IX. ENVIRONNEMENT

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ENVIRONNEMENT
IX. ENVIRONNEMENT
Notre planète est mal nommée puisque sa surface est recouverte à 71% par les océans et 29%
par les terres.
La salinité des océans et mers de notre planète est en moyenne de 35 gr/l de sels dissous avec
des minima de 20 gr/l en Mer Baltique et des maxima de 40 gr/l en Mer Rouge.
Quelques définitions :
• benthique
: êtres évoluant près du fond ou sur le fond
• pélagique
: êtres évoluant en pleine eau
• plancton
: organismes vivant au sein des masses océaniques, se laissant portés
par les courants (Ils sont à la base de la chaîne alimentaire).
• phytoplanctons : organismes végétaux du plancton
• zooplancton
: organismes animal du plancton.
• necton
: êtres pouvant se déplacer en nageant (par opposition à plancton).
• sciaphile
: animaux se protégeant de la lumière. S’abritent dans des grottes, des
failles …
• homochromie
: adaptation de la coloration d’un animal à son milieu
• symbiose
: association obligatoire entre deux organismes vivants (symbiote dans
hôte)
• mutualisme
: association qui profite aux deux partenaires
• commensalisme : association de différents organismes, profitable pour l'une d'elle et
sans danger pour les autres
• endémique
: espèce vivant dans une aire géographique restreinte donnée
• marée
: variation du niveau de la mer provoqué par l'attraction des astres (lune
et soleil principalement). Elle peut atteindre 13m au Mont St-Michel.
Thierry GOMILA
126
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ENVIRONNEMENT
1 - Classification des espèces
Devant la multitude d'êtres vivants qui l'entourent, l'homme a très tôt cherché à classer (on dit
"classifier") les différentes espèces animales et végétales dans un système où les formes les
plus ressemblantes occuperaient un même groupe. De nombreux systèmes de classification
ont été adoptés avec plus ou moins de bonheur. Le système de classification utilisé
actuellement est dû à Linné et date de 1738.
Exemple de classification
L’ange empereur
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
REGNE
EMBRANCHEMENT
SUPER-CLASSE
CLASSE
SOUS-CLASSE
SUPER-ORDRE
ORDRE
FAMILLE
SOUS-FAMILLE
GENRE
ESPECE
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
:
Animal
Vertébrés
Poissons
Osteichthyens
Actinoptérygiens
Téléostéens
Perciformes
Pomacanthidae
Pomacanthinae
Pomacanthus
imperator
En clair
En pratique
Construction
c'est la notion de base. On
désigne ainsi l'ensemble des
individus
pouvant
se
reproduire entre eux
ce sont des individus qui ont
la même allure en raison
d'une forte parenté.
un "air de famille" très
marqué.
les individus sont souvent très
ressemblants.
le nom scientifique est
composé de deux noms
latins (genre et espèce)
ORDRE
parenté
parfois
peu
observable de prime abord.
l'emploi est fréquent même si
le mot est peu utilisé. C'est le
groupe le plus fin auquel on
peut rattacher une espèce.
CLASSE
les
allures
diverses; la
sous-jacente,
apparente.
la classe situe bien le type de
constitution
d'une
espèce
(mammifères, étoiles de mer,
gastéropodes,
crustacés,
algues brunes)
notion
indispensable,
primordiale, mais insuffisante.
ESPECE
GENRE
FAMILLE,
SOUS-FAMILLE,
SUPERFAMILLE
EMBRANCHEMENT il
REGNE
Thierry GOMILA
sont
très
parenté est
en
partie
existe
une
parenté
profonde qui remonte aux
premiers âges de l'embryon.
il existe des similitudes au
stade de l'oeuf, de la cellule,
de la reproduction.
désignation par un nom
latin.
ce terme a un sens précis, il
ne doit être employé qu'à bon
escient.
les terminaisons sont
standardisées :
- idés (animaux,
protozoaires)
- acées (plantes, algues)
- inées (sous-familles);
- oïdes (super-familles).
on trouve assez souvent
une terminaison identique
au sein d'un même groupe:
- aires (animaux),
- ales (plantes),
...
notion commode dans un
exposé
d'ensemble
ou
d'écologie depuis l'éclatement
des deux règnes animal et
végétal en cinq règnes.
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ENVIRONNEMENT
Voir « Arbre phylogénétique détaillé de la vie marine » en annexes page A33.
Thierry GOMILA
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2 - Les végétaux
Les végétaux sont divisés en plusieurs groupes. On distingue :
• les algues, les champignons et les lichens qui forment le groupe des Thallophytes.
• les mousses (Bryophytes)
• les fougères (Ptérydophytes)
• les plantes qui produisent des fleurs et des graines (Spermatophytes)
Les algues constituent l'essentiel des végétaux marins. Les Spermatophytes sont représentés
en milieu marin par quelques espèces qui constituent les phanérogames marines.
a - Les algues
Les algues sont dépourvues de racines, de tige, de feuilles ou de fleurs. L'ensemble du végétal
porte le nom de thalle. A la différence des champignons, qui sont aussi des thallophytes, les
algues possèdent des pigments chlorophylliens leur permettant d'effectuer la photosynthèse.
Cette caractéristique explique leur présence dans les faibles profondeurs. Les algues
disparaissent à peu près vers 40 mètres.
La plupart des algues visibles sont benthiques, c'est
à dire fixées au substrat. D'autres espèces sont
pélagiques et flottent au gré des courants constituant
le phytoplancton, élément primordiale de la chaîne
alimentaire.
Certaines algues, comme les sargasses, sont d'abord
fixées puis, arrachées par les cyclones de la mer des
Caraïbes continuent à se développer au large ou
elles perdent leur système de fixation et constituent
de grands amas flottants dotés d'une faune originale
Ce sont les pigments chlorophylliens ou non, présents dans leurs tissus, qui permettent de
classer les algues en groupes, plus ou moins homogènes :
• les algues bleues (cyanophycées),
• les algues vertes (chlorophycées) : Ces algues sont les seules à ne posséder que des
pigments chlorophylliens qui leur confèrent leur couleur verte (ulves, codium, caulerpa).
Famille
Genre
ulva lactuca
Ulvaceae
enteromorpha
lingulata
neomeris
annulata
Dasycladaceae
acetabularia
crenulata
Thierry GOMILA
Description
Photo
appelée ulve ou encore " laitue de mer " se
présente sous la forme de grandes feuilles
minces.
appelée enteromorphe, se présente sous la
forme d'étroits rubans creux. Elle vit près du
rivage. Sa taille peut atteindre 75mm. La
surabondance de ces algues sur les côtes est
un signe de pollution du milieu marin.
de petite taille (longueur de 25mm et 2mm de
diamètre). La partie principale de la plante est
calcifiée, blanchâtre. Elle vit fixée sur les
rochers.
ressemble à un minuscule champignon
constitué par un pied grêle surmonté d'un petit
chapeau. Elle vit sur les rochers ou sur les
débris de coquilles ou de coraux.
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Valoniceae
valonia
ventricosa
dictyosphaeria
cavernosa
caulerpa
sertularioides
Caulerpaceae
caulerpa
racemosa
caulerpa
prolifera
caulerpa
cupressoides
avrainvillea
nigricans
udotea
flabellum
Cordiaceae
penicillus
capitatus
rhipocephalus
phoenix
Halimeda
halimeda
opuntia
halimeda
incrassata
ENVIRONNEMENT
est presque sphérique et forme une espèce de
bulle remplie d'eau. On la rencontre
essentiellement dans les anfractuosités des
rochers.
ressemble à la précédente, mais en plus
charnue et rugueuse.
ressemblent à des plumes d'oiseaux. Elle se
développe sur des substrats meubles et parfois
même sur la vase.
" appelé caviar de mer "en forme de grappes
de raisins, vit indifféremment sur la roche ou le
sable.
est composé d'une petite tige surmontée de
grandes feuilles.
dont les " feuilles " sont dentelées.
a une tige qui peur atteindre 150mm. de
hauteur et les feuilles ont entre 60 et 80mm. de
largeur.
est ramifiée, porte une fronde élargie en feuille
arrondie.
est plus commune sur les fonds de sable et de
lagon. La tige est grande (30-100mm),
calcifiée, surmontée d'une tête (20 à 30mm)
vert pâle qui ressemble à une petite brosse.
Elle est souvent mélangée aux herbiers de
phanérogames.
ressemble au penicillus, sauf que les filaments
de la tête ne sont pas séparés mais fusionnés
en petites plaques. L'espèce est en général
moins abondante que la précédente.
thalle constitué de petites pièces calcifiées
appelées articles. A des articles aplatis,
incrustés de calcaire.
les articles se groupent en forme d'éventail. On
rencontre cette espèce sur des fonds sableux.
•
les algues rouges (rhodophycées) : Leur couleur est due à la présence de pigments
roses qui masquent les chlorophylles. Ces pigments permettent à la plante de capter les
radiations bleues et violettes, seules présentes en profondeur, ce qui permet à certaines
de ces algues de vivre jusqu'à 60 mètres (porphyra, chondrus, palmaria).
Famille
Genre
Description
Photo
liagora
Helminthocladiaceae
farinosa
Chaetanglaceae
galaxaura
marginata
Rhodomeliaceae
acanthophora
spicifera
Thierry GOMILA
le thalle est gélatineux. Les plantes sont en
touffes, entièrement calcifiées, sauf la partie
supérieure qui est composée de filaments
souples.
les jeunes plants sont rouges et en vieillissant
deviennent grisâtres et ternes sous l'effet de la
calcification. Leur taille varie entre 50 et 140mm.
les plantes sont grandes ( 250 mm. ) aux
branches
éparses
et
quelque
peu
buissonnantes.
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ENVIRONNEMENT
•
les algues brunes (phéophycées) : Elles sont en général de grande taille, leur coloration
brune est due à la présence de pigments marrons qui masquent les chlorophylles
(laminaires, fucus, sargasses, macrocystis).
Famille
Genre
Description
Photo
dictyota
dichotoma
Dictyotaceae
padina
sanctuaecrucis
pocokielle
variegata
sargassum
filipendula
Sargassaceae
turbinaria
turbinata
le thalle a la forme de deux lames aplaties
terminées par des ramifications, divisées en
deux parties égales. Elles vivent soit
directement accrochées aux rochers, soit sur
d'autres algues.
a une forme singulière en cornets. Elle s'orne
de lignes concentriques.
la taille varie entre 30 et 80 mm, constituée de
feuilles en forme de reins.
la taille des feuilles varie entre 5 et 8 mm. de
largeur et 20 à 80 mm. de longueur.
se rencontre dans les zones battues par les
vagues de la côte atlantique. Sa longueur peut
dépasser 300 mm.
b - Les Spermatophytes
Il s'agit là de plantes véritables avec racines, feuilles, fleurs et fruits. Issues vraisemblablement
de plantes terrestres qui se sont adaptées à la vie sous-marine.
Très utile à la fois pour leur capacité de production d'oxygène,
pour l'abri qu'elles offrent aux alevins et aux petits animaux
marins, les posidonies contribuent également au maintien du sol
marin, grâce à leur réseau serré de racines.
halophila baillonis : les rhizomes sont minces, portent des petites feuilles ovales spatulées qui sont
regroupées deux par deux. Elle pousse dans des fonds calmes, vaseux, entre 5 et 40m.
thalassia testudinum : appelée encore "herbe à tortue". Les feuilles sont
plates, 14 à 18 mm de largeur, 300 mm de longueur. Les fleurs sont larges,
blanc-verdâtre à rose-pâle et produisent des graines. Ces fleurs ressemblent à
celle du lis. Elles disséminent leur pollen dans les courants, comme le font les
plantes terrestres, avec le vent. Les racines sont enfoncées de plusieurs
mètres dans les sédiments. Ces plantes forment de grands herbiers, dans des
zones abritées, entre 0 et 5 m. Les individus mâles et femelles sont séparés.
Ces herbiers à thalassia ont une importance écologique considérable. Ils
produisent une énorme quantité de matière végétale qui représente une
source de nourriture importante pour de nombreux animaux marins. Sur les
feuilles sont installés des animaux et algues épiphytes qui servent de
nourriture à de nombreux organismes. Par ailleurs, certaines espèces
animales viennent se reproduire dans ces herbiers qui constituent un abri pour
les jeunes.
syringodium filiforme : les feuilles sont rondes, minces, effilées et
peuvent atteindre une longueur de 350mm. Les fleurs et les fruits
sont de petite taille. Les racines sont enfoncées dans les sédiments
de quelques centimètres. L'espèce constitue des herbiers entre 0 et
20m. Dans les Antilles, les herbiers à syringodium sont
caractéristiques des fonds de sable des côtes Atlantiques.
Thierry GOMILA
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ENVIRONNEMENT
3 - Les animaux
Tout au bas de l'échelle zoologique se trouvent placés des animaux très primitifs dont la
structure est basée sur l'existence de deux feuillets cellulaires seulement (diploblastiques). Ce
sont les éponges et les cnidaires (coraux, gorgones, anémones de mer et méduses).
Au delà, tous les animaux sont organisés à partir de trois feuillets cellulaires distincts
(triploblastiques ou bilatériens).. Les plus primitifs sont les vers. A partir de là, l'évolution s'est
faite dans trois directions :
• une lignée d'animaux qui possèdent un squelette externe (carapace, coquille) et une
moelle épinière en position ventrale. Il s'agit des mollusques, des crustacés et des
insectes.
• une lignée d'animaux avec un squelette interne et une moelle épinière en position
dorsale. Ce sont les vertébrés (poissons, batraciens, reptiles, oiseaux et mammifères).
• un petit groupe d'animaux avec un squelette externe et un système nerveux peu
développé et situé sous la peau. Il s'agit des échinodermes (oursins, étoiles de mer,
holothuries, etc…)
Les vertébrés ont eu un certain succès puisque la lignée a donné naissance à l'homme. Enfin,
les invertébrés (appelés ainsi par rapport aux vertébrés) regroupent la grande majorité des
animaux puisque sur un million d'espèces animales connues, 90 % sont des invertébrés.
a - Les éponges
Encore considérées au début du siècle comme appartenant au règne végétal, les éponges
figurent parmi les animaux les plus primitifs. Présentes dans toutes les mers et à toutes les
profondeurs, on les trouve également, quoique en plus petit nombre, dans les eaux douces.
Les éponges nous sont bien connues par le squelette corné de quelques espèces que l'homme
utilise depuis des millénaires comme éponge de toilette. Ce sont les plus primitifs des animaux
pluricellulaires. On en connaît environ 5 000 espèces.
Il existe trois grands groupes d’éponge :
• Les éponges calcaires ou calcisponges, dont les spicules sont constitués de carbonate
de chaux.
• Les éponges siliceuses ou demosponges, spicules siliceux ou formés de fibre de
spongine, matière souple et résistante, voisine de la soie.
• Les éponges de verre ou hexactinellides pourvues de spicules siliceux à trois axes,
vivent dans les grands fonds et échappent à l'observation du plongeur.
Dans sa forme la plus simple, l'éponge
ressemble à une outre fixée au substrat par le
fond, et l'ouverture dirigée vers le haut. La
paroi extérieure est perforée de nombreux
petits trous, les ostioles, qui débouchent dans
la cavité intérieure.
Cette cavité est tapissée de milliers de
cellules (les choanocytes: cytes cellules;
choano à collerette) munies d'un fouet ou
flagelle, dont le mouvement incessant
provoque la naissance d'un courant d'eau (15
cm/s).
Thierry GOMILA
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Celui-ci arrive par les ostioles
et
ressort
par
l'orifice
supérieur,
l'oscule,
les
particules et les animaux
microscopiques dont elle est
chargée sont prélevés au
passage par les cellules
cillées. Les éponges sont des
animaux
filtreurs.
Une
éponge filtre son propre
volume d'eau en 10 à 30
secondes.
Trois
formes
principales
suivant la complexité de
l'organisation:
l'ascon
le
sycon et le leucon.
ENVIRONNEMENT
oscule
oscule
ectoderme
Mésoglé
eau
ostiole
eau
endoderme
+
choamocytes
Ascon
cavité gastrale
ostiole
Atrium
eau
Ascon
oscule
Sycon
canal exhalant
canal inhalant
corbeilles vibratiles
eau
Leucon
Habitant les
grand fonds
Thierry GOMILA
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ENVIRONNEMENT
xetospongia muta est certainement l'éponge la plus connue des
plongeurs. Elle forme de vastes cratères qui peuvent atteindre deux
mètres de haut. Sa couleur extérieure est brun violacé. Son squelette
de spongine est renforcé par des baguettes de silice qui lui donnent
sa texture rigide. Le jeu, qui consiste pour le plongeur à s'asseoir
dedans, est à proscrire. En effet, cet exercice occasionne
inévitablement des blessures à l'animal, portes ouvertes à des
infections bactériennes qui risquent de détruire l'éponge.
neofibularia nolitangere est de forme assez variable, le
plus souvent en groupe de gros tubes irréguliers, à parois
épaisses, ou massives et arrondies avec plusieurs
grandes ouvertures. Elle peut atteindre 1 m. de diamètre.
La couleur est brun-violacé et la chair d'un blanc jaunâtre
est assez friable. Quelques minutes après l'avoir touché
apparaissent des démangeaisons violentes qui peuvent
durer plusieurs jours.
tedania ignis est massive ou encroutante. La couleur est
rouge ou orange vif. Sa consistance est molle. Son contact
produit également des irritations cutanées, cependant moins
importantes que celles causées par l'espèce précédente.
Dysidea avara (Eponge cheminée rose)
Eponge encroûtante, cornée à corps massif développant de
nombreux lobes, généralement tubulaires. Hauteur moyenne
de cinq centimètres. Grands oscules exhalants de deux
centimètres de diamètre, au sommet. Surface de coloration
nuancée, rose pâle à mauve foncé, parsemée de petits
conules.
Disidea herbacea (Démosponge rugueux)
Éponge de forme grossière variablement colorée du rouge au
bleu clair. Les colonies peuvent atteindre la taille d’une main.
Elles vivent à partir d’une quinzaine de mètre de profondeur au
milieu des coraux.
Thierry GOMILA
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ENVIRONNEMENT
b - Les Cnidaires
Du grec Cnidé = orties, ce sont des animaux exclusivement aquatiques, présents dans toutes
les mers. Ils regroupent des animaux apparemment très disparates pour le plongeur. Les
coraux, les gorgones, les anémones de mer et les méduses constituent les principaux cnidaires
que l'on puisse observer. Comme leur nom l'indique, tous sont urticants bien que de façon très
inégales. On a recensé jusqu'à présent environ 9000 espèces appartenant à ce groupe.
Thierry GOMILA
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ENVIRONNEMENT
Ces organismes sont des animaux très primitifs qui se placent, avec les éponges, tout en bas
de l'échelle zoologique.
Les cnidaires sont divisés en trois groupes. Il s'agit des hydrozoaires, des scyphozoaires et des
anthozoaires.
• Les hydrozoaires : Ce sont les plus primitifs des cnidaires. Au cours de leur cycle de
vie, ils passent successivement par le stade polype et le stade méduse. Beaucoup
d'entre eux sont urticants et leur contact laisse des souvenirs cuisants sur la peau du
plongeur. Parmi eux, on peut distinguer différents types d'animaux.
Les hydraires
Les
siphonophores
Les
hydrocoralliaires
Ces organismes sont souvent de très petite taille
(quelques millimètres à quelques centimètres). Ils
ressemblent souvent à de petites plumes fixées sur
des rochers. Le contact est à éviter car certaines
espèces sont très urticantes.
Ce sont des colonies de polypes flottant en pleine eau.
Ils sont souvent de petite taille (quelques cm) et
apparaissent souvent comme des filaments ou des
cordons translucides. Un géant du groupe est la "
physalie " souvent considérée à tort comme une
méduse. C'est en fait une colonie de polypes
organisée autour d'un flotteur joliment coloré en rose
ou en bleu. Elle traîne des filaments urticants qui
peuvent atteindre plusieurs mètres de long et qui sont
très difficiles à voir en plongée. Les brûlures qu'ils
infligent sont très sérieuses et provoquent parfois un
état de choc chez la victime. A observer de loin...
colonies de polypes fixées sur le fond et qui secrètent
un squelette calcaire très dure.
• les millepores ou " coraux de feu " : Leurs colonies
sont souvent de grande taille et colorées en jaune
pâle.
• les stylasters sont beaucoup plus discrets. Ils
forment de petites branches délicates, colorées en
rose ou violet, qui poussent à l'abri de la lumière à
l'entrée des grottes ou sous les surplombs. Leur
contact est totalement inoffensif.
•
Les scyphozoaires sont des cnidaires qui
vivent surtout sous forme de méduse. Ces
animaux sont à observer de loin car certaines
espèces, même de très petite taille, sont aussi
dangereuses que les physalies.
•
Les anthozoaires : Chez ces derniers, la phase méduse, dont dépend la reproduction
sexuée chez les hydrozoaires, a totalement disparue au cours de l'évolution. Ces
animaux n'existent que sous forme de polypes fixés au fond, soit solitaires, soit vivant en
colonies. On distingue chez les anthozoaires deux groupes basés sur la structure du
polype :
Thierry GOMILA
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ENVIRONNEMENT
Les octocoralliaires sont caractérisés par des polypes
qui possèdent tous huit tentacules. De plus, ces
tentacules présentent de petites ramifications latérales
appelées " pinnules " qui leur donne un aspect plumeux.
Les octocoralliaires sont essentiellement représentés
dans la région par les gorgones. Celles-ci sont
constituées par des colonies de polypes qui secrètent
un squelette souple fait d'une matière cornée. Les
espèces ont des formes variées : en éventails, en forme
de buissons ou de fouets. Aucune espèce n'est
urticante.
Les hexacoralliaires ont des polypes à six tentacules ou multiple de six. De plus, ces
tentacules présentent de petites ramifications latérales appelées " pinnules " qui leur donne un
aspect plumeux.
hexacoralliaires
Les
groupe d’hexacoralliaire le plus important. Ce sont des organismes, pour la
scléractiniaires plupart coloniaux, capables de sécréter un squelette calcaire. Ce sont les
ou "coraux "
bâtisseurs des récifs coralliens et, à ce titre, ils jouent un rôle primordial
dans les écosystèmes marins côtiers. Leur vitesse de croissance est très
lente, de l'ordre du millimètre par an pour les formes massives et du
centimètre pour les formes branchues. Le plongeur, d'un coup de palme
maladroit, occasionne souvent des dégâts qui ne seront pas réparés avant
de nombreuses années. Les coraux ne sont pas urticants. Les polypes de la
plupart des espèces de coraux sont cachés à l'intérieur de petites loges
ménagées dans le squelette le jour et s’épanouissent la nuit pour se nourir.
Les
forment des colonies de polypes qui sécrètent un squelette corné. Chez
certaines espèces, cette matière est assez dure pour être travaillée en
antipathaires
ou
bijouterie et cela leur a valu le nom de corail noir. La plupart des espèces vit
"corail noir"
en profondeur. Les antipathaires ne sont pas urticants.
Les actiniaires Gros polypes (par rapport à ceux des coraux ou des gorgones solitaires) qui
ou
dépourvus de squelette. Elles vivent fixées dans des trous de rochers dont
"anémones de dépassent leurs tentacules. Certaines espèces sont urticantes et d'une
mer"
manière générale, il vaut mieux éviter de mettre les doigts dans les
tentacules de n'importe quelle anémone de mer.
Les
assez proches des anémones de mer, ne possèdent pas de squelette non
plus. Ils forment des colonies dont certaines poussent sur les roches ou les
zoanthaires
coraux morts, d'autres, sur des éponges. Ils ne sont pas urticants.
Les
ressemblent à des anémones de mer. Ils habitent un tube souple, planté
dans le sable ou la vase, qu'ils sécrètent eux-mêmes. Ils sont en général
cérianthaires
ou "cérianthes"
rétractés dans leur tube le jour, et peuvent être observés lors des plongées
de nuit. Leur contact est inoffensif.
Thierry GOMILA
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Acropora hyacinthus (Corail tubulaire géant)
ENVIRONNEMENT
Pavona cactus
Sarcophyton
Acropora robusta (Corail bois de cerf)
Diploastrea heliopora (Corail rayonnant)
Platygyra daedalea (Cerveau de Neptune)
c - Les cténaires
Les cténaires sont des animaux prédateurs. Carnivores, ils se nourrissent de zooplancton et de
petits poissons. Grâce à leurs cellules collantes (colloblastes), ils capturent les proies et les
apportent jusqu'à la bouche.
Thierry GOMILA
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ENVIRONNEMENT
La locomotion est assurée par les peignes ou palettes ciliées disposées à la périphérie du corps
en rangées parallèles à l'axe longitudinal. Les mouvements des cils provoquent des irisations
très caractéristiques. Certaines espèces sont également douées d'ondulations.
La plupart des cténaires vivent dans les cinq à dix premiers mètres sous la surface. On les
rencontre en nombre souvent très important.
Parmi les cténaires remarquables, on peut citer la ceinture de Vénus (cestus veneris) qui a la
forme d'un ruban aplati et transparent qui peut mesurer plus de 1 mètre de longueur.
Cestus veneris (ceinture de Vénus)
Eurhamphaea vexilligera
(Cténophore à points rouges)
d - Les vers
Autrefois, il existait dans la classification zoologique un groupe des "vers" qui rassemblaient
tous les animaux présentant un corps mou, allongé et dépourvu d'appendices articulés. L'étude
de ces organismes a peu à peu démontrer que cette similitude de forme ne correspondait pas
en fait à une filiation évolutive commune. Aujourd'hui, on s'accorde à reconnaître l'existence de
trois grands groupes de vers qui sont : les vers ronds, les vers plats et les vers annélides.
Les vers ronds ou nématodes
Les vers ronds sont très répandus dans les mers. Ils y vivent librement ou constituent
également de très nombreux parasites d'animaux marins. A l'exception de quelques rares
espèces, leur taille est en général inférieure au millimètre et ils passent inaperçus pour le
plongeur. Le nombre d'espèces est relativement élevé : 20000. Ils peuvent être carnivores,
détritivores ou s'attaquer aux végétaux.
Toutes les modalités de parasitisme peuvent se rencontrer, à l'exception du parasitisme externe
où le parasite demeure à l'extérieur de son hôte (c'est le cas d'insectes comme le poux) Ils
parasitent aussi l'homme: oxyure, ascaris, ankylostome, onchocercose ...
Les vers plats ou plathelminthes
La plupart des vers plats sont des parasites d'autres animaux? Un seul groupe d'entre eux, les
"planaires" possèdent des espèces marines libres. Ces vers sont aplatis en forme de feuille. La
taille de certaines espèces peut atteindre quelques centimètres et ils sont souvent brillamment
colorés. Les vers plats sont peu abondants dans le domaine marin et rarement observés en
plongée.
Ils se nourrissent de micro-algues ou de micro-animaux qu'ils capturent avec leur trompe
pharynx déroulé à l'aide d'une substance adhésive.
Thierry GOMILA
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ENVIRONNEMENT
Le corps est totalement recouvert de cils très nombreux dont les battements permettent les
déplacements. L'animal semble ainsi glisser sans se déformer, dans l'eau ou à sa surface. Les
grandes espèces sont également capables de nager en faisant onduler leur corps.
Pseudoceros dimitiatus
Planaire parasite de l’holothuria atra
Pseudobiceros bedfordi
Pseudoceros contrarius ? indicus ?
Les vers annélides
Les vers annélides sont très communs dans le monde marin et constituent une source de
nourriture très importante pour de nombreux autres animaux.
Leur corps comprend une tête qui porte les organes des sens et la bouche, un tronc allongé
constitué de segments tous identiques (d'où leur nom d'annélides) et enfin un appendice
caudal.
Des trois groupes de vers annélides existant, seul le groupe des polychètes, qui sont des vers
essentiellement marins, nous intéresse.
Les polychètes sont très diversifiées dans le milieu marin puisqu'on en reconnaît actuellement
environ 6.000 espèces. Certaines d'entre elles sont des animaux libres qui nagent ou rampent
sur les fonds et constituent le groupe des polychètes "errantes". D'autres vivent à l'intérieur d'un
tube, d'où ne dépasse que l'extrémité antérieure de l'animal. Elles forment le groupe des
polychètes " sédentaires ".
Sabelle (Sabellastarte indica)
Thierry GOMILA
Spirographe (Sabellastarte magnifica)
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COURS DE PLONGEE SOUS-MARINE – MF1 FSGT
ENVIRONNEMENT
Les polychètes errants présentent des écologies très variées. Certaines espèces appartiennent
au plancton et nagent en pleine eau. D'autres s'abritent dans les anfractuosités des rochers
d'où elles ne sortent que la nuit. De nombreuses espèces, enfin, vivent enfouies dans le sable
ou la vase. Elles capturent leurs proies grâce à une trompe armée de mâchoires et de dents
(néréis, aphrodites).
Hermodice carunculata ou " ver de feu " est un ver qui peut
mesurer jusqu'à 30 cm; de long. Son corps est brun, frangé
de rouge sur les côtés. Il porte latéralement de nombreuses
touffes de soies blanches, très fines, associées à des glandes
à venin. L'animal hérisse ces soies lorsqu'il se sent en
danger. Celles-ci pénètrent très facilement dans la peau et
provoquent une intense sensation de brûlure et une irritation
qui peut se prolonger plusieurs jours après le contact. Ce
phénomène a valu à l'animal son nom de ver de feu.
Il se nourrit d'autres invertébrés, tels que éponges, coraux et gorgones dont il broute les parties
vivantes.
e - Les bryozoaires
"Animaux-mousse" en grec, les bryozoaires sont de petits invertébrés généralement marins,
fixes et organisés en colonies pouvant comprendre de très nombreux individus. Ces colonies
sont souvent disposées à plat, en feuilles ou en croûte sur de nombreux supports : rochers,
algues, coquillages. Elles se présentent également sous forme ramifiée ou buissonnante et
peuvent alors être confondues avec certains cnidaires.
Bouche
Tentacule urticante
armé de cnidocytes
Une seule
ouverture
Tentacule cilié
non urticante
Anus
Mésoglée
(gelée)
Ectoderme
Muscle
(mésoderme)
Cavité
digestive
Morphologie d’un Cnidaire
Endoderme
Morphologie d’un Bryozoaire
Chaque individu d'une colonie vit à l'intérieur d'une logette à parois calcaires, son aspect est
grossièrement celui d'un ver replié en U, la tête entourée d'un panache de tentacules, le
lophophore, au milieu duquel s'ouvre la bouche.
Thierry GOMILA
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