C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 10 5 mars 2003 234 Pas d’urine – que faire? Aspects urologiques1 Christian Hobi Introduction 1 Les aspects néphrologiques seront discutés dans l’article «Augmentation aiguë de la créatinémie – que faire?» dans le numéro 12 du Forum Médical Suisse. Correspondance: Dr Christian Hobi Service d’Urologie Hôpital cantonal CH-9007 St-Gall [email protected] La quantité d’urine émise chaque jour est très variable, fonction de plusieurs facteurs (apport liquidien, quantité et type de nourriture, transpiration, etc.). Une diminution de la quantité d’urine, pouvant aller jusqu’à l’anurie, peut avoir des causes prérénales et rénales, mais aussi postrénales. En effet, un obstacle à l’écoulement de l’urine au niveau du tractus urinaire proximal entraîne une baisse de la filtration glomérulaire. «Pas d’urine» ne veut pas forcément dire qu’il n’y a aucune production d’urine, il peut également s’agir d’une impossibilité de vider la vessie. Pour des raisons physiopathologiques, diagnostiques et surtout thérapeutiques, la rétention urinaire aiguë doit donc être distinguée de l’anurie sur insuffisance rénale – mais surtout aussi postrénale – car dans la première la vidange vésicale est impossible, alors que dans l’insuffisance rénale postrénale la production d’urine est diminuée par un obstacle à l’écoulement de l’urine. Tableau 1. Causes d’une rétention urinaire aiguë. Obstruction mécanique infravésicale hyperplasie de la prostate, carcinome prostatique, prostatite lithiase vésicale, tumeur vésicale, sclérose du col vésical stricture urétrale, valvules urétrales congénitales corps étranger urétral, tumeur urétrale sténose du méat phimosis, paraphimosis traumatisme Neurogène pathologie traumatique ou inflammatoire de la moelle épinière sclérose en plaques lésions des nerfs pelviens (diabète, opérations dans le petit bassin) Médicamenteuse sympathicomimétiques, antidépresseurs, anticholinergiques, antiparkinsoniens, antipsychotiques, myorelaxants, amphétamines, dopamine, morphine, etc. Psychogène/situationnelle Le point commun à ces deux entités est la rapidité du diagnostic et de la mise en route du traitement. Rétention urinaire aiguë Définition La rétention urinaire aiguë désigne l’impossibilité soudaine de vider la vessie pleine. La fonction rénale est intacte, les uretères sont perméables. Mais si un trouble de la vidange vésicale persiste assez longtemps, il peut provoquer une stase urinaire dans les voies urinaire hautes et une insuffisance rénale postrénale. Etiologie Les causes possibles d’une rétention urinaire aiguë sont reproduites au tableau 1. Les premières sont les obstructions infravésicales, dont surtout l’hyperplasie de la prostate. L’incidence de la rétention urinaire n’est toutefois pas proportionnelle au volume de la prostate, ce qui parle contre une cause purement mécanique. Le facteur déclenchant une rétention urinaire aiguë en cas de l’hyperplasie de la prostate est un phénomène réflexe au niveau du col vésical [1], qui en rend l’ouverture, et donc la miction, impossibles. Clinique L’anamnèse des troubles mictionnels obstructifs et irritatifs est typique. Les facteurs déclenchants sont souvent un apport liquidien rapide (surtout alcool et boissons gazeuses) ou une position assise prolongée. Dans la rétention urinaire aiguë, il y a cliniquement une miction impérieuse très marquée, fort gênante, accompagnée de douleurs dans le bas-ventre et de symptômes végétatifs (agitation, pâleur, sudation profuse). Si la cause de la rétention est neurogène, la douleur due à la distension n’est souvent que très faible, raison pour laquelle la miction peut parfois rester oligo- ou asymptomatique. Diagnostic La miction impérieuse et l’impossibilité totale d’uriner sont très suspectes. Cliniquement, la vessie peut être palpée comme un processus expansif ferme et élastique, douloureux, et peut être délimitée par la percussion (matité). C U R R I C U LU M Le toucher rectal est indispensable, qui permet de préciser le volume de la prostate, et de savoir s’il y a une inflammation ou une tumeur maligne. L’examen diagnostique le plus important est l’ultrasonographie, qui montre la vessie sous tension et, dans le cas d’une rétention urinaire aiguë, un système pyélocaliciel non dilaté. Le dosage du potassium, de l’urée et de la créatinine n’est impératif que si le tractus urinaire proximal est dilaté. Un dosage du PSA ne saurait être recommandé dans la rétention urinaire aiguë, car il peut donner un résultat faux positif. Mais il doit être effectué ultérieurement. Traitement Le premier traitement d’une rétention urinaire aiguë est le soulagement immédiat de la vessie qui peut en principe se faire par voie transurétrale, avec une sonde, ou par ponction suspubienne. Il s’agit de la pose momentanée d’une sonde no 16, car les sondes plus fines peuvent ne pas pouvoir franchir le plancher pelvien ou l’urètre prostatique (surtout dans une obstruction) du fait de leur manque de stabilité. S’il n’est pas possible de passer une sonde par l’urètre, ou en présence d’une suspicion de processus inflammatoire ou de traumatisme urétral, c’est alors la ponction suspubienne qui est indiquée, tout en en respectant les contre-indications (diathèse hémorragique, tumeur vésicale). Les spasmolytiques et les anticholinergiques sont contre-indiqués, car ils ne font qu’atténuer brièvement la symptomatologie et empêchent la miction par leur effet inhibiteur sur le detrusor. Un blocage alpha médicamenteux, dans l’intention de relâcher le col de la vessie, est inutile en situation aiguë. Dans le cas de rétention urinaire répétitive, une dérivation permanente (transurétrale ou suspubienne) est indiquée. Toute rétention urinaire aiguë impose par la suite un examen urologique. Insuffisance rénale postrénale Définition Insuffisance rénale postrénale aiguë L’insuffisance rénale aiguë par obstacle à l’écoulement bilatéral (unilatéral si rein unique) est appelée insuffisance rénale postrénale aiguë. Toute obstruction aiguë des voies urinaires fait augmenter la pression dans ce système creux, car le rein continue à produire de l’urine dans un premier temps. Cette pression est transmise jusque dans l’espace capsulaire des glomérules, ce qui diminue la pression de filtration effective. La perfusion sanguine rénale augmente au début, mais chute en quelques heures si l’obs- Forum Med Suisse No 10 5 mars 2003 235 truction persiste. Et cette baisse de la perfusion provoque des troubles fonctionnels, surtout au niveau du tubule proximal. L’obstruction bilatérale (unilatérale si rein unique) se distingue de l’obstruction unilatérale par une phase plus longue d’augmentation de pression dans le système creux, résultant d’une persistance de la vasoconstriction postglomérulaire [2]. Si les deux reins sont touchés, la conséquence est une insuffisance rénale postrénale aiguë, avec oligoanurie. Une forme rare d’insuffisance rénale postrénale est l’anurie réflexe (vasoconstriction préglomérulaire réflexe même controlatérale). Insuffisance rénale postrénale chronique L’insuffisance rénale postrénale chronique désigne une baisse progressive de la fonction rénale résultant d’un obstacle à l’écoulement. Si une obstruction urinaire incomplète reste longtemps sans traitement, la filtration glomérulaire continue à diminuer, avec lésion des néphrons et finalement atrophie parenchymateuse. Il est difficile de préciser à partir de quand la lésion rénale est irréversible, mais cela dépend du degré de l’obstruction. En plus de causes urétérales, une obstruction prolongée infravésicale (par ex. hyperplasie de la prostate stade III) ou congénitale (par ex. valvules urétrales) peut être à l’origine d’une insuffisance rénale postrénale qui supprime le mécanisme antireflux des ostiae urétéraux. Au contraire de l’insuffisance rénale postrénale aiguë, la quantité d’urine reste longtemps la même dans l’insuffisance rénale chronique, l’oligoanurie ne se manifestant qu’au stade terminal. Etiologie Les obstacles à l’écoulement de l’urine avec insuffisance rénale consécutive peuvent se présenter à différents niveaux des voies urinaires excrétrices, leur étiologie est très variée (tableau 2). Si l’obstacle est supravésical, les deux uretères doivent être touchés, sauf s’il s’agit d’un rein unique. Les obstructions vésicales ou infravésicales provoquent comme prévu des obstacles bilatéraux à l’écoulement de l’urine. Font exception les tumeurs de la vessie ou de la prostate, qui peuvent n’infiltrer qu’un ostium et ne provoquer qu’un obstacle à l’écoulement unilatéral. Clinique A la phase aiguë des obstacles à l’écoulement de l’urine, ce sont surtout les douleurs des loges rénales, parfois en coliques, qui dominent le tableau clinique. L’anurie ne se voit qu’en cas d’obstacle bilatéral, sauf en cas de rein unique congénital, chirurgical ou fonctionnel. La symptomatologie et les signes cliniques ne C U R R I C U LU M Tableau 2. Causes de l’insuffisance rénale postrénale. Supravésicales intraurétérales (lithiases, obstruction par urates, nécroses papillaires, caillots de sang, tumeurs) extraurétérales (fibrose rétropéritonéale, métastases dans les ganglions lymphatiques, tumeurs, prothèses vasculaires) ligature urétérale lors d’interventions chirurgicales Vésicales tumeur vésicale, tamponnade, lithiase vésicale, trouble neurogène de la vidange vésicale Infravésicales voir tableau 1 se différencient sans cela pas de ceux des formes prérénales et rénales d’insuffisance rénale, et ils résultent de la rétention des produits du métabolisme azoté, de sel et d’eau, de potassium et d’acides (voir [4]). Dans l’insuffisance rénale postrénale sur trouble chronique de la vidange de la vessie, il y a la plupart du temps aussi des problèmes mictionnels pouvant aller jusqu’à l’incontinence par débordement. Diagnostic L’anamnèse vise à préciser les troubles mictionnels obstructifs, la qualité de l’urine (et surtout la macrohématurie) et les étiologies possibles d’une obstruction des voies urinaires hautes (épisodes passés de lithiase, émission de caillots, fragments de papilles, etc.). Il faut également ne pas négliger les constellations à risque d’hyperFigure 1. Echographie d’un système pyélocaliciel dilaté à droite avec rein de stase. Forum Med Suisse No 10 5 mars 2003 236 uricémie (régime riche en purines, pathologies myéloprolifératives, chimiothérapies, goutte). A l’examen clinique, il s’agit d’estimer le remplissage de la vessie et de savoir si les loges rénales sont douloureuses à la pression et à la percussion. Le toucher rectal est obligatoire, pour connaître la taille et la consistance de la prostate, de même que ses délimitations et éventuelles douleurs. L’examen technique le plus important en cas de suspicion d’insuffisance postrénale est l’échographie. Elle permet de connaître le nombre de reins (rein unique?), leur localisation et leurs dimensions, mais aussi et surtout de visualiser le sinus rénal, qui renferme du tissu adipeux, des vaisseaux sanguins et lymphatiques, et le système pyélocaliciel. S’il y a un rein de stase urinaire, le sinus renvoie au stade initial un écho central scindé, et plus tard une dilatation toujours plus anéchogène du bassinet et des calices (figure 1). La sensibilité de l’échographie dans le diagnostic d’un rein de stase en cas d’obstruction est de 98%, et sa spécificité de 78% seulement [3]. La raison de cette sensibilité légèrement inférieure à 100% est le fait qu’au cours des premières (jusqu’à 48) heures, l’obstruction peut ne provoquer aucune dilatation, ou qu’une dilatation minime seulement. Les causes des résultats faux positifs sont un bassinet extrarénal, des kystes parapelviens et des dilatations non obstructives du système pyélocaliciel, comme une sténose pyélo-uretérale compensée ou des mégacalices. Il faut donc bien savoir que l’échographie rénale est un examen morphologique et non pas fonctionnel. L’échographie rénale duplex en couleurs ne permet pas d’augmenter la spécificité en cas d’obstruction. L’échographie doppler en couleur donne des C U R R I C U LU M informations complémentaires sur le jet urétéral dans la vessie, mais le manque de standardisation (jets différents, en partie aspécifiques en fonction du degré d’obstruction, volume de remplissage vésical, etc.) fait qu’elle n’est pas encore unanimement acceptée. La distinction entre dilatation du tractus urinaire et obstruction agissant sur l’urodynamique peut se faire par néphrographie isotopique (123J-hippurate, MAG3). La radiographie standard de l’abdomen permet de visualiser les lithiases, leur localisation et leur taille, mais sa sensibilité (lithiases radiotransparentes, tumeurs) et sa spécificité (calcifications pelviennes) sont très restreintes. L’urographie intraveineuse n’a pas sa place dans l’insuffisance postrénale du fait de la surcharge du rein par le produit de contraste. De même, il ne faut pas faire de tomographie computérisée avec produit de contraste. Une tomographie computérisée native est de plus en plus effectuée dans le diagnostic de l’obstruction aiguë. En plus des signes secondaires d’une obstruction (dilatation du système pyé- Figure 2. Ponction du système rénal creux. Figure 3. Cathéter de néphrostomie in situ. Forum Med Suisse No 10 5 mars 2003 237 localiciel, augmentation du cortex, infiltration périrénale en bandes), elle permet d’en connaître la cause (lithiase ou tumeur urétérale, compression par processus expansif, etc.). Mais la tomographie computérisée n’est généralement pas nécessaire dans l’anurie sur insuffisance rénale postrénale, car l’échographie et les examens de laboratoire suffisent pour le diagnostic primaire. L’examen d’urine se pratique à la recherche surtout d’une microhématurie (indice possible de lithiases, tumeurs, etc.), d’une leucocyturie (infection?) et du pH urinaire (bas dans les lithiases uréiques et uratées). Dans le sang, les paramètres de rétention, mais aussi infectieux, sont intéressants, surtout si l’anamnèse et la clinique l’évoquent. Des examens urologiques et un traitement rapides en milieu hospitalier sont indiqués en cas d’insuffisance rénale postrénale suspectée ou prouvée. Traitement Le traitement le plus souvent mis en route dans l’insuffisance rénale postrénale est la néphrostomie percutanée. Le système rénal creux est ponctionné sous contrôle échographique, puis un mandrin est mis en place sous contrôle radiologique, qui permettra de dilater le canal et d’introduire un cathéter de néphrostomie (figures 2 et 3). Cette intervention se pratique en décubitus ventral sous anesthésie locale. Le cathéter de néphrostomie permet d’aller plus loin dans le diagnostic (pyélographie antérograde/uretérographie). Une alternative consiste à mettre en place une gaine endourétérale (cathéter en double J) sous contrôle endoscopique, ce qui n’est toutefois pas possible si l’obstacle ne peut être franchi. Une anesthésie générale ou régionale est indispensable pour les techniques endoscopiques. Si la cause de l’insuffisance postrénale est un trouble chronique de la vidange vésicale, la mesure d’urgence est de procéder à une dérivation vésicale. Mais des examens de laboratoire et échographiques sont indiqués avant la suite des investigations ou le traitement. Dans une situation aiguë, la question de la dialyse dépend de l’état clinique et des résultats de laboratoire, et se résout en collaboration avec le néphrologue. Casuistique (insuffisance rénale postrénale) Un paysan de 60 ans est examiné pour des douleurs dans sa loge rénale gauche et une macrohématurie de 3 semaines; ce n’est pas l’oligoanurie qui domine. L’examen clinique montre un patient en état général diminué, hypertendu (TA 170/110 mm Hg), mais ses deux C U R R I C U LU M loges rénales sont indolores. Au toucher rectal, il présente un processus expansif volumineux, induré, irrégulier, impossible à séparer de la prostate. A l’échographie, la vessie est pratiquement vide (quelques ml d’urine), et le Figure 4. Pyélographie antérograde après néphrostomie percutanée ddc. Figure 5. Tomographie par résonance magnétique (sagittale) d’un volumineux carcinome prostatique. Forum Med Suisse No 10 5 mars 2003 238 résultat du toucher rectal est confirmé sous la forme d’un processus expansif non délimitable de la vessie dorsale, le système pyélocaliciel et les uretères sont dilatés ddc. Les examens de laboratoire révèlent une rétention (urée C U R R I C U LU M Forum Med Suisse No 10 5 mars 2003 14,6 mmol/l, créatinine 385 µmol/l) et une hyperkaliémie discrète (5,3 mmol/l). Le sédiment urinaire est normal. En face d’une telle situation, évoquant une Quintessence L’échographie est l’examen technique le plus important pour distinguer la rétention urinaire aiguë de l’anurie postrénale. Un tractus urinaire proximal dilaté à l’échographie ne signifie pas nécessairement obstruction (spécificité 78%). La rétention urinaire aiguë ne s’accompagne pas d’une insuffisance rénale. Le sondage vésical n’a de sens que pour le premier épisode de rétention urinaire aiguë; il faut donner sinon la préférence à une dérivation permanente (transurétrale ou suspubienne) en attendant le diagnostic et le traitement urologiques. L’anamnèse, la clinique, l’échographie et le laboratoire (status urinaire et paramètres de rétention) suffisent généralement pour le diagnostic d’une insuffisance rénale postrénale. Le diagnostic rapide d’une insuffisance rénale postrénale permet un traitement urologique rapide et déterminant pour la sauvegarde de la fonction rénale. La dérivation urinaire à partir du tractus proximal peut en principe se faire par voie percutanée (néphrostomie) ou endoscopique (gaine uretérale). 239 insuffisance rénale postrénale sur processus expansif tumoral dans le petit bassin, la dérivation vésicale est la mesure à prendre en urgence. La première tentative se fait par voie rétrograde, car une cystoscopie est de toute façon indiquée en raison de la macrohématurie. Elle révèle une tumeur étendue au niveau du plancher et du col de la vessie (grandes cellules d’un carcinome peu différencié à la cytologie), les ostiae urétéraux ne peuvent être intubés, comme prévu. Puis suit une néphrostomie percutanée ddc (figure 4). Après avoir reçu le résultat du PSA, à 245 µg/l, un carcinome de la prostate est confirmé par ponction-biopsie. L’expansion locale est appréciée sur une IRM (figure 54), qui montre une tumeur de 8,8 cm max. avec invasion de la vessie prédominant à droite, et ganglions iliaques et obturateurs augmentés de volume. Et enfin des métastases osseuses sont découvertes à la scintigraphie du squelette entier. Avec la dérivation vésicale par néphrostomie percutanée ddc, les paramètres rétentionnels se normalisent en 4 jours. Une ablation hormonale est mise en route pour son cancer de la prostate, et les cathéters de néphrostomie peuvent être retirés 3 mois plus tard après confirmation d’un écoulement sans obstacle (pyélographie antérograde par les cathéters de néphrostomie). Références 1 Hauri D. Die akute Harnverhaltung. Therapeutische Umschau 1991;59: 17–22. 2 Gulmi FA, Felsen D, Vaughan ED. Pathophysiology of urinary tract obstruction. In: Campbells Urology, 7 th ed. Saunders, Philadelphia 1998: 342–85. 3 Koelliker SL, Cronan JJ. Acute urinary tract obstruction: Imaging update. Urol Clin North Am 1997; 24: 571–82. 4 Garzoni D. Augmentation aiguë de la créatinémie – que faire? Aspects néphrologiques. Forum Méd Suisse 2003; in press (numéro 12).