Description des ateliers de l’après-midi
1. Féministes et musulmanes : une antinomie ?
Personne-ressource : Leïla Bdeir
Comment des femmes croyantes québécoises de confession musulmane parviennent-elles à
puiser dans leur tradition pour interroger les lectures qui contribuent à instaurer au sein de
l’islam des mesures sexistes et de domination? Cet atelier visera à montrer que le féminisme
islamique ne se limite pas simplement à de l’activisme académique, soit un activisme textuel
(relevant de la théorie), mais s’engage aussi sur le terrain de l’action collective. On constate
ainsi le développement d’alliances transnationales entre les divers mouvements féministes
(islamiques, postcoloniaux, décoloniaux) dépassant les frontières du Moyen-Orient et du
Maghreb pour inclure les féministes originaires des pays d’Asie, d’Afrique et du monde
occidental. Il s’agira de faire connaitre ce courant de pensée et sa traduction dans le paysage
intellectuel et social québécois.
2. Ordre géopolitique et regard néo-oriental
Personne-ressource : Sid Ahmed Soussi
Quels sont les facteurs sociopolitiques, idéologiques, économiques et géopolitiques, tant au
niveau national qu’international, qui créent les conditions favorables au succès et à la
légitimation de discours islamophobes et hostiles à l’islam ? Cet atelier visera à repérer les
ressorts sur lesquels s’articule cette forme de néo-orientalisme dans le paysage médiatique et
politique québécois. Il visera ainsi à nous outiller pour décoder la couverture médiatique
d’enjeux géopolitiques souvent présentés de façon binaire, partielle et trop souvent partiale.
3. Pratiques créatives pour contrer la précarité et l’exclusion
Personne-ressource : Bochra Manaï
Au-delà des enjeux autour des notions d’intégration et d’appartenance, il est important de
comprendre les interactions sociales et le vécu des personnes musulmanes en portant le regard
sur deux dimensions de leur vie quotidienne : le monde du travail et celui de la ville. Le regard
ne porte donc plus seulement sur les processus d’adaptation des immigrants mais bien sur les
transformations dont ils sont partie prenante. Cette question des transformations ne cherche
pas à éluder les nombreux obstacles structurels et les discriminations sur lesquels butent
beaucoup d’entre eux, mais tente plutôt de rendre compte des pratiques des immigrants pour
surmonter les obstacles. Cela vise aussi à rendre compte des pratiques de solidarité et de
l’inventivité dont font preuve les personnes pour notamment pallier à la précarité et
l’exclusion. Il s’agira de réfléchir ces enjeux en mettant l’emphase sur les pratiques de solidarité
et l’implication citoyenne induites.