La fièvre virale hémorragique: Mise à jour à l

La fièvre virale hémorragique :
Mise à jour à l’intention des cliniciens
Publiée le 9 avril 2014
Contexte : Fièvre chez une personne revenant d’un séjour à l’étranger
Il arrive souvent que les personnes de retour d’un séjour à l’étranger fassent de la fièvre.
La fièvre peut ouvrir la voie à une maladie grave et éventuellement mortelle. Par conséquent, il convient
que tous les voyageurs qui rentrent de l’étranger et sont fébriles ou se plaignent de fièvre fassent l’objet
d’une évaluation immédiate et exhaustive.
Chez les personnes revenant d’un voyage à l’étranger, la fièvre peut être attribuable aux principales causes
infectieuses suivantes : le paludisme (20 à 30 % des cas), la diarrhée du voyageur (10 à 20 % des cas) et les
infections des voies respiratoires (10 à 15 % des cas). Jusqu’à preuve du contraire, les patients fébriles qui
ont visité une région où le paludisme est endémique devraient donc être considérés comme ayant contracté
le paludisme.
Pour poser un diagnostic exact et assurer une prise en charge adéquate du voyageur fébrile, il faut
connaître les antécédents complets de voyage, notamment :
préparatifs avant le départ (p. ex., vaccins reçus avant le départ, prophylaxie du paludisme)
itinéraire (p. ex., destination, dates de départ et d’arrivée)
mode de tourisme pratiqué (p. ex., hébergement, camping, contact avec les populations locales)
but du voyage (p. ex., tourisme, affaires, visite d’amis et de parents)
risques d’exposition (p. ex., sang et liquides organiques, aliments de rue, eau locale, viande crue,
produits laitiers non pasteurisés, activités en eau douce, morsures d’anthropodes, exposition à des
animaux)
soins ou traitements médicaux reçus à l’étranger
La forme de la fièvre (p. ex., continue, biphasique, récurrente), sa durée de même que la période
d’incubation apparente (temps écoulé entre, d’une part, l’exposition et l’infection éventuelles et, d’autre
part, l’apparition des symptômes) permettent également de préciser les agents étiologiques infectieux
pouvant être responsables de la fièvre.
Le patient doit aussi subir un examen physique complet et le professionnel de la santé doit accorder une
attention particulière aux appareils ou systèmes présentant des signes ou des symptômes de localisation.
Même si le risque de fièvre virale hémorragique est, règle générale, extrêmement faible, il faut tenir compte
de cette éventualité lors de la réalisation d’un diagnostic différentiel chez les personnes fébriles qui
reviennent d’un séjour dans une région d’endémicité ou une région particulière d’un pays où existent des
cas de fièvre virale hémorragique. En plus de songer au paludisme, le professionnel de la santé peut
également envisager les maladies suivantes : typhoïde, shigellose, choléra, leptospirose, peste, rickettsioses,
fièvre récurrente, méningite et hépatite.
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Pour obtenir des renseignements additionnels, veuillez consulter le document intitulé La fièvre chez le
voyageur de retour au pays ─ Lignes directrices pour l’évaluation initiale, RMTC, ACS-3, juillet 2011, à l’adresse :
http://www.phac-aspc.gc.ca/publicat/ccdr-rmtc/11vol37/acs-3/index-fra.php, et le document intitulé Maladie
à virus Ebola : informations générales et résumé de la situation en Afrique de l'Ouest, OMS, avril 2014, à
l’adresse : http://www.who.int/csr/don/2014_04_ebola/fr/.
Aspects cliniques de la fièvre virale hémorragique (FVH)
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Les premiers symptômes ne sont pas spécifiques. Mentionnons notamment fièvre soudaine, myalgie, maux
de tête, pharyngite, diarrhée et douleurs à la poitrine.
Les signes ultérieurs sont davantage propres à la fièvre virale hémorragique conjonctivite, pétéchies,
érythème morbilliforme et peuvent même entraîner un choc hémorragique.
En cas de fièvre importante et mortelle, la diathèse hémorragique peut s’accompagner de lésions
hépatiques, d’insuffisance rénale, d’atteinte du système nerveux central et d’un choc terminal avec
défaillance polyviscérale.
Épreuves diagnostiques de laboratoire ─ patients soupçonnés d’avoir une
fièvre virale hémorragique
En présence d’un cas éventuel de fièvre virale hémorragique, il faut communiquer avec le centre de service
à la clientèle des laboratoires de Santé publique Ontario (SPO), (416 235-6556 ou 1 877-543-8931). On vous
donnera des directives sur le prélèvement, la manutention et le transport des échantillons et sur les
mesures à prendre pour faciliter la réalisation des épreuves diagnostiques de laboratoire. Après les heures
d’ouverture des bureaux, communiquez avec l’agent de service des laboratoires, au 416 605-3113.
Pratiques de prévention et de contrôle des infections
La transmission nosocomiale peut se faire directement (p. ex., contact ou gouttelettes) ou indirectement (p.
ex., instruments et surfaces dures), voire par aérosol.
Les patients ayant une fièvre virale hémorragique qui développent une toux dominante, qui vomissent, qui
ont la diarrhée ou qui font une hémorragie peuvent exposer d’autres personnes à des particules en
suspension dans l’air.
Par conséquent, en présence d’un patient ayant une fièvre virale hémorragique soupçonnée ou confirmée,
il faut prendre des précautions concernant les contacts et contre les gouttelettes et la transmission par voie
aérienne (p. ex., porter un respirateur N95 dont l’étanchéité et l’ajustement ont été vérifiés et un dispositif
de protection oculaire). Toutes les personnes doivent adopter ces précautions, y compris les visiteurs qui se
trouvent dans la même chambre que le patient, celles qui transportent le patient ou qui lui fournissent des
soins, et celles qui se trouvent à au moins deux mètres du patient qui n’est pas dans une chambre.
Les patients qui présentent des symptômes doivent être isolés dans une chambre individuelle à pression
négative. La porte de la chambre doit être fermée.
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Source : Heymann, David L., dir., Control of Communicable Diseases Manual, 19th edition,
American Public Health Association.
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Le besoin de protections supplémentaires (p. ex., surpantalons, couvre-chaussures) est fonction du risque
éventuel de contact avec des liquides compte tenu de l’acte médical devant être réalisé et de la présence de
symptômes cliniques entraînant un accroissement du risque de contact avec des liquides organiques du
patient (les excrétions virales et les risques connexes semblent augmenter, de la période d’incubation
jusqu’aux dernières étapes de l’infection).
Il faut éviter d’employer des objets pointus. On ne doit utiliser que du matériel médical à conception
sécuritaire et il faut l’éliminer de manière appropriée.
Les désinfectants hospitaliers habituels peuvent servir à nettoyer l’environnement des patients ayant un cas
soupçonné ou confirmé de fièvre virale hémorragique. Le personnel des services environnementaux doit
utiliser le même équipement de protection personnelle que toutes les autres personnes entrant dans la
chambre de ces patients.
Lors des opérations de nettoyage, il est interdit de pulvériser des désinfectants ou d’utiliser un nébulisateur.
Seuls les membres essentiels du personnel médical et infirmier, les autres membres indispensables du
personnel hospitalier et les membres de la famille immédiate peuvent entrer dans la chambre du patient.
Les fournisseurs de soins et les visiteurs doivent pratiquer l’hygiène des mains (savon et eau ou désinfectant
pour les mains à base d’alcool) avant et après la prestation de soins au patient et après avoir quitté sa
chambre. Après un contact avec le patient, ils doivent s’assurer de retirer de manière appropriée tout
l’équipement de protection personnelle.
Il faut utiliser des précautions similaires en vue de l’inhumation rapide des patients décédés.
Pour obtenir des renseignements additionnels, veuillez consulter :
Comité consultatif provincial des maladies infectieuses (CCPMI). Pratiques de base et précautions
supplémentaires dans tous les établissements de soins de santé, 3e édition,
http://www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/RPAP_All_HealthCare_Settings_2012_FR.pdf
OMS. Maladie à virus Ebola, http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs103/fr/
OMS. Maladie à virus Ebola : informations générales et résumé de la situation en Afrique de l'Ouest,
http://www.who.int/csr/don/2014_04_ebola/fr/
Comité consultatif provincial des maladies infectieuses (CCPMI). Pratiques exemplaires en matière de
nettoyage de l’environnement en vue de la prévention et du contrôle des infections,
http://www.publichealthontario.ca/fr/eRepository/2011-
01%20BP%20Infection%20Control%20in%20HC%20Settings%20-%20FR.pdf
Comité consultatif provincial des maladies infectieuses (CCPMI). Trousse de nettoyage environnementale,
http://www.publichealthontario.ca/fr/ServicesAndTools/Tools/Pages/Trousse_de_nettoyage_de_l%27environ
nement.aspx
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