DR D. HAOUCHINE MAITRE ASSISTANTE EN MICROBIOLOGIE La capacité de survie d’un individu immunocompétent au sein d’un environnement microbien polymorphe provient du développement harmonieux et de la parfaite fonction des mécanismes non spécifiques et spécifiques de la défense anti-microbienne. Immunité naturelle : l’immunité naturelle représente la capacité d’un individu ou d’un groupe d’individu à résister à une agression bactérienne. Elle comporte un nombre important de mécanismes non spécifiques complexes inductibles et adaptables, elle s’oppose à l’implantation, la pénétration des bactéries chez l’hôte. barrière physique : → La peau : intègre est quasi impénétrable par les bactéries .néanmoins cette barrière peut être franchie dans des conditions spontanées : le bacille responsable de la tularémie (francisella tularensis) et les leptospires sont capables de pénétrer ,par effractions la peau saine → Les muqueuses : constituent de nombreuses porte d’entrée plus facile à franchir que la peau (présence d’une seule assise cellulaire) Certaines dispositions renforcent leur résistance à l’infection : mouvement propre des organes ou de leurs contenu (péristaltisme intestinal,….) entraîne les bactéries vers l’extérieur coexistence sur la muqueuse respiratoire de mucus et de cils vibratiles permet L’englobement et l’élimination des bactéries Barrière chimique : Degré de l’acidité locale : gastrique, vaginale (bacille de doderlein) Lysozyme : présent dans les secrétions nasales, lacrymales, salivaires scinde le Peptidoglycane de la paroi des bactéries à Gram +. Inactivation enzymatique par les secrétions pancréatique Sécrétion de lactoferines. Barrière biologique : Existence des flores microbiennes commensales au niveau de la peau mais surtout Au niveau des muqueuses (un tel équilibre peut être rompu au niveau de l’intestin lors de l’administration d’antibiotique à large spectre par voie orale) La réaction inflammatoire : Est inductible ; il s’agit d’une succession de réactions physiopathologiques qui se mettent en place des qu’une bactérie pénètre dans le tissu conjonctif après avoir franchi la barrière cutanéo- muqueuse Principaux éléments de la réponse inflammatoire : La réaction inflammatoire consiste en une altération cellulaires provoquées par les toxines et les produits du métabolisme des germes entraînant la libération de médiateurs chimiques (histamine, bradykinines) responsable de phénomènes vasculaires variés : dilatation artériolaire et capillaire, augmentation de la perméabilité capillaire, diapédèse et migration en direction des bactéries Réaction inflammatoire, véritable réaction cellulaire : afflux local de cellules (polynucléaires, monocytes, lymphocytes) Les phénomènes de phagocytoses : adhésion, englobement, formation d’une vacuole de phagocytose : phagosome facteurs modulant l’expression de la phagocytose : facteurs bactériens : une bactérie peut contourner la phagocytose soit qu’elle évite l’ingestion (capsule) ou qu’elle produise une toxine (leucodinine) active sur les leucocytes facteurs liés à l’hôte : Facteurs nutritionnels : carence en vit A, vit C, Facteurs toxiques : alcool ,tabac Immunité spécifique acquise : La réponse immunitaire repose sur une coopération de cellules de nature variée effectrices de la réponse humorale et cellulaire La cellule présentatrice de l’antigène (macrophage, lymphocytesB) capte et détruit partiellement la bactérie conservant intacts les déterminants antigéniques qui seront présentés aux lymphocytes T (helper) Immunité humorale : Blocage d’un facteur de pathogénicité du germe : fixation d’un anticorps sur une toxine (anticorps neutralisants, toxine diphtérique, tétanique). opsonisation : présence d’Ig G à la surface d’une capsule ou d’une paroi bactérienne résistant à la phagocytose bactéricidie et la bactériolyse : Anticorps se fixant sur la bactérie + activation du complément : perforation de la paroi par le produit final du complément (C9). Immunité à médiation cellulaire : Ne produit pas d’anticorps, fait intervenir les lymphocytes T helper qui libèrent les lymphokines qui vont activer non spécifiquement diverses cellules effectrices : lymphocytes Cytotoxiques, polynucléaires, macrophages….. Et assurer leur multiplication Action des lymphocytes cytotoxiques directe (perforation des enveloppes externes des bactéries, l’activation des macrophages se traduisent par une augmentation de l’activité bactéricide. Par ailleurs, un état d’hypersensibilité retardée s’installe vis-à-vis du germe responsable et contribue à l’éliminer par une réaction inflammatoire locale la modulation de la réponse immune : Différentes molécules renforcent les réactions immunitaires -soit en augmentant la production d’anticorps -soit en accentuant le processus de l’immunité cellulaire+++ HSR Applications -Recherche de l’immunité : déceler les individus non immunisés afin de procéder à la vaccination Vaccinations -transmission passive de l’immunité spécifique acquise -Immunité passive d’origine maternelle Immunité et infection : différents types d’infections bactériennes : un déficit primitif ou secondaire d’un ou plusieurs des facteurs de défense de l’organisme entraîne une infection .elle peut être de trois types essentiels Infection aigue : les bactéries pénètrent à la suite d’une lésion cutanée ou muqueuse se multiplient localement et peuvent être détruites par les polynucléaires déterminant la formation d’un abcès local, dans un deuxième temps les anticorps opsonisants et le complément tentent de limiter l’infection. Infection chronique :Elle survient d’emblée ou après un stade aigue, les bactéries responsable (Mycobactérium tuberculosis, brucella)persistent longtemps dans l’organisme après leur pénétration, ne sont pas tuées par les cellules phagocytaires Infection toxinogéne : Les exotoxines libérées lors de la multiplication de certaines bactéries diffusent dans l’organisme, seules les antitoxines peuvent s’opposer à ces mécanismes. Les endotoxines entraînent une réponse tissulaire importante avec réaction vasculaire Et activation du complément et des lymphocytes Infections bactériennes et déficits immunitaires : Déficits de l’immunité humorale : ex ; maladie de Bruton, hypogammaglobulinémies primitives Déficits de immunité cellulaire : syndrome Di George Conclusion dans la majorité des cas, la guérison survient grâce à l’intervention des mécanismes de l’immunité non spécifique avant que les mécanismes de l’immunité spécifique aient eu le temps d’intervenir. L’immunité spécifique, les bactéries peuvent être classés en bactéries à multiplication extracellulaire et intracellulaire, lors d’un premier contact avec l’organisme, les premières relèvent d’une immunité humorale, les secondes d’une immunité cellulaire Néanmoins, si l’immunité humorale peut agir seule efficacement, son établissement est tributaire des cellules T.