INTRODUCTION À LA PHOTONIQUE Exercices VIII 1) Non-linéarité optique d'ordre deux : modèle classique Les nuages électroniques (masse m, charge q) d'un milieu sont mobiles suivant l'axe x. Leur position instantanée est repérée par leur écart (t) à leur position d'équilibre, vers laquelle ils sont rappelés par une force anharmonique – (t) + A (t)2 , > 0 . Un champ électrique E(t) est appliqué le long de l'axe x. a) Écrire l'équation du mouvement d'un nuage électronique ; on introduira une force de frottement fluide d – f dt (t) , f > 0 . En déduire l'équation différentielle suivie par la densité de polarisation P(t) = Nq(t) , où N est le nombre de nuages par unité de volume ; on introduira les notations o = /m et = f/m ( << o). b) On se place en régime quasi statique, E(t) étant supposé varier lentement à l'échelle de 2/o . • Exprimer la réponse linéaire (A = 0) sous la forme P(t) = o E(t) , en précisant l'expression de la susceptibilité linéaire statique . • Lorsque A 0 reste faible, montrer que P(t) = o E(t) + PNL(t) où la densité de polarisation non linéaire est PNL(t) = 2 d E(t)2 ; préciser l'expression de la susceptibilité non linéaire statique d'ordre deux, d. Vérifier que d 3 (règle de Miller) ; interpréter physiquement ce résultat. • Exprimer PNL(t) lorsque E(t) = Eo cost et lorsque E(t) = E1 cos1t + E2 cos2t . c) Le champ électrique étant sinusoïdal, de la forme E(t) = Eo cost , on tient compte maintenant de la dispersion, la pulsation étant supposée proche de o . • La solution stationnaire étant écrite P(t) = Re{Peit} en régime linéaire (A = 0), trouver la susceptibilité linéaire () définie par P = o () Eo . A 2 [ Re{Peit}] 2 3 Nq apparaît. En déduire que la non-linéarité crée une densité de polarisation statique Po = d( 0) (Eo)2 et • Lorsque A 0 reste faible, montrer qu'un nouveau champ électrique (effectif) une densité de polarisation à la pulsation de second harmonique, d'amplitude complexe P2 = d( 2) (Eo)2 ; trouver les expressions de d( 0) et d( 2) . • Examiner le cas où E(t) = E1 cos1t + E2 cos2t . On s'intéressera aux composantes spectrales de la densité de polarisation P(t) qui apparaissent aux pulsations somme 1 + 2 et différence 1 – 2 (1 > 2), et on exprimera les susceptibilités non linéaires d(1,2 1+2) et d(1,2 1–2) . 2) Effet Kerr optique Une onde optique de pulsation : E(r,t) = Re{E(r)eit}, est présente dans un milieu non linéaire d'ordre 3. (Un tel milieu est appelé milieu Kerr.) a) Calculer les composantes spectrales de la densité de polarisation non linéaire PNL = o (3) E3. b) Montrer que, à la pulsation , le milieu se comporte comme s'il était linéaire avec un indice de réfraction n + n, où 3 (3) n(r) = 8n |E(r)|2 (effet Kerr optique). c) Lorsque l'onde à est propageante : E(r) = Eo e–ik1z , exprimer l'indice de réfraction sous la forme n(I) = n + n2 I, n où I = 2 (o/μo)1/2 |Eo|2 (en W/m2) est l'intensité de l'onde ; préciser l'expression de n2. d) Que vaut la vitesse de phase de l'onde à ? Exprimer le déphasage de l'onde entre deux plans d'onde distants de L (effet d'auto-modulation de phase). e) L'onde à étant propageante, trouver la relation d'accord de phase pour la génération de troisième harmonique. Quelle est la relation correspondante sur l'indice de réfraction ? 3) Mélange à quatre ondes – Conjugaison de phase Une superposition de trois ondes optiques est présente dans un milieu non linéaire d'ordre 3 : E(r,t) = Re{E(1)(r)ei1t + E(2)(r)ei2t + E(3)(r)ei3t} , soit : 1 E(r,t) = 2 q E(q)(r) eiqt , q = ±1, ±2, ±3, avec les conventions –q = – q et E(–q)(r) = E(q)(r)*. a) Exprimer la densité de polarisation non linéaire PNL(r,t) = o (3) E(r,t)3. b) Trouver la composante spectrale de PNL(r,t) à la pulsation 4 = 1 + 2 – 3. c) Lorsque les trois ondes sont propagatives : E(q)(r) = Eo(q) e–ikq.r , |kq| = nq c , quelle est la relation d'accord de phase pour la génération de l'onde optique à la pulsation 4 ? d) Montrer que l'onde optique à 4 une fois générée – la condition d'accord de phase correspondante étant remplie – peut interagir avec deux quelconques des trois premières ondes pour contribuer à celle qui reste (on néglige ces interactions dans la suite). e) Les trois ondes initiales ont maintenant la même pulsation : 1 = 2 = 3 = , donc aussi la quatrième : 4 = ; de plus, les ondes 1 et 2 sont contra-propageantes : k2 = – k1. Montrer que k4 = – k3, que la relation d'accord de phase est automatiquement vérifiée et que l'onde 4 est une version conjuguée de l'onde 3 : E(4)(r,t) [Eo(3) e–ik3.r]* eit (conjugaison de phase). f) Vérifier que cette conjugaison de phase revient à un renversement du temps, l'onde 4 étant proportionnelle à l'onde 3 remontant le temps. miroir 1 3 LASER () 4 milieu Kerr 2 miroir expérience de conjugaison de phase