ETAT DES LIEUX DE L’EXPOSITION DU TERRITOIRE DE LA REUNION AUX RISQUES NATURELS
MAJEURS
M. Bernard SIEGMUND (Membre de la Commission Cadre de Vie du CCEE de La Réunion) précise que
sa présentation a été préparée par Mme Séverine BES DE BERC, Directrice du BRGM à La Réunion.
Un état des lieux est présenté sur l’exposition aux risques naturels majeurs à la Réunion. Le premier
risque concerne le risque cyclonique, avec des rafales maximales qui peuvent dépasser 170 km/h. Ainsi
les anciens se souviennent d’évènements exceptionnels comme le cyclone de 1948 dont les vents qui
ont été à l’époque enregistrés à plus de 250 km/h occasionnant de nombreuses victimes dont 165 décès.
En 1962, le cyclone Jenny avec des vents eux aussi à plus de 250 km/h a fait 36 victimes. En 1981, le
cyclone Florine a soufflé à plus de 264 km/h dans la Plaine des Cafres et beaucoup de logements y ont
été détruits. Plus récemment en 1989 le cyclone Firinga a occasionné de forts dégâts à Saint-Pierre, et
enfin en 1994 le cyclone Hollanda.
Ce que l’on observe, c'est qu’au fil du temps et fort heureusement, les victimes sont moins nombreuses.
Cela veut dire que les systèmes d’alerte sont plus performants et permettent de mettre les gens à l’abri
notamment et donc de limiter le nombre de victimes.
Le risque suivant concerne les inondations, pas forcément liées aux phénomènes cycloniques mais à des
évènements de fortes pluies (ondes tropicales). La pluviométrie est très intense à La Réunion avec des
records du monde en précipitations : plus d’un mètre d’eau en 12 heures et plus de six mètres d’eau en
15 jours pendant le cyclone Hyacinthe en 1980 ! Des temps de concentration très courts et des débits de
rivières très importants : des débits relevés par exemple pour Diwa en 2002 à 1 060 m³/seconde à la
rivière du Mât; 1 200 m³/secondes à la Rivière des Galets et 1 000 m³/seconde au Bras de Cilaos. Des
débits impressionnants avec des capacités de débordements sur les plaines alluvionnaires qui sont à la
sortie des grands cirques : Saint-André, le Port et Saint-Louis.
Ces tempêtes tropicales affectent plutôt le nord et l’est de La Réunion qui enregistrent les plus grosses
précipitations.
Inondations catastrophiques à La Réunion
Le troisième risque présenté concerne les phénomènes de houle. En effet, la houle est un sujet important
à la Réunion. On y observe tous les régimes de houle :
les houles cycloniques qui peuvent concerner toute l’île, mais plus fréquemment la moitié nord
de la Réunion.
Les houles australes : l'ouest et le sud-ouest de l’île.
Les houles d’alizés où c'est plutôt le sud-est de l’île qui est concerné.
Le quatrième risque présenté concerne les divers mouvements de terrain : chutes de blocs, éboulements,
glissements de terrain, subductions, érosions, coulées de boues et de laves torrentielles.
Plusieurs facteurs sont très propices à ces instabilités à La Réunion : relief jeune et escarpé, cours d'eau
intermittents, et ravines souvent très profondes, fortes intempéries, formations géologiques volcaniques
instables.
Quelques évènements exceptionnels :
Le glissement de terrain de Grand Sable à Salazie en 1875, 18 000m³, 63 morts à l’époque.
Mars 2003 effondrement, un grand éboulis en amont de la rivière des Pluies : trois victimes.
Mai 2005, effondrement du rempart de Mahavel 30 000 m³.
Mars 2006, effondrement sur la route du littoral 30 000 m³.
Octobre 2014, le glissement de Grand-Îlet concerne près de 500 000 m³. Il y a pourtant plus
d’une centaine de familles qui vivent dans cette zone en mouvement.
La Réunion est très, très impactée par tous ces risques liés aux chutes de pierres et aux mouvements de
terrain. La zone qui finalement est disponible pour l'activité humaine, les infrastructures, l'agriculture, bien
sûr les logements, est finalement relativement limitée et dans certaines zones, si on devait appliquer
toutes les préventions de risques, on pourrait ne plus avoir d’activité humaine.
Le cinquième risque présenté, c’est le volcanisme. Le Piton de la Fournaise est l’un des volcans les plus
actifs de la planète. On observe différents phénomènes : des coulées de laves, quelques épisodes
explosifs, gaz, acide aussi, effondrement de paroi ou de flanc de volcan.
Des évènements exceptionnels :
Mars 1977 : éruption hors enclos c'est-à-dire que généralement les éruptions à La Réunion se
passent plutôt dans l’enclos de Piton Sainte-Rose avec l’évacuation d’habitants et la destruction
d’un certain nombre de maisons. Pour la petite histoire, la coulée de lave s’est arrêtée juste à
l’entrée de la porte de l’église et ne l’a pas détruite…
Mars 1986 : éruption hors enclos au-dessus du Piton de Takamaka du côté du Tremblay.
Avril 2007 : éruption assez importante, avec une coulée qui a coupé la route nationale 2 sur plus
d’un kilomètre, et 67 mètres d’épaisseur. Puis effondrement du cratère Dolomieu sur 300 mètres
de profondeur.
Voilà les différents risques liés au volcan par rapport aux coulées.
Risques sismiques et risques de tsunami restent faibles. A titre d’exemple, quelques dégâts ont été
observés en décembre 2004, en effet une vague est arrivée sur la côte ouest de la Réunion avec
quelques dégâts dans les ports de Saint-Gilles et de Sainte-Marie, mais vraiment de manière tout à fait
limitée.
Le dernier risque concerne les feux de forêt. Pour l’instant, à La Réunion, 50 000 hectares de forêt sont
exposés à un risque incendie moyen. Souvent des forêts avec un intérêt environnemental très important
avec des espèces endémiques.
Feux de forêt à La Réunion
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