3 - Les leucocytes produits dans la moelle des os se répartissent dans les organes lym-
phoïdes, en particulier dans les ganglions lymphatiques.
En dehors de toute infection, il y a des organes contenant de nombreux leucocytes: ce
sont les organes dits lymphoïdes (1).
Les plus nombreux sont les ganglions lympha-
tiques, des organes sphériques de la taille de l’on-
gle d’un doigt, répartis dans tout l’organisme et
reliés par des “tuyaux”, les vaisseaux lymphatiques.
Le schéma ci-contre vous montre l’emplacement de
ces ganglions. Lorsqu’une infection se produit, les
ganglions les plus proches gonflent.
L’observation microscopique montre que les
ganglions contiennent des leucocytes qui sont appe-
lés lymphocytes. Les lymphocytes ne se forment pas
dans les ganglions. Certains lymphocytes (les B)
viennent directement de la moelle osseuse alors que
d’autres (les T) ont fait auparavant un détour par un
autre organe, le Thymus (3)
En effet, bien que toutes les cellules du sang
proviennent de la moelle osseuse (2), les leucocytes
migrent dans différents organes pour finir par s'installer principalement dans les ganglions
lymphatiques (et dans la rate).
Cela commença à faire pas mal de cellules différentes dans notre système de défense, un
petit point s’impose (voir schéma ci-dessous) avant de continuer et de voir comment sont stop-
pés les envahisseurs qui ont pu triompher de l’appétit des macrophages.
Macrophages
Cellules
phagocytaires
1 - Il existe pas mal d’organes lymphoïdes, mais vous n’avez à connaître que la moelle os-
seuse, le thymus et les ganglions lymphatiques. Tout compte fait, les spécialistes qui font votre
programme ont décidé que finalement les seuls ganglions devaient suffire...
2 - A ne pas confondre avec la moelle épinière, tissu nerveux situé à l'intérieur de la colonne
vertébrale.
3 - le Thymus est un organe qui sert principalement “d’école” pour les lymphocytes T, qui y
“apprennent” le métier de... tueur, mais n’anticipons pas...
Les défenses de l’organisme:
cellules ou molécules ?
Une controverse historique franco-allemande.
Metchnikoff découvre la phagocytose
En 1882, le chercheur Russe Élie Metchnikoff,
âgé de 37 ans, étudie à Messine, sur la côte
italienne, le développement des embryons
d'étoile de mer. Il observe dans ces embryons
transparents des cellules mobiles, et a l’idée
qu’elles pourraient protéger l'organisme (voir
p.16). Pour vérifier son hypothèse, il enfonce des
épines d'arbre dans les embryons et, après 24h,
découvre que les cellules mobiles ont complète-
ment entouré les épines, tentant ainsi de protéger
l'organisme.
Ces cellules mangent donc les débris et autres
intrus qui menacent l'embryon. Elles seront appe-
lées phagocytes par Claus, un ami de
Metchnikoff à qui il fait part de ses découvertes.
Encouragé par d'autres chercheurs présents à
Messine, Metchnikoff publie ses découvertes en
1883 dans la revue de l'institut de zoologie de
Vienne.
À la même époque, ce chercheur confirme que,
lors d’une inflammation, des cellules phagocytai-
res interviennent, et soutient que l'inflammation
n’est pas une attaque du corps par les microbes,
mais une réaction de défense de l’organisme
contre les microbes.
Après sa découverte, Metchnikoff quitte rapi-
dement la Russie (il ne s’entend pas avec les
autorités locales et ses confrères) pour le tout
nouveau et déjà célèbre institut Pasteur, à Paris.
Il s’y installera définitivement, et formera des
scientifiques qui vont défendre l’idée selon la-
quelle ce sont des cellules comme les phagocytes
qui défendent le corps contre les agressions mi-
crobiennes.
L Erhlich et von Bhering favorisent les molécules
Quelques années plus tard, les chercheurs alle-
mands (Buchner, Von Behring, Erhlich) de l’insti-
tut de Berlin démontrent qu’il existe dans le sang
des molécules protectrices. Dès lors, la bataille
s’engage entre équipes françaises et allemandes
(2), sur fond de règlements de compte (on sort
de la guerre de 1870, au cours de laquelle la
France à “perdu” des territoires au profit de
l’Allemagne) et de méfiance réciproque. Les
affrontements sont violents entre ceux qui défen-
dent une protection à base de cellules (les Fran-
çais de l’institut Pasteur) et ceux qui insistent sur
le rôle primordial des molécules protectrices
(l’école allemande).
Les progrès remportés dans la lutte contre les
infections et le développement des vaccinations
feront passer cette lutte au second plan, mais la
recherche va massivement s’orienter vers l’étude
et la production de molécules protectrices.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale
que l’étendue et la découverte du rôle des cellu-
les comme les lymphocytes dans la protection de
l’organisme montreront que l’organisme est dé-
fendu à la fois par des cellules et par des molé-
cules.
Toutes les cellules présentes dans le sang
proviennent de cellules installées dans la
moelle osseuse.
La famille des leucocytes, présentée en
groupes emboîtés, comme la classifica-
tion en sixième...
Emplacement de différents organes conte-
nant une forte proportion de lymphocytes.