FORMER OU… INFORMER! Plusieurs systèmes de formation actuellement offerts aux apprenants ne sont souvent que des systèmes d’information. On croit former alors qu’on ne fait qu’informer… Pas étonnant qu’on obtienne souvent des résultats mitigés. Il existe au moins deux conditions essentielles pour que la formation ait lieu : • il faut que l’information soit mise à la disposition de l’apprenant, et… • il faut que l’apprenant interagisse avec l’information, qu’il la manipule et la travaille pour la faire sienne, pour la transformer en connaissances. Habituellement, seule la première condition est remplie; pour que la seconde le soit, il faut créer un environnement propice au traitement de l’information. C’est l’environnement d’apprentissage. Voici un exemple. Un expert exprime, de façon logique, ses connaissances sur la loi de l’offre et de la demande. Parce que ses connaissances sont clairement exprimées, il croit que les apprenants… apprennent! Pas forcément, parce qu’une « connaissance » exprimée par une personne n’est qu’une « information » pour l’interlocuteur. Il reste tout un travail à faire pour que cette « information » soit intégrée dans la représentation cognitive de l’interlocuteur et pour qu’elle trouve sa place parmi les autres connaissances qu’il possède déjà. C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C C CC C C C C C C C C CC C I I I I I I I I I I Traitement cognitif Autrement dit, une connaissance donnée est personnelle et elle n’existe que dans la représentation mentale d’une personne. La connaissance « offre VS demande » n’a pas la même représentation pour un consommateur et pour un expert. Pour que la représentation du consommateur s’approche de celle de l’expert, il faut qu’un travail ait lieu : c’est l’apprentissage. Dès lors, pour provoquer l’apprentissage il ne suffit pas de communiquer des connaissances, il faut offrir un environnement qui permette à l’apprenant de jongler avec les connaissances. Plutôt que de décrire la Loi de l’offre et de la demande en espérant que l’apprenant en saisisse toutes les nuances, il serait plus efficace d’offrir une simulation où l’apprenant manipule les variables et en observe les conséquences. Ainsi se construira la connaissance… C’est bien connu : on retient 10% de ce que l’on entend et 90% de ce que l’on fait. Il vaudrait mieux cesser de dire et… laisser apprendre! La transfusion des connaissances, c’est un mythe! Françoise Crevier, Ph.D. ÉduGénie inc. www.edugenie.com