DOSSIER PEDAGOGIQUE
Des Femmes
Les Trachiniennes / Antigone / Electre
de Sophocle
mise en scène WajdiMouawad
du mercredi 12 au samedi 15 octobre 2011
Dossier pédagogique réalisé par Rénilde Gérardin, professeur du service éducatif :
Contacts relations publiques : Margot Linard : m.linard@lacomediedereims.fr
Jérôme Pique : [email protected]
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texte Sophocle
traduction en français Robert Davreu
mise en scène WajdiMouawad
assistance à la mise en scène Alain Roy
conseil artistique François Ismert
scénographie Emmanuel Clolus
costumes Isabelle Larivière
assistée de Raoul Fernandez
lumières Eric Champoux
assisté de Eric Le Brec'h
musique originale Bertrand Cantat, Bernard Falaise, Pascal Humbert, Alexander MacSween
réalisation sonore Michel Maurer
assisté de Olivier Renet
maquillages et coiffures Angelo Barsetti
illustrations Sophie Jodoin
interprétation
Camille Adam
en alternance avec
Bertrand Cantat
Olivier Constant
Samuël Côté
Sylvie Drapeau
Bernard Falaise
en alternance avec
Martien Bélanger
(à l’automne 11 – hiver 12)
Charlotte Farcet
Raoul Fernandez
ou
Richard Thériault (
au printemps 12)
Pascal Humbert
en alternance avec
Benoît Lugué
Patrick Le Mauff
Sara Llorca
Alexander MacSween
(à Nantes, Génève) en alternance avec
Guillaume Perron
(tournée 11 – 12)
Véronique Nordey
en alternance avec un autre comédien (au printemps 12)
Marie-Eve Perron
direction de production Maryse Beauchesne
direction technique et régie lumières Eric Le Brec'h
régie son Olivier Renet
régie plateau Eric Morel
habilleuse Emmanuelle Thomas
Au Carré de L’Hypoténuse Arnaud Antolinos Abé Carré Cé CarMaryse Beauchesne
adjointe au Québec MarianeLamarre
communication Marie Bey
presse Dorothée Duplan
Production Au Carré de l’Hypoténuse-France, Abé Carré CéCarré-Québec compagnies de création
Coproduction Centre national des Arts-Théâtre français Ottawa, Théâtre Nanterre-Amandiers,
Célestins Théâtre de Lyon, Théâtres départementaux de la Réunion, Mons 2015-Capitale
Européenne de la Culture,Théâtre Royal de Namur, Le Manège Centre dramatique de Mons, Le
Grand T Nantes scène conventionnée Loire-Atlantique, Comédie de Genève, Maison de la Culture de
Bourges Scène nationale (la Maison de la Culture reçoit le soutien du Ministère de la culture et de la
communication, la région Centre, le conseilgénéral du Cher, la ville de Bourges) et Festival d’Avignon,
Festival d'Athènes dans le cadre du Réseau Kadmos Soutien Espace Malraux Scène nationale de
Chambéry, Théâtre 71 Scène nationale de Malakoff, Théâtredu Nouveau Monde Montréal, Ministère
de la Culture des Communications et de la Condition féminine du Québec, Conseil des arts et des
lettres du Québec, Ministère des Relations internationales du Québec,Fonds franco-québecois de
coopération décentralisée et du Service de Coopération et d’Action culturelledu Consulat général de
France à Québec, Participation Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées et Délégation nérale
du Québec à Paris
Wajdi Mouawad est artiste associé au Grand T
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Des Femmes
dossier pédagogique
sommaire
Présentation du « projet Sophocle »
Paroles de femmes
page
4
page 4
LE PROJET ARTISTIQUE
Genèse de la trilogie des femmes
La traduction de Robert Davreu
Extraits des prologues, traduction de Robert Davreu
Le chant et la musique / Le Chœur
Photographies des spectacles
page
6
page 8
page 10
page 12
page 14
LES TRACHINIENNES, ANTIGONE ET ELECTRE,
tragédies de Sophocle
Biographie de Sophocle
Sophocle, le père du théâtre moderne
La tragédie grecque
La naissance de la tragédie
Le théâtre, expression civique et culturelle
Listes des personnages
Les pièces en résumé
Mythes et destinées artistiques
Déjanire
Antigone
Electre
page
17
page 18
page 19
page 20
page 22
page 22
page 23
page 23
page 24
ECHOS DANS LA PRESSE Page
25
L’EQUIPE ARTISTIQUE page
2
9
Bibliographie, Vidéographie,Sitographie page
3
5
4
Présentation du « projet Sophocle »
Fruit d’une collaboration entre Wajdi Mouawad et le poète Robert Davreu, à qui le metteur en scène a
passé commande de la traduction, le « projet Sophocle » fédère une équipe artistique franco-
québécoise autour de la création en cinq années des sept tragédies de Sophocle qui nous sont
parvenues dans leur intégralité :
Ajax
,
Antigone
,
Œdipe roi
,
Électre
,
Les Trachiniennes
,
Philoctète
,
Œdipe à Colone
.
Jusqu’alors intimement nourri par les textes grecs pour ses propres spectacles, Wajdi Mouawad
remonte ici à la source en choisissant d’aborder cette œuvre par deux angles et en deux temps : le
premier approchant les pièces en trois volets thématiques ; et à terme le second, présentant les sept
titres dans leur ordre chronologique.
Ce sont de grandes héroïnes qui traversent le premier opus intitulé Des Femmes, composé des
Trachiniennes
, d’
Antigone
et d’
Electre
, portées à la scène respectivement dans ce sens. Entre les lois
de la nature et celle des hommes, le destin de chacune de ces femmes est scellé par ses choix ; qu’il
s’agisse du désespoir de Déjanire en amour, du désir de vengeance d’Electre dans sa famille, ou de
la soif de justice d’Antigone au sein de la cité.
Avec la me équipe de concepteurs mais une autre distribution, viendront dans les saisons futures
les créations des duos Des Héros avec
Ajax
et
Œdipe
, puis Des Mourants constitué d’
Œdipe à
Colone
et
Philoctète
.
L’ultime étape sera la présentation de l’ensemble des sept pièces à la suite, dans l’ordre d’écriture
par leur auteur.
Paroles de femmes
DEJANIRE. […] Et nous voici deux à présent, deux sous la me couverture, à attendre l’étreinte
d’un homme. Telle est la récompense qu’Héraclès, le « fidèle », le « noble » Héraclès, m’envoie pour
avoir gardé si longtemps sa maison. […] Je vois la jeunesse s’épanouir d’un côté quand de l’autre
elle se fane, et le même œil qui se plaît à cueillir la fleur de l’une se détourne de l’autre. J’ai donc tout
lieu de craindre qu’Héraclès ne demeure mon époux que de nom et soit en vérité celui de la plus
jeune. Mais je le répète s’emporter est indigne d’une femme sensée. […]
Sophocle,
Les Trachiniennes
, troisième épisode, traduction de Robert Davreu, Actes Sud-Papiers, 2011, p. 21.
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ANTIGONE. Oui, car cet édit, ce n’est pas Zeus qui, pour moi, l’a fait proclamer, ni la Justice
compagne des dieux d’en bas. Non, ces lois, ce ne sont pas eux qui les ont dictées aux humains, et
je ne pensais pas tes édits eussent assez de force pour autoriser un mortel à enfreindre les lois non
écrites, impérissables celles-là, qui émanent des dieux ! Elles ne sont ni aujourd’hui ni d’hier, mais en
vigueur depuis toujours, et nul ne sait quand elles sont apparues. Et il faudrait que moi, en me pliant
par crainte à la volonté d’un humain, j’aille risquer le châtiment des dieux. Je me savais vouée à
mourir (comment l’ignorer ?), quand bien même tu n’aurais rien proclamé. Mais si je dois mourir
avant l’heure, j’ai moi, je te le dis, tout à y gagner : quand on vit comme moi entouré de malheurs
sans nombre, comment ne pas tenir la mort pour un bienfait ? Aussi ce sort atroce que tu me
promets, ce n’est rien pour moi. Mais si j’avais toléré que le corps du fils de ma mère soit privé de
sépulture, de cela, oui, j’aurais souffert. Là, non, pas du tout. Si par hasard je te parais agir comme
une folle, fou est peut-être bien lui-même celui qui me taxe de folie.
Sophocle,
Antigone
, deuxième épisode, traduction de Robert Davreu, Actes Sud-Papiers, 2011, pp. 20-21.
ELECTRE. O pure lumière, et toi, ciel à la terre égal en étendue, que de fois vous aurez entendu mes
chants de deuil, que de fois aussi les coups dont je me frappe la poitrine jusqu’au sang, à peine
dissipées les ténèbres de la nuit ! Quant à mes veilles nocturnes, c’est ma triste couche entre ces
murs abhorrés qui en savent déjà le secret : les pleurs que je répands à flots sur ce père infortuné
dont Arès, l’assoiffé de sang, n’a point voulu alors qu’il était en terre barbare, mais que ma mère et
son amant Egisthe ont abattu, eux, tels des bûcherons un chêne, à coups de hache meurtrière en
plein front, sans que jamais une autre femme que moi, ô mon père, ait émis une plainte sur une mort
aussi indigne et pitoyable. Mais moi, je ne cesserai ni mes pleurs ni mes lamentations funèbres, aussi
longtemps que je verrai les feux brillants des étoiles ou cette lumière du jour. Non, non, je ne cesserai
plus, comme le rossignol qui a tué ses petits, de crier à tous ma douleur devant les portes du palais
éternel. O demeure d’Hadès et de Perséphone. O Hermès souterrain, ô Souveraine de la Malédiction,
et vous, Erinyes, vénérables filles des dieux, vous qui veillez sur ceux qu’on tue injustement, ceux
dont on a ravi l’épouse, venez, secourez-moi, vengez le meurtre de mon père, et ramenez-moi mon
frère, car, seule, je n’ai plus la force de résister au poids de la douleur qui m’entraîne.
Sophocle,
Electre
, prologue, traduction de Robert Davreu, Actes Sud-Papiers, 2011, p.7.
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