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REPERES – module 9 – notice – Evènements historiques régionaux du SE de l’ Europe - vf - final
Auteur & ©: Marilena Sokianou et Anna Charitou, La Maison de l’ Europe à Rhôdes, 2011
Le ramassage des enfants ou devchirmé et la création des Janissaires: Les Ottomans
prélevaient « l’impôt sur le sang », ou devchirmé, sur les populations des Balkans ou en
Anatolie. Les adolescents ne devaient pas être trop jeunes, pour pouvoir supporter les longs
déplacements, et pas trop âgés, pour qu’ils puissent perdre leur culture d’origine et changer de
religion. Circoncis à leur arrivée, ils étaient convertis de force à l’islam et fanatisés. Les
meilleurs éléments étaient intégrés dans le corps des janissaires, 12 000 à l’époque de Soliman
le Magnifique, 48 000 sous Murad III et 140 000 au XIX
e
siècle. Les plus brillants
devenaient fonctionnaires.
C’est ainsi que sur les vingt-six Grands Vizirs dont nous connaissons l’origine, onze ctaient
albanais, six grecs, d’autres encore circassiens, arméniens, géorgiens, ou même italiens et
seulement cinq turcs.
Le début du déclin: Le XVII se démarque par le Sultanat des Femmes. Le harem impérial,
dirigé par la mère du Sultan, dirige en fait le pouvoir politique. Cette période voit aussi la
naissance d'un contre pouvoir, celui des Grands Vizirs.
Certains Sultans tentent de nouvelles réformes envers le peuple: les taxes sont moins fortes,
l'image de l'Empire est redorée, et des entreprises, semblables aux manufactures européennes,
sont créées. Ils tentent aussi de moderniser l'armée avec des conseillers européens.
En 1731, sur la situation déjà mauvaise de l'Empire Ottoman, les Russes et puis les Perses,
viennent en réclamer la suzeraineté. Face à cela, les Russes menacent l'Empire Ottoman et
engagent une nouvelle guerre russo-turque qui durera de 1735 à 1739. La Russie n'a jamais
autant contrôlé de terres autrefois ottomanes.
La puissance de l'empire est de plus en plus de façade. Sa décadence devient évidente au
XVIIIème siècle. Sous le règne de Mustafa III, lorsque son vizir, Ragihb Pasha, meurt en 1763, il
décide de régner seul. Médiocre politicien, il ne sait pas non plus s'attacher de bons conseillers
ou commandants militaires. Face à cela, les janissaires arrivent à s'imposer et bloquent toutes les
réformes voulues par le sultan. Ce n'est pas la première intervention de ces soldats d'élite dans la
politique, puisqu' ils avaient déjà déposé ou tué quatre sultans. Ils s’ imposent au cours du XVIIe
siècle. Le pouvoir de ce corps de troupe ne fait que grandir. Dans une série des règnes
destructeurs pour l'Empire, celui de Sélim III, s’illustre par l'apogée du pouvoir des janissaires
qui, n'acceptant pas ses idéaux réformateurs, se révoltent et l'assassinent en 1807.
Au XIX
e
siècle, l'Empire — surnommé «l'homme malade de l'Europe» par le ministre anglais
Palmerston — diminue territorialement, mais entame un processus de modernisation afin de
retrouver sa puissance et sa prospérité d'antan. En 1808, la charte de l'Union est signée entre le
sultan et les chefs féodaux, qui confirme le pouvoir de ces derniers face à l'administration
centrale. Ensuite l'administration centrale annonce des mesures législatives dans le but de
moderniser l'empire. Durant cette période, des pays européens tels que la France et le