HISTOIRE - THEME 3

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DS 1 - H1, H2, G1 et G2 - Partie 1 (Croquis).
SUJET 1 : Les dynamiques territoriales des Etats-Unis : cf. croquis vu en cours.
SUJET 2 : Les dynamiques territoriales du Brésil : cf. croquis vu en cours.
DS 1 - H1, H2, G1 et G2 - Partie 2 (Etude critique de documents).
SUJET 1 : L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale.
Les traumatismes liés au déroulement de la Seconde Guerre mondiale en France sont à l’origine d’un regard
particulier des Français sur ces évènements. Ce regard change brutalement après la publication en France de La
France de Vichy 1940-1944 de l’Américain Robert Paxton en 1973 qui dévoile l’importance de la collaboration
sous Vichy.
Pourquoi ce livre constitue-t-il une rupture ? En quoi est-il représentatif des relations entre les travaux de
l’historien et les différentes mémoires du régime de Vichy et de l’occupation ?
De 1945 au début des années 1970, la collaboration est masquée puis, à partir des années 1970, la réalité de
la collaboration est révélée.
Robert Paxton commence par décrire et expliquer l’absence de mémoire du régime de Vichy en France
durant les années 1960.
Il expose d’abord les formes et l’objectif de son travail, donnant à voir les méthodes et les principes de la
recherche historique. Etudiant en histoire, R. Paxton choisit de consacrer sa « thèse d’histoire » à la « France de
Vichy ». Pour cela, il a consulté les archives allemandes, constituées de documents officiels produits en masse
par les occupants entre juin 1940 et l’été 1944 : « je me suis plongé dans les télégrammes et les notes envoyés
quotidiennement à Berlin ». Le volume et le contenu de ces documents établissent l’ampleur de la collaboration
engagée par le régime de Vichy avec l’Allemagne hitlérienne. Or, ce que disent les archives, l’opinion française
le refuse : « les archives devaient rester closes cinquante ans ».
R. Paxton tente alors d’expliquer ce processus d’occultation de la vérité. En premier lieu, il insiste que sur le
traumatisme de l’occupation (« les blessures de l’occupation étaient encore si douloureuses ») qui empêche
toute recherche historique (« loin de stimuler la recherche historique, elles l’inhibaient »). Les seules recherches
entreprises sont très orientées. Paxton rappelle ainsi l’influence de l’historien Robert Aron à travers son ouvrage
majeur, L’histoire de Vichy, publié en 1954. Proche des hommes de Vichy, Aron dut pourtant, en tant que juif,
fuir à Alger pour sauver sa vie. Sur la foi des déclarations de Pétain (« ce que Pétain avait dit à son procès »), il
établit la faible implication du gouvernement de Vichy dans la collaboration. Il soutien ainsi la théorie du glaive
et du « bouclier », Pétain protégeant en réalité les Français contre les violences allemandes tandis que le général
De Gaulle portait l’attaque contre le régime nazi. Selon, Paxton, cette version de l’histoire aurait imprégné les
mémoires françaises, dissimulant par choix ou par facilité les responsabilités de son gouvernement : « une large
partie de l’opinion [...] croyait Pétain ». Ce faisant, Paxton rappelle la persistance d’un courant pétainiste en
France (« les apologistes de Vichy »), nationaliste et conservateur, qui favorise le vote de deux lois d’amnistie
en 1951 et 1953. Il n’évoque pas, en revanche, l’influence du général De Gaulle. Or, devenu président le
République en 1958, De Gaulle défend une vision unificatrice de la France, forgeant le « mythe
résistancialiste » et mettant le régime de Vichy entre parenthèses, ce qui entretien le silence sur cette période et
ses acteurs.
Pourtant, progressivement, la mémoire française de la Seconde Guerre mondiale fait une place au régime de
Vichy. Paxton expose pourquoi et de quelles manières cette mémoire connaît un retournement durant les années
1970.
Cela s’explique d'abord par un contexte contestataire. Le vaste mouvement social de 1968 refuse l'autorité de
la génération au pouvoir et appelle e à une société plus ouverte : « remettre en question les comportements des
générations antérieures ». Ces interrogations touchent notamment la période de Vichy, dont les zones d'ombre
se dévoilent.
La diffusion d’œuvres d’art joue également un rôle important. En 1974, Lacombe Lucien de Louis Malle
dresse le portrait d’un collaborateur milicien. Paxton cite le documentaire de Marcel Ophuls, Le chagrin et la
pitié, réalisé entre 1969 et 1970, qui décrit la vie quotidienne sous l'occupation à Clermont-Ferrand. La
résistance y apparaît comme minoritaire, tandis qu’une partie des Français, antisémites, compose avec
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l’occupant. Les interviews d’hommes politiques, vichystes mais toujours élus en 1969, achèvent de semer le
doute.
Enfin, Paxton souligne le rôle des historiens dans les mutations à l’œuvre : « les doutes que mon livre a
suscités ». De fait, il établit que, loin d’avoir pratiqué un double jeu, le régime de Pétain a sollicité puis
alimenté la collaboration. Ainsi, Paxton enclenche un véritable tournant mémoriel. Ces mutations des mémoires
alimentent ensuite le travail d’Henri Rousso qui évoque un « passé qui ne passe pas » pour décrire ces « trous
de mémoires » et parle de « dévoilement » dans Le syndrome de Vichy, paru en 1987 et cité par Paxton.
Dans cette préface, Paxton revient sur le basculement des mémoires françaises de la Seconde Guerre
mondiale, de l’adhésion résistancialiste à la dénonciation de la collaboration. Il rappelle le rôle joué par les
historiens - dont lui-même - dans la compréhension de cette période mais aussi l’influence du contexte sur leur
propre travail, le tournant historien des années 1970 étant porté par une période de contestation.
La mémoire du génocide juif connaît-elle la même évolution ?
SUJET 2 : La fin du leadership américain ?
Après la chute du communisme, en 1991, les Etats-Unis apparaissent comme une hyperpuissance. Pourtant,
le 11 septembre 2001, ils sont touchés par des attentats à New York et Washington.
Observe-t-on un recul de la puissance américaine à partir de 2002 ?
Grâce à l’étude d’un graphique concernant la dette américaine en pourcentage du PIB depuis 1952 et d’un
extrait de l’essai géopolitique de Fareed Zakaria, Le Monde post-américain, paru en 2011, nous verrons que la
puissance américaine semble s’affaiblir à partir de 2002 même si les Etats-Unis restent une puissance
incontournable au XXIe siècle.
A partir de 2002, le leadership américain apparaît remis en cause en raison de difficultés économiques et
politiques.
En effet, à cette époque, les Etats-Unis apparaissent comme un pays endetté et essoufflé. L’évolution de la
dette américaine illustre bien une économie américaine moins florissante que par le passé. Ainsi l’endettement
des Etats-Unis est passé d’environ 180% du PIB en 2002 à 244% en 2009, soit une hausse supérieure à 50%. Ce
dérapage de la dette débute à la fin des années 1990 et se poursuite tout au long des années 2000. Ces
évolutions sont à mettre en relation avec la crise financière et bancaire des subprimes qui est aussi une crise de
la dette. Les Etats-Unis vivent au-dessus de leurs moyens. Cette faiblesse économique à des répercussions
politiques.
L’endettement est, ainsi, un des facteurs pouvant expliquer le « glissement de puissance », évoqué par
Zakaria. Il est d’abord un déplacement du leadership économique mondial vers l’Asie, mais aussi vers d’autres
espaces dont la vitalité économique est importante. L’endettement, et la moindre portée de l’influence
américaine, expliquent les diverses formes de dépendance que connaissent les Etats-Unis. Ainsi, pour financer
leur dette, les Etats-Unis doivent emprunter à l’étranger, notamment auprès des « marchés émergents ». De ce
fait, la Chine est le premier détenteur de bons du Trésor américain.
Bien que révélateurs d’un monde en mouvement et de « l’ascension des autres », ces documents doivent être
nuancés et il faut en montrer quelques limites ou en préciser certains aspects.
Selon Zakaria, « depuis 1991, nous vivons dans sous un imperium américain, un monde unique,
unipolaire » : l’endettement des Etats-Unis, à cette époque, n’a pas empêché ceux-ci de devenir une
« hyperpuissance » après 1991 (effondrement de l’URSS). En effet, les Etats-Unis sont maintes fois apparus
comme les « gendarmes du monde » (interventions en Irak en 1991 ou en Afghanistan en 2001). A partir de
2001, les Etats-Unis ont même fait valoir de façon unilatérale leur vision du monde, notamment en réagissant
aux attentats de New York. C’est surtout sous la présidence de G. W. Bush que l’unilatéralisme américain
triomphe : les Etats-Unis interviennent sans l’aval de l’ONU et de leurs alliés (Irak en 2003) lorsqu’ils estiment
leurs intérêts menacés malgré le coût de cette politique de puissance.
Ainsi, faut-il reconnaître que les Etats-Unis restent, pour longtemps, « une superpuissance unique ». Ce rôle
a, d’ailleurs, sa part de responsabilité dans l’endettement croissant des Etats-Unis. Les nombreuses
interventions militaires (en Irak, en Afghanistan…), l’entretien d’un appareil militaire sans égal (1er budget
militaire au monde, 38,90% des dépenses militaires mondiales, soit environ 682 milliards de $) ont fortement
grevé les finances étatsuniennes depuis les années 1990. Cependant, parallèlement à l’affirmation de ce
leadership ; la croissance économique a été forte, voire trop forte, dans un certain nombre de pays (Chine, Inde,
Brésil…). Ce sont eux, aujourd’hui, qui émergent et connaissent une accélération de leur développement et de
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leur richesse. Dans le contexte actuel de mondialisation, ce sont ces pays qui font valoir leurs intérêts à l’échelle
mondiale.
Le leadership américain est ambigu, après 2002. En effet, les Etats-Unis sont confrontés à la concurrence des
autres puissances émergentes dont ils sont de plus en plus dépendants mais ce pays reste un acteur
incontournable à l’échelle mondiale.
Passé de bipolaire à unipolaire, après 1991, le monde devient vraiment multipolaire au XXIe siècle. Mais, la
contestation des Etats-Unis va-t-elle donner naissance à une autre structure des relations internationales ?
SUJET 3 : Les Etats-Unis et le Brésil : deux puissances mondiales.
Le continent américain est divisé en deux zones de libre-échange : d’un côté, l’ALENA fondé en 1994 et
dominé par les Etats-Unis et, de l’autre, le Mercosur fondé en 1991 et dominé par le Brésil. Ces deux Etats sont
donc les deux premières puissances de ce continent. Mais, sont-elles des puissances mondiales comparables ?
Pour répondre à cette interrogation, nous pourrons nous appuyer sur deux documents. Tout d’abord, un
ensemble de diagrammes circulaires, extrait de l’ouvrage Dynamiques des espaces ruraux dans le monde de
Martine Guibert et Yves Jean, présente la part de plusieurs Etats, dont les Etats-Unis et le Brésil, dans les
exportations mondiales de différents produits agricoles. Ensuite, un graphique, extrait du magazine [valoriser
l’identification précise de la source] Alternatives internationales hors série n°12 de janvier 2013, compare les dix
premiers budgets militaires de la planète. Grâce à ces documents, nous évaluerons et comparerons le poids des
Etats-Unis dans les domaines économique, géopolitique et culturel.
Dans le domaine agricole, les Etats-Unis et le Brésil sont les premier et troisième exportateurs mondiaux
d’où l’expression de « fermes du monde » utilisée en titre du document 1. Les Etats-Unis sont ainsi les premiers
exportateurs mondiaux de maïs (62% contre 7% pour le Brésil, 3e), de Soja (42% contre 36% pour le Brésil,
2e), de viande porc (30% contre 12%, 4e). Par contre, le Brésil devance les Etats-Unis pour la viande de volaille
(39% contre 36%, 2e) c’est aussi le cas pour le café, la canne à sucre, les agrumes et les bovins. Ce statut de
puissances agricoles s’explique par de vastes territoires (9,8 millions de km² pour les Etats-Unis et 8,5 millions
de km² pour le Brésil), aux fortes potentialités (sols fertiles, climats variés) et mis en valeur de façon
volontariste (Grandes Plaines, Mato Grosso). De plus, les firmes agroalimentaires de ces deux nations intègrent
leurs agricultures à la mondialisation en développant des activités à l’échelle planétaire (Cargill pour les EtatsUnis, JBS pour le Brésil qui est la plus grande compagnie de traitement de protéines animales du monde). Mais
leur puissance économique ne se réduit pas à l’agriculture.
Les Etats-Unis sont ainsi la 1ère économie du monde et le Brésil, la 7ème (il devrait bientôt passer 6ème, devant
le Royaume-Uni voire 5ème devant la France) ce qui en fait deux centres d’impulsion de la mondialisation. Le
Brésil dispose d’une économie émergente qui lui a permis de dépasser la Russie ou l’Italie par son PIB (2 396
milliards de $ en 2012). Surtout, la croissance du Brésil est beaucoup plus soutenue que celle des Etats-Unis
(7,5 % en 2010, contre 2,4 % pour les Etats-Unis, + 372% entre 2000 et 2012 pour le Brésil). L’émergence de
ce marché attire les investissements, ainsi la Chine est le 1 er investisseur au Brésil. Cependant, les Etats-Unis
ont un poids plus important dans l’économie mondiale grâce au rôle mondial du dollar et à la puissance des
firmes étatsuniennes (132 des 500 premières FMN contre 8 pour le Brésil). Ils disposent ainsi d’un PIB de 16
417 milliards de $, soit près de 7 fois celui du Brésil. Ils sont les premiers importateurs mondiaux et les
premiers exportateurs de services de haut niveau. Les Etats-Unis constituent la première puissance financière
grâce au NYSE, première bourse mondiale de valeurs, et à Chicago, première bourse mondiale de commerce.
En comparaison, la Bovespa, la bourse de Sao Paulo, occupe le 9e rang mondial. Cette puissance financière fait
des Etats-Unis le 1er récepteur et 1er émetteur d’IDE. Le Brésil est toutefois très dynamique. Ses FMN
deviennent capables de rivaliser sur les marchés mondiaux avec les sociétés américaines (Petrobras 10ème
compagnie pétrolière mondiale, Embraer 3ème constructeur d’avions civils au monde, derrière Airbus et
Boeing). Il s’appuie sur une économie diversifiée à la fois dans l’agriculture (3ème exportateur agricole, ¼ du
PIB et 40% des exportations) et dans l’industrie (55% des exportations). Certes, il n’est encore que le 22ème
exportateur mondial de marchandises mais sa balance commerciale est excédentaire et les exportations
brésiliennes sont en hausse (multipliées par 3,6 entre 2000 et 2010). Il dispose d’un marché intérieur en plein
essor du fait de l’augmentation du niveau de vie et est la 1ère puissance industrielle de l’Amérique du sud avec
50% du PIB de l’Amérique du Sud.
En plus d’être des puissances économiques, les Etats-Unis et le Brésil sont des puissances géopolitiques.
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Dans le domaine militaire, l’écart entre les deux nations est très marqué. Les Etats-Unis constituent la
première puissance militaire du monde avec un budget de 711 milliards de dollars qui représente 40% du total
mondial et 4,3% du PIB étatsunien. Leurs forces armées sont près de deux fois plus nombreuses que celles du
Brésil. Cet important budget offre aux Etats-Unis des capacités de déploiement mondial et la possession de
l’arme atomique. A l’opposé, le Brésil ne dispose que d’un budget de 35,4 milliards, soit 2% du total mondial et
1,47% PIB du Brésil. Le Brésil est même loin derrière les autres BRICS (143 milliards pour la Chine, 71,9 pour
la Russie, 48,9 pour l’Inde), Afrique du Sud exceptée, alors qu’il se prétend leader de ce groupe.
Cet écart entre les Etats-Unis et le Brésil est aussi perceptible sur le plan géopolitique. Les Etats-Unis
peuvent s’appuyer sur un réseau d’alliances (OTAN, par exemple) et sur le premier réseau mondial
d’ambassades et de consulat. Ils se font les arbitres de nombreux conflits (Proche Orient, ex-Yougoslavie)
convaincus que leur modèle de civilisation mérite d’être diffusé à l’ensemble de la planète au nom de la
« destinée manifeste ». Le poids politique du Brésil est nettement inférieur. Pourtant, première puissance
d’Amérique du Sud, il est membre du G20 et se veut le porte-parole des pays du sud et des pays lusophones.
Ainsi, il a constitué le groupe IBSA (Inde, Brésil, Afrique du Sud = G3) pour contrer les pays de la Triade à
l’OMC. De plus, il se tourne vers l’Afrique. L’ancien président Lula (2003-2011) a visité une vingtaine de pays
d’Afrique en 8 ans et ouvert autant d’ambassades. Sur le continent américain, le Brésil se veut le contrepoids à
la domination étasunienne. Il entreprend donc une politique étrangère indépendante (ouverture à l’Iran,
dénonciation en 2010 de l’implantation de bases américaines en Colombie) mais ses voisins (Argentine,
Bolivie) dénoncent le « néo-impérialisme » brésilien. Dans les institutions internationales, il milite pour un
meilleur équilibre des rapports de forces dans les négociations internationales et revendique un siège de
membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU. Il envoie ainsi le plus fort contingent de casques bleus en
Haïti et est à la tête de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du pays. Il est passé de pays récepteur
d’aides au développement à pays émetteur mais ses dons sont beaucoup moins élevés que ceux des Etats-Unis.
Pour finir, la comparaison de l’influence mondiale des deux Etats-Unis peut aussi s’effectuer sur le plan
culturel.
Dans ce domaine, le Brésil ne peut pas concurrencer la domination étasunienne. Les Etats-Unis dominent les
médias traditionnels et les NTIC. Les 8 plus grands médias mondiaux sont américains (Time Warner, Viacom,
Comcast, Disney Corp….). La chaîne CNN fournit en temps réel des informations et des images à toute la
planète. Les films à gros budget s’imposent dans le monde entier : les 20 plus gros succès commerciaux du
cinéma mondial sont américains (Avatar, Titanic, Le retour du roi, Pirates des Caraïbes 2, Harry Potter à
l’école des sorciers...). 88% des films diffusés au Canada, 64% dans l’UE, 47% au Japon sont américains. Il en
est de même pour les séries télévisées. Ils sont au centre du réseau Internet (ICAAN). La culture populaire
contribue aussi au soft power en intégrant l’American Way of life par le biais des centres commerciaux, des
fastfoods (Mc Do présent dans 117 pays), des grandes firmes, des parcs à thème, du cinéma, ou des séries TV.
Il en résulte une forte attractivité des Etats-Unis pour les étudiants (plus de 720 000 étudiants étrangers) qui
souhaitent intégrer des universités prestigieuses (MIT, Harvard à Boston, Berkeley en Californie…), les élites
intellectuelles (plus grand nombre de prix Nobel), les touristes (premier pays en terme de dépenses des
touristes) et les migrants économiques (première terre d’accueil). Le Brésil peut, lui, s’appuyer sur les
telenovelas, séries télévisées moins chères que les séries étatsuniennes, vendues dans plus de 130 pays
(Amérique latine, Europe de l’est, Afrique, Moyen-Orient) mais aussi sur la mode, la musique et le sport
(football). Cependant, la culture brésilienne est handicapée par la faible diffusion de la langue portugaise.
Globo, le principal groupe de médias brésilien (TV, cinéma, édition), a une audience surtout en Amérique
latine. Mais, le Brésil affiche des ambitions culturelles planétaires en organisant des événements sportifs
comme la coupe du monde de football (2014) et les Jeux Olympiques (Rio, 2016).
Si, sur le plan économique et particulièrement agricole, les Etats-Unis et le Brésil sont deux puissances
comparables, le Brésil ne peut rivaliser avec la superpuissance nord-américaine dans les domaines géopolitique
et culturelle. Cela permet de souligner la différence entre une puissance avérée et complète, les Etats-Unis, et
une puissance émergent et donc incomplète, le Brésil. Ces oppositions sont-elles similaires entre le Japon et la
Chine, les deux puissances dominantes de l’Asie ?
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