Psychologie différentielle 2 I. Introduction Georges Canguilhem, philosophe qui publiera une thèse sur la médecine : le normal et le pathologique, introduira le problème => la pathologie est définie à partir du normal. Foucault, philosophe et psychologue reconnu : « La folie n’existe que dans une société » Notion de norme : perspective conformistes et normalisée donnant forme à une vision subjective du normal. Cette perception de la normalité est toutefois temporaire car l’évolution des comportements (propre à l’évolution du cortex chez l’homme) entraîne de nouvelles dispositions « adaptées » qui donneront naissance à de nouvelles normes. Distinction entre signes et symptômes Symptôme : signe subjectif d’un mal passant par la seule parole de l’individu Signe : perturbation objective et précisée d’une perturbation de l’organisme (ex : EEG, radio, température, …) Le DSM IV La médecine a recourt à cette double dimension pour diagnostiquer une pathologie (même si cette dernière privilégie les signes). A l’inverse, la psychiatrie ne dispose que de symptômes pour expliquer ses maux. Toutefois, elle s’inquiète d’avantage au contexte (pathologie, traitement, fonction systémique,…) dans lequel les symptômes sont émis via un dispositif concret : le DMS IV. Néanmoins, il est à noter que cette interprétation des symptômes n’est pas une fin en soi et ne fait qu’avancer une hypothèse plausible. En fait, le DSM IV se base sur une simple comparaison être les traits d’une population « normale » avec celle représentative d’un mal donné. Ex : - La toxicomanie : dépendance à une substance (les symptômes sont valables quelque soit la substance mais certaines dépendance semble plus prononcées). Toutefois, pour qu’un individus soit admis comme toxicomane, il faut qu’il réponde à un certains nombre de symptômes comptés parmi les 7 prescrits (le premier symptôme est de se reconnaître malade) ; Les troubles mentaux dans une société « normale » Au niveau socio-juridique, les individus malades le sont d’abord parce qu’ils troublent la normalité. Dès lors, un toxicomane doit être isolé de la société parce qu’il se « drogue ». L’évolution de la conception du toxicomane comme étant malade et requièrant une aide médicale reste assez récente (19ème S.). Citons également qu’au USA, il existe une loi qui limite la prescription des médicaments par leurs caractères non-remboursables. Cette dernière disposition qui ne s’adapte qu’à la normalité, a pour conséquences d’augmenter le stresse du toxicomane. Aujourd’hui, bien que la toxicomanie soit définie comme une maladie résultant d’une double dimension sociale et neurobiologique, la société a toujours tendance à privilégier les stéréotypes sociaux tendant à décrire le toxicomane comme menteur et manipulateur. 1 Du point de vue économique, le marché économique qui s’affaire au bénéfice, tend à diminuer voir annuler les subventions de chercheurs dans les troubles psychologiques. Cet aspect met en avant la 1ère dépendance de l’être humain : la dépendance à la structure sociale. Celle-ci dominée par la normalité passe inaperçue pour la plupart mais reste en première position pour tout individu hors normes. Ces dispositions imposée par la norme donne alors une nouvelle dimension à la toxicomanie : la drogue n’est plus tant représenter par la recherche du plaisir censé entretenir la dépendance mais sert à une tentative d’adaptation. Dès lors, la drogue a une fonction de lien social. => Fonction identificatoire : l’individu trouve sa place en tant que « toxicomane », il est alors malade de par son entrée sociale, sa culture, son langage, … inadaptés. C’est pourquoi, il existe un lien étroit entre la psychologie clinique et la psychologie sociale. II. Le regard de l’autre Des souris, un expérimentateur et des enfants. Expérience de Rosenthal : l’effet pygmalion Cette expérience consistait à partager parmi deux groupes d’enfants des souris désignées par l’expérimentateur comme étant génétiquement douées ou stupides. On demande alors aux enfants de dresser les souris pour retrouver leur chemin à travers un labyrinthe. Il en ressort que le groupe aux souris soi-disant débile n’obtient aucun progrès pour leurs souris alors que l’autre groupe reflète des progrès énormes. Ceci met bien en évidence l’effet Rosenthal de l’incidence des attentes de l’expérimentateur sur l’expérimentation. C’est pourquoi, on a tendance à prescrire une expérimentation en double aveugle : le chercheur ne doit pas connaître les prédispositions du sujet et le sujet doit ignorer le groupe dans lequel il est classer. Outre ce protocole expérimental, l’expérience tend à prouver que : - Les souris sont bel et bien des animaux de compagnie, en cela qu’elles ont la capacité de se laisser dénaturés par l’univers des codes imposés par leur cohabitation avec les humains. - L’être humain a une capacité extraordinaire à se laisser déstabiliser. Dès la naissance, il est baigné dans un monde de codes qui diminue son instinct naturel. Des enfants, un expérimentateur et des professeurs. Une expérience a été menée à San Francisco dans un milieu social défavorisé. Prémisses : - mesure du QI des enfants à un moment ‘t’ - prétendre des capacités exceptionnelles pour un élève donné Groupe expérimental : élèves pris au hasard et présentés comme doués Groupe contrôle : élèves pris au hasard, sans indications précises sur leurs capacités Résultats : 2 ans plus tard, le groupe expérimental a progressé plus rapidement que le groupe contrôle. Les résultats sont marqués. Ainsi, on peut voir un enfant au QI = 61 (retardé) passe au bout d’un an à un QI = 106 (surdoué) => Influence du regard de l’expérimentateur sur le développement du sujet. En effet, l’enseignant semble, au départ, catégoriser ses élèves parmi les bons et les moins bons et par effet Pigmalion, les élèves vont répondre à ces attentes en répondant de la manière appropriée à leur catégorie. 2 III. Corps et langage Caractère vital du langage Une étude sur l’évolution d’un éventuel langage spontané de l’enfant élevé dans les règles mais sans l’usage du langage à démontrer le rôle essentiel de ce dernier. En effet, tous les enfants privé de langage de leur nourrice venaient à décéder. Il en vint un conclusion des plus parlante : pour survivre, l’enfant a besoin d’affection et cette affection semble passer de manière importante par le langage. Un moine en fit d’ailleurs une hypothèse plus complexe tendant à dire que le langage détermine chez l’enfant sa singularité dans le désir de l’autre et sa place de première importance (c’est par l’affection suscitée par le langage que le nouveau-né prend part à la vie). Parallèlement à ce concept, Spitz a mis en évidence les effets de l’hospitalisme : situation dans laquelle des nourrissons se trouvent placer en institutions. Dans ce type de lieu, l’enfant reçoit tous les soins matériels mais aucun lien d’affection dans lequel il pourrait se retrouver. Dès lors, l’enfant aura tendance à refuser de s’alimenter et dans le cas où il resterait en vie, il manifesterait un état de retrait et de passivité à l’égard de leur environnement et de leur propre corps. Ceci nous ramène à la conception d’une unité indivisible de l’individu, dans sa dépendance à l’autre : il ne peut exister sans l’autre et sans les rapports de cause à effet du comportement de l’autre. De plus, même si le langage ne s’adresse pas à soi ou si nous ne sommes pas amené à pouvoir exercer le langage, son influence est quand même marquée. D’ailleurs, la sensibilité au langage existe déjà chez le fœtus qui à la naissance est capable de reconnaître la voix de sa mère. => Prégnance chez l’homme : sensibilité au langage Evolution du langage Le nouveau-né a une capacité de faire des discriminations fines sur le plan phonétique (différenciation prosodique : rythme et intonation des langues). Cette discrimination se fait par rapport à l’environnement socioculturel dans lequel il baigne. Ainsi, le cerveau de l’enfant n’est pas vierge mais prédisposé à la sélection d’un apprentissage de la langue. Ce dernier lors du processus de différenciation prosodique va alors programmer le cerveau. Dès lors, on suppose des prédispositions génétiques chez l’enfant à se laisser déprogrammer par la culture. Evolution : - A 4 jours, l’enfant émet déjà une préférence pour la langue maternel et est donc capable de la différenciée avec une langue étrangère. - A 3 mois, préférence pour la voix de la mère plutôt que pour la voix d’un étranger. Toutefois, il n’est pas à même de cibler les différences dans le langage. - A 7 mois, le babillage : émission de sons correspondant au langage maternel - A 10 mois, teinte culturelle du langage 3 IV. Gènes et culture Dans de nombreux troubles mentaux et notamment la schizophrénie, la part génétique n’est pas bien définie bien que plusieurs hypothèses aient été avancées. Dès lors, on s’inscrit dans un modèle génétique de la schizophrénie qui implique que certaines variantes de gènes (hypothèse d’un processus plus complexe que la distribution mendélienne) peuvent être à l’origine de ce trouble mais ceci uniquement en logique probabiliste (par manque de faits scientifiques). Toutefois, il semble que cette prédisposition génétique n’impose pas la schizophrénie mais renforce seulement le risque (car chaque individu est potentiellement schizophrénique). C’est alors qu’on est amené à tenir compte de facteurs environnementaux. O’Donovan avancera le rôle central du facteur génétique en se basant sur le DSM IV et les expériences qu’il a réalisé sur des jumeaux DZ et MZ. (cf. Exp. Des jumeaux et d’adoption – chap. 4 - Partie 1). Ces expériences ont eu, en effet, comme résultat de confirmer le primat génétique sur une influence environnement limitée voir nulle. A ce titre, O’Donovan préconise la prévention quant aux individus génétiquement à risque Ross, quant à lui, défendra une position plus neutre sur le sujet en remettant en cause les arguments peu scientifiques avancés : - le fait que l’un des deux jumeaux ne soit pas schizophrène la non uniformité des méthodes de diagnostics l’absence d’études de concordance des données du point de vue statistique l’absence de définition précise de la schizophrénie le DSM IV qui ne requiert qu’un symptôme (si celui-ci est permanent) pour définir la schizophrénie (idées délirantes, hallucination, discours désorganisé, émoussement affectif (ne peut s’exprimer affectivement). Or un symptôme peut être révélé dans différents maux relevant de nombreux troubles dissociatifs de la personnalité. Remarque sur le DSM DSM III : plan d’études indiquant dans pratiquement tous les cas de trouble de la personnalité, des abus souvent sexuels, traumatismes liés à l’enfance, … DSM IV : on ne parle plus de facteurs prédisposant mais de contextes et on remet en question l’exactitude des abus sexuels, en tenant compte : - le réel abuseur (pas toujours évident) - la déformation du souvenir lié à l’enfance - le caractère hypnotisable fréquent chez les sujets atteints de troubles NB : le traumatisme n’amène pas à une situation causale linéaire, l’effet n’aura lieu que plus tard et aura un effet différent d’un individu à l’autre. En somme, Ross cherche à démontrer que les études sont bien loin de démontrer qu’il y’a un gène de la schizophrénie répondant au modèle mendélien mais bien un processus de transmission bien plus complexe. J-P¨Changeux, lui, défendra une modèle épigénétique selon lequel par un déterminisme génétique initial embryologique, la construction cellulaire va induire le mal (un peu comme pour le situs inversus – cf. Homme neuronal). Ceci expliquerait les différences au sein d’individus isogéniques (principe de construction divergente et modérément aléatoire, notamment influencée par l’imprégnation culturelle => variabilité individuelle). 4 Ainsi, sa théorie épigénétique définit le bébé comme sujet à une immaturité fonctionnel aux prises d’un environnement physique. Ce qui explique notamment qu’il ne peut se débrouiller seul, ni sans le contacts social de ses proches. Dans une même optique, ce principe permet encore une fois la critique du DSM IV qui ne prend compte que des prédispositions génétique, annulant la dimension du rapport à l’autre. - Cas de l’autisme : Beaucoup associe ce trouble du neurodéveloppement à génétique mais rien n’a été prouvé dans ce domaine. Quant à sa définition, elle reste trouble : Bleuler l’assimelera à une forme de schizophrénie. Kanner et Asperger la décriront par des caractéristiques précises, repris par le DSM IV : - série de mouvement récurrent et repetés - besoin d’immuabilité (environnement fixe) - précocité des troubles de retrait : refermé sur lui-même dès le premier jour (>< schizophrénie) - langage atypique (écholalie) : certains enfants développe un certain langage (rien de génétique) - séparation du sujet et de l’autre Ce dernier point est un symptôme pathognomique (= symptôme très spécifique d’un trouble donné). Dans le cas de cette séparation, la seule présence de l’autre l’insupporte (il est trop présent) et requiert des moyens destinés à le protéger de cet envahissement. NB : - Pour approcher un enfant autiste, il faut approcher indirectement par un biais déviés : par exemple, chanter au lieu de parler. En médecine, le terme autisme est plus vague et définit abusivement tout trouble envahissant du Développement. Il s’agit donc plus d’un handicap qu’un maladie. Ces troubles envahissant du développement regroupent deux catégories distinctes : 1) L’autisme selon Kanner 2) Syndrôme de Rett : maladie génétique rare caractérisée par : - un arrêt du développement à un moment donné (perte de la marche, frottement répétitif de la main, de l’usage des mains,...) pendant la régression, il peut y avoir un replu de l’enfant entraînant une coupure social et une altération du langage,… mais les modes de communication diffèrent de l’autisme de Kanner et l’expression du visage reste intactes (=> pas de coupure effective avec l’environnement) - Cas de TDAM (Troubles d’hyperactivité et de l’attention) Définition : mode persistant d’inattention et /ou d’hyperactivité plus fréquent et plus sévère que ce qu’on attend normalement. Pour qu’il soit identifier, on requiert un certains nombres de symptômes marqués par le présence de temps le temps et le précocité (avant 7 ans). De plus, les symptômes doivent pouvoir se manifester de deux manières différentes selon la situation (scolaire, à la maison, au travail, …) Si et seulement si ces 3 critères (persistant, temps, diversité des 2 attitudes) sont apparent, alors on a à faire au TDAM 5