La Vie après un cancer chez une jeune femme

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Les Journées SEXOGYN, World Trade Center , Marseille, 23,24 &25 mai
2013
La Vie après un cancer chez une
jeune femme: quelle sexualité?
Dr Marie Chevret-Méasson
Psychiatre Sexologue, directeur
d’enseignement de sexologie, Lyon 1
Les croyances
!
!
!
!
  Reproduction
  Plaisir
  Relation
  VIE
Sexualité
BITZER Johan
!
!
!
!
  Destruction
  Perte
  Tristesse
  MORT
CANCER
La sexualité devient plus simple quand on
comprend qu’elle est très complexe
La réaction sexuelle:
Excitation
Orgasme
Identité Sexuelle
être un homme
être une femme
Diapo d’après BITZER J.
La fertilité:
Désir d’enfant
Puissance
L’intimité émotionnelle
Être proche
Se sentir compris
Capacité imaginative
Affirmation
communication
La maladie peut retentir sur 1,2 ou
l’ensemble de ses dimensions
L’image du corps
Être bien avec
son corps
Séduction
Beauté
La santé sexuelle : définition de
l’ OMS (2000)
“La santé sexuelle est l’ expérience de bien-être
physique , psychologique et socioculturel relatif à
la sexualité.
La santé sexuelle est naturellement dans
l’expression libre et responsable de ses capacités
sexuelles encourageant le bien-être personnel et
social et enrichissant la vie individuelle et
sociale…
Pour que la santé sexuelle soit atteinte et maintenue,
il est nécessaire que les droits sexuels de chacun
soient reconnus et maintenus…”
Les droits sexuels font directement allusion aux
droits des personnes âgées, des malades
chroniques et des handicapés.
Trouble sexuel et altération
de la qualité de vie
Association significative entre Trouble Sexuel
et:
•  satisfaction physique et émotionnelle
•  sentiment de bonheur individuel et
relationnel*
•  Une onco-sexologie pour " Accroître les
possibilités pour les patients de
bénéficier de soins de support adaptés"
*****National Health and Social Life Survey.Laumann et coll (1999)
Femmes à risque grande détresse
Schover, 1987, citée par Taquet A. Rev Francoph
Psycho-Oncologie (2005) Numéro 3 : 170-174
!   les jeunes femmes
!   être célibataire : la sexualité perçue
comme un handicap pour trouver un
nouveau partenaire
!   moins confiance dans l’amour de
"l’amant " face à l’impact du cancer
!   durée de la relation :plus de détresse
chez les nouveaux couples
Outils pour la détresse
!   Female Sexual Distress Scale (FSDS)
Questionnaire validée sur 12-items échelle
unidimensionelle1998
!   Conférence de consensus FSD-AFUD.
Basson et al 2000 Food and
Drug Administration 2000)
cancer du sein ou de l’uterus
!   atteinte
de l’image corporelle (image de soi)
!   et par conséquent de l’estime de soi
!   et de la relation avec le(la) partenaire par noncommunication des difficultés réciproques dans
le couple
!   dysfonctionnements sexuels liés aux traitements
64% d’absence de désir
38% de dyspareunie
42% de problèmes de lubrification
30% d’anorgasmie courante après une
chimiothérapie,
!   perte de satisfaction sexuelle et conjugale
Barni S., Mondin R. (2001) Sexual dysfunction in treated breast cancer patients. J Clin Oncol 23:2456
Kaiser
Enquête : Intimité et sexualité
après un cancer du sein
!   Plus de 40 % des femmes interrogées
rencontrent des difficultés dans leur vie
intime
!   + de 50% souffrance psychologique
!   26% pbs d’image du corps et de séduction
!   20,5% désir diminué ou disparu
!   La définition actuelle d’une Dysfonction
Sexuelle est un problème dans la
fonction + souffrance personnelle liée à
ce problème
I.Curie, S.Pérele, This P., Copel L.
Intimité et sexualité après un
cancer du sein
!   24 % des patientes traitées pour un cancer
du sein et ayant répondu à cette enquête
estiment que leur vie sexuelle n’est pas
vraiment satisfaisante
!   20 % qu’elle n’est pas du tout
satisfaisante.
!   Et un grand nombre de ces femmes
perçoivent rétrospectivement un
manque d’information quant à l’impact
du cancer du sein et de ses traitements
sur la sexualité.
I.Curie, S.Pérele, This P., Copel L.
Pourquoi une oncosexologie?
Pourquoi rapide?
!   50% post cancer du sein et gynécologique
problèmes sexuels sévères et de longue durée *
!   90% des femmes post diagnostic de cancer ont
des difficultés sexuelles**
!   Seule la reconnaissance des effets délétères
des traitements sur la sexualité peut permettre
de développer des thérapeutiques moins
destructrices
!   Information nécessaire et psychoéducation en
phase diagnostique et pré-thérapeutique
!   car: la sexualité future dépend de la durée de
l’abstinence
!   car vous allez dépister femmes ou couples pour
lesquels la sexualité est importante
*Robinson, 1998. ** Anderson, 1999
Conséquences sur l’Erotisme
•  une perte de sensations de plaisir des seins
après chirurgie qui peuvent réduire l’excitation
sexuelle
•  une ménopause iatrogène chimiothérapique
•  dépression et anxiété, réactionnelles au
cancer ou réveillées (traumatismes anciens) et
augmentant les perturbations de l’image de soi
et le désir sexuel
•  le rôle social peut représenter un domaine
relativement peu affecté , particulièrement
chez les femmes qui ont un bon niveau
d’éducation ou qui occupent un rôle social
important, sauf dans la phase aiguë ou dans
les cas les plus graves et agressifs.
Accompagner une femme ou un
couple ?
!   Préserver l’image du conjoint malade
!   Préserver des temps d’intimité
!   Préserver le contact physique (la douleur de ne
plus être touchée)
!   Des séances "pédagogiques “ pour les 2 membres
du couple ensemble et souvent en groupe sur la
sexualité, sensualité, adaptation , aspect
multifacette de la sexualité ont montré des
résultats prometteurs
!   La question est qui va les faire, avec quelle
formation? Avec quel budget ?
Lewis FM et al .Helping Her Heal: a pilot study of an educational counseling
intervention for spouses of women with breast cancer . Psychooncology. 2008
Informer et soutenir (1)
!   Comment :
! 
! 
! 
! 
Démarche volontaire des soignants car
seulement 20% des patients parlent de leur
troubles de la sexualité (1)
Démarche systématique
Avec des brochures : 50 à 65% des patients se
disent sous-informés (2)(3)
Avec des entretiens : l’information est plus
efficace selon Capone 57% versus 16% (4)
(1) Moreira ED : Int J Clin Pract 2005;(2) Jonker-Pool G : Patient Educ
Counse 2004;(3) Caffo O : B.J.U. int 1999;4) Capone M Arch Phys Med
Rehab 1980
Informer et soutenir (2)
!   Quand:
! 
Lors de l ’annonce du cancer et des traitements
possibles pour que la patient hiérarchise ses
priorités (Survie/Qualité de vie)
! 
Pendant et après le traitement :
!   Car avant, le problème de la mort phagocyte
toute possibilité de penser (1)(2)
!   Car selon les études de qualité de vie, les
différents scores récupèrent dans les 2
premières années sauf la sexualité (3)
!   Car la durée d’abstinence est tres déletère
(1) Katz A J Clin Oncol 2005;(2) Jonker-Pool G. Patient Educ 2004;
(3) Schmidt CE Annals Surg Oncol 2005; 12 : 110-23
Informer et soutenir (3)
!   Qui :
!   La malade bien sûr
!   Le partenaire aussi :
!   Désamorcer les craintes
!   C’est un souhait des patientes (1)
!   Facteur prédictif du succès des
traitements (2)
!   Par Qui :
!   Tous les soignants, au moins un
minimum, mais cela pose le problème de
la formation (médecin, psycho, inf...)
!   Sexologue et thérapeutes du stress
Capone M Arch Phys Med Rehab 1980;(2) Schover ,2002
En médecine sexuelle nous faisons
depuis la révolution VIAGRA, des
traitements combinés
!   Pédagogie + thérapeutiques
!   Je milite
* pour des recherches sur des produits comme le
sildénafil post cancer du sein, sur les androgènes
et œstrogènes
* pour les lubrifiants systématique dès que
sensations de sécheresse, avec des explications
précises aux 2 membres du couple
!   Pour que vous soyez convaincus que la sexualité
bien que facultative peut être pour certaines un
booster de vie et que vous essayerez ce
convaincre d’autres soignants
!   Pour que les formations au conseil à la sexualité
et à l’oncosexologie se devellopent permettant
Les Dyspareunies
Le cas spécifique des dyspareunies suite aux traitements
des cancers pelviens :
Taux de prévalence : 20%
La sténose peut rendre les rapports douloureux et peut
retarder la détection précoce d’une rechute (le col n’est plus
visible).
La rééducation naturelle est encore largement préconisée en
France .
Si on prescrit l’utilisation de dilatateurs vaginaux, le taux de
sténose tombe à 11% contre 57% pour la préconisation des
rapports sexuels seuls
Intérêt d’une prise en charge globale avant, pendant et après le
traitement des cancers pelviens .
Les dilatateurs vaginaux
Bougies de Hégar
Dilatateurs vaginaux
Réflexions et pratiques du
thérapeute
!  Responsabilisation des femmes dans le
choix de leurs dilatateurs vaginaux.
!  Explications aux partenaires : 1/3 des
abandons toutes thérapeutiques
confondues vient d’une mauvaise
acceptation des partenaires.
!  L’acceptation des aides « mécaniques »
dépend également du caractère transitoire
ou définitif de l’aide.
Sex Steroids and Libido:
Estrogens
!  Low estrogens ð vulvar and
vaginal atrophy
!  ERT = ñ vulvar sensation
!  ERT = ò dyspareunia
110
100
90
80
Baseline
Placebo
ug 150
ug 300
*P=0.03 vs
placebo
70
60
50
s
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40
Th
ou
gh
% Nomative mean
Transdermal Testosterone
Therapy:
Sexual
Function
120
Shifren JL, et al, 2000
Réflexions et pratiques du thérapeute
!  Intégrer ces aides « mécaniques » dans
une approche globale des patient(e)s donc
des couples.
!  La planche anatomique : 1er outil oublié.
!  En parler aux 2 ex lubrifiant
Poursuivre sa vie sexuelle après un cancer
s’adapter
!   L'entourage et le ou la partenaire joueront un rôle prépondérant dans la
poursuite d'une sexualité normale. Surmonter cette épreuve ne sera
possible qu'en :
!   Acceptant les changements physiques qu'ont entraîné le cancer et son
traitement, et en regagnant une assurance quant à son pouvoir de
séduction ;
!   Dissimulant les effets secondaires de la chimiothérapie (perte de cheveux et
de poids) grâce à une perruque et des vêtements adaptés ;
!   Restant toujours actif, consultez votre médecin pour savoir quels types
d'exercices vous pouvez pratiquer ;
!   Reconstruisant une bonne estime de soi. L'aspect physique n'est pas le
seul élément pouvant rehausser l'image que vous vous faites de vousmême ; considérez les aspects sociaux, spirituels et vos réalisations tant
scolaires, professionnelles que familiales ;
!   Communiquant de manière efficace et permanente avec votre partenaire et
votre entourage. Ne vous isolez pas, c'est la pire des chose à faire ;
!   Redéfinissant le cadre de vos relations sexuelles avec votre partenaire,
poursuivre la sexualité en l'aménageant si besoin.
Ligue contre le cancer
On ne trouve que ce que l’on
cherche!
!  L’évaluation périodique de la fonction
sexuelle des femmes à risque de
troubles sexuels doit devenir une
pratique médicale et paramédicale
courante.
!  Nous sommes tous concernés et
nous devons sans cesse créer et/ou
activer nos réseaux ou rejoindre des
réseaux
!  Des formations de formateurs sont
programmés des la rentrée par l’
En Parler c’est ouvrir une porte
!  Permission
!  Déculpabilisation
!  Quand vous tenez le symptôme sexuel ne le
lâchez pas … un effort dont il faut la féliciter.
!  Repérer les idées reçues et les fausses
croyances sur la sexualité pour les
corriger: le désir c’est l’Amour, la sexualité
c’est naturelle, le plaisir clitoridien n’est pas
du plaisir
!  Montrer votre empathie par votre attitude
Restaurer une sexualité durablement
satisfaisante
Prendre en compte :
Ø  tous les facteurs impliqués dans la genèse et/ou
le maintien du trouble
Ø  et toutes les possibilités thérapeutiques et
thérapiques éprouvées et publiées
Pour choisir et proposer sur 1,2 ou + de
facteurs afin de "rebasculer" dans une fonction
sexuelle satisfaisante
Keller M. B.,(2002) Les effets synergiques de l’utilisation conjointe d’interventions psychologiques
et de traitements médicamenteux sont reconnus comme plus efficace que la psychothérapie
seule,dans de nombreux champs de la psychiatrie :Dépression, Stress post tramatique, Keller M.
Restaurer une sexualité durablement
satisfaisante est aisé, si
• Teplin V. Obstet Gynecol. 2007 Oophorectomy in premenopausal women: health-related quality of
life and sexual functioning."Des différences 6 mois après l’intervention , pas après 2 ans entre les H
avec Ovariectomie et sans Ovariectomie.
• Guthrie JR Climacteric. 2007 A prospective study of outcomes after hysterectomy in mid-aged
Australian-born women. “Pas d’associations significatives entre sexualité et hystérectomie quelques
années après.”
!   Le désir de l’un et de l’autre sont encore
adéquats, "l’envie d’avoir envie"
!   La motivation au changement est présente et les
attentes réalistes
!   L’abstinence due à la Dysfonction n’est pas trop
ancienne, donc nous devons proposer aux
femmes des prises en charge combinés sans
attendre qu’elles se chronicisent
Multifactorielles toujours? Souvent!
!   Jouons sur les facteurs sur lesquels nous
pouvons jouer
!   Un lubrifiant oui va t’elle l’utiliser?
!   Nécessité d’écouter ses questions,
résistances (romantisme, etc)
!   Et d’informer à partir de ces angoisses et
des réactions supposées du partenaire
!   La nécessité d’études sur les traitements
combinés dans toutes dysfonctions
Les uns et les autres pourraient
!  Savoir entendre la
sexualité dans sa
diversité, pouvoir
l’accompagner
sans norme ni
obligation, participe
à la globalité de
l’accompagnement
psychologique des
patients.
!   Parler avec
l’équipe médicale
!   Parler avec votre
partenaire
!   Explorer d’autres
chemins de plaisir
!   Parler avec
d’autres femmes
ayant vécu la
même chose
Ne pas oublier
!  . L’essentiel est de leur permettre de
faire le moins mauvais ajustement
libidinal possible face à cette situation
pénible (Gorins, 1992)
!  Facteurs biologiques venant des
manipulations hormonales et des
effets secondaires des traitements
déletères même si le désir est normal
Efficace F. Bottomley A.,2005.J Clin Oncol
Sortir du comme avant
un « travail » de sensualité
progressive : le couple doit
fractionner ses buts rapprochement
plus sensuel que sexuel, sexualiser
très progressivement en fonction de
la réceptivité de l’un et de l’autre.
Cette réceptivité avec abord gratuit
et ludique pour remettre en marche
un circuit d’anticipation du plaisir.
La sexualité peut être un élément
de réhabilitation, de réintégration
dans l’univers des sujets
« sains ».Elle participe pour certains
à la qualité de vie. Elle est pour
beaucoup un appel vers le vivant.
Savoir l’entendre, pouvoir l’accompagner
sans norme ni obligation, être disponible
participe à la globalité de
l’accompagnement psychologique des
patients.
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