des entreprises. La demande globale est l'ensemble des biens et services qui sont consommés ou
investis par les agents économiques (exercice 4).
Quand une récession se produit, les quantités produites (l'offre) et les quantités demandées (la
demande) diminuent bien sûr toutes les deux. La différence entre un choc d'offre et un choc de
demande se trouve dans l'origine de cette baisse : dans le cas d'un choc de demande, c'est la demande
qui baisse en premier, entraînant la récession, et dans le cas d'un choc d'offre, c'est l'offre qui
déclenche la récession. Ainsi, dans un choc négatif de demande, la demande baisse brutalement. Face
à cette baisse, les entreprises diminuent leur production, puisqu'elles ont moins de demande solvable
(moins de clients). Il se produit, par conséquent, une récession. En outre, dans la mesure où elles ont
moins de clients, les entreprises baissent souvent leur prix, ce qui peut conduire à la déflation. En cas
de chocs de demande négatif, il y a donc récession et déflation (ou, au minimum, désinflation).
Dans un cas d'un choc d'offre, les coûts de production augmentent brutalement : il est plus coûteux
pour les entreprises de produire les mêmes quantités qu'auparavant. Par conséquent, elles élèvent leur
prix. Cette hausse des prix conduit les consommateurs à diminuer leur demande. Par conséquent, les
entreprises produisent moins. Il y a donc hausse des prix (inflation) et baisse de la production
(récession). Les chocs de demande négatifs sont, historiquement, les chocs les plus graves qu'ont
connu les économies capitalistes modernes : la crise de 1929 et celle de 2009 sont toutes les deux le
produit d'un choc de demande négatif (exercice 5).
→ B du II Les chocs d'offre sont donc le produit d'une élévation, souvent brutale, des coûts de
production. Historiquement, il y a deux grandes causes à cette hausse des coûts de production :
l'augmentation du coût des matières premières, en particulier du pétrole, et le ralentissement de la
croissance de la productivité. Ces deux causes se sont conjuguées durant la récession de la fin des
années 1970. En effet, en 1973 puis en 1979, les prix du pétrole augmentent (chocs pétroliers) : ils
sont multipliés par 10 en 6 ans. C'est l'élément déclencheur de la récession. Toutefois, la crise est d'une
exceptionnelle gravité parce que s'y ajoute le ralentissement des gains de productivité. En effet, le
fordisme est à bout de souffle, et la productivité augmente de moins en moins vite. Or, les salariés
continuent de réclamer les mêmes augmentations salariales qu'auparavant. Donc les entreprises sont
obligées d'augmenter les salaires, alors que la productivité des travailleurs stagne : par conséquent,
leurs coûts de production augmentent (pour que ce ne soit pas le cas, il aurait fallu que la productivité
augmente autant que les salaires). Ce choc d'offre va se transformer en spirale inflationniste : les
entreprises augmentent leurs prix face à la hausse des coûts de production qu'induit la hausse des
salaires. Les salariés réclament des augmentations de salaire qui compensent cette hausse des prix. Les
entreprises augmentent alors à nouveau leurs prix, etc. La récession de la fin des années 1970 s'est
donc accompagnée d'une spirale inflationniste qui a duré plus de 10 ans (exercice 6).
→ C du II Les chocs de demande ont pour origine une chute brutale de la demande globale. Celle-ci
provient le plus souvent des variations de l'investissement. Au contraire de la consommation qui est
très stable, l'investissement est sujet à de brutales variations, à la hausse comme à la baisse. La
contribution à l'évolution du PIB de l'investissement joue donc un rôle décisif dans les crises : ainsi,
en 2009, le taux de croissance est de -3,1 %, dont -2,3 points de % qui viennent de l'investissement.
Cela est dû à deux facteurs : premièrement, comme le souligne Keynes, les entrepreneurs investissent
en faisant des anticipations qui sont très changeantes. En effet, lorsqu'une entreprise investit, c'est
parce qu'elle a besoin d'accroître ses moyens de production. Il en est ainsi parce que la demande pour
ses produits augmente. Par conséquent, un entrepreneur qui investit anticipe une augmentation durable
de la demande. Mais, nul ne peut prévoir l'avenir de manière certaine : si l'entrepreneur se trompe, il
révise brutalement ses anticipations, qui d'optimistes deviennent pessimistes. L'entreprise cesse alors
brutalement d'investir (exercice 7).
Deuxièmement, l'investissement est fonction du cycle du crédit. La plupart des investissements sont,
en effet, financés par emprunt. Par conséquent, les entreprises investissent plus quand le crédit est
distribué abandonnement par les banques et, inversement, investissent peu quand les banques
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