O. luteus (L.) Clairv. subsp. luteus
Dans la Flore française de DE LAMARCK et de DE CANDOLLE (1815) les Odontites sont classées
avec les Euphrasia et dans les taxons à fleurs jaunes auxquels nous donnons aujourd’hui le nom de
« luteus » sont distingués :
Euphraise jaune Euphrasia lutea Linn. : « Cette plante s’élève jusqu’à 2 et 3 décim. ; elle est rameuse,
droite, pubescente ordinairement dans toute ses parties ; ses feuilles sont opposées, lancéolées et dentelées
dans le bas de la tige, linéaires, éparses et le plus souvent entières vers le haut des branches où elles
servent de bractées ; les fleurs sont d’un beau jaune, disposées vers le haut de la tige et des rameaux, en
épis allongés, serrés et entremêlés de feuilles, les étamines sont jaunes, très-saillantes hors de la corolle ;
les lobes latéraux de la lèvre inférieure sont denticulées, selon l’observation de Wildenow. »
Euphraise à feuilles de lin Euphrasia linifola Linn. : « Cette espèce, que plusieurs auteurs ont réunie,
tantôt avec la précédente, tantôt avec la suivante (E. viscosa), diffère de la première, parce qu’elle est
entièrement glabre, que ses feuilles inférieures sont entières, linéaires, éparses et beaucoup plus petites
que dans l’euphraise jaune ; elle se distingue de la seconde, parce qu’elle n’est ni visqueuse ni odorante ;
que ses calices sont glabres et non pubescens, que ses étamines dépassent la lèvre supérieure de la
corolle.»
Près d’un siècle plus tard, la flore de COSTE, commencée en 1900 et achevée en 1906, qui longtemps
a fait référence, ne retiendra pas E. linifolia mais distinguera de nouveaux taxons O. corsica, O.
lanceolata, O. chrysantha et O. jaubertiana. Comme dans la Flore de Montpellier de LORET et
BARRANDON (1886) le genre Odontites est reconnu.
Publiée en 1909, peu après la Flore de COSTE, le Tome XI de la Flore de ROUY, retient le genre
Euphrasia et sous des noms parfois différents on y retrouve les espèces figurant dans la Flore de COSTE,
avec en sus le taxon que ce dernier n’avait pas retenu, E. linifolia taxon qui ne figurera plus dans les
grandes flores ultérieures car mis en synonymie d’Odontites luteus (L.) Clairv. subsp. luteus
COSTE donne la description suivante de la plante qu’il nomme Odontites lutea Reich. :
« Plante annuelle de 10-50 cm, finement pubérulente ou glabrescente, inodore, à tige dressée, raide, à
rameaux étalés-ascendants ; feuilles rapprochées, linéaires ou linéaires-lancéolées, acuminées,
ordinairement entières, à 1 nervure ; fleurs d'un beau jaune, en grappes serrées et allongées ; bractées
linéaires, entières, un peu plus courtes que les fleurs ; calice pubescent, fendu jusqu'au tiers, à lobes
triangulaires-aigus ; corolle de 6-7 mm, pubescente et à bords ciliés-barbus, à lèvres très ouvertes, la
supérieure droite et tronquée ; anthères glabres et libres, très saillantes, ainsi que le style ; capsule ovale, à
la fin dépassant le calice. Lieux secs et arides, dans une grande partie de la France ; Corse. Europe
centrale et méridionale ; Caucase, Asie Mineure, Syrie ; Algérie. Floraison Août-octobre. »
Cette description correspond à notre sous-espèce autonyme car COSTE distinguait par ailleurs en tant
qu’espèce O. lanceolata qui depuis a été mise en sous-espèce de luteus par la Flore de FOURNIER en
1936 ou la Flore de la France méditerranéenne continentale de 2014 (à noter que la Flore du CNRS de
1975 classe ce taxon avec rang d’espèce).