26/10/16 L épistasie (grec « epi », au-dessus de) Réexplication L expression d un gène est modifiée par un ou plusieurs autres gènes. Très fréquent. Exemple : la couleur du pelage chez la souris : 2 locus • Locus 1 : Deux allèles pour la couleur du pelage : N et n Souris NN ou Nn : noires (dominance de N sur n) Souris nn : brunes • Locus 2 : Deux allèles pour le dépôt du pigment : C et c Souris CC ou Cc : le pigment (noir ou brun) se dépose Souris cc : le pigment ne se dépose pas souris blanche Trois phénotypes possibles NN CC NN Cc Nn CC Nn Cc un pigment noir se dépose BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 nn CC nn Cc un pigment brun se dépose NN cc Nn cc nn cc le pigment ne se dépose pas 1 26/10/16 Les deux gènes suivent la loi de l assortiment indépendant (car les locus sont situés sur deux chromosomes différents) une souris CcNn produira 4 types de gamètes : CN, Cn, cN, cn Maladies héréditaires codominantes Les,deux,allèles, s'expriment Phénotype,AA,≠, Aa • Anémie à hématies falciformes = drépanocytose Maladie héréditaire autosomale la plus répandue chez les personnes d ascendance africaine : 1 afro-américain / 400 Hémoglobine A (forme normale) : α 2β 2 Sous-unité α : 141 aa Sous-unité β : 146 aa Chaque sous-unité possède un hème (O2) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 2 26/10/16 mutation possible Hémoglobine,normale Hémoglobine A (HbA) : α 2β 2 Hémoglobine anormale : HbS Une seule mutation dans le gène codant la sous-unité β sur le chromosome 11 : GAG GTG Protéine déficiente : valine à la place du glutamate en position 6 HbS fonctionne normalement sauf quand [O2] (haute altitude, effort physique) : polymérisation et formation de précipités fibreux déformation des hématies obstruction de capillaires ≠ symptomes (douleurs, faiblesse, thromboses, paralysies, etc.). Effets pléiotropiques. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 3 26/10/16 Les,cellules,en,forme de,faucille,se,bloquent dans,les,capillaires Locus sous-unité β Drépanocytose • Homozygotes récessifs (aa) : forme complète de la maladie 100% d'hémoglobine HbS • • Chr,n°11 • Hétérozygotes (Aa) : forme partielle de la maladie : 50% hémoglobine HbS 50% hémoglobine HbA • Chr,n°11 Individus sains • Homozygotes dominants (AA) 100% hémoglobine HbA BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 Chr,n°11 4 26/10/16 1 Afro-Américain / 10 est hétérozygote de l anémie à hématies falciformes. Taux exceptionnellement élevé d'hétérozygotes! Avantage des hétérozygotes. Explication? Les hétérozygotes ont un avantage et ont donc été sélectionnés : La fréquence et la gravité du paludisme (malaria) est réduite Distribution de la drépanocytose Distribution de la malaria Malaria : maladie due au parasite Plasmodium spp Plasmodium = eucaryote unicellulaire (groupe des Apicomplexés). Infectent les hématies. Plasmodium se reproduit mal en présence HbS BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 5 26/10/16 Malaria = paludisme Agent : Plasmodium spp P.#falciparum P.#vivax P.#ovale P.#malariae 2015 214,106 cas 438,000,morts (90%,en,Afrique) Pas,de,vaccin Malaria, Fact,sheet,N°94 WHO,(2016) Distribution actuelle de la malaria USA : pas de malaria endémique diminution de la fréquence de la drépanocytose chez les Afro-Américains. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 6 26/10/16 L union de parents proches : union consanguines Interdiction par la Loi (articles 161, 162, 163, 164, 366 et 342-7 du code civil) de se marier entre frères et sœurs, avec son oncle ou sa nièce : risque accru de développer certaines maladies génétiques récessives. Explication : Existence au sein d une population de nombreux allèles récessifs rares. Unions « au hasard » et nombre de personnes élevé risque faible que deux personnes soient porteuses d une même mutation récessive (qu’elles soient hétérozygotes Aa). Pour chaque maladie à transmission récessive connue, le risque de naissance d un individu atteint correspond à la fréquence de la maladie dans la population. Exemple : Mucoviscidose • Fréquence de la maladie : 1 personne sur 2500 = 0.0004 = 0.04% = fréquence des homozygotes récessifs aa • Nb hétérozygotes (Aa) : 1 personne sur 25 = 0.0392 [voir plus loin Hardy & Weinberg] Deux personnes prises au hasard dans la population Risque d avoir un enfant malade (aa) = 0.0392 (risque d être Aa, homme) x 0.0392 (risque d être Aa, femme) x 0.25 (risque d avoir un aa en F1) 0.00038416 ≈ 0.04% A a A AA Aa a Aa aa 0.25 Risque d engendrer un enfant atteint : règle des produits : on multiplie les probabilités d être porteur pour chacun des parents et on multiplie par les fréquences mendéliennes (ici : 1/4) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 7 26/10/16 Le risque est plus élevé dans une famille qui comporte des individus malades : A Grands-parents Parent 1 A AA Aa a Aa aa Parent 2 risque d avoir un enfant malade (aa)? a 0.25 malades aa Parent 1 * Parent 2 * 1/4 Méthode de calcul : Parent 1 : Risque = risque d être Aa dans la population générale [voir plus loin Hardy & Weinberg]. Risque = 1/25 = 0.0392 Parent 2 : Risque : à calculer en fct des génotypes des individus de la même famille. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 8 26/10/16 Cas,le,plus,probable,:,seulement un,des,deux, grands-parents est,hétérozygote,(Aa) Si AA p(Aa) = 2/4 = 0.5 A Si Aa p(Aa) 1/25 = 0.0392 Parent 1 a A AA Aa A AA Aa Aa Aa Parent 2 p(aa) = ? aa aa = 0.5 x 0.0392 x 0.25 = 0.0049 = 0.49% risque 12 fois plus élevé que dans la population normale (c'était 0.00038416 = 0.04%) Remarque : Les grands-parents peuvent être : AA et Aa A a ou Aa et Aa A a A AA Aa A AA Aa A AA Aa a Aa aa p(Aa) parent 2 = 0.5 p(aa) enfant = 0.0049 Cas le plus probable car aucun aa à la génération II p(Aa) parent 2 = 2/3 = 0.66 p(aa) enfant = 0.66 x 0.0392 x 0.25 = 0.0065 Si,on,tient,compte,des,deux, :,p(aa),=,0.0049,+,0.0065,=,0.0114 BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 9 26/10/16 Conclusion : Au sein d une famille ou des malades existent, le risque d être hétérozygote (Aa) est plus grand : • Population générale : risque = 0.0392 (1 chance / 2603) • Famille précédente : risque = 0.0114 (1 chance sur 87) Autre exemple de calcul demandé : l enfant III-1 est sain. Mais quelle est la probabilité qu il soit Aa? Aa ou AA AA Aa ou AA Aa Aa Aa Parent 1 Parent 2 p(Aa)=? aa aa L allèle a peut provenir du parent 1 ou du parent 2... Il faut donc envisager les 4 possibilités et en faire la somme. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 10 26/10/16 Les,4,possibilités,: Parent,1 1), 2), 3), 4), AA AA Aa Aa Parent,2 AA Aa AA Aa Il,faut,ensuite,connaître,les,probablilités,d'être,AA,ou,Aa, pour, les,deux,parents. Pour,cela,se,rappeler,que,: La,somme,des,probabilités,de,génotypes,fait,toujours,1,: p(AA),+,p(Aa),+,p(aa),=,1 •,On,obtient,donc, : Parent,1 p(Aa),=,1/25,=,0.0392 p(AA),,=,1,– p(aa),– p(Aa) =,1,– 1/2500,– 1/25 =,0.9604 Parent,2 p(Aa),=,0.5 p(AA),=,0.5 •,Il,faut,ensuite,tenir,compte,des,rapports mendéliens,et,de,leur,fréquence.,Plusieurs génotypes,sont,possibles,pour chaque,croisement.,Exemple,,Aa,x,Aa,:, BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 A a A AA Aa a Aa aa 11 26/10/16 Pour,chacune, des,4,possibilités,,en,tenant,compte des,rapports,mendéliens,:, Enfants possibles PARENT 1 PARENT 2 AA AA Aa Aa AA Aa AA Aa (0.9604) (0.9604) (0.0392) (0.0392) (0.5) (0.5) (0.5) (0.5) TOTAUX AA (1) (0.5) (0.5) (0.25) Rapports mendéliens 0.4802 0.2401 0.0098 0.0049 Aa aa (0.5) 0.2401 (0.5) 0.0098 (0.5) 0.0098 (0.25) 0.0049 0.2597 0.0049 0.735 Probabilité finale d être hétérozygote (Aa) Règle de la multiplication suivie de la règle de l'addition Mucoviscidose. Cas de consanguinité : union entre cousins germains Probabilité d avoir un enfant malade (aa)? Aa p(Aa) = 0.2597 Aa p(Aa) = 0.66 (2/3) p(aa) = 0.2598 x 0.66 x 0.25 = 0.04286 risque 111.6 fois plus élevé que dans la population normale BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 12 26/10/16 Autre exemple de cas de consanguinité (maladie autosomale) I II III IV Quelle est la probabilité que l individu IV soit une femme hétérozygote? Ecriture des génotypes les plus probables : I aa II Aa Parent,1 III Aa Parent,2 Aa individu,III-5 aa IV Il s agit d une maladie récessive car les parents de III-5 sont normaux BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 13 26/10/16 I aa II Aa Parent,1 Aa Aa Parent,2 III aa IV p(AA)=1/3 p(Aa)=2/3 A a A AA Aa a aA aa I II aa AA Aa On le considère AA Parent,1 (extérieur) Aa Aa Parent,2 III IV Attention : ne pas considérer aa aa p(AA)=1/2 p(Aa)=1/2 p(AA)=1/3 p(Aa)=2/3 A A A AA AA a aA aA A a A AA Aa a aA aa BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 4 possibilités 14 26/10/16 Table*des*fréquences* (4*possibilités)*avec*fréquences* mendéliennes Parent 1 Parent 2 AA (1/2) AA (1/2) Aa (1/2) Aa (1/2) AA (1/3) Aa (2/3) AA (1/3) Aa (2/3) TOTAL Fréquences mendéliennes AA Aa aa (1) 1/6 (--) -(--) -(1/2) 1/6 (1/2) 1/6 (--) -(1/2) 1/12 (1/2) 1/12 (--) -(1/4) 1/12 (1/2) 2/12 (1/4) 1/12 6/12 5/12 1/12 • Probabilité que l individu IV soit hétérozygote = 5/12 • Probabilité que cela soit une femme = 5/12 * 1/2 = 5/24 Les maladies héréditaires dominantes autosomales La plupart des allèles nocifs sont récessifs. Certaines maladies humaines sont dues à des allèles dominants : Achondroplasie : forme de nanisme la plus fréquente; 1 personne / 25 000. Dominance complète. AA : létal Aa : nains aa : individus normaux L'allèle récessif est beaucoup plus répandu dans la population Gène affecté : FGFR3 : Fibroblast Growth Factor Receptor, gene 3 Localisation : bras court du chromosome 4. Le gène à un effet régulateur sur la croissance des os. Dans 98% des cas : mutation ponctuelle G A au nucléotide n 1138 (Gly Arg) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 15 26/10/16 Rem : Les parents de la plupart des enfants achondroplasiques étant indemnes, cette mutation a lieu lors de la spermatogénèse. Un âge paternel supérieur à 35 ans pourrait provoquer un risque plus important d'apparition de cette mutation. Autre exemple : Polydactylie postaxiale Polydactylie PP et Pp : doigts surnuméraires pp : normaux Maladie héréditaire dominante Dominance complète Fréquence : 1 naissance / 500 Polydactylie préaxiale BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 16 26/10/16 Chorée de Huntington Maladie dégénérative du système nerveux Les effets phénotypiques ne se manifestent qu entre 35-45 ans Fréquence (dépend population concernée) : 1/10 000 Gène concerné (gène HD) : sur chromosome 4 Maladie héréditaire dominante Si un parent est hétérozygote, 50% Des enfants seront atteints Gène HD normal : Possède une répétition trinucléotidique : < 27 CAG .... ATC GTA CAG GAG CAG CAG CAG ATC GTA .... < 27 CAG Personnes malades : > 36 répétitions Protéine HD : interaction avec une centaine de protéines et a de multiples fonctions biologiques. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 17 26/10/16 Identification des maladies dominantes à partir d une généalogie (1) (2) (3) (4) La maladie se manifeste à chaque génération Des parents normaux ne la transmettent jamais Deux parents atteints peuvent avoir des enfants normaux En moyenne, l anomalie est transmise à 50% des enfants si un parent est atteint Génotypes Aa aa aa aa aa aa aa aa aa BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 aa aa Aa Aa Aa aa Aa aa aa Aa aa pas AA! AA ou Aa 18 26/10/16 Maladies récessives liées au chromosome X Exemples : Myopathie de Duchenne; Favisme; Syndrome de Lowe; « Daltonisme » ; Hémophilie A et B * le gène anormal est sur le chromosome sexuel X * la présence d'un seul gène anormal est suffisante pour que la maladie s'exprime chez un garçon * la présence des deux gènes est nécessaire pour que la maladie s'exprime chez une fille. * Si le gène est transmis par le père, celui-ci est obligatoirement malade; * Si le gène est transmis par la mère celle ci est soit hétérozygote donc saine (cas le plus fréquent) soit elle est homozygote et elle est donc malade. Les caractéristiques d'une maladie génétique à transmission récessive liée à l' X sont les suivantes : * Ne se manifeste pas à chaque génération * Elle atteint presque exclusivement les hommes * Le père ne transmet pas sa maladie à son fils * Une fille d'un père malade est porteuse du gène. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 19 26/10/16 Cas possibles Cas n 1 normale malade X AX A x X a Y Xa F1 X A X AX a A a XA X X Cas n 2 XAY XAY Toutes les ont le phénotype normal mais sont transmettrices transmettrice normal x XAY X AX a XA F1 Y Y XA XAXA XAY La 1/2 des sont transmettrices Xa BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 X AX a Xa Y La 1/2 des sont malades 20 26/10/16 Cas n 3 transmettrice malade x Xa Y X AX a Xa F1 X A X AX a Xa Xa Xa Y XAY Xa Y La 1/2 des enfants sont malades Remarque : gènes liés au chromosome X Un gène situé sur un chromosome sexuel = gène lié au sexe Dans le cas des hommes on ne parle pas d homozygotes ou d hétérozygotes pour les gènes liés au sexe : on parle d hémizygotes. Pour les hommes, si un gène du X est défectueux, il n y aura pas de X supplémentaire pour contrer l affection. Les hommes sont donc plus nombreux à souffrir de maladies héréditaires récessives liées au sexe (il y a plus de chances d avoir un chromosome muté que deux). BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 21 26/10/16 Cas du « Daltonisme » • Deutéranopie = daltonisme rouge-vert : anomalie de la vue; déficience de perception du vert (déficience des cônes du vert). Le vert est confondu avec le rouge. Test Ishiara Gènes responsable sur le X 6% hommes 0.4% femmes (selon ethnie, et la géographie) 3 sortes de cônes dans la rétine : - sensibles au jaune et rouge ( 560 nm) - sensibles au vert ( 530 nm) - sensibles au bleu ( 424 nm) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 22 26/10/16 Plusieurs types de dyschromatopsies : protanopie deutéranopie tritanopie protanomalie deutéranomalie tritanomalie Toutes ne sont pas liées au sexe BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 23 26/10/16 • Myopathie de Duchenne (dystrophie musculaire progressive) 1 garçon malade / 3500 en France (les filles peuvent être transmettrices saines). Théoriquement il pourrait y avoir des filles malades, mais il n’y en a pas car la maladie se développe avant la puberté chez l’homme). Affaiblissement progressif des muscles, perte graduelle de la coordination. Chaise roulante à 12 ans, mort vers 20 ans, parfois 40-50. Gène DMD sur le chromosome X : code pour la dystrophine, protéine essentielle des muscles. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 24 26/10/16 • Hémophilie Absence d une ou de plusieurs protéines assurant la coagulation sanguine. Saignements prolongés (caillots lents à se former). Hémophilie A : absence de facteur VIII (le plus fréquent) 1/5000-10 000 garçons Hémophilie B : absence de facteur IX 1/20 000 - 34 000 garçons Les deux types sont liés au chromosome X Traitement : injection du facteur manquant. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 25 26/10/16 A B = caillot Exemple de généalogie : on sait que c est récessif et lié à l X III-1 Quels sont les génotypes et quelle est la probabilité que III-1 soit affecté (malade)? : p(Xa Xa ou Xa Y) = ? Attention,:,affecté,=,malade,,,,≠,,,,,porteur, =,sain BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 26 26/10/16 Maladies récessives liées au chromosomes sexuels Attention,à,la,notation,:,Xa et,XA Xa Y Xa XA Xa Y a a a X X X Xa Y XA XAXa XAY XAY Xa Xa Xa Xa Xa Y XA Y a A X X Xa Y Xa XA Xa Y La moitié de la descendance sera affectée (aucune fille et tous les garçons) Rem : le même arbre peut aussi être le résultat d’une maladie dominante autosomique Xa Y Xa XA XAY Aa aa aa Xa Xa Xa Y Xa XA p(Xa Y) = 1/2 p (Xa XA) = 1/2 Récessif Chromosomes sexuels (X) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 Aa Aa aa p(Aa) = 1/2 Dominant Autosomes 27 26/10/16 Transmission dominante liée à l X * Allèle dominant anormal sur le chromosome X * Un seul allèle anormal est suffisant pour que la maladie s'exprime chez un garçon ou une fille. Transmission : père ou mère. * Si le gène est transmis par le père, celui-ci est obligatoirement malade * Si le gène est transmis par la mère, celle-ci est obligatoirement malade Les caractéristiques d'une maladie génétique à transmission dominante liée à l'X sont les suivantes : * Elle atteint autant les hommes que les femmes. * Le père ne transmet pas sa maladie à ses garçons mais à ses filles. * La mère peut transmettre sa maladie à ses filles et ses garçons. Un,père,malade, (X D Y),avec,une,femme,saine, (XX),ne,peut,pas,transmettre,sa,maladie à, ses,garçons,(≠,de,dominant,autosomal),:,toutes,les,filles,sont,malades,et,aucun,garçon. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 28 26/10/16 Transmission dominante liée à l X malade saine A X Y * Xa Xa Xa Xa XA Y a A X X Xa Y Xa XA Xa Y 100% garçons sains 100% filles malades sain malade hétérozygote X a Y * X AX a XA Xa Xa Y a A X X XAY Xa Xa Xa Y 50% garçons malades 50% filles malades sain malade homozygote a X Y * X AX A XA XA Xa Y a A X X XAY XAXA XAY 100% garçons malades 100% filles malades BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 29 26/10/16 Exemple : • Syndrome de l X fragile (retards mentaux) : Mutation du gène FMR 1 (Fragility Mental Retardation 1) sur le locus q27.3 du chromosome X. La mutation consiste en une répétition anormale de la séquence CGG. Diagnostic anténatal possible par PCR (familles à risque) Aucun traitement curatif. En résumé : Maladies à transmission autosomique récessive * Drépanocytose (codominance) * Mucoviscidose * Phénylcétonurie * Tay-Sachs * Syndrome de Bardet Bidel * Thalassémies * Rétinite pigmentaire * Insensibilité congénitale à la douleur BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 30 26/10/16 Maladies à transmission autosomique dominante * Réflexe photo-sternutatoire * Hypercholestérolémie familiale * Achondroplasie * Nanisme thanatophore * Ostéogenèse imparfaite * Neurofibromatose * Syndrome de Waardenburg * Maladie de Charcot-Marie-Tooth * Sclérose tubéreuse de Bourneville * Dystrophie myotonique de Steinert * Maladie de Marfan * Chorée de Huntington * Polydactylie BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 31 26/10/16 Maladies à transmission sexuelle récessive - Myopathie de Duchenne - Favisme - « Daltonisme » (Dyschromatopsies) - Hémophilie A et B - Syndrome de Lowe BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 32 26/10/16 Maladies à transmission sexuelle dominante - Déficit en ornithine transcarbamylase (affecte cycle de l urée) - Syndrome de l X fragile (retards mentaux) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 33 26/10/16 Maladies mendéliennes simples : 1 locus - 2 allèles Mucoviscidose Drépanocytose Maladie de Tay-Sachs Phénylcétonurie Achondroplasie Polydactylie Chorée de Huntington Maladies multifactorielles : plusieurs locus Troubles cardiaques, diabète, cancer, alcoolisme, schizophrénie, troubles bipolaires, risque d accident vasculaire cérébral (AVC) Ajouter à cela les effets de l environnement ! importance du mode de vie BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 34 26/10/16 Dépistage des transmetteurs sains (Aa) Tests à effectuer avant la conception éventuelle Les plus fréquents Maladie de Tay-Sachs Drépanocytose Mucoviscidose Tests utilisés quand il existe des antécédents familiaux Attention au secret médical! (risque de discrimination à l embauche, assurances, etc...) Diagnostique prénatal Amniocentèse Franchissement de l amnios. Prélèvement de liquide amniotique à partir 14e semaine ( 10 ml) - Tests biochimiques sur le liquide amniotique - Mise de cellules foetales en culture caryotype Risque d avortement : 0.3-0.4% BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 35 26/10/16 Choriocentèse = Biopsie des villosités choriales Choriocentèse - Prélèvement dès la 8e semaine. - Caryotype et tests biochimiques effectués directement sur les cellules foetales. - Résultat en moins de 24h Risques (avortement, hémorragie) : 1% Foetoscopie Risques : 5% Echographie Sans risques BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 36 26/10/16 Non invasive prenatal testing (NIPT) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 37 26/10/16 Les premiers microscopistes et les débuts de la cytologie Les premiers microscopistes et les débuts de la cytologie Premier microscope : microscope composé [microscope composé = lentille objective + lentille occulaire] Invention du microscope composé ? 1595 : Hans et Zacharias Janssen (NL) ? x3 - x10 tubes coulissants lentille planoconvexe (objectif) http://micro.magnet.fsu.edu/primer/museum/janssen.html BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 lentille biconvexe (occulaire) 38 26/10/16 - 1609 : Galileo Galilei [1564-1642] Lunette de Galilée (satellites de Jupiter, anneau Saturne... : perspicillum) Occhiolino (“le petit oeil”) (1 lentille convexe + 1 lentille concave) Présenté en 1624 au Prince Federico Cesi (fondateur de l’Accademia dei Lincei) - 1625 : Giovanno Faber invente le terme “microscope” (membre de l’Accademia dei Lincei) Robert Hooke (1635-1703) Astronome, physicien, architecte. Invention d’un microscope composé. • 1664 : première observation d’un micro-organisme (moisissure : hyphes de Fungi) • Observation morceau de liège : “Cellule” (latin “cellula” = petite chambre) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 39 26/10/16 BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 40 26/10/16 1665 + arachnides + plumes d’oiseaux Remarque : à la même époque : Francesco Redi (1626-1697) Médecin italien 1668 : expérience pour réfuter la génération spontanée (abiogénèse Aristotélienne). « Omne vivum ex ovo » (toute vie provient d un oeuf) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 41 26/10/16 Antonie Van Leeuwenhoek (1632-1723) Delft -1668 : influencé par Micrographia Fabrique lentilles et 500 « microscopes » qui sont en fait des loupes (1 lentille). Il n est pas l inventeur du « microscope »! -1673 : commence à envoier ses observations à la Royal Society de Londres (lettres : 375!) x 200 - Lettre 7 septembre 1674 : eau d un lac Description d une algue verte (Spirogyra) - Lettre 17 septembre 1683 : plaque dentaire Desription de très petits « animalcules » (bactéries) - Lettre 25 décembre 1702 : ≠ protistes dont foraminifères et Vorticella Autres observations : tissus animaux et végétaux, cristaux, globules rouges, spermatozoïdes animaux, nématodes, rotifères, circulation capillaire (1698) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 42 26/10/16 Erythrocytes Spirillum BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 43 26/10/16 Louis Joblot (1645-1723) Premier microscopiste français Observations des protozoaires 1754 : « Observations d'histoire naturelle faites avec le microscope, sur un grand nombre d'Insectes, & sur les Animalcules qui se trouvent dans les liqueurs préparées, & dans celles qui ne le sont pas, & avec la description et les Usages des différents microscopes. » Infusions. Travaux sur génération spontanée (démontre que l air contient des microorganismes) BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 Infusoires = ciliés 44 26/10/16 A insérer dans le Syllabus III : Les premiers microscopistes et les débuts de l histologie : étude des tissus (animaux et végétaux) • Antonie Van Leeuwenhoek (1698) : tissus animaux et végétaux, globules rouges, circulation capillaire. • Marcello Malpighi (1628–1694) : structure des poumons, peau, reins, foie, cerveau. Capillaires. Composition du sang (1666). Trachée des insectes. Plantes, fleurs. Embryologie. Anatomie cellulaire des végétaux : montre que le tissu cellulaire est constitué de vésicules de forme variable qu'il nomme « utricules ». • Henri Dutrochet (1776–1847) Microscopiste français 1824 : note que les tissus végétaux et animaux se séparent en « petits sacs » après traitement à l acide nitrique chaud; une paroi propre est présente. Rôle des cellules dans la croissance – existence de cellules libres, circulantes – cellules différentes selon les organes. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 45 26/10/16 • Theodor Schwann (1810–1882) Biologiste et microscopiste allemand – 1839 : théorie cellulaire : tous les organismes vivants sont composés de cellules. – Cellules de Schwann (système nerveux) – Fonde le terme « métabolisme » – Etudes sur les levures • Rudolph Virchow (1821-1902) : « Omnis cellula e cellula » (1858). Toute cellule provient d une autre cellule. Débuts de la cytologie • Eduard Strasburger : invente les termes de noyau et cytoplasme. Voit que les noyaux sont issus de la division d autres noyaux. En 1876 il décrit la mitose : « On Cell Formation and Cell Division ». • Oscar Hertwig : Biologiste allemand. Fécondation = fusion de deux noyaux (oursin), 1877. • Walther Flemming. Biologiste allemand. Nomme la mitose. Dit « omne nucleus e nuclei ». Découvre la chromatine et les chromosomes avec des colorants basophiles. 1878 : études in vivo de la mitose et sur préparations colorées. Ne connaissait pas les travaux de Mendel. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 46 26/10/16 • Edouard Van Beneden. Belge. Lors de la formation des gamètes, il étudie et décrit la méiose au niveau des chromosomes en 1883 (oeufs d Ascaris). • Heinrich Wilhelm Gottfried von Waldeyer-Hartz : biologiste allemand. Nomme les filaments basophiles du noyau « chromosomes » en 1888. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 47 26/10/16 Lien chromosomes – hérédité : découverte progressive • August Weismann (1834-1914) Biologiste allemand Fonde la théorie du plasme germinatif : chez les organismes multicellulaires ce sont les cellules germinales (les gamètes) qui transmettent les caractères; pas les cellules somatiques. Au cours de la vie d un organisme, les cellules germinales ne sont pas affectées par les cellules somatiques. Aucun transfert d information n a lieu vers les cellules germinales. C est la barrière de Weismann. Rem : invalidation de la pangénèse de Darwin et de l hérédité des caractères acquis de Lamarck (voir plus loin). • 1890 : Reconnaissance de la signification de la méiose pour la reproduction et l hérédité. Note que deux divisions sont nécessaires pour passer d une cellule 2n à 4 cellules n. • 1892 : « The Germ-Plasm. A Theory of Heredity » (August Weismann) [Das Keimplasma: eine Theorie der Vererbung. Fischer, Jena]. Théorie du plasme germinatif. Démonstration : Suit 1500 rats sur 20 générations : section de la queue. Non transmis aux descendants. Rem : la redécouverte du travail de Mendel se fera par après. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 48 26/10/16 Pas d hérédité des caractères acquis Exemples : - Queue des souris (Weismann) - Bonsaï : les graines vont donner des arbres de taille normale - Homme : QI, musculation, ... • Theodor Boveri (1862-1915) Biologiste allemand Découverte du centrosome (1888) Observations chez Ascaris megalocephala. Comportement du noyau et des chromosomes durant la méiose. La qté de chromatine est divisée par deux. Observe la fécondation : contributions égales des deux gamètes. Restitution du nombre de chromosomes de départ. Travaux sur les oursins (station zoologique de Naples). Tous les chromosomes sont nécessaires au bon développement de l embryon. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 49 26/10/16 Observations de Boveri : 1. Les chromosomes gardent leur individualté d une division à l autre. 2. L oeuf en développement obtient ses chromosomes à la fois du spermatozoïde et de l’ovule. 3. Chaque set parental de chromosomes semble suffisant pour arriver à un développement normal (expériences d’énucléation). - Les chromosomes sont-ils porteurs de l’hérédité? Ou bien est-ce le cytoplasme? - Chaque chromosome porte-il toute l’information? - L’information est elle répartie entre chromosomes? 1901-1905 : Expériences de Boveri chez l oursin Possibilité de séparer les blastomères d un embryon normal au stade 4, en les plaçant dans de l eau de mer sans calcium. stade 4 séparation mitose [Ca2+ ] stade 2 mitose + fécondation normale zygote BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 4 larves normales Chaque blastomère possède la même quantité de chromosomes et de cytoplasme. 50 26/10/16 La répartition inégale des chromosomes provoque un développement anormal stade 4 séparation [Ca2+ ] pas de stade 2 4 embryons anormaux, arrêt de développement + fécondation anormale zygote 3n « tétraster » Les 4 blastomères possèdent la même quantité de cytoplasme mais des nombres différents de Chromosomes. Si blastomères laissés ensemble : sur 1500 tétrasters incubés, seul 1 a donné une larve viable (0.07%). Rem : Les tétraster avaient déjà été observés par Boveri en 1888 chez Ascaris megalocephala Tétraster Boveri, Th. 1888. Zellenstudien II. Die Befruchtung und Teilung des Eies von Ascaris megalocephala. Jena Zeit. Naturw. 22: 685 - 882. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 51 26/10/16 Les triasters Si agitation des oeufs juste après une fécondation normale, production de triasters. Division immédiate en 3 blastomères. Ceux-ci vont se développer un peu mieux que pour les tétrasters. Explication : la répartition des chromosomes est meilleure et chaque blastomère possède beaucoup plus d information. + + agitation fécondation normale zygote « triaster » division immédiate en 3 blastomères Hypothèse de Boveri : Une larve anormale ne possède pas toute l information pour réaliser son développement. Il lui manque des chromosomes BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 52 26/10/16 Calculs de probabilité : + Cas tétraster : 3 jeux de chromosomes dans un zygote. n = 18 3 n = 54 Fabrication d un appareil pour calculer les probabilités (54 billes numérotées jetées dans un récipient divisé en 4) 1 1 1 2 2 2 . . . 18 18 18 Quelle est la probabilité d avoir au moins un jeu complet de chromosomes dans 1/4? Réalisation de 200 jets Résultats du cas tétraster : - Dans 64% des cas : les 4 quadrants sont déféctifs (il manque au moins un chromosome) - Dans 34% des cas : 1 quadrant possède un jeu complet - Dans 2% des cas : 2 quadrants possèdent un jeu complet - Aucun cas n est apparu ou les 4 quadrants avaient un jeu complet Confirmé par l expérience : sur 1500 tétrasters, seul 1 a donné une larve viable (0.07%). BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 53 26/10/16 Modification de l appareil : 3 compartiments (cas triaster) Résultats (2 jeux de chromosomes, 3 blastomères) : Dans 11% des cas, les 3 parties sont complètes Dans 42% des cas, 2 parties sont complètes Dans 36% des cas, 1 partie est complète Confirmé par l expérience : sur 719 triasters, 58 ont donné une larve viable (8%); si on inclut les larves défectives on arrive à 11%. Chez les embryons défectueux, les anomalies sont souvent restreintes à une région du corps Ex : Larve anormale avec seulement 2/3 du squelette Car le triaster de départ contient seulement 1 cellule ou des chromosomes sont manquants BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 54 26/10/16 Publications de Boveri : - Rapports en 1902-1903 - Résumé en 1907 Boveri, Th. 1907. Zellenstudien VI: Die Entwicklung dispermer Seeigelier. Ein Beitrag zur Befruchtungslehre und zur Theorie des Kernes. Jena Zeit. Naturw. 43: 1-292. Les chromosomes sont nécessaires au bon développement de l organisme. Ils subissent les phénomènes de ségrégation et d assortiment indépendant. Walter S. Sutton (1877-1916) Médecin et généticien américain. Pense que les lois de Mendel peuvent être appliquées aux chromosomes au niveau cellulaire. SUTTON, W. S., 1902 On the morphology of the chromosome group in Brachystola magna. Biol Bull. 4:24-39 SUTTON, W. S., 1903 The chromosomes in heredity. Biol. Bull 4:231-251. Théorie chromosomique de l’hérédité de Boveri-Sutton BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 55 26/10/16 En résumé : Théorie chromosomique de l’hérédité de Boveri-Sutton Les caractères mendéliens (gènes) occupent des loci (emplacements) précis sur les chromosomes Ce sont les chromosomes qui subissent les phénomènes de la ségrégation et de l assortiment indépendant. BioGen11,- D,Gillan,- UMons,2016-2017 56