2/3
URL: http://www.hls-dhs-dss.chF14065.php
© 1998-2017 DHS: tous les droits d'auteur de cette publication sont réservés au Dictionnaire historique de la Suisse, Berne. Les textes sur
support électronique sont soumis aux mêmes règles que les textes imprimés. Droits d'utilisation et modalités de citation (PDF)
du système bancaire suisse vers la banque universelle. Selon la structure économique et bancaire du canton,
l'épargne, le crédit hypothécaire ou les opérations commerciales prédomineront. Le drainage de l'épargne,
organisé par des réseaux d'agences établis dès le XIXe s., encouragé par la sécurité de dépôts garantis par
l'Etat, forme une part importante des activités. La proportion de l'épargne totale que contrôlent les banques
cantonales passe de 1/3 avant la Première Guerre mondiale à 1/2 dans les années 1940 et 1950, retombant à
45% en 1970 puis à 34% en 1999. Dans le crédit hypothécaire, elles forment le premier groupe: en 1938, par
exemple, avec 40% du total des bilans bancaires, elles contrôlent 56% des prêts hypothécaires bancaires.
Leur part diminue après la Deuxième Guerre mondiale, 50% en 1960, 45% en 1975, 36% en 1999. Les crédits
sur habitations, installations artisanales et biens-fonds ruraux forment la majeure partie des prêts, mais des
crédits hypothécaires sur constructions industrielles ou hôtelières ont aussi été accordés. Une des
contributions essentielles des banques cantonales à l'économie a été (et reste) leur action stabilisatrice sur
les taux hypothécaires. Dans les affaires commerciales et industrielles, elles n'ont en général occupé qu'une
position secondaire, les banques de Berne et Vaud exceptées et, dans une moindre mesure, celles de
Neuchâtel, Saint-Gall, Bâle et Zurich. Bien que bénéficiant d'une connaissance approfondie des entreprises
régionales, elles ont parfois outrepassé les règles de la prudence. Les influences politiques et la nécessité, en
période de crise, de soutenir à la fois l'économie régionale et les finances de l'Etat se sont soldées par de
douloureux assainissements dans les années 1930 (Neuchâtel, Berne) et 1940 (Grisons). Les instituts
cantonaux ont été les grands pourvoyeurs de crédits et émetteurs d'emprunts publics pour les villes, les
communes, les cantons et la Confédération. Jusqu'à la création de la Banque nationale suisse (BNS) en 1907,
la majorité des banques cantonales ont fonctionné comme Banques d'émission, occupant une position
dominante à partir de la loi fédérale de 1881. La perte des revenus tirés de cette activité a été compensée,
pour les cantons, par la participation au capital-actions et aux bénéfices de la BNS. A la suite de la dissolution
du concordat des banques d'émissions, l'Union des Banques cantonales suisses est fondée en 1907. Elle signe
un accord avec le Cartel des banques suisses pour le partage du marché des emprunts de la Confédération et
des corporations de droit public en 1911.
Les banques cantonales se sont développées sans connaître de modification structurelle notable de 1945 à la
fin des années 1980. La Banque cantonale du Jura est créée en 1978 par le nouveau canton. La crise
économique et l'écroulement de l'immobilier au début des années 1990 les frappent sérieusement ou même
les mettent en danger (Berne 1992, Genève 2000). Le processus général de restructuration et de
concentration bancaire se manifeste par la fusion (Banque cantonale vaudoise et Crédit foncier vaudois;
Banque cantonale de Berne et Caisse hypothécaire du canton de Berne; Caisse d'épargne et Caisse
hypothécaire de Genève), la privatisation partielle, voire la disparition (Soleure, Appenzell Rhodes-
Extérieures) d'instituts cantonaux. Leur nombre passe de vingt-neuf en 1990 à vingt-quatre en 1999, soit
seize banques d'Etat pures (Argovie, Appenzell Rhodes-Intérieures, Bâle-Campagne, Bâle-Ville, Fribourg,
Glaris, Grisons, Neuchâtel, Nidwald, Obwald, Schaffhouse, Schwytz, Thurgovie, Tessin, Uri, Zurich) et huit
banques mixtes (Vaud, Zoug, Valais, Jura, Genève, Berne, Lucerne, Saint-Gall). Représentant encore 20% de
l'ensemble des bilans bancaires en 1990, la part des banques cantonales n'est plus que de 13% en 1999.
L'hétérogénéité du groupe apparaît principalement dans la taille des établissements. La Banque cantonale de
Zurich, la plus importante avec une somme de bilan de 86 milliards en 2005, est environ cinquante fois plus
grande que les petites banques cantonales, assimilables à des banques locales. Au début du XXIe s., quelques
banques cantonales commencent à accorder des crédits hypothécaires dans les cantons voisins. En 2007, la
Banque Cantonale Bernoise possède presque vingt filiales "money-net" dans d'autres cantons qui offrent non
seulement des hypothèques, mais aussi des produits d'épargne et de placement.
Bibliographie
– W. Egger, La Banque cantonale de Berne, 1934 (all. 1934)
– R. Oertli, Les banques cantonales suisses, 1941
– D. Hiler, CEG Genève, Caisse d'Epargne de la République et Canton de Genève, 1816-1991, 1991
– 125 Jahre Zürcher Kantonalbank, 1995