Stress oxydant I. II. III. IV. V. Réactivité de l’oxygène Oxygène en biologie et stress oxydatif Superoxyde Dismutase Catalase Peroxydase I. Réactivité de l’oxygène I.1 Diagramme d’OM de O2 et de ses formes réduites Liaison O=O selon cet axe z z x y y px, py Où placer les 2 autres électrons? x pz O2 = diradical O2 stable est un diradical Forme stable de O2 Autres formes de O2 3O 2 triplet 1O 2 singulet (réactif) Formes les plus courantes E O2 singulet 23 kcal/mol O2 triplet Notation: 2S+1O2 où 2S+1 est la multiplicité de spin, et S le nombre de spin Triplet: 2 spins parallèles S = ½ + ½ = 1 Singulet: 2 spins antiparallèles S = ½ - ½ = 0 Formes réduites de O2 O2 + 1 e- + 1 e•O2 O2 2- + 1 e OH• (+ OH-) E° (NHE) à pH 7, pO2 = 1: O2 / O2•- = -0.33 V O2•- / H2O2 = 0.89 V O2 / H2O2 = 0.28 V O2 / H2O = 1.23 V H2O2 / H2O = 1.82 V Radicaux I.2 Réactivité de l’oxygène triplet (diradical) z Pour une réaction rapide: triplet réagissant avec radicaux. 3O 2 (↑↑) + 2R• (↓) → 2RO2• (↑) radical radical Rapide (substrat radicalaire) radical Pour plus de commodité on ne représente plus que le doublet le plus haut en énergie ou l’électron célibataire dans les produits Exemple en bio: Peroxydation de lipides O O H O2 O O O H z O2 triplet, or la plupart des réactifs sont singulets (non radicalaires): Réaction concertée généralement lente (Restriction de spin, non détaillé) O Possibilités de réaction de 3O2 avec 1R: directe 3O 2 (↑↑) + 1R (↑↓) triplet 3O 2 singulet (↑↑) + 1R (↑↓) triplet 3RO 2 1R Coût énergétique pour le 1RO (↑↓) retournement du spin: 25 2 Produit non kcal/mol; De plus collisions radicalaire intermoléculaire beaucoup plus rapides que spin-flip. Æ NON (↑↑) (↑↓) 3O 2 3RO 2 3R triplet (↑↓) + énergie (↑↑) (↑↑) + 3R (↓↓) triplet Produit radicalaire singulet 1RO 2 (↑↑) 1RO 2 (↑↑) Etat triplet 3RO2 = état excité typiquement 40-70 kcal/mol au dessus de l’état fondamental 1RO2. Energie d’activation nécessaire bien trop importante. Æ NON Energie d’activation nécessaire bien trop importante (Cf cas précédent). Réduction de l’oxygène 3O 2 (↑↑) + 1R (↑↓) 2O •2 2O •2 (↑) + 2R•+ (↑) 2O •2 2O •2 (↑) + 2R•+ (↓) 1RO 2 (↑) + 2R•+ (↑) (↑) + 2R•+ (↓) (diffusion) (↑↓) (recombinaison) Exemple avec des flavines, mais très rare (nécessite un réducteur fort pour O2) R N N H H N R N O NH + O2 N H O R N H N N O H O O H O NH N O NH + O2 OH R N N O NH N O + H2O2 Rem: Autoxydation radicalaire Initiation: 1X (↑↓) → 2X• (↓) 2 2X• (↓) + 1RH (↑↓) → 1RH (↑↓) + 2R• (↓) Propagation: 2R• (↓) + O (↑↑) → 2ROO• (↑) 2 2ROO• (↑) + 1RH (↑↓) → 1ROOH (↑↓) + 2R •(↓) Terminaison: 2R• (↓) + 2ROO• (↑) → 1ROOR (↑↓) I.3 Réactivité des formes réduites de l’oxygène triplet 2O •- (↑) 2 2O •- (↑) 2 + 1X (↑↓) → 1O22- (↑↓) + 2X•+ (↑) + 2X•+ (↓) → 1XO2 (↑↓) 2HO• (↑) + 1H-X 1X Formes très réactives (↑↓) → H2O + 2X•+ (↑) (↑↓) + 2O2•- (↑): Exemple de l’oxydation d’hydroquinones OH O + HO2- + O2OH OH k = 1.7 x 107 M-1 s-1 (facilitée par transfert de proton couplé au transfert d’électron) a) Radical OH• z1ere étape de la peroxydation de lipides O O H H 2HO• R ou OH O O H O O H O2 O O O O H H O HO O H O (↑) + R-H (↑↓) → H2O + R• (↑) zAttaque de l’ADN Mais aussi oxydation de l’extrémité Nterminale des protéines b) Peroxyde d’hydrogène H2O2 (↑↓) zCinétique lente zEn présence de traces de métal rédoxactif (Cu, Fe) les réactions de H2O2 sont très rapides: Fe2+ + H2O2 + H+ → Fe3+ + H2O + HO• Fe3+ + 1/2 H2O2 → Fe2+ + 1/2 O2 + H+ ______________________________________ 3/2 H2O2 → H2O + 1/2 O2 + HO• Espèce active I.4 Réactivité de O2 singulet z Durée de vie < 1 μsec en solution aqueuse. Peu spécifique. Obtenu par irradiation ou chimiquement: R 1O 2 O hν R 1 O2 O R 3O 2 R z Supposé être le principal agent responsable de l'effet néfaste du rayonnement UVA: O N N ADN H N 1 NH N O2 O NH O N NH2 ADN N NH2 Exemple de réaction de O2 singulet généré par photoxydation zUtilisation en biologie: Photodécontamination des produits sanguins, traitement photothérapique de cancers. zEn chimie: II. Oxygène en biologie et stress oxydatif • Air = 21% de dioxygène. • Dioxygène nécessaire aux animaux, plantes et bactéries aérobes pour la production d’énergie, métabolisme, détoxification ... Energie Glycolyse en conditions anaérobies: Glucose + 2ADP + 2Pi Æ Lactate + 2ATP + 2H2O Glycolyse aérobie: O2 est l’accepteur final d’électron: Glucose + 6O2 + 36ADP + 36Pi Æ 6CO2 + 36ATP + 6H2O Remarquez la différence d’efficacité (potentiel O2 grand) Energie II. Oxygène en biologie et stress oxydatif • Air = 21% de dioxygène. Dommages • Dioxygène nécessaire aux animaux, plantes et bactéries aérobes pour la production d’énergie, métabolisme, détoxification ... • Paradoxe: Dioxygène est aussi très toxique à toutes les formes de vie. • La vie existe car les organismes disposent de systèmes de défense (anti-oxydants) ou de réparation des dégâts oxydatifs. Défences z Radicaux libres produits naturellement en faible quantité et utiles aux organismes à dose raisonnable. z Dans des conditions normales la production est maîtrisée et adaptive II.1 Radicaux primaires et secondaires z Primaires: Espèces à proprement parler radicalaires (issues de la réduction du dioxygène triplet ou de l’oxygène singulet) z Secondaires: Radicaux formés par réaction des radicaux primaires avec des molécules biologiques. z Précurseurs: Espèces non radicalaires issues de la réduction du dioxygène (type H2O2) z Toutes ces espèces sont appelées Espèces Réactives de l’Oxygène (ROS en anglais) Radicaux primaires et précurseurs Espèces réactives de l’oxygène H2O2 RO2H ROO• NO• ONO2• O2•1O 2 RO• OH• Espèces très réactives Radicaux primaires et précurseurs II.2 Production naturelle de radicaux Electrons circulants sont très réducteurs Æ 2-5% sont perdus de la chaîne et vont réduire O2 en O2•- très toxique + énergie H2O Pyruvate O2 O2 O2•- Fonctionnement anormal Fonctionnement normal Lutte anti-infectieuse Macrophage activé: Production d’un mélange très toxique de superoxyde O2•-, OH•, H2O2 … Implique une réduction de O2 par la NADPH oxydase pour produire O2•-, puis action d’une superoxyde dimutase pour produire H2O2. Résultat: Lyse des cellules phagocytées. Phagocytose de 2 globules rouges par un macrophage OH• peut résulter d’une mauvaise régulation de la concentration en métaux cellulaires Mn+ = Cu+, Fe2+ (milieu cellulaire est plutôt réducteur) Autres sources (non naturelles) Rayonnement ionisant Rayonnement UV Pollution Cigarette 1015 radicaux (NO• et NO2•) inhalés à chaque aspiration II.3 stress oxydatif A l’état de santé : Equilibre entre les radicaux libres et/ou espèces réactives de l’oxygène (toxiques) et nos défences. Tout déséquilibre entraîne un état de stress oxydatif (agression). Protection defence ROS Dommages Le stress oxydatif est reconnu aujourd'hui comme l'explication essentielle des phénomènes du vieillissement Le stress oxydatif est un indicateur du réel état de santé. Définit un état intermédiaire, où la personne ne présentant pourtant pas encore de maladie avérée, n'est plus tout à fait en bonne santé, en quelque sorte un 'état de rupture plus ou moins passager de l'état de santé'. Cette période liée à un stress, à des contraintes nouvelles ou anormales, à un déséquilibre momentané entre agressions et défenses, expose l'individu à une agression oxydative importante, synonyme à terme de maladies, et quoiqu'il en soit d'un vieillissement accéléré. II.4 Dégâts aux cellules Attaque par les espèces réactive de l’oxygène de tous les constituants cellulaires a) Lipides b) ADN O N HN N H2N N H O N HN H2N N N H NH2 N N N N H O N HN O HN O N H H2N N N H c) Acides aminés Conséquences à long terme (maladies) Cataracte CHD Maladies Respiratoires Athéroscléroses Pb rénaux Dysfonctions hormonales Maladies de la peau Cancer Maladies inflammatoires Diabètes Obesité Infections Viellissement II.5 Défenses contre le stress oxydatif Coopération entre différents systèmes Flavonoides, Carotenoides Ubiquinol Induction de la synthèse de protéines de stockage de métaux Antioxydants Enzymes du stress oxydant Gluthation Vitamines (C, E) OH HO O O OH Ubiquinol O Vitamine E Spécificités des systèmes a) Antioxydants = E307 Vitamine E = α-Tocophérol (haut) Acide ascorbique (bas) Vitamine C E300, E301 Même molécule !!! Propriétés communes aux antioxydants Formes oxydées à 1 électrons stables O Glutathion O -O2C N H NH3+ H N CO2- -O2C -e- N H S O SH O -O2C Acide ascorbique HO HO O HO Vit E oxydée NH3+ HO O OH O -e- HO O HO O NH3+ H N CO2O Dimère non radicalaire (donc stable) S N H H N CO2- O Radical stabilisé (délocalisé) OH O O O O O O O O O Ex de cascade de réactions: Vit E Vit C Ici Vit C régénère la Vit E, mais peut aussi régénérer le glutathion ou réagir directement avec le radical LH: Lipid molecule, LOOH: Lipid peroxide, LOO+: Lipid Peroxide radical, a-Toc-OH: α-Tocopherol, a-Toc-O+: α-Tocopherol radical, GSH: Glutathione, Vitamin C+: Vitamin C radical, GS+: Glutathione radical, GSSG: Oxidized glutathione, NADPH: Reduced nicotinamide adenine dinucleotide phosphate, NADP+: Oxidized nicotinamide adenine dinucleotide phosphate. HO O +R -RH O O Vitamine E, appelée aussi α-Tocopherol, Æ bloque la peroxydation des lipides. Utilisée pour empêcher le rancissement du beurre (E 307) b) Induction de la synthèse de protéines de stockage de métaux z OH• peut résulter d’une mauvaise régulation de la concentration en métaux cellulaires: Mn+ = Cu+, Fe2+ (milieu cellulaire est plutôt réducteur) z Induction de la synthèse de: { Ferritine, transferrine pour le fer { Cerruloplasmine, albumine pour le cuivre c) Systèmes enzymatiques : Catalase, peroxydase et Superoxyde Dismutase III. Superoxyde Dismutase 2 O2•- + 2 H+ Æ H2O2 + O2 Dismutation du superoxyde En fait cette équation est une équation bilan dont les demi-réactions rédox sont: E à pH physiologique O2•- + 1 e- + 2 H+ Æ H2O2 O2•- Æ O2 + 1 e- +0.89 V -0.33 V La réaction de dismutation est donc thermodynamiquement favorable ! Æ Conditions requises pour la catalyse: Avoir une espèce (catalyseur) dont le potentiel rédox est compris entre +0.89 et 0.33 V (baisse du ΔG° des réactions élémentaires) Rem: E°(Cu2+/Cu+) aqueux = 0.34 V et E°(Fe3+/Fe2+) = 0.77 V Æ Ces deux métaux libres catalysent également la dismutation du superoxyde (moins bien que la SOD) Différentes classes de SOD: z CuZn-SOD (SOD1) dans le cytoplasme, noyau z Mn-SOD (SOD2) dans les mitochondries z CuZn-SOD (SOD3) extracellulaire (capte le superoxyde libéré par les cellules) Les CuZn-SOD sont les plus abondantes chez l’être humain z Chez les bactéries: Mn-SOD et/ou Fe-SOD (structures assez similaires) La structure des SOD varie selon leur classe Calculated rate constant, M-1sec-1 CuZnSOD MnSOD Sans enzyme pH kcat pour CuZn-SOD = 109 M-1.s-1!! La plus grande constante de vitesse du monde vivant. La réaction n’est limitée que par la diffusion du superoxyde III.1 CuZn-SOD z Dimere de MW = 2 x 16 kDa z 151 aa/monomère (bovin), 153 aa/monomère (humain) z Chaque monomère contient 1 Cu + 1 Zn Cu et Zn CuZn-SOD z Hétérobimétallique: Rôle de chacun des métaux ? Réaction catalysée de type rédox or seul Cu peut exister à 2 états rédox dans la fenêtre de potentiel accessible aux systèmes biologiques: Le cuivre est impliqué dans la réaction. z Forme active: Cu2+ ou Cu+ ? O2•- / H2O2 +0.89 V E°CuII/CuI = 0.065 vs AgCl/Ag dans SOD O2•- / O2 -0.33 V z En fait les 2 formes Cu2+ et Cu+ sont actives: O2•- / H2O2 O2•- / O2 +0.89 V CuII-SOD H2O2 -0.33 V H+ O2•- CuI-SOD O2•O2 E°CuII/CuI = 0.065 vs AgCl/Ag dans SOD Mécanisme catalytique « ping pong »: Cu2+ + O2Cu+ + O2- + 2 H+ 2 O2- + 2H+ Cu+ + O2 Cu2+ + H2O2 O2 + H2O2 Æ Un seul métal, le cuivre, est impliqué dans la catalyse Comment expliquer la constante de vitesse gigantesque?... O2O2- O2- O2- O2- O224 Å Thr 56 5Å - 10 Å + Arg 141 Glu 131 Thr 135 4Å + Cu Pas accessible au solvant Zn Attraction électrostatique du substrat !!! Monomère: IV: Zn-binding loop VII: Electrostatic loop (contient des résidus chargés dont l’Arg essentielle à l’activité) IV et VII définissent un canal entre la surface et le site actif … Conséquences de l’attraction électrostatique… z Spécificité du substrat (anion de taille convenable) z Forte accélération de l’accès au site actif: O2•circule plus rapidement dans le canal qu’en solution (barrière de la diffusion). L’accès au site n’est pas le facteur limitant. z Preuve indirecte: Diminution de la constante de vitesse lorsque la force ionique augmente Mécanisme 1ere étape CuII-SOD H2O2 H+ O2•- CuI-SOD 2eme étape O2•O2 1ere étape: Réduction de la SOD Forme oxydée NH NH H2N H2N NH2 O O H2O Cu 2+ N N Zn H2O Espèce neutre donc non retenue NH NH2 H2N NH2 Forme réduite H+ O O Cu O O 2+ N N Zn Cu + HN N Zn Réaction: Transfert d’électron sphère interne très rapide Rappel sur l’hémocyanine et la Galactose Oxydase qui fixent O2: Le cuivre catalytique est Cu(I), mais il est obligatoirement oxydé en Cu(II) pour pouvoir coordiner O22- ou O2•- Rem: Noter que l’histidine est complètement déprotonée Coordination sur Cu2+ avant réaction z L’enzyme n’est jamais saturée en conditions standards O2•- + SOD = SOD-O2•- Æ SOD réduite + O2 SOD-O2•- ne s’accumule jamais Conséquence de la réduction du cuivre: Structure des formes oxydées/réduites Reduced (Cu+) yeast CuZnSOD Æ Le cuivre se déplace de 1 Ǻ suite à la protonation de l’His Oxidized (Cu2+) human CuZnSOD 6.2 Ǻ Changement de géométrie: Æ Cu(II) initial adopte sa géométrie préférentielle (pentacoordiné en bipy trigonale) Æ Le Cu(I) adopte sa géométrie préférentielle qui est tricoordiné trigonale Rem: Le Cu(I) est dans la même géométrie que dans l’hémocyanine (3 His coordinées) 2eme étape: Oxydation de la SOD Espèce neutre donc non retenue Forme réduite NH H2N H2N NH2 O O Cu NH NH HN N Zn NH2 H2O H+ O O Cu + H2N NH2 H H2O +H N N Zn Cu O O H Forme oxydée 2+ N N Zn Réaction: Transfert d’électron très rapide Rappel sur l’hémocyanine et la Galactose Oxydase qui fixent O2: Le cuivre catalytique est Cu(I), mais il est obligatoirement oxydé en Cu(II) pour pouvoir coordiner O22- ou O2•- O2•- n’est pas fixé par Cu+, il est simplement maintenu près du Cu+ par liaisons H avec l’Arg et l’His (pour qu’il y ait transfert d’électron) Rôle du zinc ? z Important dans la 2eme étape i.e. réoxydation du Cu(I), c’est-à-dire la réduction du superoxyde. z Structural: 1. Orienterait l’imidazole, qui coordine alors le Cu(II) 2. Imidazole orienterait l’hydroperoxyde et l’empêcherait de coordiner fortement (départ facilité de H2O2) NH H2N NH2 H H2O Cu O O H 2+ N N Zn III.2 Autres SOD: FeSOD et MnSOD z Fe: bactéries, chloroplastes, et peut être chez les eucaryotes z Mn: bactéries, mitochondries z Rôle: Mn: protection de l’ADN spécifiquement, Fe plutôt protection du stress environnemental. z Fe-SOD: moins sensible à l’inactivation par le peroxyde que les MnSOD z Dimères (pro-) ou tétramères (eucaryotes) z Monomère = 22 kDa pour Fe-SOD z Quelques organismes peuvent utiliser indifféremment le fer ou le manganèse dans une SOD: cambialistiques (cas particuliers) Fe-SOD et Mn-SOD très proches d’un point de vue structural Chez E. Coli 40 % d’homologies de séquence, et structure tridimensionnelle similaire (A) Dimer structure of FeSOD T.elongatus. (B) Monomeric subunit of FeSOD (C) Dimer structure of MnSOD Anabaena sp. (D) Monomeric MnSOD. Structure du site actif des Fe-SOD et Mn-SOD Æ Un métal par sous-unité, par opposition aux CuZnSOD Site actif de la Mn(III)SOD d’E.coli Une sous unité du dimère de FeSOD z Coordination par 3 His et un Asp. 3eme ligand: OH- (dur) pour M3+, H2O (un peu moins dur) pour M2+ z Sites actifs identiques (1ere sphère de coordination) que le métal soit Mn ou Fe z Métal inaccessible directement au solvant (doit emprunter un tunnel) z Site actif des Fe-SOD entouré d’une couche de résidus aromatiques: Protection de la protéine vis-à-vis des O2•Réaction: Ar + O2•- Æ Ar•+ + O22- (protons omis) Ar•+ par son caractère aromatique aura une durée de vie suffisante pour que sa réduction soit possible par un second équivalent de substrat : Ar•+ + O2•- Æ Ar + O2 Catalyse par les Fe ou Mn-SOD Forme oxydée Mécanisme de type « ping-pong » Forme réduite Etape 1: Réduction à un électron du métal de la SODox Etape 2: Oxydation à un électron du métal de la SODred Catalyse par les Fe-SOD et Mn-SOD Transfert de proton couplé au transfert d’électron, eau = base O Liaisons H en vert O C N H H O H O H His MII His O O His O2O O H His H O MII His O H+ O H O O O His MIII His His His H2O2 H H HN N O M N N H O H O N NH Catalyse par les Fe-SOD et Mn-SOD - Libération de H2O2 est limitante comme la protonation - Fe-SOD inactivée à pH 9, soit pH ≈ pKa(Tyr) et pKa(hydroxyde lié) par rupture des réseaux de liaison H et l’impossibilité de transférer des protons au site actif. O C N H H O H H HN N O M N N H O H O N NH Comment expliquer que Fe-SOD et MnSOD travaillent au même potentiel? z Couple M(III)/M(II) : Fe(H2O)6 = 0.77 V Mn(H2O)6 = 1.51 V z Potentiel des SOD ≈ 0 – 0.3 V (Mn ou Fe!) z Comment expliquer cette similitude ? Site actif de la Mn(III)SOD d’E.coli Sites actifs identiques Une sous unité du dimère de FeSOD Comment expliquer que Fe-SOD et MnSOD travaillent au même potentiel? Similitude liée à l’énergie associée à la réaction : M3+--OH- + e- + H+ Æ M2+--OH2 et donc au transfert de proton couplé au transfert d’électron (réseau de liaisons H) La mutation de ce résidu conservé dans la Fe-SOD augmente le potentiel (+600 mV pour le mutant Glu) Différence entre Fe et Mn? Conséquence du remplacement de Fe par Mn: Malgré que l’environnement soit identique, Fe(Mn)SOD* est inactive. Idem lorsque Mn est remplacé par Fe dans les Mn-SOD FeSOD (blanc), Fe(Mn)SOD (gris) [+ mutants Q69H-FeSOD (vert) et Q69E-FeSOD (jaune)] *Fe(Mn)SOD: Fe-SOD ou Fe est remplacé par Mn Explication: Potentiels de travail Potentiel idéal Mn-SOD Fe-SOD Fer Fe-SOD Fe(Mn)-SOD Manganese Mn-SOD Mn(Fe)-SOD Sauf pour les SOD cambialistiques Fe remplacé par Mn et vice-versa IV. Peroxydases et catalases z Protéines à fer héminique z Site actif proche de l’hémoglobine ou des cytochromes z Réaction primaire avec H2O2 dans les 2 cas z Réaction globale différente: {Peroxydase: AH2 + H2O2 Æ A + 2 H2O {Catalase: 2 H2O2 Æ 2 H2O + O2 z Il existe des catalases-peroxydases chez les procaryotes et les eucaryotes inférieurs. IV. 1 Catalase z Réaction: 2 H2O2 → O2 + 2H2O (dismutation de H2O2) kcat jusqu’à 40 000 000 M-1.s-1 z Chez tous les pro- et eucaryotes aérobes, et aussi certains anaérobes facultatifs. z Cette enzyme est utilisée pour l'identification des bactéries par mise en contact d’une colonie avec H2O2. L’effervescence (dégagement de O2) signale la présence d'une catalase. catalase empoisonnée catalase active Localisation chez l’humain: z Dans le cytosol, mitochondries, mais surtout dans des peroxysomes z ≈ taille lysosomes, entourés d’une membrane, contiennent une multitude d’enzymes impliquées dans l’oxydation d’acides gras (foie) Thermodynamique de la réaction Réaction catalysée: H2O2 Æ 2 H2O + O2 Demi-réactions rédox: H2O2 Æ H2O: Réduction à 2 électrons H2O2 Æ O2: Oxydation à 2 électrons H2O2 / H2O O2 / H2O2 +1.82 V E° (NHE) : O2 / O2•- = -0.33 V O2•- / H2O2 = 0.89 V O2 / H2O2 = 0.28 V H2O2 / H2O = 1.82 V Æ La réaction bilan est favorable, mais lente 0.28 V Suffisamment stable pour être stocké Structure générale z Tétramères dont chaque monomère est α/β z Chaque monomère : ≈ 500 amino-acides et un hème (site actif) z La plupart des catalases ont un hème b comme groupement prosthétique; Quelques catalases bactériennes et fongiques contiennent un hème d z Existence d’un domaine de fixation de NAD(P)H à 20 Ǻ de l’hème b d Accessibilité au site actif Canal de 20 Ǻ de long hème Protéine en coupe Structure du site actif (conservé) z Globalement structure proche de celle de l’hémoglobine/myoglobine SAUF le résidu proximal Hy dro Ser99 ph o Poche hydrophobe pour gaz be Distal Trop loin pour coordination Proximal Arg339 Micrococcus lysodeikticus catalase Hème dans l’hémoglobine/myoglobine Mécanisme catalytique 2 H2O2 Æ 2 H2O + O2 Red Ox-O Type « Ping Pong »: Alcools aliphatiques peuvent réagir aussi Ces 3 résidus sont essentiels (quand mutés perte totale d’activité): Impliqués dans la catalyse Mécanisme catalytique: Rappels sur la fixation du dioxygène par la myoglobine N H2O N Fe(II) (hs) HN Fe N O2 H2O N N H N H N N HN O2 H2O N H N O O N N Fe(II) O Fe N HN δ ≈ 0.5 mm/s O N N Fe(II) Fe N HN N N Fe(II) HN O O O O Fe N N Fe N N N HN HN Fe(III)-O2•(bs) Différences entre hémoglobine et catalase Composé I Ox-O Forme active = Fe(III) hs N Fe N O Catalase Stabilisation du fer(III) par compensation de charge Æ Domaine d’existence de Fe(III) augmente Æ E(FeIII/II) ↓ N Fe N N N H Globine O NH Pas de δ- sur l’His: Stabilisation du Fer(III) moins importante: E(FeIII/II) ↑ Donc: z Etat d’oxydation du fer avant réaction: +II dans l’hémoglobine +III dans les peroxydases z Substrat: Dioxygène dans l’hémoglobine Forme réduite du dioxygène (H2O2) dans les peroxydases Degré d’oxydation Æ spécificité pour O2 ou H2O2 Pourquoi ? O2 doit être « activé » pour être utilisé (fixé). Cette activation est une réduction par le métal (qui est donc à bas degré d’oxydation). Une simple déprotonation (par l’His distale) suffit à fixer H2O2 (sous forme HO2-, O dur comme Fe(III)). Réaction de type hémoglobine dans la Catalase ? RCO3H + catalase Æ RCO2H + Composé Composé I Après addition de peracide ? ≈ Cyt P450 (rappel: thiolate proximal) δ = 0.07 mm/s ΔEQ = 1.47 mm/s δ= 0.03 mm/s ΔEQ = 2.29 mm/s δ≈ 0.5 mm/s pour hémoglobine Æ FeIV-OH Catalase Æ FeIV=O diamagnétique Composé I 1ere étape: Mécanisme de formation du composé I Asn133 participe aussi à la fixation du substrat (non montré) Réduction de H2O2 Composé I Modèle de la fixation du substrat Réseau de liaisons H pour maintenir le substrat en place Rôle = maintenir le substrat Structure RX d’un complexe cyt c peroxydase oxydé avec H2O2 (attention H2O2 ne peut pas réduire le composé I de la cyt c peroxydase ≠ catalase) 2eme étape: Régénération de l’état initial zOxydation de H2O2 par le composé I (FeIVporph•) zConduit à du fer(III): Réduction directe à 2 électrons de l’hème Composé I z Existence d’un domaine de fixation de NAD(P)H à 20 Ǻ de l’hème z Dans certaines conditions (substrat précurseur de radical de petite taille), absence de NADPH un composé II (FeIV-porph) peut être vu. En présence de NADPH il est non observé z Il semblerait que le NADPH empêche cet intermédiaire de se former. De plus la poche hydrophobe stabiliserait la porph• et limiterait l’accès au site (effet stérique) IV.2 Peroxydases z Nombreuses et fonctions pas très bien comprises, se trouvent dans pro- et eucaryotes (30 isoenzymes dans le radis noir) z AH2 + H2O2 Æ A + 2 H2O z Réaction en 2 temps: { Réduction de H2O2 (comme la catalase) { Oxydation d’un substrat AH2 (≠ catalase) OH O AH2 = gaïacol (incolore sous forme réduite) O -O2C N H H N O SH AH2 = glutathion NH3+ CO2- HO HO O HO O OH AH2 = acide ascorbique Jaunissement des légumes en présence de H2O2 et gaïacol (coloré sous forme oxydée) Structure de la peroxydase de radis noir (la plus connue) Hème protégé, accès solvant uniquement par un côté de l’hème Structure du site actif z L'hème et le substrat se trouvent dans une poche hydrophobe (sauf His distale/proximale). z FeIII établit 6 liaisons de coordinence: { 4 N d’une protoporphyrine IX (idem hémoglobine) { 1 N de l’His proximale { 1 OH2 (champ faible) Æ Fer haut spin z Trp dans la poche autour de l’hème z His 42 (distale) située est trop loin pour établir la sixième coordinence. Fortes homologies Ascorbate peroxydase Horseradish peroxydase Hémoglobine Forme active: Fe(III) ou Fe(II)? N Fe N δ- N N H O Peroxydase Stabilisation du fer(III) par compensation de charge O N Fe N Globine N N H O NH Pas de δ- sur l’His: Stabilisation du Fer(III) moins importante: E(FeIII/II) ↑ Effet de seconde sphère de coordination = Comme pour les catalases E(FeIII/II) ↓ et la forme active est Fe(III) E(FeIII/II) = 0.170 V (hémoglobine) E(FeIII/II) = 0.046 V (myoglobine) E(FeIII/II) = -0.220 V (HRP) Mécanisme catalytique z H2O2 est attiré dans la zone polaire de la crevasse au voisinage de His 42, Arg 38 et du FeIII z His 42, Arg 38 et His 170 sont conservés dans les différentes peroxydases z La mutation de His 42 diminue toujours l'affinité de l'enzyme pour H2O2 et ralentit la réaction. z La mutation de Arg 38 (polaire) par Leu (apolaire) diminue également l'affinité de l'enzyme pour H2O2 et surtout pour le 2ème substrat. Hème protégé, accès solvant uniquement par un côté de l’hème Accès H2O2 z Déplacement des molécules d'eau distales z Fixation du peroxyde sur le centre métallique et déprotonation par H42 z La mutation de Asn 70 en Val diminue Vmax de 90%: Une liaison hydrogène ne peut s'établir entre Val 70 et His 42. Cette perte diminuerait la réactivité de His 42 et changerait sa position dans l'espace. 2 molécules d’eau Asn70 Asn70 NH2 NH2 O O H His42 N H NH His42 N N H OOH Fe3+ H OOH Fe3+ 1ere étape commune aux catalases et peroxydases z Réaction: formation d'eau et d'un hème radical FeIV=O (métal basspin) z FeIV=O très oxydant: E(composéI/composéII) = 0.90 V, E(composéII/composéIII) = 0.87 V z Rem: Peroxydase à Fer: Coupure hétérolytique z Fe2+ en solution (Fenton): Coupure homolytique de la liaison O-O. Génération de radicaux OH• très toxiques Asn70 Asn70 NH2 O NH2 O H NH His42 N H O OH Fe3+ H HN NH2 N H Arg38 His42 N N H OH O Fe 4+ The catalytic pathway of horseradish peroxidase at high resolution, G. I. Berglund et al., Nature 417, pp. 463-468 (2002) z Le 2ème substrat intervient. Chez la Glutathion peroxydase il s’agit du glutathion, chez l’ascorbate peroxydase l’ascorbate, la peroxydase de radis noir une multitude de substrats … etc … z H2O2 peut aller jusqu’au site actif, mais pas les substrats organiques z Ces substrats restent à l’extérieur (oxydation sphère externe) Asn70 NH2 O H HN NH2 N H Arg38 His42 N N H OH O Fe 4+ OH O Produit de réaction avec le 2eme substrat: Substrat O -O2C N H Produit O NH3+ H N CO2- -O2C N H O SH S O GSH (glutathion) -O2C Glutathion Peroxydase: 2 GSH + H2O2 → GSSG + 2 H2O 2 GSH + ROOH → GSSG + ROH + H2O O S O O OH Acide ascorbique H N CO2- O GSSG (glutathion oxydé) La Glutathion Réductase permet de repasser à GSH HO HO HO CO2- N H NH3+ Ascorbate Peroxydase: 2Asc + H2O2 → 2Asc• + 2 H2O HO NH3+ H N HO O HO O OH Asc• Mécanisme de réduction: 2 électrons transférés simultanément (catalase) ou par étapes? O -O2C N H NH3+ H N O CO2- -O2C N H O SH NH3+ H N CO2- O SH O FeIV O FeIII O FeIV O FeIV O -O2C N H NH3+ H N S O CO2- -O2C N H O O -O2C S O -O2C NH3+ CO2O NH3+ H N N H NH3+ H N S CO2O Ex: Asc peroxydase S N H + H2O Intermédiaire porphyrine FeIV=O non radicalaire H N CO2- O Ex: Glutathion peroxydase Mécanisme de réduction (HRP) Asn70 NH2 Asn70 O H H2N NH2 N H Arg38 O His42 O N H OH O Fe 4+ H2N H2N O O O O O N H H H O His42 N N H O Fe 4+ N H O NH2 Arg38 HO Asn70 O O O O HO O O O O H2N O O O O H2N N H Arg38 NH2 H H H O H His42 N Etat initial N H O Fe 4+ O O O O + H2O Rôle de l’Arg: Ascorbate peroxydase HO HO O HO O Asn70 OH O O O O O H2N H2N N H Arg38 NH2 H H H O H His42 N N O Fe 4+ Modélisation du site de fixation du substrat (ascorbate peroxydase) et mécanisme catalytique proposé (horseradish peroxydase): Remarquer le rôle primordial de l’arginine dans les 2 cas malgré que le substrat soit différent e- Cyt c peroxydase Un cas particulier Réaction: 2 Cyt c red + H2O2 → 2 Cyt c ox + 2 H2O Transfert d’électrons à l’hème ferreux du Cyt c. Dans la chaîne respiratoire, mais transfert aussi des électrons au Cyt b5, sulfite oxydase (animaux), cyt c peroxydase (levures)… Ascorbate peroxydase Cyt c peroxydase Un tryptophane (W191) est près du centre héminique Cyt c peroxydase 2 H2O H2O2 Le radical est généré non pas sur la porphyrine mais sur ce Tryptophane (W191) !!! Cyt c peroxydase Respiration Raison ? Il semblerait que l’équivalent radical Trp• soit plus près de la surface en contact avec le Cyt c = Transfert d’électron plus rapide au cytochrome soluble.