Cancer de l`ovaire - epu

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Cancer de l’ovaire
Docteur O Gagneur
CGO Amiens
Epidémiologie
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5ème rang des cancers chez la femme
9 nvx cas pour 100 000 femmes par an
Risque de 1 %
Age moyen : 65 ans
– 7 % avant 40 ans
– 10 % entre 40 et 50 ans
• France pays à faible risque
– Suède , Finlande , Danemark , Angleterre : risque
élevé
• Mortalité à 5 ans : 68 %
Facteurs de risque
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Age
– Incidence annuelle x 6 entre 40 et 70 ans
•
Atcd familiaux
– Fréquence x 4 quand cancer de l’ovaire chez parente au 1 er degré
• Liée au mode de vie et d’alimentation à risque identique
• Prédisposition héréditaire autosomique dominante BRCA1 et BRCA 2
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Facteurs hormonaux
– Nullipare , puberté précoce et ménopause tardive
– THS études discordantes
– SOPK et endométriose
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Risques environnementaux
– Alimentation riche en graisse animale
– Excès de poids chez l’adolescente et l’adulte jeune
Facteurs de risque
• Il existe des facteurs protecteurs
– Risque diminue à chaque nouvelle grossesse,
avec l’allaitement et les grossesses
gémellaires, après hystérectomie et ligature
de trompes
– OP pendant plus de 5 ans diminue le risque
de 30 à 50 %
• Les ttts de la stérilité n’augmente pas le
risque ( méta analyse 2002 )
Prédispositions génétiques
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Formes familiales de cancer du sein et / ou de l’ovaire
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–
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5 % des cancers de l’ovaire
BRCA 1 :risque cumulé à 70 ans = 39 %
BRCA 2 : risque cumulé à 70 ans = 11 %
Surtout adénocarcinome séreux
Risque d’adénocarcinome tubaire
Syndrome HNPCC (hMLH 1 et h MSH 2 )
– Cancer colon ,endomètre ,ovaire ,voies biliaires,et voies urinaires
– Risque de cancer de l’ovaire : 10 %
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Plus rares
– Dysgerminome ovarien et cancer du testicule
– Sd de Peutz jeghers
Consultation d’oncogénétique
• Situations dans lesquelles une consultation peut être
proposée
– Association cancer du sein et de l’ovaire chez la meme femme
ou cancer du sein avant 35 ans ou cancer du sein chez un
homme (probabilité de détection < 25 % )
– 2 cas de cancer chez des apparentés de 1 er degré dont au
moins un cancer de l’ovaire ( probabilité 25 % )
– 2 cas de cancer du sein dont un masculin (1er degré)
– 2 cas de cancer du sein dont un avant 40 ans (1 er degré )
– Au moins 3 cas de cancer du sein ou ovaire même branche
parentale 1er ou 2 ème degré (probabilité de détection de 25 % )
Prise en charge des femmes à haut
risque de cancer de l’ovaire
• Recommandations de l’expertise collective
– Surveillance des ovaires quand une chirurgie ne peut pas être
proposée
• Examen clinique pelvien 2 fois par an > 35 ans
• Échographie endovaginale et doppler couleur 1 à 2 fois par an .
– Chirurgie prophylactique décidée en consultation
pluridisciplinaire
• Réduit le risque de cancer de l’ovaire , de la trompe ou du péritoine
de 85 à 96 % et du sein de 75 %
• Annexectomie bilatérale possible des 35 ans
• THS à discuter au cas par cas si ménopause mal tolérée
ANATOMO PATHOLOGIE
• 90 % sont des tumeurs épithéliales
– Adénocarcinomes séreux 50 % des cancers
avec localisations péritonéales
bilatéraux
• 50 à 60 ans
• Diagnostic souvent tardif : stade 3 à 4 dans 75 % des cas
• Pronostic mauvais 40% de survie à 5 ans ( 10 à 20 % pour stade 3 )
– Adénocarcinomes mucineux : 10%
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> 60 ans
Diagnostic précoce dans 80 % des cas
Tumeur de grande taille unilatérale
Pronostic meilleur
Si de type intestinal rechercher une tumeur appendiculaire
• Tumeurs épithéliales communes
– Adénocarcinomes endométrioides : 20 %
• 50 à 60 ans
• Associés à un cancer de l ’endomètre dans un 1/3
des cas
– Adénocarcinomes à cellules claires : 5%
• 50 à 60 ans
• Volontiers associés ç des lésions d’endométriose
• Pronostic mauvais
• Tumeurs rares
– Tumeurs du mésenchyme et des cordons sexuels
• Granulosa :sécrètent des oestrogènes.Récidives locales
– Tumeurs germinales
• 2 à 3 % des cancers
• < 30 ans
• Hcg et alpha foeto protéine
– Métastases : 10 % des cancers de l’ovaire
• Colon , sein , thyroïde ,estomac et lymphomes
Diagnostic clinique
• Signes fonctionnels
– Vagues et peu spécifiques
– Troubles intestinaux mineurs +++ persistants
– pesanteur ,brûlures , ballonnements
– Augmentation de volume de l’abdomen
– Métrorragies , leucorrhées , hydrorrhée
– Troubles du transit ,urinaires; compression
veineuse
– Dyspnée
• Signes physiques
– Masse latéro utérine séparée par un sillon de
l’utérus
– Masse irrégulière pierreuse fixée avec
nodules de carcinose perçus et ascite
– Tout ovaire de la femme ménopausée
anormalement perçu est pathologique
– Signes de virilisation ou de féminisation
Bilan para clinique
Echographie pelvienne sus
pubienne et endo vaginale
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Le caractère organique sera
évoqué par la présence d'un
des signes suivants (NP3) :
Une ou plusieurs végétations
intra kystiques ;
Diamètre du kyste supérieur
ou égal à 6 cm quel que soit
son aspect échographique ;
Composante solide ;
Caractère multiloculaire ;
Paroi épaisse
Ascite.
Doppler couleur
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Aide au diagnostic des cancers
Vascularisation anarchique
Index de résistance bas
Faux positifs possibles avec les kystes
fonctionnels hémorragiques
Kyste anéchogène pur uniloculaire
•
Coeliochirurgie si
– > 5 cm et persiste après 3 mois
– Qui augmente de taille ou dont
l’aspect se modifie
– Bilatéral ( le kyste fonctionnel est
exceptionnellement bilatéral )
•
Abstention possible si
– < 5 cm si asymptomatique à
condition que ce kyste soit stable
sur les échos de contrôle à 3 ,6
,12 mois (NP 3 )
– Quelque soit l’age de la patiente
– Chez la femme ménopausée le
CA 125 doit être négatif
– Patiente informée et consentante
(risque de cancer à 0,3 % )
Les kystes non anéchogènes purs
•
Chirurgicaux d’emblée
•
Chez la femme jeune un contrôle
après les règles est utile afin
d‘éliminer un kyste fonctionnel
•
La coelioscopie sera discutée en
fonction de l’aspect
échographique et des critères
d’organicité :
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•
Composante solide
> 6 cm
Paroi épaisse
Multiloculaire (>3 cloisons ; >3
mm d’épaisseur )
• Végétations endokystiques
• ascite
• Vascularisation anarchique et IR
bas au doppler
–
Bilan para clinique
les marqueurs plasmatiques
• CA 125 plasmatique ++
– 80 % des femmes ayant un cancer de l’ovaire à un stade avancé
ont un CA 125 élevé ( contre 50 % )
– Pronostic , prédictif d’une réponse à la thérapeutique
– Son élévation est associé à une rechute dans un délai de 2 mois
– CA 125 < 10UI / ml en fin de traitement : survie x 6
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CA 19 9 dans les tumeurs d’allure mucineuses
Alpha foeto protéine
ACE
HCG dans les chorio carcinomes
Scanner
• Permet une
évaluation précise de
l’atteinte péritonéale
et d’apprécier la
résécabilité des
lésions
• Intérêt du scanner
multi barrettes permet
des reconstructions
dans l’espace et de
mieux appréhender le
geste chirurgical
IRM
• Permet de caractériser la tumeur , de
réaliser un bilan d’extension et de
visualiser les adénopathies
• Doit préciser l’état de l’intestin grêle et
l’étendue de la carcinose péritonéale en
particulier au niveau hépatique
• Intéressant dans le bilan d’extension
pelvienne
• Bilan d’opérabilité
• Radiographie de thorax
TEP scanner
• Bilan des récidives locales ou péritonéales
– Si augmentation isolée du CA 125
– Bilan d’une récidive connue pour adapter au
mieux le traitement
– Impact sur la survie
• Pas d’intérêt dans le diagnostic initial ou
dans le bilan d’extension
Stades FIGO
Traitement
chirurgical des stades précoce
I- IIa
• Ttt de référence
– Hystérectomie. Annexectomie
bilatérale.omentectomie.cytologie et biopsies
péritonéales .lymphadenectomie pelvienne et lombo
aortique (14% d’atteinte ganglionnaire dans les
stades I )
• Femme jeune avec désir de grossesse
– même ttt avec conservation utérine et annexe contro
latérale pour les tumeurs stade I a de grade 1
Traitement chirurgical de stades
avancés
• Le pronostic des cancers ovariens dépend du
stade , du grade , du type histologique et du
résidu tumoral en fin d’intervention (chirurgie
optimale si résidu est < 1 cm )
• Pas de consensus sur la CAT
– Chirurgie si résécabilité complète possible (même au
prix d’une chirurgie lourde pour certains)
– Chimiothérapie 1ère puis chirurgie si lésions du
mésentère pédicule hépatique…
– Toujours prendre en compte la morbidité du geste
chimiothérapie
• Conférence de consensus d’experts 2004 dans
les stades avancés
– Carboplatine paclitaxel toutes les 3 semaines ;6
cycles
– Et après ? Pas de recommandation. Pourtant
médiane de survie sans progression de 18 mois
• Chimiothérapie de consolidation ? Épirubicine ?
Topotécan ? Paclitaxel ? 3 mois ? 6 mois?
• Radiothérapie abdominale totale ? Si absence de résidus ou
résidus microscopiques . Toxicité intestinale sévère
• Espoirs sur les molécules qui ciblent les voies de
l’angiogénèse ou celles des facteurs de croissance
– Etudes en cours sur la chimiothérapie intra
péritonéale avec hyperthermie : CHIP
Chimiothérapie adjuvante
• Dans les stades précoces
– En cours d’évaluation
– Carboplatine?
– Carboplatine paclitaxel ?
– Stade I ab de grade 1→ chirurgie seule
(survie à 5 ans 90 % )
Surveillance
• Survie à 5 ans
–
–
–
–
–
–
Ia : 82 %
Ib : 75 %
Ic : 68 %
II : 52 %
III : 23 %
IV : 8 %
• Modalités de surveillance
– Clinique et CA 125 tous les 4 mois pendant 2 ans puis tous les
6 mois pendant 3 ans . Pas de consensus.
– Si CA 125 élevé le recontroler dans les 2 à 3 semaines
Tumeurs borderline de l’ovaire
• 10 % à 20 % des tumeurs épithéliales malignes de
l’ovaire
• Incidence 4,8/100 000 par an
• Age de survenue 10 ans plus jeune que les carcinomes
ovariens
• Récidive tardive au-delà de 20 ans
• Pronostic meilleur lié au stade et à la présence
d’implants péritonéaux invasifs
• Diagnostic au stade I plus fréquent
– Survie à 5 ans stade I : 99 à 100 %
– Survie à 5 ans stade II et III : 75 à 93 %
• Dégénérescence possible en carcinome invasif surtout
en cas d’implant invasif
Tumeurs borderline de l’ovaire
• Le traitement est chirurgical
–
–
–
–
Kystectomie mais risque de récidive élevé
Annexectomie unilatérale
Hystérectomie et annexectomie bilatérale
Biopsies péritonéales ,epiploiques et palpation des aires
ganglionnaires systématiques
– Appendicectomie si tumeur mucineuse
• Surveillance
– Clinique, CA 125 tous les 4 mois pendant 2 ans ,tous les 6 mois
3 ans et tous les ans 20 ans
– Echographie abdomino pelvienne tous les 6 mois 5 ans puis
tous les ans
– Si récidive reprise chirurgicale
Cancer de l’ovaire et grossesse
• Cancer de l’ovaire rare : 1/15 000 à
1/30 000 grossesses
• 5ème rang des cancers associés à la
grossesse
Cancer de l’ovaire et grossesse
• Échographie pelvienne endovaginale
– Même critères d’ analyse qu’en dehors de la
grossesse
– Contrôler l’écho avant d’alarmer car les
kystes hémorragiques de l’ovaire peuvent
donner des aspects inquiétants
Doppler couleur
• Aide dans le diagnostic des tumeurs
malignes
• IR bas et vascularisation anarchique dans les
végétations et septas
• Non pathognomonique des cancers car
retrouvés dans 77 % des kystes
lutéiniques hémorragiques
CA 125
• N’est pas utilisable pendant la grossesse
car peut être augmenté de manière
physiologique
• Aslam a montré que la valeur seuil est 4
fois supérieure à celle en dehors de la
grossesse (114 UI/ml vs 35 UI/ml )
IRM
• Intéressante pour caractériser des
tumeurs ovariennes d’analyse difficile en
échographie
• Elimine les diagnostics différentiels
(hydrosalpinx ,kyste paratubaire … )
• Kier rapporte une diminution de 17 % du
nombre de chirurgies
• Traitement identique à celui en dehors de
la grossesse
– 1er trimestre et 2 ème trimestre : interruption
médicale de grossesse et traitement
– 3 ème trimestre :accouchement et traitement
Dépistage
• CA 125 et échographie par voie
endovaginale
– Rapport coût efficacité peu favorable
– Spécificité médiocre
– Taux élevé de faux positifs
• Dépistage uniquement chez les patientes
à haut risque et annexectomie bilatérale
prophylactique dès le projet parental
terminé
En conclusion
• Cancer de l’ovaire grave
• Après 50 ans se méfier des douleurs
abdomino pelviennes diffuses à type de
brûlure associées à des ballonnements
• Toujours demander une échographie
pelvienne par voie endovaginale
• Si masse ovarienne prescrire CA 125
• Chirurgie demeure la pierre angulaire de
la prise en charge du cancer de l’ovaire
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