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charges qui nous a permis de consulter quatre
sociétés. Après comparaison des offres et
mises au point avec les deux sociétés pré-sé-
lectionnées, nous avons passé commande au
Studio DADA (Bordeaux). Vous pourrez dé-
couvrir notre nouveau site à la fin du premier
semestre 2015.
Autre réforme, la commission scientifique
change de nom et son mode de fonction-
nement. Ce nouveau « Conseil scientifique »,
fonctionnera en mode projet, autour de cinq
thèmes principaux : la taxinomie, la biologie
des orchidées, la cartographie, les relations or-
chidées/insectes et la culture des orchidées.
Chaque adhérent est libre de proposer un sujet
inscrit dans ces thèmes et de participer au pro-
jet qu’il va ainsi initier. Un groupe de travail
sera alors constitué pour répondre à chaque
question retenue, groupe qui pourra faire
appel à des expertises extérieures. Nous atten-
dons donc vos suggestions pour lancer le pre-
mier projet.
Depuis la parution de « l’Atlas des orchidées
de France » en novembre 2010, la cartographie
avait besoin d’un nouveau souffle. C’est main-
tenant chose faite, nous avons repensé son but
et redéfini le rôle des cartographes. Une pre-
mière étape a permis l’accréditation par le bu-
reau d’une soixantaine de cartographes et
lorsque vous lirez cet édito, nous aurons va-
lidé le choix de l’animateur qui sera chargé de
coordonner, au niveau national, l’activité des
cartographes départementaux sous la super-
vision du nouveau Conseil Scientifique.
Et dans les SRO me direz-vous, que se passe-
t-il ?
Les activités, là aussi, sont nombreuses: ex-
positions, sorties sur le terrain, opérations de
protection, rédactions de bulletins régionaux et
d’ouvrages. Un Orchidophile ne suffirait pas
pour tout rapporter. Aussi, je vous propose de
vous reporter aux annonces publiées dans ce nu-
méro ou sur les sites Internet des SROs, mais
surtout, n’hésitez pas à demander si vous le sou-
haitez, communication des bulletins régionaux
auprès des responsables de leur publication.
La SFO bouge, elle avance. Elle peut s’en-
orgueillir d’être toujours en phase avec les at-
tentes de ses adhérents et de rester, en France,
la référence dans le domaine des orchidées eu-
ropéennes et exotiques. Notre objectif est de
maintenir ce rang privilégié dans le monde de
l’orchidée. Nous allons maintenant avoir d’au-
tres défis de taille à affronter : EOCCE 2018,
analyses des données d’orchisauvage etc.
Pour y répondre la SFO doit être forte, et
elle puise sa force de ses membres. Par votre
dynamisme et votre dévouement à la cause de
l’orchidée, vous donnez, depuis des années,
une image forte de notre société.
Je vous en remercie et vous encourage à
poursuivre notre marche qui a débuté il y a
maintenant 47 ans.
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L’Orchidophile 204, Mars 2015 (1)
Pierre LAURENCHET
Président de la SFO
La classification des espèces du genre
Cattleya a connu de nombreuses évolutions de-
puis sa création par LINDLEY en 1821 dans
Collectanea Botanica. LINDLEY a distingué le
genre Cattleya du genre Laelia à partir du nom-
bre de pollinies (quatre pour Cattleya et huit
pour Laelia). Depuis LINDLEY, le genre Cattleya
a connu de profondes modifications qui ont
permis une compréhension plus précise mais
aussi plus complexe des liens entre les espèces
au fur et à mesure de leur découverte. Le nom-
bre de pollinies a longtemps été retenu comme
un critère déterminant pour distinguer les
genres Laelia et Cattleya dans la tribu des
Epidendreae et la sous-tribu des Laeliinae.
Cependant ce critère a posé nombre de pro-
blèmes aux taxinomistes. Certaines espèces,
pourtant classées dans l’un ou l’autre de ces
genres, sont morphologiquement très proches
si l’on compare la structure des fleurs. Une es-
pèce comme C. dormaniana, avec quatre polli-
nies apparentes et quatre autres rudimentaires,
reste difficile à classer à partir de ce critère. Elle
a ainsi été classée alternativement dans les
genres Cattleya ou Laelia, selon que l’on consi-
dère seulement les pollinies apparentes ou bien
l’ensemble des pollinies.
Ce caractère s’est donc avéré trop restrictif,
provoquant ainsi ce que DRESSLER (1993) a
appelé une « classification artificielle ». De
même, selon la classification proposée par
BRIEGER, MAATSCH et SENGHAS (1981), la section
Cattleyodes du genre Laelia paraît plus proche
du genre Cattleya que du genre Laelia
(WITHNER, 1990: 15).Pour DRESSLER (1993), il
serait même plus naturel d’inclure les espèces
des genres Laelia et Schomburgkia dans le genre
Quelles évolutions de la taxinomie
et de la classification du genre Cattleya ?
William CAVESTRO*
CAVESTRO W., 2015.- Evolutions of taxonomy and classification in cattleyas, what’s up?
L’Orchidophile 204: 5-12.
William CAVESTRO est bien connu de nos lecteurs. Auteur d’un ouvrage sur le genre
Cattleya, il se penche aujourd’hui, pour notre journal, sur ce genre et, plus précisément,
sur son évolution. En effet, ce groupe de plantes a connu de grands bouleversements au ni-
veau de son périmètre et de sa définition. Plusieurs genres ont ainsi été regroupés ou sé-
parés pour aboutir à une situation que les amateurs ont parfois du mal à démêler. Cet
article vous permettra, nous l’espérons, d’y voir un peu plus clair.
Résumé.–
Le genre Cattleya a fait l’objet de nom-
breuses modifications systématiques et taxino-
miques au cours des dernières années. Cet arti-
cle fait le point sur ces différentes évolutions et
permet de mieux comprendre les changements
opérés.
Mots clés.–
Cattleya ; Laelia ; Sophronitis ; systé-
matique; taxinomie; phylogénétique.
Abstract.–
During the last decades, the genus
Cattleya has been profundly modified at system-
atic and taxonomical levels. Such dramatic
modifications are still confusing for orchid ama-
teurs, or even professionals. Therefore, this paper
deals with past and actual classifications and
perimeters of the genus Cattleya, as well as newly
established genera. This review should be help-
ful to everyone that is interested in Cattleya and
allied genera.
Key words.–
Cattleya; Laelia; Sophronitis; syste-
matics; taxonomy; phylogeny.