J - QUELQUES THEOREMES CLASSIQUES DE GEOMETRIE PLANE Droite de Simson Théorème - Définition Etant donné un triangle ABC, un point M se projette orthogonalement sur les côtés en P , Q et R. les points P , Q, R sont alignés si et seulement si le quadrilatère M ABC est inscriptible. La droite P QR est appelée droite de Simson relative à M . Les triangles rectangles P M B et RM B, qui ont leur hypoténuse commune, sont inscriptibles dans un même cercle. De même pour P M C et QM C, et pour QM A et RM A. On a donc les égalités d’angles de droites suivantes : \ \ (P \ M, P R) = (BM, BR) = (BM, BA) \ \ (P \ M, P Q) = (CM, CQ) = (CM, CA) . Donc l’égalité (P \ M, P R) = (P \ M, P Q) a lieu si et seulement si, on a \ \ (BM, BA) = (CM, CA) . La première égalité se traduit par le fait que les points P , Q et R sont alignés, et la seconde par le fait que les points M , A, B, C sont cocycliques, ce qui donne le théorème. A R B P C M Q J 2 Théorème de Ménélaüs Théorème Etant donné un triangle ABC, on prend trois points P , Q, R situés chacun sur un des côtés du triangle. Les points P , Q, R sont alignés si et seulement si on a l’égalité PC QA RB · = 1. P B QC RA · A R P B C Q On considère le produit des trois homothéties H1 = (P, P C/P B) H2 = (Q, QA/QC) H3 = (R, RB/RA) . L’image de B par H1 est C, l’image de C par H2 est A et l’image de A par H3 est B. Le point B est donc un point fixe de la composée H = H3 ◦ H2 ◦ H1 . Le rapport de l’homothétie H est le produit des rapports de chaque homothétie et vaut donc PC QA RB · . P B QC RA · Si les points R, P , Q sont alignés, la droite RP Q est invariante par l’homothétie H et ne passe pas par B. C’est donc que H est l’application identique, et on en déduit que le rapport de l’homothétie vaut 1. Réciproquement, si le rapport vaut 1, l’homothétie H est l’application identique, on a successivement H1 (P ) = P H2 (P ) = P ′ H3 (P ′ ) = H (P ) = P . J 3 Si l’on appelle a, b, c les rapports d’homothétie, on a donc −−→′ −− → QP = b QP −−→ −→ et RP = c RP ′ . Donc → 1 −→ → −−→ 1 −− − −→ −→ −−→ 1 −− QR + RP = QP = (QR + RP ′ ) = QR + RP , b b bc ce qui donne, puisque abc vaut 1, − − → −→ 1 − 1 QR = (1 − a)RP . b Cela montre que P , Q, R sont alignés, puisque a et b sont distincts de 1. Théorème de Céva Théorème Etant donné un triangle ABC, on prend trois points P , Q, R situés chacun sur un des côtés du triangle. Les droites AP , BQ, CR sont concourantes si et seulement si on a l’égalité PC QA RB · = −1 . P B QC RA · A R Q O B P C P′ Soit P ′ le point d’intersection de RQ avec BC. Si les droites AP , BQ, CR sont concourantes en O, la polaire de P ′ par rapport à AB et AC est la droite AP , donc (P P ′ , CB) est une division harmonique (voir G) et PC P ′C =− . PB P ′B J 4 D’autre part, les points P ′ , R et Q étant alignés, on a, d’après le théorème de Ménélaüs, P ′C QA RB · = 1. P ′ B QC RA · Alors en combinant les deux relations on obtient PC QA RB · = −1 . P B QC RA · Réciproquement, si la relation PC PB a lieu, soit P′ · QA RB · = −1 QC RA le conjugué de P par rapport à B et C. On en déduit comme ci-dessus P ′C P ′B · QA RB · = 1, QC RA ce qui prouve que P ′ , Q et R sont alignés. Comme AP est la polaire de P ′ par rapport à AB et AC, elle passe par le point d’intersection O de RC et QB. Donc les trois droites AP , BQ, CR sont concourantes en O. Cercle des neuf points d’Euler Théorème Etant donné un triangle ABC, il existe un cercle passant par les neuf points suivants : – les milieux A′ , B ′ , C ′ des côtés – les pieds H, H ′ , H ′′ des hauteurs – les milieux a, b, c des segments joignant l’orthocentre ω du triangle aux sommets A, B, C 1) Soit K, K ′ , K ′′ les symétriques de ω par rapport aux côtés. Ces points se trouvent sur le cercle de centre O, circonscrit au triangle ABC. En effet, le quadrilatère H ′′ BHω ayant deux angles droits est inscriptible, donc ′′ ωH = CωH \ \ \. ABC = H Mais, par symétrie \ = CKH \. CωH \ sont égaux, ce qui prouve que ABCK est inscriptible. Donc les angles \ ABC et AKC 2) L’homothétie de centre ω et de rapport 1/2 transforme le cercle circonscrit (O, R) en un cercle (O′ , R/2), où O′ est le milieu de Oω. Les images de A, B, C, K, K ′ , K ′′ sont respectivement a, b, c, H, H ′ , H ′′ . Ces six points sont donc sur le cercle (O′ , R/2). A K ′′ J 5 a K′ H ′′ H′ ω B′ C′ O′ G b B c O A′ H C K 3) Les droites AA′ , BB ′ , CC ′ se coupent en G, centre de gravité du triangle. L’homothétie de centre G et de rapport −1/2 transforme (O, R) en un cercle (I, R/2), avec −→ 1 −−→ IG = − OG . 2 Les points A, B, C se transforment en A′ , B ′ , C ′ situés sur le cercle (I, R/2). De plus l’orthocentre O du triangle A′ B ′ C ′ est l’image de l’orthocentre ω de ABC. On a donc la relation −−→ 1 −→ GO = − Gω . 2 Mais et −→ −−→ −→ −−→ 1 −−→ 3 −−→ OI = OG + GI = OG + OG = OG 2 2 −−→ 1 −→ 1 −−→ −→ GO + Gω . OG = Gω = 2 2 J 6 On en déduit que puis −−→ 1 −→ OG = Gω , 3 −→ 1 −→ OI = Oω . 2 ′ Les points O et I sont donc confondus, ainsi que les cercles (O′ , R/2) et (I, R/2). Ce cercle unique contient les neuf points annoncés.