1. INTRODUCTION
Le cyclone Dina, qui a touché la Réunion les 22 et 23 janvier 2002, est intervenu après plus
de 10 années sans que cette île ait dû faire face à un phénomène météorologique d’une telle
envergure : la caractérisation de ce cyclone le fait comparer par sa puissance à Firinga,
intervenu en 1989, Dina étant cependant plutôt un cyclone de vents qu’un cyclone de
précipitations, lesquelles ont cependant battu des records dans une petite moitié Ouest de l’île.
Les dégâts ont été très rapidement répertoriés afin de permettre le déclenchement de la
procédure de déclaration de catastrophe naturelle (cat-nat). Sur les bases des évaluations
établies par les communes et les services publics, et transmises par le préfet, les crédits
publics mobilisés s’élèveraient à 32,2 Millions d’€ (évaluation préfectorale au 4 juillet 2002),
tandis que les assureurs remboursaient les dommages aux particuliers à hauteur de 95 Millions
d’€ (chiffre communiqué par la Caisse Centrale de Réassurance).
Immédiatement après le cyclone, la DPPR a souhaité confier conjointement à l’IGE, au CG
PC et au CG GREF une mission de retour d’expérience, portant non pas sur la gestion de crise
mais sur les modes d’évaluation des dégâts, le respect et l’adaptation aux conditions locales
des normes et des modes de construction, la mise en place et l’application des Plans de
Prévention des Risques (PPR), et plus globalement sur les problématiques de la prévention
des cyclones, compte-tenu des caractéristiques particulières de la Réunion, de sa géographie,
de sa topographie, et de sa démographie.
Pour des raisons de disponibilité des inspecteurs généraux désignés, les réunions de travail sur
place n’ont pu se tenir avant début juillet 2002, soit 5 mois plus tard, même si – deux
semaines après le cyclone - le représentant de l’IGE qui était présent à la Réunion à titre
personnel mais informé pendant son séjour de la mission projetée par la DPPR avait pu en
observer les conséquences en préfiguration de la mission, s’en entretenir avec le préfet et la
DIREN et établir une première note d’information.
Compte tenu de ce retard, les dommages sur les milieux naturels et l'agriculture n'étaient plus
guère visibles; les évaluations entre temps portées sur ces points par les services locaux
étaient considérés comme satisfaisantes ; d'autres points en revanche, notamment sur les
relations entre les modes constructifs et l'importance des dommages et sur l'adaptation des
normes de construction françaises et communautaires au contexte de la Réunion, ont paru
mériter une analyse plus approfondie, impliquant une réorientation des objectifs de la mission
et une modification de sa composition. C'est pourquoi en définitive, la mission a été
constituée de P. Hugodot de l'IGE, de P. Dubois, du CGPC auxquels ont été adjoints deux
ingénieurs du CSTB, Guy Barnaud, spécialiste des effets du vent sur les constructions, et
Olivier Henno, spécialiste des structures des bâtiments.
Le présent rapport a ainsi voulu :
affiner la caractérisation du cyclone
analyser la part d’inadaptation des réglementations « neige et vent » et de l’eurocode
mieux cerner les modes de détermination des dégâts
étudier les modalités de mise en place des aides publiques
vérifier les normes et les pratiques locales de construction
analyser les lenteurs et les failles dans les procédures PPR.
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