CLASSE DES AGNATHES OU CYCLOSTOMES
FAMILLE DES PÉTROMYZONTIDÉS – LES LAMPROIES
Les lamproies ne sont pas des
poissons. Ce sont des êtres vraiment
curieux. Au premier abord, on les
confond avec les anguilles dont elles ont
l'aspect de serpents et les mouvements
onduleux. Mais ces « poissons »,
dépourvus de nageoires paires, sont
munis d'une bouche béante et de petits
trous latéraux, orifices des branchies, ce
qui les fait reconnaître à coup sûr.
La bouche, chez les adultes, est
bordée d'une lèvre circulaire portant des
papilles sensorielles rétractiles. La cavité
buccale est une sorte d'entonnoir armé
de crochets cornés, elle fonctionne
comme une ventouse.
Les dents cornées de la lamproie
marine constituent un arsenal inquiétant,
mais elles sont disposées harmonieu-
sement en rangées spirales. La petite
lamproie n'a qu'une dentition réduite .
La bouche des larves n'est pas
édentée, la lèvre forme un bourrelet
supérieur en fer à cheval, la portion
inférieure n'est pas encore constituée.
Tout le fond de l'orifice buccal est tapissé
de papilles arborescentes qui, par leur
agitation, déterminent un courant
entraînant les particules alimentaires qui
sont enrobées par le mucus du tube
digestif. Ces papilles disparaissent à la
métamorphose.
...On voit chez les adultes, au
centre du disque buccal, l'extrémité de la
langue qui apparaît en profondeur.
Simple plateau chez la petite lamproie,
elle est armée d'un jeu de scies chez la
lamproie fluviatile et la lamproie marine.
Cette langue, chez les grandes lam-
proies, est un instrument diabolique ;
actionnée comme un piston d'avant en
arrière, elle perfore la surface du corps
où l'animal s'est fixé. C'est ainsi qu'on
trouve des saumons, des aloses, des
poissons de mer rongés tout vifs avec
d'affreuses et profondes blessures. Par
ailleurs, la ventouse buccale peut
fonctionner comme un simple organe de
fixation quand la lamproie sans se nourrir
se laisse véhiculer par le poisson ou
quand, adhérant à un support, elle
résiste au courant. Cela paraît la seule
fonction de la bouche chez la petite
lamproie qui ne se nourrit pas à l'état
adulte.
L'organe respiratoire des lam-
proies diffère totalement de celui des
poissons. C'est une succession de sept
paires de sacs s'ouvrant chacun à
l'extérieur par un orifice propre. Ces sacs
débouchent à l'intérieur dans une poche
commune, l'aqueduc, allongée sous
l'oesophage. Chaque sac est musculeux.
L'eau peut pénétrer par la bouche,
mais quand l'animal est fixé, elle entre et
ressort par les orifices latéraux. Les
mouvements respiratoires sont remar-
quablement rapides. Les lamproies ont
une narine unique donnant dans un sac
olfactif qui communique postérieurement
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