La ceinture d'astéroïde et les comètes
Par sa masse, Jupiter gouverne la ceinture des astéroïdes qui errent entre l'orbite de Mars et la sienne : la planète géante a
empêché leur agrégation, qui aurait pu conduire à une cinquième planète tellurique. Les petites planètes troyennes
l'accompagnent sur son orbite, en avance ou en retard de 60 degrés. Enfin, Jupiter intercepte, voire capture, des comètes dans
leur mouvement autour du Soleil. La fréquence des collisions est estimée à environ un événement par siècle. Le dernier remonte à
juillet 1994 : une vingtaine de fragments de la comète Shoemaker-Lévy 9, découverte en mars 1993, se sont écrasés dans la
troposphère jovienne. L'étude de sa trajectoire de mars 1993 à juillet 1994 a permis de retracer l'histoire de la comète : la capture
par Jupiter a eu lieu vers les années 1930 et la fragmentation remonte à juillet 1992, lors de son passage au périjove (lieu de la
trajectoire le plus proche de la planète).
Son cortège de satellites et son anneau
C'est en 1610 que Galilée découvre les quatre plus gros satellites, dits galiléens. Cette observation concourt à ôter au Soleil son
statut de centre du monde. En 1675, l'observateur danois Olaüs Rømer propose une première mesure de la vitesse de la lumière
dans le vide : il a mesuré les avances ou retards des éclipses des satellites en fonction de la position de Jupiter par rapport à la
Terre et en a déduit que la propagation de la lumière ne pouvait pas être infiniment rapide.
Aujourd'hui, les principales données concernant les satellites proviennent des sondes interplanétaires. Des mesures accessibles
depuis la Terre définissent les grandes lignes de leur morphologie : la densité moyenne révèle, selon qu'elle est plus ou moins
grande, les parts relatives de roches et de glaces dans la constitution interne ; l'albédo indique la nature de la surface. Par leur
taille, Io et Europe sont semblables à la Lune, Ganymède et Callisto à la planète Mercure. Exprimées en fonction du rayon de
Jupiter, leurs distances moyennes à Jupiter valent respectivement 5,8 - 9,4 - 15,0 et 26,3.
Io
Des quatre satellites galiléens, Io se distingue par son activité volcanique, propriété qu'il ne partage à l'heure actuelle qu'avec la
Terre (mais d'autres corps, Mars, par exemple, présentent des traces de volcanisme ancien). Cette activité est due au
réchauffement permanent de l'intérieur de Io, provoqué par les effets de marée dans le champ gravitationnel de Jupiter. En effet,
l'orbite de Io est perturbée par celles d'Europe et de Ganymède, qui orbitent autour de Jupiter avec des périodes respectivement
très proches du double et du quadruple de celle de Io (1,77 jour). Plusieurs volcans émaillent la surface de Io. Leur morphologie
est comparable à celle des volcans terrestres (cône montagneux, caldeira, coulées, etc.). La comparaison des images prises par
Galileo avec celles des Voyager 1 et 2 montre combien la topographie des cônes volcaniques a changé en un laps de temps d'à
peine 16 ans. L'activité volcanique intense projette de la matière, essentiellement du soufre, de l'oxygène et du sodium, à plus d'un
millier de kilomètres d'altitude, matière qui se retrouve le long de l'orbite du satellite et interagit avec le champ magnétique
planétaire.
Enfin, l'activité volcanique a effacé toute trace de cratère à la surface de Io.
Europe
Ce satellite est constitué d'un noyau rocheux entouré d'une gangue de glace, très réfléchissante. La surface est dominée par un
enchevêtrement de fractures étroites et sombres. Le très faible nombre de cratères indique la relative jeunesse de cette surface.
Les analyses des images prises par Galileo vont permettre une étude détaillée, les plus petits détails visibles ayant une taille de
quelques dizaines de mètres.
Ganymède
La surface de Ganymède présente deux types de terrains, sombres et morcelés de cratères d'impacts météoritiques ou clairs et
cannelés. Ces cannelures sont sûrement dues à des plissements et à des extensions de la croûte de glace. En 1996, le survol
rapproché effectué par Galileo a permis d'acquérir des images de la surface de Ganymède avec une résolution de 10 m, révélant
des champs de blocs de glace.
Callisto
La surface de Callisto est criblée d'impacts, mais sans grand cratère. La croûte de glace subissant un gros impact a certainement
fondu et n'en a donc pas gardé la mémoire, contrairement à la surface lunaire, rocheuse, par exemple. L'albédo est bien inférieur à
celui d'Europe et de Ganymède : la surface de Callisto est de loin la plus primitive parmi celles des satellites galiléens.
Ses autres satellites
Hormis les 4 satellites galiléens, 59 autres satellites connus orbitent autour de Jupiter. Seul Amalthée présente des dimensions
supérieures à 100 km. Sa masse est trop petite pour que sa forme soit sphérique.
Son anneau
Il n'a pas le caractère majestueux de celui de Saturne. Il comprend trois éléments : un anneau lumineux, un disque diffus et un
halo. L'anneau lumineux a une largeur d'environ 6 000 km, son bord extérieur, aux contours nets, est environ 57 000 km au-dessus
des nuages. Dans sa zone la plus externe, on distingue une bande plus lumineuse d'environ 600 km de large. Extrêmement ténue,
son épaisseur est inférieure à 30 km. L'anneau est composé de particules d'une taille allant du micromètre au centimètre, qui ne
réfléchissent pas plus du millionième de la lumière incidente. Le disque diffus s'étend du bord intérieur de l'anneau jusque vers
l'atmosphère de la planète et est entouré par un halo plus épais.
Jupiter
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