Conformément au Plan Cancer, tous les services accueillant

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LE DISPOSITIF D’ANNONCE
Mme DOVILLEZ 01/08
Le cancer
Représentation collective du cancer : maladie incurable, fléau, désordre, maladie
sournoise, « tueur silencieux », mauvaise mort
Dans les années 30, sont crées les premiers mouvements (ou organisations) de
lutte contre le cancer.
A cette période, le K était représenté comme un fléau universel qui pouvait
toucher toutes les classes sociales, comme un mal envahissant, détruisant l’ordre
naturel du corps et de la société.
Cette représentation perdure encore.
Il y avait un nombre important de malades et de morts.
Dans les années 70, un nouveau regard se pose sur la maladie cancéreuse,
principalement grâce aux avancées de la médecine.
Des campagnes de dépistage et de sensibilisation des comportements à risques
sont initiées.
De nouveaux traitements voient le jour avec des réussites thérapeutiques
(guérisons, rémissions).
Actuellement, c’est une maladie qui met en échec l’ordre établi de notre société
qui est dominée par la science qui « guérit tout », qui « contrôle tout ».
Le cancer est le « mal absolu » qui échappe à tout contrôle.
Mal absolu contre lequel il faut se battre..
Métaphore militaire « de guerre » : le « combat » contre la maladie.
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Origines:
En Afrique par exemple, la maladie vient des autres, un sort, une malveillance.
En Occident, le cancer vient :
- de l’extérieur, de l’environnement, du mode de vie moderne
- de l’individu lui-même (culpabilisation)
- de la fatalité
1- de l’extérieur : on devient ce que l’on mange (produits chimiques)
Les ondes, les radiations…
Le stress (rythme de vie moderne)
=> C’est une manière de se disculper d’être atteint d’un cancer
2- de l’individu : punition, le mal « en soi » (psychogenèse de l’individu, du K)
Prédisposition, « humeurs » mélancoliques
Déterminants psychosociaux ? (pas prouvés par la science)
=> C’est la base de nombreuses théories alternatives
L’influence des médias génère une morale stéréotypée (le bon malade qui a
le moral guérit)
Prédisposition génétique, hérédité (enquête généalogique faite par les
patients : « patholignage »)
Prédisposition psychologique
Prédisposition sociologique (misère génératrice de privation,
d’affaiblissement)
Comportements pathogènes qui provoquent une punition (même divine)
Comportements déviants de la norme médicale et sociale (tabac, alcool)
Aujourd’hui, la décision médicale partagée fait que le malade est acteur de la
décision thérapeutique, du traitement.
Aux antipodes de la représentation du « bon malade ».
Relation soignant / soigné :
Chaque rôle est défini par la société
On passe du paternalisme (jusque dans les années 70, 80), à la décision médicale
partagée.
Paternalisme : médecin dominant qui décide / patient passif consentant
Oggi : grâce notamment à internet, les connaissances augmentent
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Aujourd’hui, le patient est un sujet actif, autonome. On ne parle plus que de la
durée de vie, mais aussi de la qualité de vie.
Il se crée une relation contractuelle entre le médecin et le patient.
La législation actuelle précipite ce mode de relation : l’information est donnée
par crainte de poursuites judiciaires.
L’annonce
Ex : annonce par le radiologue par téléphone, dans la chambre à 2 lits, en
présence du voisin, dans le couloir
Dans l’annonce, les mots prononcés n’ont pas le même impact pour le patient : on
lui donne le « statut » de malade.
Cancer, tumeur est différent de boule, polype, ganglion
carcinome
Maladie mortelle est différent de maladie curable
De plus le terme « rémission » est différent de celui de « guérison »
Le fait pour un patient de ne pas parler de « cancer » est une manière de
conjurer le sort, le mal.
La maladie est souvent cachée à l’entourage familial et professionnel par le
patient, par peur d’être stigmatisé (malaise social).
S’il y a guérison, elle passe sous silence et l’entourage ignore que l’on peut guérir
du cancer.
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Législation :
Historique :
- en 1997 1998, les états généraux de la ligue contre le cancer
(association de patients) ont entamé une réflexion sur l’annonce du
diagnostic
- le Code de Déontologie médicale a toujours fait obligation aux médecins de
délivrer une « information loyale, claire et appropriée (art. 35) »
- ce devoir déontologique a été rappelé par la loi du 4 mars 2002 relative
aux droits des malades : « Toute personne a le droit d’être informée sur
son état de santé […] Cette information incombe à tout professionnel de
santé […] Cette information est délivrée au cours d’un entretien
individuel… (art. L. 1111-2) »
- en 2003, la mesure 40 du plan cancer pose obligation aux établissements
de soins de mettre en place le dispositif d’annonce : « Permettre aux
patients de bénéficier de meilleures conditions d’annonce du diagnostic de
leur maladie »
- définir les conditions de l’annonce du diagnostic au patient,
incluant le recours possible à un soutien psychologique et à des
informations complémentaires (cahier des charges)
- rémunérer la consultation d’annonce par un forfait (70 euros)
versé au établissements de santé, permettant de financer le
dispositif de soutien au patient et le temps du médecin
- enfin, le dispositif d’annonce se doit d’être conforme à la circulaire du 22
février 2005 relative à l’organisation des soins en cancérologie puisqu’il en
est un des éléments clefs.
37 sites expérimentateurs en 2003, 58 en 2004
Généralisation à compter de mi 2005
Conformément au Plan Cancer, tous les services accueillant des malades atteints
de cancer doivent mettre en place le dispositif d’annonce.
Celui-ci constitue l’un des critères que devront remplir les établissements pour
obtenir de leur tutelle régionale l’autorisation pour le traitement des cancers.
L’élaboration du dispositif d’annonce est une mesure emblématique, en cela qu’il
s’agit d’une mesure souhaitée par les patients.
Il s’inscrit dans une logique de changement en profondeur de la relation médecin
patient.
Il part du constat que le patient est un adulte et qu’il a le droit de choisir de
s’engager ou non dans le programme thérapeutique qui lui est proposé
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4 temps :
- Temps médical : annonce + Projet Personnalisé de Soins
- Temps d’accompagnement soignant
- Accès à une équipe impliquée dans les soins de support (prise en charge
psychologique, sociale, kiné, rééducation, douleur... afin de permettre aux
patients de supporter au mieux les traitements et les effets secondaires,
ainsi que le déroulement du parcours thérapeutique)
- Articulation entre médecine de ville et hôpital
Respect du libre choix du patient (accord pour informer le médecin trt,
collaboration en réseau, ets ≠, médecins ≠)
Le dispositif d’annonce a comme intérêt de poser un cadre, de permettre aux
gens d’organiser quelque chose (« in-former »).
Plusieurs annonces : primaire (diagnostic), rechute (récidive, métastase), échec
thérapeutique (arrêt des traitements, passage en phase palliative)
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