mais on ne va pas vraiment en parler. Il faut savoir que la plupart des médicaments qu’on utilise pour le système nerveux central peuvent provoquer des problèmes de dépendance. 2 2. Exemple de neurotransmetteurs et pathologies impliquées Voici les principaux neurotransmetteurs impliqués dans les pathologies. Le GABA est impliqué dans l’épilepsie, Huntington, et aurait une action aussi dans l’anxiété. III. Acides aminés et pathologies associées 1. Epilepsie A. Définition & Généralités L’épilepsie est une décharge hyper synchrone des neurones de l’ensemble ou d’une partie limitée du cortex. Il y a différentes formes d’épilepsie : - L’épilepsie généralisée (celle qu’on connaît le plus) est caractérisée par une crise tonicoclonique de type grand mal durant plusieurs minutes. Elle possède 3 phases : - Une phase tonique caractérisée par morsure de la langue - Une phase clonique traduit par alternante contraction-décontraction des muscles. - Une phase de résolution ou le sujet tombe dans un coma profond, s’urine dessus… - L’absence de type petit mal qui dure quelques secondes (parfois on ne les remarque pas). Elle apparait brutalement et s’arrête aussi brutalement. - L’épilepsie partielle qui n’atteint qu’une partie du cortex (elle n’est pas généralisée). La clinique de cette maladie épileptique dépend de la zone corticale touchée (crises motrices, sensorielles, auditives, visuelles, comportementales). - Il existe des formes rares d’épilepsie, comme le syndrome d’épilepsie myoclonique juvénile. 3 La complication majeure correspond à l’état de mal épileptique où il y a un risque d’arrêt cardio-respiratoire. Ce sont des états de crises qui se succèdent et qui ne s’arrêtent pas. Là il faut un traitement d’urgence : benzodiazépines, ventilation assistée, anti-épileptiques, contrôle ECG… Concernant la physiopathologie, on a une hyperexcitabilité neuronale intrinsèque qui est due à des anomalies innées ou acquises (on peut devenir épileptique suite à un accident) des propriétés et/ou de la structure de la membrane cellulaire touchant les canaux ioniques voltages dépendants. On aura une augmentation du flux sodique et calcique, qui est à l’origine des décharges électriques. On a des phénomènes inter-neuronaux, qui correspondent à un défaut d’inhibition synaptique GABA-ergique : le GABA est diminué. Il y a donc un défaut de l’action inhibitrice du GABA, et du coup une augmentation de l’excitation synaptique. On trouvera aussi une augmentation de glutamate, d’aspartate augmentation de l’excitation synaptique. Et il y a aussi des phénomènes intriqués variables selon le syndrome épileptique du patient. Tout n’est pas forcément expliqué, il y a des formes que l’on n’arrive pas à stabiliser. B. Mode d’action des médicaments antiépileptiques On ne guérit pas de l’épilepsie. Les traitements que l’on a servent à réduire les crises. Sur le schéma, on a les antiépileptiques les plus connus : On peut observer en haut à droite, la naissance supposée d’une crise partielle au niveau d’un foyer spécifique (= région du cerveau). Ces crises peuvent se limiter à des secousses cloniques au niveau d’une extrémité du corps ou alors se propager et se généraliser avec des crises généralisées. 4 On a plusieurs classes de médicaments anti épileptiques. Ils vont être utilisés pour contrôler les crises. (Ce sont surtout les principales classes de médicaments et leur mode d’action qu’elle nous demande de retenir, et non les noms de médicaments.) Parmi ceux utilisés, il y a des médicaments qui : - visent une augmentation du GABA (Celui ci étant diminué dans l’épilepsie). Exemple : Benzodiazépines agissant sur les récepteurs benzodiazépines, Phénobarbital. - cherchent une diminution des flux de Na+ (en haut à droite sur le schéma), puisqu’on a une augmentation du flux sodique. Exemple : Phénytoïne, Cabarmazépine, Valproate (= acide valproïque). exercent une action sur les canaux Ca2+ en inhibant le courant calcique étant à l’origine des décharges électriques dans les neurones au niveau du thalamus (en bas à droite sur le schéma). Exemple : Ethosuximide, Valproate. - Les flux de Na+, Ca2+ et Cl- sont les principales cibles des antiépileptiques (le flux de Cl- étant modifié grâce aux récepteurs benzodiazépines). MODE D'ACTION DES MEDICAMENTS ANTIEPILEPTIQUES Les récepteurs aux benzodiazépines peuvent fixer non seulement les benzodiazépines, mais aussi le GABA et les barbituriques. Avec la fixation de l’un, le récepteur change de conformation et laisse passer le Cl-. Ce récepteur n’est donc pas spécifique des benzodiazépines. En résumé, les antiépileptiques provoquent : - Une diminution des phénomènes excitateurs par : Blocage des canaux Na+ et Ca2+ (blocage de la dépolarisation neuronale) Diminution de la libération des neurotransmetteurs excitateurs (glutamate) - Un renforcement des phénomènes inhibiteurs par : Augmentation du contenu cérébral en GABA (soit par augmentation de synthèse, soit par diminution de dégradation) Ouverture des canaux Cl- hyperpolarisation membranaire. 5 C. Conduite du traitement Il faut : - Toujours débuter par une monothérapie. - Instituer le traitement progressivement. - Doser les médicaments antiépileptiques de 1ère génération (car ils ont une fenêtre thérapeutique étroite) ce qui induit un suivi régulier. Ils sont aussi efficaces que les antiépileptiques des générations suivantes. Mais ils ont plus d’effets secondaires et ont une fenêtre thérapeutique plus étroite. - Chez l’enfant : ajouter de la vitamine D pour la prise de Phénytoïne et Barbital. - Prendre pendant les repas si troubles (nausées, vomissements). Sinon ça sera en dehors des repas. - Surveiller les effets indésirables. - Vérifier les antécédents hépatiques et rénaux car certains antiépileptiques sont éliminées par le foie et les reins et peuvent donc s’accumuler à ce niveau. Donc, on adapte tel traitement antiépileptique pour tel patient. Il n’y a pas de consensus précis, c’est au cas par cas. D. Education du patient - Prise régulière. Pas d’arrêt brutal. Eviter les facteurs favorisants (bruit, spot lumineux, efforts, choc émotionnels…) IV. Monoamines et pathologies impliquées 1. Maladie du Parkinson A. Définition La maladie de Parkinson est une maladie neurologique dégénérative de la voie dopaminergique nigrostriée. C’est une maladie des personnes âgées. Elle résulte d’un déséquilibre entre le couple acétylcholine-dopamine. Si le taux de dopamine chute, le taux d’acétylcholine augmente et entraîne les effets secondaires de l’acétylcholine en excès. Ce qui est le cas dans la maladie de Parkinson. Et inversement, si l’acétylcholine augmente, la dopamine diminue. Nigrostriée : concerne les neurones du locus niger. Les neurones qui ne synthétisent plus assez de dopamine en cas de Parkinson. Le Parkinson est caractérisé par le syndrome extrapyramidal qui présente 3 signes (La triade) : - Tremblement - Akinésie - Hypertonie 6 Il y a aussi d’autres symptômes à des degrés différents qui ne sont pas à négliger : - Troubles psychiques avec anxiété et dépression - Détérioration intellectuelle - Troubles végétatifs (sudation, troubles cardio-vasculaires) - Problèmes de mémoire GPi : Pallidum interne GPe : Pallidum externe SNr et SNc : Substance noire NST : Noyau sous thalamique Dans le schéma : C’est un ensemble complexe qui intervient au niveau de la substance noire (cortex), du striatum, et du thalamus. Une inhibition dopaminergique provient du locus niger. Certains neurones au niveau du striatum deviennent hyperactifs et augmentent la libération de glutamate et d’acétylcholine. Le résultat final est un freinage accru du thalamus moteur. Les neuroleptiques peuvent entrainer un blocage des récepteurs dopaminergiques postsynaptiques, ce qui entraine un syndrome Parkinsonien dû aux neuroleptiques. B. Le système dopaminergique Le système dopaminergique a pour médiateur la dopamine, agoniste des récepteurs DA (5 types). On retrouve ce système aussi bien au niveau central qu’au niveau périphérique. La synthèse de dopamine passe par un intermédiaire : 3,4-dihydroxyphénylalanine, isomère lévogyre, ou L-DOPA. La L-DOPA sera décarboxylée (enzyme = Dopa décarboxylase) pour donner la dopamine. La dopamine est détruite par les systèmes IMAO-B et ICOMT. Son métabolisme et son catabolisme sont partagés avec les médiateurs catécholamines. On ne peut pas administrer directement de la dopamine à un patient. En effet, elle ne passe pas la barrière hémato-encéphalique. La L-DOPA, oui. Ainsi, on l’administre au patient, celle-ci traverse la BHE et est ensuite décarboxylée pour donner la dopamine. 7 C. Traitements antiparkinsoniens Les différentes classes thérapeutiques utilisées sont : - Les médicaments dopaminergiques : On va rajouter de la dopamine sous forme de L-DOPA ainsi qu’un inhibiteur spécifique de la L-DOPA décarboxylase. La L-DOPA passera la barrière hémato-encéphalique et sera transformée dans le système nerveux central en dopamine. L’inhibiteur sert à éviter que la L-DOPA soit décarboxylée au niveau périphérique, et ainsi éviter des effets secondaires (augmentation de dopamine au 8 niveau périphérique qui peut entrainer des troubles digestifs, une hypotension, des urines rouges…). La dopamine a un effet « lune de miel » : Elle est efficace au début, puis ça se dégrade. On a alors des Parkinsoniens « en mode on/off ». Ainsi, on retarde au maximum l'utilisation de la dopamine, elle n’est pas utilisée en début de traitement. - Les agonistes dopaminergiques Ils miment les effets de la dopamine, donc on a les mêmes effets (et du coup les mêmes effets secondaires). On peut les associer aux médicaments dopaminergiques. - Les anticholinergiques Ils agissent sur les tremblements mais pas sur l'akinésie. Ils sont souvent associés à la prise de médicaments dopaminergiques. Ils peuvent provoquer des effets secondaires atropyniques (bouche sèche, constipation, mydriase, rétention urinaire). Les anticholinergiques ne seront pas très utilisés chez le Parkinsonien âgé, on préconise plus les agonistes dopaminergiques. - les inhibiteurs MA03 Ce sont des inhibiteurs du catabolisme de la dopamine. On les utilise en monothérapie en début de maladie. On peut les associer à la L-DOPA pour augmenter leur efficacité. Effets secondaires : trouble du rythme, hypertension. Ils ne sont ainsi pas trop utilisés. On peut également utiliser des anti-glutamatergiques, puisque le taux de glutamate augmente dans le cadre de la maladie. Traitements antiparkinsonien : Dopathérapie Agonistes Dopaminergiques Anticholinergiques Inhibiteurs d’IMAO –B & ICOMT (antiglutamatergiques) 2. Maladie d’Alzheimer A. Définition Il s’agit d’une démence sénile caractérisée par une détérioration des fonctions cognitives, touchant principalement la mémoire et d’un syndrome de diminution des capacités intellectuelles. Elle est due à la dégénérescence neurofibrillaire et à une formation de plaques séniles (autour des neurones). On a aussi la protéine Tau qui est hyper-phosphorylée. On aboutit alors à une mort neuronale suite à cette dégénérescence neurofibrillaire (DNF) qui touche principalement les voies cholinergiques. Pour y remédier, on veut donc augmenter le taux d’acétylcholine dans le cerveau. Le diagnostic clinique s’effectue sur questionnaire : on effectue un MMS (Mini Mental State). Il s’agit d’une batterie de questions posées aux patients et à partir duquel on évalue un score qui va de 0 à 30. Plus le score est élevé, moins le diagnostic est sévère (et inversement…). Les formes de la pathologie sont donc définies en fonction de ce chiffrage. Le diagnostic certain de l’Alzheimer n’est établi que de façon post-mortem où on peut voir 9 qu’il y a une dégénérescence au niveau des neurones. B. Traitement de la maladie On cherche donc à augmenter le taux d’acétylcholine dans le cerveau. Les principales classes utilisées dans le traitement de la maladie d’Alzheimer sont : - les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase Principe : Dans la maladie d’Alzheimer, il y a un défaut en quantité d’acétylcholine. Ces inhibiteurs vont donc inhiber/freiner l’enzyme qui dégrade l’acétylcholine. Indication : Ils sont utilisés dans les formes légères à modérément sévères (MMS entre 10 et 26) avec une augmentation progressive pour limiter certains effets secondaires cholinergiques, ou parasympathomimétiques (exemple : troubles digestifs, myosis, augmentation de la salivation). - les antagonistes des récepteurs NMDA Principe : Ces récepteurs sont liés à la voie glutamatergique. Dans la forme sévère, on voit une augmentation de glutamate. Ainsi les antagonistes servent à parer l’effet lié à cette augmentation. Indication : plutôt réservés aux formes sévères avec un MMS compris entre 3 et 15 L’Ebixa (DCI : mémantine) est actuellement le seul médicament sur le marché. On a très peu d’effets secondaires. Juste à noter que pour les sujets ayant une faible clairance rénale, on diminue la dose (on la divise par 2). La maladie d’Alzheimer n’est pas exclusivement traitée en hôpital, elle nécessite une action pluridisciplinaire (médecins, paramédicaux, psychologues…) et également de l’entourage, de soutiens psychologiques, associations… De nouvelles pistes apparaissent pour le traitement de l’Alzheimer, parmi elles : - Les inhibiteurs de la gama sécrétase : qui empêcheraient une protéine APP de se transformer en peptide Béta-amyloïde, toxique pour les neurones et qui participerait à cette dégénérescence neurofibrillaire. - La protéine Tau : l’objectif étant de bloquer sa phosphorylation et empêcher son action. - L’immunothérapie 3. Médicaments utilisés pour les nausées et vertiges (antiémétiques) Les antiémétiques préviennent nausées et vomissements. Ils peuvent provenir de multiples causes : la cause iatrogène consécutive à la prise médicamenteuse comme les agents anticancéreux, les agents cytotoxiques… On peut aussi avoir des troubles vestibulaires ou encore la grossesse. C’est plus facile de prévenir les nausées/vomissement que de les guérir : « une fois que ça vomit, ça vomit ». Ainsi il faut administrer les médicaments avant le stimulus émétique (on peut en effet noter la difficulté d’avaler un comprimé alors que l’on est en train de régurgiter). 10 Sur le schéma, les deux petites boules au milieu représentent les centres du vomissement. Elles sont situées dans la zone réticulée. On a aussi des zones chémoréceptives situées sur l’area postrema (en haut en noir). Ces zones constituent la source principale de stimulation du centre de vomissement. Elles sont non protégées par la barrière hémato-encéphalique, et peuvent être ainsi stimulées par des toxiques et médicaments circulants. Elles possèdent beaucoup de récepteurs, notamment dopaminergiques et sérotoninergiques (5HT3), ce qui explique que les médicaments dopaminergiques utilisés pour traiter Parkinson peuvent provoquer des nausées et vomissement. En bas, au début de l’intestin, on voit aussi une concentration de récepteurs sérotoninergiques (5HT3) qui sont donc situés en périphérie et qui peuvent stimuler le vomissement. De nombreux médicaments cytotoxiques (chimiothérapie) ainsi que les traitements par radiothérapie vont provoquer la libération de sérotonine par les cellules entéro-chromaffines (représentées par les petits losanges) au niveau de l’intestin, qui vont stimuler ces récepteurs et ainsi activer les centres du vomissement au niveau central. Enfin, la stimulation des fibres sensorielles au niveau de l’estomac par des agents irritants va provoquer des vomissements dits « réflexes », toujours par activation des centres du vomissement. On a comme antiémétiques : - Les antagonistes dopaminergiques Utilisés notamment pour réduire les nausées et vomissements associés à l’administration de médicaments émétisants comme les anticancéreux. - Les antagonistes de la sérotonine (5HT3) Ils s’avèrent être des antiémétiques très efficaces avec très peu d’effets indésirables. Ils sont 11 associés directement aux chimiothérapies anti-cancéreuses et parfois aux anesthésies générales. Exemple : Ondansétron, Granisétron - Les anticholinergiques et les antihistaminiques Ils vont agir directement sur les centres de vomissement. Mais il y a pas mal d’effets secondaires (cf anticholinergiques atropinie). En général, on utilise les anticholinergiques pour les troubles vestibulaires. Les traitements sont fonctions de la cause de vomissement : - Cause iatrogène (la zone chémoréceptive est impliquée) : des antagonistes dopaminergiques ainsi que des antagonistes sérotoninergiques (5HT3). - Le mal de voyages : anti muscariniques (la scopolamine sous forme de patch que l’on colle derrière l’oreille) et des antihistaminiques. Les antagonistes dopaminergiques et sérotoninergiques sont inefficaces ici. - Le syndrome de Menières (augmentation de la pression au niveau vestibulaire qui provoque des crises répétées de vertiges associés à des nausées/ vomissements, surdité et tintements à l’oreille…) : antihistaminiques (la bétahistine qui réduit la pression endolymphatique et permet de réduire le vertige). - La grossesse (en raison des risques pour le fœtus, on utilise avec prudence les antiémétiques) : les antihistaminiques, comme la prométhazine. Elle n’a pas trop de risques et a des effets anticholinergiques. 4. La Schizophrénie A. Définition & généralités Manifestations psychologiques spécifiques qui se traduisent par des hallucinations auditives et/ou visuelles, des idées délirantes, des troubles comportementaux… Elle atteint 1% de la population mondiale. Les premiers symptômes apparaissent pendant l’adolescence ou chez le jeune adulte, avec rupture d’un fonctionnement psychologique. Il s’agit d’une pathologie chronique donc avec possibilités de crises aiguës (bouffées délirantes, accès maniaques, et/ou modifications de la vigilance…). Le traitement ne guérit pas le patient, il s’agit ici d’éviter les crises et autres manifestations provoquées par la schizophrénie. Il est suspensif des troubles, et non curatif. B. Traitement de la maladie par les neuroleptiques (psychotropes) Les neuroleptiques sont une classe de médicament donc l’action est complexe, agissant sur de multiples récepteurs. On observe de ce fait un nombre considérable d’effets secondaires. Il n’est pas rare d’ajouter, en plus du neuroleptique, un médicament visant à traiter les effets secondaires qu’il provoque. Ils sont assez efficaces sur les symptômes positifs, tels que les hallucinations. Ces médicaments ont plusieurs actions. Ils sont réducteurs des symptômes psychotiques, ils agissent alors sur : - les agitations au cours des états maniaques ou schizophréniques : effet sédatif 12 - sur les troubles délirants ou hallucinatoires : effet antiproductif sur les troubles comme le repli affectif, le repli autistique, apragmatisme : effet désinhibiteur ou antidéficitaire (le plus difficile à contrôler). Tous les NL sont des antagonistes d’un récepteur dopaminergique. On suggère en effet que la schizophrénie serait liée à une augmentation de l’activité dopaminergique. Le neuroleptique, en bloquant les récepteurs dopaminergiques, va également bloquer les récepteurs situés au niveau des ganglions du striatum, et causer des effets indésirables extrapyramidaux. Le traitement à long terme est alors susceptible de provoquer des pseudos syndromes parkinsoniens. Le patient souffre alors de troubles de mouvements invalidants. Le stade le plus avancé étant la dyskinésie tardive, chronique. Il faut retarder le plus possible l’arrivée à ce stade. Cet effet indésirable est contré par la prise d’anticholinergiques. Il faut alors à tout prix faire usage de des anticholinergiques pour prévenir le risque de dyskinésie tardive. On notera aussi l’existence des NL dits « atypiques », qui sont moins sujets à causer des effets secondaires extrapyramidaux. Il s’agit de : - La Clozapine : une surveillance de la numération formule sanguine est nécessaire, car il y a des risques d’agranulocytoses (chute massive du taux de globules blancs) - La Rispéridone Comme dit plus haut, l’action des neuroleptiques s’effectue sur une multitude de récepteurs. Voyons maintenant quelles sont les origines de ces effets secondaires : - Action sur la glande pituitaire. En situation physiologique, la dopamine agit sur les récepteurs dopaminergiques D2 et inhibe la libération de prolactine. La prise de NL augmente donc la libération de prolactine, en découle des effets endocriniens indésirables : - Gynécomastie - Galactorrhée - Irrégularités dans les menstruations - Impotence - Prise de poids - Action sur le récepteur alpha-adrénergique. Le NL va inhiber le récepteur alpha-adrénergique, causant : - Hypotension orthostatique : surveillance nécessaire du taux de sel - Hypothermie - Action sur le récepteur muscarinique. Le NL va bloquer le récepteur muscarinique, provoquant alors : - Sècheresse de la bouche - Constipation - Difficulté lors de la miction - Troubles de la vision 13 Bien connaître les différents modes d’actions : blocage des récepteurs concernant les NL et les principaux effets secondaires ! Elle a beaucoup insisté sur cette diapo. Les NL sans rentrer dans les détails existent sous plusieurs formes : Le gros souci des NL est encore une fois la dyskinésie tardive ; les occlusions. La plupart des effets indésirables sont atténués par des médicaments correcteurs. C. Les correcteurs Pour diminuer ou corriger les effets indésirables. Les syndromes extrapyramidaux : - signes précoces (36h) : dystonies aiguës : protrusion de langue, contorsions, trismus - syndrome extrapyramidaux (vu également dans Parkinson) : akinésie, hypertonie, tremblements, akathisie (position) - signes tardifs : dyskinésies (involontaire et à vie). Pour les prévenir, on utilise des antiparkinsoniens anticholinergiques (les plus connues : lepticur, artane, akineton). 5. La dépression A. Définition Due physiologiquement à une chute au niveau de neurotransmetteurs : essentiellement la sérotonine, mais aussi la noradrénaline. Est dépressive une personne qui a au moins pendant deux semaines une humeur dépressive avec une perte d’intérêt, perte de plaisir associée… et combine au moins 5 symptômes comme amaigrissement, perte d’appétit, troubles du sommeil, ralentissement psychomoteur, asthénie, anxiété, difficultés de concentration, idées de mort… 14 B. Traitement de la dépression On veut favoriser la transmission des monoamines cérébrales (principales concernées : la noradrénaline et la sérotonine) et ainsi améliorer l’humeur dépressive pathologique. Ces médicaments sont appelés aussi des Thymoanaleptiques. Ils sont tous indiqués dans les épisodes dépressifs majeurs. Lorsque l'on démarre un traitement antidépressif, on prévient toujours le patient que le délai d’action est assez long : délai de 2 à 3 semaines avant de juger un traitement comme efficace ou inefficace. Par la suite, 4 à 6 mois de consolidation sont nécessaires afin de réduire le risque de rechute. Enfin, un arrêt progressif évite les réactions de sevrage. Médicaments utilisés dans le traitement des désordres affectifs antidépresseurs Tous les antidépresseurs peuvent provoquer des crises d'épilepsies. On utilise : - des antidépresseurs tricycliques qui vont en général induire une sédation et des effets indésirables cardiotoxiques. Ils peuvent provoquer notamment de l'hypotension orthostatique et/ou une tachycardie. - des inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO) non sélectifs et sélectifs : Ils diminuent la dégradation de noradrénaline. Cette classe provoque de nombreuses interactions dangereuses avec les médicaments mais aussi les aliments. 15 - les ISRS (Inhibiteur de la recapture de la sérotonine) sont les plus utilisés car ils possèdent une grande marge de sécurité avec peu d’effets indésirables (troubles gastro-intestinaux). - les inhibiteurs de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (Nad). Il existe également des antidépresseurs atypiques, qui n’inhibent pas la recapture des amines. Ils agissent sur les récepteurs muscariniques, alpha-1-adrénergiques En cas de dépression sévère ou réfractaire (aucun traitement ne fonctionne), on peut utiliser l’éléctroconvuctivothérapie utilisée aussi dans les troubles et désordres affectifs bipolaires avec une alternance maniaque et dépressive (traitement au lithium, un stabilisant de l'humeur). Explication détaillée de l’action et des effets des médicaments voués à traiter la dépression 1- Les tricycliques imipraminiques Indications : Etats dépressifs de toute nature (historique : traitements de référence, on essaye de moins les utiliser aujourd’hui à cause des effets secondaires). Les effets indésirables, de par le blocage des récepteurs muscariniques, alpha-adrénergiques et récepteurs histaminiques, sont : - Atropyniques : sécheresse de la bouche, mydriase, troubles urinaires - Cardiovasculaires et conduction : hypotension orthostatique, arythmie, tachycardie - Endocriniens : prise de poids, baisse de libido - Troubles neuropsychiques : il y’a parfois une levée de l’inhibition avec des risques suicidaires. Il peut aussi y avoir des réactivations anxieuses, inversions d’humeurs. Contre-indications : Ils sont à éviter en cas de troubles cardiaques, glaucome, d’adénomes prostatiques, insuffisance rénale/hépatique, et chez les femmes enceintes (+ allaitement). Une surveillance du sujet âgé est nécessaire. On évite également l’association avec les IMAO non sélectifs En cas de surdosage : risque d’arythmie. Le surdosage constitue une urgence. En toxicologie, il y a souvent des recherches de tricycliques pour voir s’il y a une intoxication avec des effets atropiniques, vertiges, tremblements, mydriases … et qui nécessite une intubation. Interactions : IMAO non sélectifs (intervalle libre) Précautions d’emploi : surveillance chez sujets âgés (hypotension orthostatique), épileptique, insuffisants rénaux ou hépatique. Prise matin ou soir selon effet psychotonique/sédatif prédominant Les apparentés aux tricycliques sont eux dépourvus de toxicité cardiaque et des effets indésirables atropiniques. 16 2 - Le plus à la mode : les Inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine Ce sont les plus prescrits avec pas de toxicité cardiaque. Des effets indésirables : nausée, vomissement, et le syndrome sérotoninergique : - Au niveau psychique : Agitation, confusion, jusqu’au coma si surdosage important - Au niveau végétatif : hypo ou hypertension, tachycardie, sueurs - Effets moteurs : myocolie, tremblements, rigidité - Effets digestifs : dhiarhées Il existe également des interactions (IMAO notemment) 3 - les inhibiteurs mixtes (IRSNa) Agissent sur la sérotonine et la noradrénaline. Elles sont moins sélectives que les ISRS. Encore moins d’effets secondaires sérotoninergiques. Ils ont les mêmes interactions que les ISRS. 4 - les IMAO Il en existe deux types : - Non sélectif : nombreuses interactions et effets indésirables Sélectifs de type A : moins d’interactions médicamenteuses et alimentaires (mais risque quand même), risque hypotension/tachycardie, en deuxième intention. Les traitements antidépresseurs en général sont associés à des anxiolytiques et hypnotiques ponctuellement et en début de traitement pour éviter les troubles anxiolytiques, insomnies et risques suicidaires (en effet au premier moment, l’antidépresseur à une action désinhibitrice). Dans les formes sévères, des neuroleptiques sont utilisés au début pour limiter le risque suicidaire à doses sédatives modérées. Quelques QCM, car la vie n’est faite que de choix. Ainsi avancerons-nous, très certainement, vers la réussite, ou vers l’échec cuisant. QCM 1 : Les traitements médicamenteux de la maladie de Parkinson sont : A : La dopathérapie V B : Les agonistes dopaminergiques V C : Les cholinergiques F D : Les IMAOb V E : Les ICOMT V QCM 2 : Concernant la maladie d’Alzheimer A : Est une démence sénile car caractérisée par une détérioration des fonctions cognitives V B : Les traitements consistent à diminuer le taux d’acétylcholine dans le cerveau F C : Les inhibiteurs de l’acétylcholinestérase font partie des traitements médicamenteux V D : Les antagonistes du récepteur LMDH font partie du traitement médicamenteux V 17 E : L’immunothérapie fait partie des nouvelles pistes de recherches V QCM 3 : Concernant les antiémétiques A : Les antagonistes des récepteurs dopaminergiques sont utilisés pour réduire les nausées et vomissement associée à l’administration des médicaments émétisants. V B : Les antagonistes de la sérotonine sont utilisés pour prévenir les nausées et vomissement associés à la chimiothérapie anti cancéreuse. V C : Les antagonistes dopaminergiques sont efficaces dans la réduction des nausées et vomissement du mal du voyage. F D : Les anticholinergiques sont efficaces dans la réduction des nausées et vomissements du mal du voyage V E : Les antis histaminiques sont contre-indiqués chez les femmes enceintes contre les nausées et vomissement QCM 4 : Concernant les neuroleptiques A : Ce sont des réducteurs des symptômes psychotiques V B : Ils peuvent avoir un effet sédatif V C : Ils peuvent avoir un effet délirant F D : Ils peuvent avoir un effet désinhibiteur ou anti déficitaires V E : Ils sont des antagonistes des récepteurs à la dopamine V QCM 5 : Concernant les effets secondaires rencontrés lors de la prise de neuroleptiques : A : l'hyper salivation. F B : l'hypotension orthostatique. V C : La constipation. V D : Des syndromes parkinsoniens. V E : La gynécomastie V QCM 6 : Les effets secondaires des neuroleptiques sont dues aux blocages des : A : Des récepteurs μ F B : Des récepteurs muscariniques V C : Des récepteurs alpha-adrénergiques V D : Des récepteurs à l'histamine V E : Des récepteurs à la sérotonine V QCM7 : Au niveau du système nerveux autonome (SNA), les effets de la stimulation du système sympathique sont: A : La dilatation de la pupille. V B : La dilatation bronchique. V C : La vasodilatation de la peau. F D : La stimulation de la glycogénolyse. V E : La constriction bronchique F 18