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remboursement en lien avec le parcours de soins est également préjudiciable, car il décale
d'autant sa mise en place effective.
- ces réformes nécessitent, pour être menées à bien, des investissements nouveaux. Le DMP en
est là encore un exemple. La réforme hospitalière, si elle doit porter ses fruits, doit faire
l'objet d'un accompagnement pour aider les établissements à faire les gains d'efficience
nécessaires - faute de quoi le risque existe qu'ils tentent d'échapper à la contrainte par des
reports de charges ou des dotations complémentaires « négociées ».
- enfin certaines de ces réformes ont été conçues plus pour rendre l'allocation des ressources
plus efficace que pour faire des économies. Le cas de la T2A ou de la CCAM est exemplaire
à cet égard. La T2A vise à introduire une rémunération du service rendu plus rationnelle sur
le plan économique, obligeant ainsi les directions hospitalières à faire des efforts de
rationalisation de leur gestion : elle ne génère pas en elle-même, telle qu'elle est conçue,
d'économies nettes. Au contraire, sa mise en place, comme celle de la CCAM, n'est pas
dénuée de risques.
Pour toutes ces raisons, les gains financiers nets à attendre de ces réformes à très court terme sont
certainement limités.
Ceci ne signifie nullement, pour la majorité des membres du Conseil, qu'il faille les abandonner,
ou les dégrader jusqu'à les vider de leur sens. Ce serait au contraire la pire des solutions, car alors
tous les bénéfices que l'on peut en engranger à terme seraient perdus. Il importe au contraire
d'aller jusqu'au bout des logiques qui ont été enclenchées, d’assurer le déploiement des dispositifs
prévus et de leur donner une traduction opérationnelle cohérente avec l’ambition de départ. Ainsi
il faut ne pas rogner sur l’ambition du DMP, et mettre des moyens organisationnels à hauteur de
l’enjeu. La T2A doit jouer son rôle restructurant, et obliger les établissements à se doter des
instruments et des pratiques de gestion qui font aujourd'hui trop souvent défaut. Il faut même sans
doute aller plus loin dans certains domaines : ainsi les perspectives en matière de démographie
des professions de santé obligent-elles à repenser au plus vite les rôles des professionnels et les
organisations de travail.
Mais il est peu probable que l'ensemble de ces réformes permette à elles seules d'atteindre
l'équilibre financier à l'horizon 2007, compte tenu de la situation de départ très dégradée des
comptes.
Rappelons en effet que l'année 2004 s'est soldée par un déficit de 11,6 MD€. Au regard de ce
point de départ, le déficit 2005, tel que la commission des comptes de la sécurité sociale l'anticipe
au vu des tendances d’évolution des premiers mois et des hypothèses économiques, représente un
effort de redressement très sensible, puisqu'il s'établirait à 8,3 MD€. Mais il est très largement
imputable à une augmentation des recettes2.
Si les prévisions actuelles se confirment, la situation 2005 serait à peu de chose près conforme
aux objectifs affichés, tant pour l’ONDAM que pour le déficit. Il s’agit là d’un résultat positif
2 En 2005, la progression des recettes du régime général, branche maladie, devrait être de 7,1Md€ dont plus de
4,2Md€ de recettes nouvelles. La progression de l’ONDAM en 2005, prévue à 3,8%, est nettement inférieure à celle
constatée au cours des années précédentes (6,3% en 2004, 5,1% en 2004). Toutefois, à système de recettes
inchangées, la progression des dépenses prévues en 2005 serait supérieure à celle des recettes et le déficit 2005 serait
de plus de 12,5Md€.