Situation de l’infection par le coronavirus
du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS-CoV)
aux îles Canaries; certains de ces prélèvements positifs datent
de 1992. Néanmoins, l’analyse des seuls anticorps ne permet pas
de déterminer le degré de parenté des virus responsables de ces
infections (et de la réponse immunitaire), ni entre eux ni avec le
virus responsable des cas humains de MERS survenus
depuis 2012.
Les analyses génétiques, les enquêtes sur les foyers et
les études sur les cas font de plus en plus apparaître que les
camélidés jouent un rôle dans l’épidémiologie du MERS et qu’ils
sont source d’infection chez l’humain. Néanmoins, ce rôle n’est
pas clairement déni et de nombreuses questions demeurent.
Certaines études ont repéré, dans certains cas, un lien entre
l’infection cameline et humaine, sans parvenir à déterminer
avec précision en quoi consiste ce lien ni à élucider la voie de
transmission. Bien que le MERS-CoV ait été détecté dans les
sécrétions nasales des dromadaires infectés et, dans une moindre
mesure, dans leurs fèces, on ignore si l’infection du dromadaire par
le MERS-CoV se traduit par des signes cliniques; on ne connaît
pas non plus la durée d’excrétion virale chez les dromadaires
infectés ni les sécrétions corporelles dans lesquelles le virus est
excrété. Quelques hypothèses ont également été avancées sur la
base des résultats sérologiques, mais il faudra expliquer pourquoi
les cas humains semblent s’être cantonnés au Moyen-Orient
Le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS, selon ses
initiales en anglais) a été signalé tout d’abord chez l’humain en
avril 2012. Il est causé par un coronavirus dénommé
«MERS-CoV».
Depuis 2012, des centaines de cas humains ont été
notiés, essentiellement au Moyen-Orient; quelques cas ont été
signalés en dehors de cette région, mais ils concernaient des
voyageurs ayant exporté l’infection. Le MERS est une maladie
potentiellement grave, en particulier chez les personnes déjà
atteintes d’autres maladies ou immunodéprimées. Le taux de
létalité parmi les cas humains déclarés est élevé (de 50% à
60% environ); on ignore toutefois à combien s’élève le nombre
de cas non signalés correspondant à des personnes qui auraient
contracté l’infection sans présenter de symptômes. Pour
l’instant, le MERS-CoV ne semble pas se propager aisément
d’un individu à l’autre; c’est dans un cadre hospitalier que sont
apparus les foyers les plus importants. Certains cas humains de
MERS semblent liés à une transmission zoonotique (c’est-à-dire
de l’animal à l’humain) tandis que les autres sont survenus dans
un cadre hospitalier ou sont demeurés inexpliqués.
Comme le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS),
le MERS a probablement une origine animale, que les
épidémiologistes de la santé cherchent à identier depuis
que la maladie a été constatée chez l’humain. Les premières
investigations ont porté sur les chauves-souris, sans donner de
résultats concluants. Les chercheurs se sont ensuite intéressés
aux camélidés, chez qui les recherches se sont révélées
plus fructueuses. D’après les éléments dont on dispose à
l’heure actuelle il semble que le MERS-CoV se soit adapté au
dromadaire et que ce camélidé soit un hôte du virus. L’infection
a été détectée chez des dromadaires dans un vaste zone à
travers la péninsule arabique et l’Afrique du Nord, et semble
très répandue dans certains pays. Tout résultat positif pour le
MERS-CoV au moyen de la technique d’amplication en chaîne
par polymérase (PCR) ou par isolement viral chez l’animal doit
être signalé à l’OIE, le MERS étant une maladie émergente avec
des conséquences importantes pour la santé publique.
En outre, des anticorps dirigés contre le MERS-CoV – ou
un virus étroitement apparenté – ont été détectés dans des
échantillons prélevés sur des dromadaires dans plusieurs pays
du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de l’Est, de l’Ouest et
© K.Hamilton
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