W8 LES ETATS LATINS D`ORIENT

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LES ETATS LATINS D'ORIENT
1099/1290
La naissance d’états gouvernés par les Croisés n’avait pas été envisagée à l’origine de la
croisade : l’Empereur byzantin Alexis avait rappelé ses droits aux chefs de la croisade. Ceux-ci
s’étaient engagés, par serment, à restituer à l’Empereur les territoires conquis par les
Musulmans, seul Raymond IV de Toulouse refusant de prêter serment.
Alexis se rendit à Antioche et jugea que la réussite de la croisade était impossible et se retire.
Cette retraite est considérée comme une trahison et les chefs croisés décident alors de prendre
possession des terres qu’ils vont conquérir ; ils organisent les nouveaux territoires selon le
système féodal de l’Europe occidentale.
1 - LE ROYAUME DE JERUSALEM ( 1099/1187/1291) - fief de la dynastie Boulogne
puis Anjou
Le royaume de Jérusalem est né lors de la prise de la ville le 15 Juillet 1099, pendant la
première croisade ; son premier souverain Godefroy de Bouillon prend d’abord le titre
d’Avoué du Saint Sépulcre.
A sa mort, le 18 Juillet 1100, son frère Baudouin de Boulogne est sacré roi et prend le titre de
Baudouin Ier ; il impose la suzeraineté du Royaume sur les autres Etats latins.
Il meurt en 1118 et son cousin, Baudouin du Bourg, Comte d’Edesse, lui succède sous le nom
de Baudouin II. Il renforce la présence franque en Terre Sainte mais ne peut empêcher la Syrie
de s'unifier sous la férule de Nur Al Din. Après son décès en 1131, les rois qui se succèdent
tiennent tout d'abord Saladin en échec, mais ne peuvent empêcher la catastrophe de Hattin ;
l'armée franque est vaincue le 4 juillet 1187 par l'armée de Saladin alors maître de
l'Egypte et de la Syrie. Le Royaume de Jérusalem va se réduire au port de Tyr.
Jérusalem étant perdue, le royaume conserve son nom mais la capitale est transférée à
Saint Jean d’Acre. Jean de Brienne, héritier du trône, s'empare de Damiette en novembre
1219 mais sa tentative de l'échanger contre la reprise de Jérusalem échoue.
Pour obtenir le secours des Croisés, il donne sa fille Isabelle en 1225 à l’Empereur romain
Frédéric II qui l épouse, et qui, à cette occasion récupère Jérusalem par traité. Mais l'anarchie
s'installe et la ville sera prise en 1244 par les Musulmans.
Louis IX de 1250 à 1254 gouverne le royaume et le réorganise, mais après son départ, les luttes
intestines continuent. Le Sultan mamelouk Baybars reprend petit à petit toutes les places fortes
et Saint Jean d’Acre est prise le 12 Mai 1291 : c’est la fin du Royaume de Jérusalem.
2 - LE COMTE D’EDESSE (1098/1151) – Fief des Courtenay
Un Arménien, Philaretos Brakhanios, s’empare d'Edesse en 1077, il est à la tête d’une
principauté allant d’Antioche à Edesse, mais les Turcs seldjoukides lui prennent rapidement la
majeure partie de ses terres, dont Edesse en 1087.
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En 1095, un ancien lieutenant de Philaretos, Thoros, élimine la garnison seldjoukide d’Edesse
et se rend maître de la ville. Devant la pression turque, il demande l’aide des Croisés qui
viennent de mettre le siège devant Antioche en 1098.
Baudouin de Boulogne, frère de Godefroy de Bouillon, répond à l’appel, s'emparant en route
de quelques villes dont la population arménienne s'était soulevée contre les Turcs.
Petit à petit il s’impose dans le gouvernement de la ville et oblige Thoros à le désigner comme
successeur ; Baudouin devient Comte d’Edesse en mars 1098.
Suite à la mort du roi de Jérusalem, il est couronné Roi en 1118 sous le nom de Baudouin II.
Josselin de Courtenay prend la tête du comté d'Edesse et l'agrandit. A sa mort, son fils Josselin
lui succède mais ne peut empêcher l’émir de Mossoul de prendre Edesse le 23 Décembre 1144
ainsi que d’autres villes du Comté.
L'émir est assassiné le 15 Septembre 1146 et Josselin en profite pour reprendre Edesse.
Le fils de l’émir, Nur-Al-Din assiège à nouveau la ville le 2 Novembre 1144 ; elle tombe
peu après et tous les chrétiens sont massacrés.
La chute d’Edesse suscite la deuxième croisade mais les Francs s’en désintéressent et
s'attaquent à Damas. Le Comté est attaqué par les Seldjoukides et Josselin est fait prisonnier en
1150.
Les Byzantins sont incapables de défendre le comté d'Edesse qui tombe définitivement
aux mains de Nur-Al-Din le 12 Juillet 1151.
3 - LA PRINCIPAUTE D’ANTIOCHE ( 1098/1268) – Fief des Normands.
Antioche, fief byzantin, arabe et de nouveau byzantin, est prise par les Seldjoukides en 1084.
Bohémond de Tarente, lors de la première croisade se présente devant Antioche mais le siège
se prolonge. L’importance du contingent qui l’accompagne et sa réputation de fin stratège
amènent les chefs croisés à lui apporter les secours qu’il demande. Il entre dans Antioche le
3 Juin 1098.
Fait prisonnier en 1100 et libéré en 1103, Bohémond attaque Byzance en 1107 après être allé
chercher des renforts en Italie. Vaincu il accepte de reconnaître le retour dans l'Empire
byzantin des terres conquises par les Croisés.
Tancrède, son neveu, d'abord Régent, puis au pouvoir à la mort de Bohémont en 1111, refuse ce
retour : en 1118 le Comté deviendra à sa mort un état vassal du Royaume de Jérusalem avec
Baudouin II comme Régent jusqu’en 1126.
En 1144, après la chute d’Edesse, Antioche est attaquée par Nur-Al-Din, la principauté perd
une grande partie de ses territoires.
Grâce à l’aide des flottes italiennes, la Principauté d’Antioche survit à la reconquête de Saladin
et refuse de se soumettre à l’Empereur Frédéric II.
Les Mamelouks, vainqueurs d'une coalition entre Mongols, Arméniens et Antioche,
prennent la ville en 1268.
4 - LE COMTE DE TRIPOLI (1102/1288) – Fief des comtes de Toulouse.
Le Comté de Tripoli est le dernier Etat latin à être constitué.
Evincé par les barons Francs d’Antioche et de Jérusalem, Raymond IV de Saint Gilles décide
de conquérir lui-même son Comté.
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En 1102 il attaque la forteresse de Tortose puis en 1104 met le siège devant Tripoli, mais la
ville résiste pendant plusieurs années. (elle est ravitaillée par les Egyptiens.)
Raymond IV meurt en 1105. La succession est disputée entre son fils Bertrand et son cousin
Guillaume. L'arrivée de Baudouin Ier, à la tête d’une armée permet la prise de la ville le 12
juillet 1109.
Baudouin Ier résout la question de la succession en partageant le Comté en deux : Bertrand
reçoit Tripoli et Guillaume Tortose, mais Guillaume est assassiné en 1110 et Bertrand peut
unifier le Comté.
En 1187 Raymond III connaissant bien les Musulmans, négocie une trêve avec Saladin afin
d’épargner son Comté.
Lorsqu’il meurt sans laisser d’héritier mâle, le pouvoir est transmis au prince Bohémond
d’Antioche.
Les Mamelouks s'emparent de Tripoli en 1289, massacrant la population et mettant fin
au comté de Tripoli.
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