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Par ailleurs, l’index moteur de Demeurisse, utilisée dans l’article : Algoneurodystrophie du
membre supérieur de l’hémiplégique : facteurs cliniques de gravité et intérêt du score
pronostique de Perrigot [3], ne comporte pas de cotation 3.
Les études sur la thérapie motrice sous contrainte [4] montrent que le port d’un système de
contention bloquant l’utilisation du membre supérieur sain pendant quelques semaines,
entraînait immédiatement une utilisation beaucoup plus importante du membre déficitaire et, à
plus long terme, cette amélioration fonctionnelle persistait clairement. Parallèlement, le port
d’une écharpe au niveau du membre supérieur hémiplégique aurait donc pour conséquence de
favoriser la non-utilisation acquise, aggravant le déficit secondaire à la lésion. L’initiative du
mouvement serait donc déléguée au côté sain retardant ainsi la récupération motrice du
membre supérieur hémiplégique. De plus, Taub et ses collaborateurs [4,5] ont mis en
évidence successivement chez les primates puis chez les hommes, le rôle des
désafférentations puis de l’inactivité dans la genèse des perturbations motrices : l’inactivité
induite par la désafférentation ou par la paralysie d’un membre génère un apprentissage de
l’inactivité qui empêche l’expression de récupération motrice et réduit secondairement les
possibilités de récupérations elles-mêmes. En effet, certains travaux réalisés en TMS
(transcranial magnetic stimulation) ont souligné le rôle de la balance inhibitrice
interhémisphérique et la rupture de cet équilibre après une lésion cérébrale. Ce phénomène
pourrait donc, dans les jours qui suivent un AVC, contribuer à majorer le déficit moteur et
constituerait un phénomène de plasticité cérébrale inadaptée [6]. Initialement l’inactivité du
territoire doit donc être prévenue pour ne pas ajouter plus tard, lors de la récupération à la
paralysie lésionnelle, une paralysie fonctionnelle d’inactivité.
D’autre part, des études visant à mettre en évidence les facteurs cliniques prédictifs de
syndrome douloureux régional complexe du membre supérieur hémiplégique ont été réalisées
[3,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17]. En effet, l’observation clinique a permis de constater
depuis longtemps que le risque de survenue et la gravité du syndrome douloureux régional
complexe de l’hémiplégique, dépendent de plusieurs facteurs. Les plus classiques étant
l’étiologie de l’hémiplégie (les accidents vasculaires hémorragiques sont plus pourvoyeurs de
douleur d’épaule, en particulier quand il y a une atteinte de l’aire prémotrice), l’intensité et
l’évolution du déficit moteur, la spasticité, les troubles sensitifs et surtout les techniques que
peuvent utiliser les rééducateurs. D’autres troubles cliniques, comme la subluxation inférieure
de la gléno-humérale, l’héminégligence et la dépression semblent également avoir un lien