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RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Contexte général. La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale
(CEMAC) se remet de la crise financière mondiale, encore que la croissance économique ne
soit pas revenue aux niveaux d’avant la crise et qu’elle reste inférieure à la moyenne de
l’Afrique subsaharienne (AfSS). L’inflation demeure supérieure à celle de l’Union
économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Grâce au niveau élevé des cours des
matières premières et à la vigueur de la demande de produits exportés, les soldes courants et
budgétaires se sont améliorés. Cependant, en raison de l’accumulation nette d’avoirs à
l’étranger par les pays membres, les réserves de change ont diminué à environ 4,5 mois
d’importations totales ou 100 % de la masse monétaire au sens large en 2010.
Perspectives et risques. Le régime de taux de change fixe continuera à servir d’ancrage à la
politique macroéconomique de la région. Soutenue par les investissements publics et les
exportations de matières premières, l’activité économique restera vigoureuse, mais inférieure
à la moyenne de l’AfSS. Il faut s’attendre à une montée de l’inflation en raison de la hausse
des prix des produits alimentaires et énergétiques. Le principal risque à court terme est celui
d’une baisse des cours des matières premières, notamment du pétrole. Par ailleurs, la hausse
des prix mondiaux des produits alimentaires et pétroliers pourrait aussi pousser davantage
l’inflation à la hausse et éventuellement intensifier les revendications salariales.
Défis à relever. Le problème primordial auquel les autorités doivent s’attaquer est celui d’un
chômage et d’une pauvreté généralisés en dépit de la richesse pétrolière. Dans le souci de jeter les
bases du développement économique et social de la CEMAC, les entretiens se sont centrés sur
trois grands défis macroéconomiques, à savoir : i) assurer la viabilité budgétaire et extérieure;
ii) promouvoir une croissance plus vigoureuse des secteurs non pétroliers; et iii) réformer le
secteur financier.
Avis des services du FMI. Les niveaux actuels du taux de change effectif réel, du solde des
transactions courantes et des réserves de l’union correspondent globalement à une situation de
stabilité extérieure, mais à plus long terme il y a un risque baissier lié au non respect des règles
de rapatriement des recettes d’exportation à la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC).
Pour assurer la viabilité budgétaire et extérieure, l’investissement public doit s’inscrire dans un
plan d’investissement pluriannuel réaliste et les budgets annuels correspondants doivent se
rapporter à un cadre macroéconomique à moyen terme crédible. Pour sauvegarder la stabilité du
système financier il faudra réformer sans tarder le cadre macroprudentiel et réglementaire et
corriger rapidement les problèmes des banques d’importance systémique en difficultés. Il faudra
s’attaquer aux taux élevés de pauvreté en encourageant et en diversifiant la croissance en dehors
du secteur pétrolier. Les priorités doivent porter sur le renforcement de la qualité de la santé et de
l’éducation, l’amélioration du climat des affaires, la construction d’infrastructures de base et un
accès plus facile des PME au financement.
Avis des autorités. Les autorités s’associent aux recommandations des services du FMI. Afin de
préserver la stabilité extérieure à plus long terme, la question du non respect de la règle de