Il répartit les documents en grandes catégories et passe en revue les différents aspects sous
lesquels ils peuvent être examinés : la matière qui leur sert de support, l'encre, l'écriture, la
ponctuation, la langue, les formules, les sceaux, les suscriptions, les notations chronologiques,
mettant ainsi à la disposition de l'enquêteur un interrogatoire applicable à tous les cas
particuliers, réserve faite des adaptations nécessaires, ouvrant des voies d’accès à la démarche
du critique... (p641)
Après Mabillon, dom TASSIN et dom TOUSTAIN, posent de nouveaux jalons dans la
conception diplomatique, en publiant entre 1750 et 1765 le Nouveau Traité de
Diplomatique. Tout en restant fidèle à la ligne définie par Mabillon, ils font la distinction
entre les caractères externes ou extrinsèques ( matière subjective, mise en page, éléments
figurés, écriture, sceau) et les caractères internes ou intrinsèques ( langue et formules ) des
documents : « nous entendons par caractères internes ceux qui sont inhérents, à chaque acte,
qui en sont inséparables, qui s’y retrouvent toujours sous quelque forme qu'il se reproduise et
qui par conséquent ne sont pas moins propres aux copies qu'aux originaux. Au contraire les
caractères externes sont tellement attachés à ces derniers qu'ils ne passent jamais aux copies
Si quelques uns d'entre eux semblent s’y montrer, c’est toujours d'une façon imparfaite et qui
le met beaucoup au-dessous des autographes ».
Après ces auteurs qui ont mis en place l’essentiel des contours de la diplomatique, on verra
naître de nouveaux centres de réflexion, après la pause observée à la fin du 18è. La reprise
sera marquée en France par la création de l'Ecole des Chartes à la Renaissance. L'Allemagne
s'est aussi révélée avec les auteurs tels que Sickel, Brislau... .
III. La diplomatique contemporaine
1. Caractéristiques
Aujourd’hui, le public concerné par la diplomatique s’est beaucoup élargi, par rapport au
siècle dernier. Il s’agit :
- Les chercheurs dont la palette s’est beaucoup élargie dans les domaines des
sciences humaines, sociales, juridiques et économiques, dans les sciences
exactes et naturelles, mais aussi les experts, ingénieurs et techniciens divers.
Ces chercheurs ne s’intéressent pas à l’information pour l’information, mais
plutôt une réponse à une question d’une extrême importance. Face à ces
questions, ils ont une exigence de vérité que seule peut satisfaire les documents