AMBALI1C

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AMBALI Kakongo Casimir
N° 20162223
EFASM002 : Séminaire d’application économique
Professeur Eric Toulemonde
Année Académique 2016-2017
TORBEN M. ANDERSEN : Tuning undemployment insurrance to the business cycle.
(Adapter l'assurance chômage aux cycles conjoncturels?)
Le chômage, constitue depuis longtemps, une source persistante de débat dans le milieu politique et
économique. De nombreuses études ont tenté de théoriser la dynamique du chômage et les solutions
concrètes qui pourraient être mise en œuvre afin de réduire son niveau excessif, synonyme de
mauvaise santé économique. Parmi les récentes recherches en la matière, ressort une nouvelle
tendance pouvant en partie solutionner ce problème persistant de nos économies.
De plus en plus, la communauté scientifique s’est penchée sur la possibilité de réinventer l’assurance
chômage afin de la rendre plus adaptée à la situation économique en vigueur. La solution serait de
mettre en place un système flexible d’allocation de chômage variant en fonction du cycle économique.
Il s’agirait donc d’augmenter l’allocation durant les périodes de récession et de la réduire durant les
périodes de bonne conjoncture. Le principal argument avancé pour justifier la mise en place de ce type
d’assurance chômage variable est lié au souci de stimulation de l’activité économique. Une telle
mesure permettrait d’une part de redynamiser la consommation, par le biais d’un renforcement du
pouvoir d’achat des personnes sans emploi dans les période de basse conjoncture, et de cette manière
relancer l’activité économique. D’autre part, un tel système permettrait d’inciter davantage les
chômeurs, à chercher plus activement de l’emploi, dans les périodes d’activité économique florissante,
plutôt que de se contenter de leur allocation.
Afin de mieux comprendre cette thèse, rappelons le rôle de l’assurance chômage dans l’économie. Le
système d’assurance chômage a pour but de supporter les personnes qui ont perdu leur emploi, en
leur permettant de continuer à percevoir un revenu suffisant, afin de limiter le changement des
habitudes de consommation des bénéficiaires. Durant les périodes où le chômage augmente, les
allocations de chômage ont pour effet d’éviter que globalement la consommation ne baisse,
entrainant par la suite, une baisse de revenus pour les entreprises et in fine, occasionnant in fine de
nouvelles pertes d’emplois.
Suivant ce mécanisme, on peut considérer que plus l’allocation de chômage est importante, plus on
réduit la différence de consommation liée à l’augmentation du taux de chômage. « Oui, mais cela a un
coût ». Et ce coût se manifeste de deux manières. Tout d’abord, il faut pouvoir financer cette
redistribution. Cela passe par une augmentation des charges fiscales ou des contributions sociales. Le
second coût, est lui, indirectement, que l’allocation de chômage affecte le comportement de ses
bénéficiaires, en les incitant à réduire leur effort de recherche d’emploi. Il est donc important de
mettre en balance les coût et bénéfices d’une politique de soutien aux personnes sans emploi.
On constate dans la plupart des économies, une certaine stabilité de l’assurance chômage, alors que
le taux de chômage, lui, varie. Est-ce optimale de laisser en place ce type de politique en matière de
chômage ? Selon une série d’économiste, la réponse serait : « non ». Il serait plus efficace d’augmenter
les allocations de chômage en périodes de récession, caractérisées par un chômage plus important, et
de réduire ces allocations durant les périodes de reprise économique, lorsque le taux de chômage est
bas.
La première question venant à l’esprit lorsqu’on considère un tel système est celle du financement, et
donc du budget. L’objectif des autorités sur la question du budget étant de le garder à l’équilibre, laisse
planer des doutes quant à l’intérêt d’une telle politique.
En effet, il est évident que pour financer une masse de chômeurs, plus grande en période de crise, et
qui de plus, se verrait octroyer une allocation plus importante, il faudra réduire le pouvoir d’achat des
travailleurs employés. La thèse consistant à stimuler l’activité économique par la consommation
deviendrait alors caduque.
Par contre, en considérant une vision dynamique du financement, on pourrait envisager un étalement
dans le temps de la charge fiscale liée à cette politique. On observerait alors une succession d’années
de déficit et d’années de surplus qui convergeraient vers un équilibre budgétaire à travers le temps. Il
deviendrait dès lors possible que l’on puisse, durant les périodes difficiles, accepter un déficit public,
occasionnant une dette, qui serait honorée lors de période de reprise économique. Dans ce cadre, ce
système d’assurance chômage pourrait être acceptable.
La seconde question d’importance est de savoir si une telle politique pourrait avoir un impact négatif
sur la recherche d’emploi. Il est évident, que l’allocation de chômage a un impact négatif sur la
recherche d’emploi mais cet impact s’accroit-il davantage durant les périodes où le chômage est plus
élevé ? Il s’avère qu’a priori, cet effet semble ambigu.
Certains modèles prédisent que les efforts de recherche d’emploi seraient moins importants lorsque
le taux de chômage est plus élevé. Cette hypothèse est contestée car ça ne serait apparemment pas
les efforts de recherche qui seraient moindre, mais tout simplement le nombre de poste à pourvoir
par rapport au nombre de chercheurs d’emploi qui serait trop faible. Les travailleurs cherchent donc
beaucoup, mais l’effet de leur recherche est moindre, dû à l’absence d’emploi disponible.
En d’autres termes, lorsque le taux de chômage est élevé, les efforts de recherche d’emploi n’ont que
peu d’effet sur l’emploi. Par contre, lorsque le taux de chômage est faible, en période de bonne
conjoncture économique, les efforts de recherche d’emploi ont beaucoup d’incidence sur l’obtention
de l’emploi. Sur base de cette constatation, il serait pertinent de réduire l’allocation de chômage en
période positive, afin de stimuler la recherche d’emploi et ainsi réduire le chômage. En période de
récession et de chômage élevé, une augmentation de l’allocation de chômage n’aurait que peu d’effet
sur la baisse de la création d’emploi liée à la diminution des efforts de recherche des chômeurs. Alors
que d’un autre côté, cette mesure permettrait rappelons-le, de stimuler la consommation afin de
relancer l’économie.
On observerait donc une diminution importante du taux de chômage en période florissante, et une
augmentation assez limitée du niveau de chômage en période de récession. Cela mènerait en
moyenne, à travers les cycles économiques, à une baisse du niveau général du chômage.
Il est important de mettre en évidence, qu’au-delà de ces considérations théoriques, les différents
arguments ont été appuyés par une multitude d’études scientifiques. Principalement, les études
démontrent que l’effet négatif lié au découragement des chômeurs dans leur recherche d’emploi est
significativement supérieurs lorsque le taux de chômage est bas, que lorsqu’il est élevé.
En pratique, sous quelle forme devrions-nous adopter ce type de système d’assurance chômage ?
Il est primordial que le système puisse être guidé par des critères économiques plutôt que politiques.
Une décision de modification de l’allocation de chômage émanant des autorités en place constitue
plusieurs problèmes. Premièrement, dans cette perspective, il est assez probable que la décision ne se
fasse pas en concordance avec la réalité économique, étant donné la possible lenteur administrative
liée à la collecte d’information, la prise de décision et la mise en œuvre de la mesure.
D’autre part, la couleur politique au pouvoir pourrait affecter la décision d’allocation. Suivant les
préférences en termes de vision de la politique économique, on pourrait voir un biais dans la prise de
décision, qui ne serait pas optimale considérant la réalité économique.
Afin d’éviter les interférences de la sphère politique, le système doit être régie par des règles
d’applications strictes et claires. Les critères définissant le déclenchement du changement de régime
d’allocation de chômage devront avoir différentes qualités.
Tout d’abord, ceux-ci doivent être facile à mesurer. Par exemple, le taux de chômage est un indicateur
que l’on peut mesurer de manière non-ambigüe. Ensuite, il est important que le changement de niveau
de l’indicateur soit suffisant avant de changer le régime, car il est possible que certaines fluctuations
ne soient que temporaires, et ne reflètent donc la réalité économique. Enfin, il ne faut pas choisir un
taux de chômage de référence trop élevé. Car cela pourrait occasionner une conservation d’un
problème de chômage structurelle trop important.
En mettant en place un système structuré selon ces critères, on pourrait donc entrevoir une possible
amélioration de la situation de l’emploi dans l’économie. Il reste maintenant à voir si en pratique, un
tel système fonctionnera. La balle est maintenant dans le camp des décideurs politiques.
Bibliographie :
TORBEN M. ANDERSEN, (2014), TUNING UNEMPLOYMENT INSURANCE TO THE BUSINESS CYCLE , IZA WORLD OF
LABOR, 54.
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