CR Séance inter-académique VF 2012.11.21 SG 2/18
l’antibiorésistance correspond à une problématique particulièrement complexe qui met en jeu plusieurs niveaux
d’analyse impliquant à la fois une réflexion globale et des actions locales. Tous ces éléments ont sous-tendu la
préparation et l’organisation de cette journée.
Jean-Paul CHIRON remercie le Comité d’organisation des quatre Académies. Il remercie plus particulièrement pour
leur investissement le Secrétaire Perpétuel de l’Académie Vétérinaire de France, Patrick LE BAIL et la Secrétaire
Générale de l’Académie nationale de Pharmacie, Agnès ARTIGES. Enfin, il remercie les conférenciers et les
modérateurs des différentes sessions pour leurs réponses sans réserve à l’invitation qui leur a été faite.
Pr André-Laurent PARODI, Président de l’Académie Nationale de Médecine
Le Pr André-Laurent PARODI s’associe aux remerciements de Jean-Paul CHIRON. Il remercie plus particulièrement
l’assistance qui, par sa présence, exprime son intérêt pour le thème de cette séance.
"Ce thème est au centre de l’actualité médicale et sanitaire. L’importance du sujet est confirmée :1) par la
multiplicité des réunions, des colloques, des publications sur le sujet (ANSES, OIE, etc…) ; 2) par les actions
conduites par le Ministère de la Santé (DGS) : plans nationaux 2001-2005, 2007-2010, 2011-2016 ; 3) par la journée
européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques (18-11) ; 4) par la semaine de la sécurité des patients.
La présence d’une assistance nombreuse révèle l’intérêt de l’architecture de ce colloque :
réunion de quatre Académies, chacune d’elles renvoyant à l’un des grands secteurs de l’utilisation des
antibiotiques ;
plutôt que de stigmatiser telle ou telle pratique dans tel ou tel secteur, il a été fait appel aux meilleurs
spécialistes, dans chacun de ces secteurs de manière à éclairer notre jugement ;
il a également été fait appel aux représentations nationales, aussi bien qu’européennes et internationales.
Les exposés qui se succéderont au cours de la journée seront clôturés par une table ronde sur "les politiques
sanitaires et le rôle des professionnels". A cette table ronde, prendront part les représentants des grands corps
professionnels impliqués dans l’usage des antibiotiques. L’expression, par chacun d’eux, de sa vision des politiques
à proposer dans l’utilisation raisonnée et responsable des antibiotiques, est attendue.
Des recommandations seront tirées de ces communications et de la table ronde. Elles s’efforceront de répondre, de
manière argumentée, aux questions soulevées".
Pr Jeanne BRUGÈRE-PICOUX, Président de l’Académie Vétérinaire de France
"En France, de nombreuses initiatives ont été mises en place depuis quelques années pour promouvoir l’usage
prudent des antibiotiques en médecine vétérinaire.
C’est le cas, en particulier depuis 2010, de l’organisation par la Direction Générale de l’Alimentation (DGAL) d'un
plan national de réduction des risques d'antibiorésistance, avec la création d'un comité de pilotage du plan national
Ecoantibio qui vise à aboutir, en 2017, à une réduction de 25 % de l’usage des antibiotiques en médecine
vétérinaire.
Même avant que des conclusions soient tirées des travaux conduits par la DGAL, des actions ont déjà été
entreprises dans certains secteurs professionnels. C'est, par exemple, le cas de la filière porcine, encadrée pas
l'association très dynamique qu'est l'AFMVP (Association Française de Médecine Vétérinaire Porcine) qui, entre
2010 et 2011, a limité l’utilisation des céphalosporines de dernières générations : l’exposition des porcs à cette
famille a diminué de 52 %.
Concernant l'évaluation des antibiorésistances, les vétérinaires impliqués dans la médecine des animaux de rente
ont été, depuis longtemps, très attentifs à cette question, d'une part du fait de la nécessité de faire respecter aux
éleveurs les délais d'attente, et par la création dès 1982 par notre confrère Jean-Louis MARTEL du réseau RESABO
(pour bovins) qui s’est maintenant structuré depuis 2011 en réseau RESAPATH sous la gouvernance de l’Anses.
Ce réseau est co-animé par les laboratoires de Lyon et de Ploufragan. Il comporte deux parties, l'une (ex-
RESABO) pour la filière bovine et l'autre, affectée aux filières aviaires et porcines. Ces deux parties sont membres
de l’observatoire national de l’épidémiologie de la résistance bactérienne aux antibiotiques (ONERBA) qui fédère,
par ailleurs, 16 autres réseaux de surveillance consacrés à divers aspects de la médecine humaine, mettant ainsi en
commun des données humaines et animales de la résistance bactérienne.
Le réseau vétérinaire RESAPATH existe grâce au maillage des laboratoires vétérinaires départementaux qui nous
sont indispensables dans ce domaine comme pour la surveillance des maladies animales émergentes. La décision
qui avait été prise de ne plus laisser l’accès des vétérinaires au DES de formation aux analyses biologiques qui s'est
alors trouvée réservée aux médecins et aux pharmaciens a été une grande erreur car, on ne trouve que ce que l’on
cherche et, pour chercher puis interpréter, il importe de maintenir et de favoriser la présence des vétérinaires dans
ces réseaux de laboratoires de diagnostic destinés aux maladies animales. Une formation clinique spécialisée dans
les maladies animales est indispensable dans ces laboratoires de diagnostic.